Le prince de Venosa appartient à l’une des plus anciennes familles, remontant au roi normand Roger II. Sa vie tourmentée est celle d’un grand seigneur. Marié en 1586 à Maria d’Avalos, il la tue, ainsi que son amant. Pendant deux ans, Gesualdo se terre dans sa demeure de Venise. En 1593, il reparaît à la cour de Ferrare, s’y remarie avec Éléonore d’Este et publie ses quatre premiers livres de madrigaux, à cinq voix, déjà très personnels (I et II, 1594 ; III, 1595 ; IV, 1596). C’est la période la plus paisible de sa vie. Mais à la mort du duc Alphonse II (1597), Gesualdo retourne dans ses États du Sud, où il va mener une existence de plus en plus pénible, peu aimé , sombre et dépressif. C’est alors qu’il compose les Ve et VIe livres de Madrigaux , à cinq voix (1611), les plus fascinants. Simultanément, sa vie intérieure se tourne vers un mysticisme violent, et il écrit un ensemble d’œuvres religieuses aussi grandioses que ses madrigaux profanes.

Un être " peu commun ", socialement aussi bien que psychologiquement. Un musicien étrange . Une œuvre tombée au milieu de l’histoire de la musique comme une comète : pas d’antécédents, pas de postérité. Un langage musical mouvant, révolutionnaire par son chromatisme ou ses dissonances, des modulations imprévisibles, des cadences étranges, des contrastes inouïs, des conclusions inattendues, qui apparaissent et s’évanouissent en une harmonie. En étant, toutefois de son temps. Dans un contexte musical mouvant, révolutionnaire par son chromatisme ou ses dissonances, des modulations imprévisibles, des cadences étranges, des contrastes inouïs, des conclusions inattendues, qui apparaissent et s’évanouissent en une harmonie perpétuellement instable. une œuvre totalement hors du temps, hors du mouvement historique, hors de l’évolution stylistique et harmonique.