LE MONUMENT AUX MORTS : Pensée venue de France

L'idée de construire des monuments aux morts est née pendant la guerre elle-même ; les listes affichées ne pouvaient suffire. La France a refusé les commémorations telles que bourses d'études, stades, salles de réunions communales, très répandues dans les autres pays. Pour la République, le rappel des morts devait être matérialisé par une statue placée au cœur de l'espace public. On avait déjà érigé un certain nombre de monuments entre 1871 et 1914 pour célébrer les morts de la guerre franco-prussienne mais ils n'étaient dus qu'à la volonté individuelle. Après 1918, ils ornèrent quasiment chaque commune, soit 36000 environ, grâce aux subventions de l'Etat français. Les monuments respectent l'individualité de chaque mort et ils conservent gravé chaque nom, avec parfois les images. On ne célèbre donc ni l'armée, ni même la patrie, au monument aux morts. C'est au contraire, la patrie qui rend hommage aux citoyens.

Ils choisissent, dans la plupart des cas, une stèle en forme de pyramide ou d'obélisque qui s'étire vers le ciel, du type de celles qui ornaient jusque-là les tombes des cimetières. Ils étaient en pierre, en bronze ou en granit. Ces monuments étaient les moins chers et ils convenaient à l'esprit du temps et au budget des communes. Ils sont érigés bien en vue, sur la grand-place, à côté du cimetière, face à l'hôtel de ville.

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Geneviève D'Hert

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