Mois de juin 2002
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Hors-sujet
 
 
Dimanche 2 juin
 
 
Actualité des diaristes
 
Une nouvelle petite polémique dont la CEV est coutumière: peut-on critiquer les diaristes?
 
Henri, heureux lauréat du concours sur le meilleur journal intime, organisé par Henri sur le site de Henri et selon une idée de Henri, fait encore parler de lui. Ce triste sire à l'outrecuidance de rire de nous.
 
Mouais... même moi il m'a déstabilisé au départ, quand je n'avais pas le code de déchiffrage. Mais si on sait prendre un peu de recul on découvre alors un humour assez bien vu sur nos petits travers.
 
Parce qu'il faudrait quand même que nous soyons bien prétentieux pour nous sentir au delà des critiques. D'autant plus si elles sont faites par quelqu'un qui connait quand même bien le milieu. Je ne perçois pas cet humour comme méchant. Certes il se moque un peu de nous (de certains d'entre nous), mais c'est à voir comme une caricature: il grossit les traits.
 
Par exemple, qu'il appelle mon site "Idéal, réalité et Prozac" ne me vexe pas. Il montre bien que je nuis nettement tourné vers le coté psy, auto-analyse et "prise de tête". Puis-je dire le contraire?
 
Mais même sans parler de quelqu'un en particulier, Henri se moque gentiment de nous dans notre ensemble. Je ne crois pas qu'il nous lise avec mépris ou un sentiment de supériorité. Je le vois plutôt avoir un regard amical sur nous. D'ailleurs s'il nous appelle ses "loupalous", s'il s'adresse à nous, c'est bien qu'il a une certaine affection, non?
 
Ça ne serait pas la même chose s'il disait "cette bande de cons qui écrivent sur eux-mêmes...".
 
Quand à le prendre au sérieux quand il dit avoir le journal le plus lu d'internet, avec une liste de diffusion de 6000 noms, sans se rendre compte que l'éxagération est ironique, je me demande vraiment si c'est possible.
 
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02h30
 
Ouf... nous venons de terminer notre réunion sur le Chat pour le lancement du numéro 2 de Claviers intimes. Annonce est faite, il est en ligne.
 
Tehu à beaucoup travaillé sur tout ce qui est mise en page et outil de programmation, efficacement secondé par Lou. Eva coordonnait la thématique: "Mon journal, cet ami inséparable et encombrant". Et nous sommes plusieurs à avoir fait part de nos impressions dans ce magazine. Bref, un vrai travail d'équipe.
 
Il me semble que la qualité et l'intérêt des articles est très honorable. Je vous en laisse juger par vous-même...
 
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Et maintenant... quelques jours de vacances!!!
 
En amoureux, à l'aventure, sans destination précise... Nous avons horreur de programmer à l'avance.
 
 

 
 
Retour à la réalité
 
 
Samedi 8 juin
 
 
Je ne sais plus trop où j'en suis. Perdus les repères de temps. Quel jour sommes-nous?
 
Comment vit le monde en dehors de que nous vivons, nous, dans ce tumulte qui a fondu sur nous?
 
Qu'est-ce qui est important? Qu'est-ce qui est dérisoire?
 
Qu'est-ce que l'entraide, quels liens secrets se créent dans l'adversité?
 
Je ne peux en dire plus ici, sous peine de perdre une part de l'anonymat auquel je tiens, mais j'invite ceux qui souhaiteraient en savoir plus à me contacter. Une page "fantôme" existe...
 
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A part ça, mes petites vacances sont terminées. Voyez un peu ce que j'ai pu voir...
 
 

 

Pas pu suivre non plus la polémique autour de Henri/Jerôme. Pourtant, j'aurais eu des choses à dire. Mais pas le temps...
 
 
 


Pas de panique
 
 
 
Mercredi 12 juin
 
 
Ma dernière entrée pouvait paraître un peu alarmiste et des lecteurs se sont inquiétés de mon sort.
 
Rien de grave. Seule la mort est grave, n'est-ce pas?
 
Seulement une situation très préoccupante, une vie changée pour quelques temps. Un emploi du temps perturbé et un décalage par rapport au monde qui continue à tourner. Mais tout se résorbera au fil du temps.
 
Tant qu'on est vivant, tout va bien finalement...
 
 
A part ça; je me suis rendu compte que je résistais assez bien à l'adversité. Mon tempérament plutôt optimiste (je déteste les gens qui n'arêtent pas de se plaindre) fait que j'accepte relativement bien ce que je considère comme une fatalité.
 
Bon. Toujours préoccupé et pas trop la tête à écrire. Le reste est sur la page fantôme...
 
 
 


Mutation?
 
 
 
Dimanche 16 juin
 
Histoire de me remettre dans le bain des évènements récents, j'ai relu le journal d'Henri le facétieux. Il a raison, on se prend souvent un peu trop au sérieux chez les diaristes. Et moi le premier. Je me suis senti gêné en lisant certains passage, sentant bien que comme les personnes dont il se moquait, je me laissais aller parfois à écrire des trucs un peu ridicules. On est vite ridicule quand on se laisse aller à l'intime.
 
L'intime ne se partage qu'avec des proches et n'est pas fait pour être lu par des yeux extérieurs.
 
Je commence à comprendre ces diaristes qui ont un journal à accès restreint. De plus en plus j'y songe...
 
Ce qui me retient c'est de ne plus pouvoir être découvert par des gens qui pourraient trouver quelque chose qu'ils apprécient dans mes écrits. Oh non, pas pour augmenter mon lectorat, pas pour une dérisoire notoriété, mais simplement en me souvenant de ma propre découverte de diaristes qui m'ont, à un moment donné, apporté quelque chose.
 
Je n'ai rien de particulier à offrir, mais il se peut que mes écrits touchent, à un certain moment de la vie, des gens. Je pense qu'il serait dommage de les priver de ce qui peut leur faire du bien. Bon, ça peut paraître hyper-prétentieux d'écrire un truc pareil, mais j'espère que ça ne sera pas mal interprété. Je ne me prends pour rien de particulier, j'offre juste mes réflexions et si je sens qu'elles peuvent apporter quelque chose à des gens, je me dis que ce serait égoïste de les en priver.
 
Ceci dit...
 
Je me pose des questions sur ce que moi j'attends de ce journal. Il semble que ce soit davantage que ce que je viens d'évoquer. C'est à dire "offrir des réflexions à qui veut les lire".
 
Je crois qu'il va falloir que je franchisse un pas. En me rendant compte que moi aussi je trouve satisfaction à écrire ma vie.
 
Ou que je trouvais satisfaction.
 
Je me rends compte que je devais espérer plus ou moins inconsciemment nouer des relations d'amitié. Ce qui s'est passé d'ailleurs. Et c'est bien avec ces personnes que j'ai envie de communiquer via un journal d'accès restreint.
 
Mais les autres? Ces gens qui viennent ici plus ou moins par habitude ou curiosité, comme je le fais moi même avec d'autres diaristes, quel lien peut-il exister entre nous? On se lit, on s'écrit occasionnellement... et puis? Certes, c'est une ouverture sur des chemins de vie dont on se sent plus ou moins proche, pour quelques bribes de parcours similaires, mais cela ne créera jamais de liens qui ressemblent à de l'amitié. Plutôt de la sympathie, du copinage. Sympathique, mais sans plus.
 
Je ne dis pas que ce n'est pas bien, mais je pense qu'il faut que j'en prenne la juste mesure. Et je me rends compte que j'en attendais plus. C'est évidemment mon attente qui faussait ces rapports.
 
Ce qui m'a fait prendre compte de tout ça, c'est ce double journal que j'ai ouvert depuis la semaine dernière. J'ai expliqué que je ne voulais pas laisser, visible par tous, trace de ce qui m'arrivait. Et j'ai proposé à ceux qui le voulaient de donner l'adresse de ce journal parallèle.
 
Oh, je n'attendais pas des centaines de demandes, mais je pensais que quelques personnes se préoccuperaient un peu de mon sort puisque je montrais qu'il m'arrivait quelque chose d'assez inhabituel. Et bien je dois dire que très très peu de personne ont été au delà de la simple lecture de mes entrèes qui annonçaient mes soucis. J'en ai d'autant plus apprécié ceux qui l'ont fait.
 
Je ne le cacherai pas: c'est un peu dur pour mon égo. Je me pensais suivi avec un peu plus de... comment dire... sollicitude. Sans parler d'amitié. Juste un peu plus d'attention quoi.
 
Vlan! Je m'étais trompé. Le cercle de ceux qui m'apprécient au point de s'inquiéter de mon sort et un tout petit cercle.
 
Bon, ben c'est comme ça.
 
Et peut-être que moi je ne me serai pas plus inquiété du sort de ceux que j'apprécie, qu'en sais-je? Par peur de déranger, de ne pas me sentir faire partie des proches autorisés à franchir la barrière d'un espace un peu plus privé? Ou par négligence, préoccupation personnelle, désintérêt passager, ou incompréhension du message...
 
Bref, me voila donc face à un nouveau rapport avec ce journal et le lectorat. Je pense que c'est salutaire. J'avais sans doute trop investi dans ce journal et les liens communautaires ou personnels qui peuvent exister.
 
Je le sais pourtant: internet n'a rien de différent du monde sensoriel. Même si on se parle d'intimité à intimité, c'est surtout d'égo à égo.
 
Comme disait Henri: les égos qui s'écrivent.
 
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Je ne mets pas en ligne ce qui précède, volontairement. Pas envie de heurter des sensibilités. Je laisse un peu de temps passer.
 
Moi non plus je ne m'inquiète pas forcément de l'absence d'autres diaristes. Je remarque juste qu'ils n'ont pas écrit depuis un moment, mais sans m'enquérir de leur situation. Et heureusement d'ailleurs, puisque chacun peut bien choisir le rythme d'écriture qui lui convient à un moment donné.
 
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Apparition depuis quelques temps d'une nouvelle diariste particulière. En fait il s'agit d'une lectrice qui ose franchir la barrière pour se placer de l'autre coté de l'écran. Hmmmm, c'est une autre façon de connaître les gens avec qui l'on correspond que de les voir s'exprimer seuls face à eux mêmes.
 
Sans doute pas de surprises énormes quand on connaît un peu quelqu'un, mais apparition de tout un univers que l'on ignorait plus ou moins largement.
 
Mais je sais qu'elle lira ces lignes ;o)
 

 


 
Lundi 17 juin
 
Hé hé hé, je viens d'aller voir les stats de ce journal: chute libre!
 
Y'a pu personne qui vient me lire. Tant mieux. Finalement ça m'arrange. Même lors des mise à jour, moins de dix personnes.
 
Et souvent c'est zéro par jour, parfois un.
 
 
 
Et si ce journal devait cesser? Peut-être a-t-il assez vécu? Peut-être ai-je dit tout ce que j'avais à dire en public?
 
Sous cette forme, c'est possible...
 
Sans doute une évolution est-elle en cours. Nouvelle forme d'écriture? Non, je ne pense pas. Mais nouvelles préoccupations certainement. D'ailleurs une diariste mathusalémienne (en temps diaristique, évidemment) me l'avait dit: un jour on change sa façon de vivre son journal. P'têt' ben que c'est ce qui se passe en ce moment.
 
Et cette distance que je mesure brusquement entre les lecteurs et le diariste n'attendait certainement qu'un évènement un peu significatif pour se manifester. Tout était prêt pour le craquement.
 
CRAC !
 
Et hop, me revoila tout frais tout neuf. Je n'en n'ai pas encore conscience, mais je crois bien que quelque chose s'est passé ces derniers jours. En fait, j'ai envie de n'écrire que pour ceux qui me sont restés fidèles, qui se sont inquiétés pour moi, qui m'ont encouragé.
 

 
Mardi 18 juin
 
En lisant Eva (enfin de retour... je m'inquiétais) je trouve une réflexion similaire à la mienne «Au fond, tout a l'air de bien fonctionner sans moi - preuve que décidément je ne suis pas grand chose. Juste un nom de plus dans une liste. En fait, l'éloignement d'internet rend tout ce monde futile et inessentiel. Non ?».
 
C'est vrai, on n'est si peu de choses sur le net. Encore moins que dans le monde tactile. Qu'une absence se prolonge et pfuiiit, oublié. J'en parlais avec Inès aujourd'hui au téléphone, à propos d'une amie virtuelle commune dont nous sommes sans nouvelles depuis des mois. La dernière fois, elle nous promettait une réponse rapide après des évènements importants dont nous n'avons rien su. Pour ma part, je lui ai répondu que je lui laissais tout le temps nécessaire et que je restais là, présent pour le moment où elle serait disponible.
 
J'attends toujours. D'ici peu je tenterai un nouveau courrier.
 
Cet exemple n'est pas le seul. D'autres personnes avec qui j'ai parfois longuement échangé sont devenues désormais lointaines. Je suppose que cela correspond à des attentes qui divergent après une phase commune de préoccupations parallèles.
 
Il y a aussi le fait de ne pas oser déranger. Attendre, si jamais il se passait quelque chose...
 
Et puis il y a le temps. Toujours ce temps qui file et qui fait que ce qui devient moins prenant est reporté, imperceptiblement, de plus en plus tard. Différé au lendemain, puis à la semaine suivante, puis au mois prochain... éventuellement... si on a le temps...
 
Je n'aime pas sentir s'installer ce délai.
 
Peut-être parce que je me dis que la personne qui est en face va trouver que je mets du temps à répondre. Je crains de décevoir, d'être moins apprécié...
 
Et pourtant je ne lutte pas vraiment contre ce qui se met en place tout seul. J'essaie de me dire que ce n'est pas le temps qui éteindra une relation si elle est faite pour durer. Et l'expérience prouve, par exemple avec Inès, que la relation peut durer.
 
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Coq à l'âne: je pense subitement à quelque chose que j'ai constaté récemment et que je me dois de consigner dans ce journal. Parce que c'est un évènement. Non, pas mondial, juste pour moi.
 
Je suis en train de quitter une vieille pelisse que je traînais depuis des années: la culpabilité. Si si, je vous assure. Je sens qu'elle me quitte, irrémédiablement (en voilà une que je ne retiendrai pas, tien!).
 
Plusieurs signes récents m'ont fait prendre conscience du travail qui s'opérait. Avec Charlotte notamment, qui ne peut s'empêcher de me montrer parfois que je ne suis pas comme elle aimerait que je sois (c'est à dire ouvert aux autres, jovial, aimant s'amuser de futilités...). Et bien au lieu de me morfondre une fois de plus en me disant que oui, c'est vrai que je suis un ours, que je ne sors pas, que je n'ai pas vraiment d'amis... et de m'en sentir coupable, je lui ai répondu que je ne pouvais pas me changer, que ce n'était pas ma nature profonde et que je refusais de me culpabiliser là dessus. Elle aussi à des cotés qui ne correspondent pas à mes attentes. Ce n'est pas parce que je suis peut-être un peu "différent" d'un comportement qui est considéré comme "normal" que je vais devoir m'y plier.
 
Et ce matin, à un autre sujet, j'ai aussi résisté face à une culpabilité qui n'aurait pas manqué de se manifester il y a encore peu de temps.
 
Mouais, c'est un peu décousu mon texte...
 
Patience, tout cela s'éclaircira probablement dans un temps proche. J'ai l'impression, une nouvelle fois, que je suis en train de subir une mutation assez profonde de tout mon être. Je vais de plus en plus vers moi... et j'aime ça!
 
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Lu ça, chez l'Incrédule, en rapport avec ce que j'ai cité d'Eva et mes réflexions d'hier: «En fait, j'ai espéré -et interprété- des signes, des gestes qui ne sont jamais venus et je préfère porter le blâme de cette situation plutôt que d'accepter que les choses peuvent se passer ainsi, tout simplement...». Hmmmm, mais c'est fou comme à certaine périodes on peut trouver des réactions qui ont quelque chose de commun en lisant les autres...
 
Et ça alors: « Et malgré tout ce que j'ai appris dernièrement et le chemin parcouru, quand arrive un moment de fragilité, une fatigue ou qu'une insécurité se manifeste, je dois malgré tout me rappeler que je ne dois pas chercher à me contrôler où à me retenir dans mes amitiés et mes relations. Seule la liberté leur permettra de s'épanouir, d'évoluer... et moi aussi, par la même occasion. Et ce, quand bien même cela provoquera une éventuelle séparation. C'est une leçon difficile, je l'admets... mais en voulant faire autrement, on se torture inutilement.». C'est-y pas étonnant comme similarité avec ce que je viens de développer dans le chapitre (disons "le bout de texte", ça fera moins pompeux) précédent?
 

 
Mercredi 19 juin
 
Allez, zou, j'envoie le texte. Quatre jours d'un coup!
 
Je vais quand même pas garder ce journal hors ligne trop longtemps. Je crois que c'est la première fois que je fais de la rétention de texte ainsi (d'habitude, c'est plutôt de l'incontinence...). J'aurais bien privilégié mes lecteurs les plus fidèles, mais je vous dis pas le bazar ensuite pour les mises à jour.
 
Je reprends pied doucement dans le monde internautique. Lire, écrire. Ici, sur des forums, par mail...
 
Ah la la, diariste, quel métier....
 
 
 
(psssst, un peu de nouveau sur la page fantôme)
 
 
 

C'est reparti !
 
 
 
Jeudi 20 juin
 
Bon ben... bah... il semble que mes jérémiades de diariste mal dans sa peau aient été entendues :o)
 
Vouais, c'est vrai que j'ai pas été très clair lorsque j'ai signalé qu'il se passait des trucs dans ma vie et que ma volonté d'anonymat m'obligeait à les cacher... tout en les racontant ailleurs.
 
Puis il semble que certains n'ont pas osé s'imposer.
 
En fait, c'était juste parce que je ne voulais pas laisser trainer sur le net une page qui pouvait permettre de m'identifier un jour. Rien de vraiment secret. Juste du "pas public". Comme un portail qui aurait ouvert sur un jardin privé et non pas un jardin public ouvert à n'importe qui. Je voulais juste savoir qui j'accueillais dans mon jardin secret.
 
Puis bon, je me rends compte que ma petite pointe d'amertume (oui bon, pas si petite...) devait avoir une utilité inavouée: tester si j'existais toujours pour des lecteurs/lectrices.
 
Ben oui, de temps en temps il me semble qu'on a besoin de faire le point. Qui est là, qui me lis...
 
Oui, un peu enfantin sans doute.
 
Mais justement, je me suis rendu compte de cette dépendance et je crois que, paradoxalement, ça m'a permis de prendre un certain recul. Je me suis rendu compte avec plus d'acuité combien l'expression du diariste est liée (dans mon cas) à la perception que les autres peuvent avoir de lui.
 
On le sait bien qu'on ne lance pas des mots dans le vide. Il y a des présences silencieuses quelque part. Peut-être assoupies par un certain ronronnement, peut-être toujours en éveil? Qu'en sait-on?
 
Oui, je ne l'ai jamais caché, j'ai "besoin" de me savoir lu en sympathie, j'ai besoin de vous savoir "là".
 
Et puis ce journal est à un certain point d'évolution. II change, ou va changer, je ne sais pas bien. Tout comme moi. Il reflète les changements qui se passent en moi, notamment pour mes rapports avec les autres.
 
Je suis en train de m'accepter comme jamais je ne me suis senti le faire. Je suis moi, avec mes limites, mais elles sont de moins en moins barrières insurmontables. Et puis je sais voir, oui, je sais enfin REGARDER en face ce qu'on appelle "qualités". Disons plutôt euh... points intéressants. Ou points appréciables.
 
Oui oui, je ne suis plus ce personnage transparent et insignifiant que je me sentais être. Non pas que j'ai fondamentalement changé, mais parce que ma perception de moi a changé. Je suis toujours le même, sans doute un peu plus ouvert (mais je suis loin d'être le joyeux drille qui met de l'ambiance dans une bande!), mais je suis enfin "quelqu'un" à mes propres yeux. Je commence à me voir tel qu'on me voyait, c'est à dire de façon nettement plus objective que la mienne, tendance noircissage (quoique noircir du transparent, ça ne veut pas dire grand chose...).
 
Bref, je me sens de mieux en mieux.
 
J'ose me montrer plus publiquement, j'ose afficher mes opinions. Bizarre d'ailleurs, parce que j'ai commencé par l'intime et je poursuis par ce qui semblerait a priori plus "public"...
 
Sans doute parce que j'avais appris à voir mes émotions, ma sensibilité, grâce à ma psychothérapie commencée il y a 10 ans (pfiouuuu, c'est long, hein?), mais que je ne m'étais pas attaqué à ce qui fonde aussi la personnalité: les opinions, la façon de penser, de voir le monde et ceux qui y vivent.
 
En fait je m'étais concentré sur moi et mes très proches, et j'avais omis de m'intéresser à moi et les autres (on dit "les autres et moi" quand on est poli...).
 
Et ben vous savez quoi? C'est vachement épanouissant de se sentir exister parmi les autres. Banalité, oui, mais nouveauté pour moi. Hé ho, depuis l'âge de 13 ou 14 ans, je n'avais plus connu ça! C'est extraordinaire, non?
 
Bon, c'est pas encore le top, mais c'est sur la bonne voie.
 
 
 
Merci à ceux qui m'ont écrit, ça m'a ragaillardi. J'ai une de ces pêches moi, là...
 
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Un truc marrant quand même: cette retenue avouée par ceux qui n'ont pas osé me déranger. Parce qu'on ne se connaît pas trop. Pareil de mon coté, j'aurais souvent un petit quelque chose à écrire à des diaristes, mais je n'ose pas intervenir. Parce que c'est juste un petit truc à dire, infime, et que je me dis que je ne vais pas déranger pour ça. Même si je me doute que ça ne dérangera pas. 
 
Ou alors c'est parce que je me dis que ça pourrait contraindre le destinataire à répondre par politesse. Oui, c'est ça: crainte de déranger en créant un bout de lien qui n'existe pas vraiment. Qui n'est pas matérialisé par des mots mais reste dans la transparence invisible de la lecture.
 
Oui, je ne cherche plus à nouer de contacts. Je dirais presque que je les évite. Non, pas à ce point quand même. Disons que je m'abstiens d'en créer. Ben oui, parce que déjà je me sens un peu mal à l'aise quand je ne réponds pas assez vite aux mails (heureusement que mes correspondants ne sont pas impatient...). Alors je ne voudrais pas laisser une chance à un lien un tant soit peu soutenu de s'établir.
 
Mais c'est horrible ce que j'écris là!
 
En fait, c'est exactement à l'opposé de ce pourquoi j'ai écrit au départ, de ce qui m'a fait tant apprécier internet: établir des relations.
 
Bizarre, bizarre...
 
Sans doute parce que je sais que si on donne de soi, on a généralement un retour. Je sais que ça fonctionne désormais, je ne ressens plus de solitude. Et je crains qu'à trop me disperser dans des relations, aussi infimes soient-elles, je risque de décevoir par un désengagement, une apparente indifférence.
 
Comme si je sentais que je ne pourrais pas donner autant que je le souhaite, parce que plein de choses accaparent mon temps. Notamment toujours ces forums, qui sont un autre type de relations, distantes, mais en plein dans mes préoccupations du moment: l'expression de mes opinions.
 
Mouais, je ne sais pas si c'est compréhensible ce que j'écris.
 
En gros, j'adore être en relation avec des gens, mais je crains de ne pas pouvoir répondre à une éventuelle attente de leur part. Attente supposée, peut-être totalement imaginée de ma part?
 
On peut aussi correspondre juste comme ça, pour le plaisir d'un échange ponctuel. Juste parce que deux réflexions se croisent à un moment donné.
 
Ah, il faut vraiment que j'apprenne à entrer en relation avec les autres. Je sais le faire pour le coté "profond", il faut que j'apprenne à le faire pour le coté "instantané".
 
Mhhhgrrrn j'y arriverai, j'y arriverai!!!
 
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Quelques heures plus tard...
 
Hé hé hé, les messages continuent à arriver. Bon, ça va, je crois que vous m'aimez bien finalement :o)
 
Pffff, je suis un vrai gamin qui a besoin de signes d'attention.
 
Ce qui est bien, c'est que toutes les personnes qui m'ont écrit sont des gens que j'apprécie (même si je ne vous connais pas tous euh... toutes très bien).
 
Ce qui est amusant, c'est que plusieurs ne se sentent pas assez proches de moi. Mais si, mais si, je suis proche de tous ceux qui prennent la peine de m'écrire (et encore plus de ceux à qui je prends la peine d'écrire). Je sais pas, il y a toujours un coté affectif qui fait que se crée un petit quelque chose de particulier, un embryon de complicité. Je suis quelqu'un de très soumis (ou plutôt: heureux bénéficiaire) à l'affectif/émotif. J'aime que les gens s'entendent entre eux, j'aime m'entendre avec les gens. Tout ce qui rapproche deux personnalités me touche. Oui oui, même avec ceux/celles avec qui ces rapprochements sont restés à peine ébauchés.
 
D'ailleurs, j'ai apprécié les réunions sur Chat pour Claviers intimes, parce que ça m'a permis de "cotoyer" des personnes que je ne connaissais pas, et d'avoir un contact un peu à part de l'écriture/lecture.
 
Bref, il suffit que nous ayons échangé un jour pour que je vous considère comme étant dans un cercle de connaissances un peu à part, privilégié (le privilège n'étant que moral, j'ai pas de bons de réduction pour quoi que ce soit à offrir).
 
Bon, pis y'en a qui font des complexes en ne se sentant pas faire partie de mes proches, mais qui devraient se douter que... bon, ben justement, ce sont des personnes qui comptent pour moi au travers de leurs écrits et de ce que je sais d'elles.
 
Comprenne qui pourra, hé hé hé...
 
 
 

 
Erotisme virtuel
 
 
 
Samedi 22 juin
 
Petite anecdote: hier j'ai emmené mon fiston prendre le train pour qu'il se rende à la fête de la musique. Au passage, je devais prendre une de ses copines, puis un copain.
 
Hop, p'tite route de campagne sous le soleil de juin, arrivé devant le lieu de rendes-vous avec la copine. Jeunette de 16 ans, mini-jupe mauve, mignone. Elle monte dans la voiture, place arrière. En lui disant bonjour, je vois ses deux jambes fuselées, dorées, dont la partie supérieure disparait sous la jupe courte, laissant entrevoir un espace entre-jambe disparaissant sous la jupe des plus troublants. Sous mon accueillant sourire de bienvenue, Tex Avery aurait vu le loup avec les yeux exorbités et les cheveux dressés sur la tête... Bon, on est des gens civilisés et on garde tout ça pour soi, l'air de rien.
 
Plus loin on prend le copain, qui ouvre la porte du coté de la demoiselle. Espérant profiter du bref instant qui me permettait de me tourner vers la belle, et afin de dire bonjour au copain, je me tourne vers eux. C'est à ce moment là que la demoiselle dut se déplacer d'un siège à l'autre. Krchwrjzykkkrrr! (bruit de décharge électrique) Un dixième de quart de seconde mes yeux ont été irrésistiblement attirés par l'ouverture des jambes sus-mentionnées, laissant apparaitre, comme une image subliminale, une profondeur sous la jupe qui lui faisait soudainement perdre toute utilité...
 
J'ai rien vu, juste un peu de blanc, sans pouvoir identifier une quelconque forme. Déjà mes yeux fuyaient ce qu'ils ne devaient pas voir.
 
Gloups!
 
L'image invisible, lourde de tout ce qu'elle signifiait, est restée gravée dans ma mémoire. Bouton pause enclenché sur une vision moins qu'éphémère. Une étincelle d'image.
 
Là, à cet instant, Tex Avery aurait vu le loup les yeux exorbités, les cheveux dréssés sur la tête, mais avec en plus la langue déroulée par terre avec force "rheeûûû!!! rheeeûûû!" d'un klaxon exténué. Sans oublier le marteau qui tape sur la tête...
 
Mais moi, impassible, sourire accueillant de bienvenue...
 
Quel hypocrite!
 
Mais bon, je n'en suis pas resté là. Comme d'habitude, j'ai tenté d'analyser ce qui se passait. J'ai essayé de comprendre en quoi certaine images déclenchent des libérations d'hormones qui font qu'on se trouve dans un état de bien-être incroyable.
 
Parce que je vous assure que j'étais très bien juste après ça :o)
 
Je ne sais pas pourquoi certaines formes, silhouettes, ou même suggestions d'images déclenchent des réactions physiologiques instantanées. Parce qu'il ne faut pas trois minutes, hein, c'est autant réflexe que de retirer le doigt qui se pique: de l'orde du centième de seconde.
 
Pourquoi, pour un homme, le regard est il attiré vers certaines zones du corps de la femme? Et inversement pour les femmes, je suppose, bien que ce sujet soit très peu abordé (je pense à mes collègues diaristes féminines, par exemple). Le film "Ce que veulent les femmes" donnait une idée, mais je ne sais pas si c'était réellement écrit par des femmes ou par des hommes imaginant des pensées de femmes.
 
Et pourquoi le fait d'entrevoir, est ils plus fort que le fait de voir directement? Voir une femme (désolé, je parle en fonction de ce que je connais) en maillot de bain est bien moins "intéressant" que de voir la même en jupe, esquissant le mouvement que j'ai décrit plus haut. Eternel sujet du caché/montré. Pareil pour un décolleté audacieux qui, quoique troublant, le sera toujours moins qu'un fragment de peau et de soutien-gorge vus dans l'entrebaillement qui s'ouvre inopinément entre les deux boutons fermés d'un vêtement.
 
Simplement parce que l'un est offert au regard (sous condition qu'il reste "invisible", ce regard) alors que l'autre n'est pas fait pour être vu. Voir ce qui n'a pas été librement consenti est un acte qui passe la barrière de l'intimité sans que la personne ne le sache. Pendant un bref instant, on "touche" l'intimité d'une femme à son insu. Le plaisir est-il dans ce toucher insensible? Probablement. Machine à fantasme qui fait qu'on a été plus proche d'une femme qu'elle ne nous l'a autorisé.
 
Mais je ne vois rien de malsain là dedans. Parce que ce petit secret, on le garde pour soi. C'est comme le voleur de pommes qui ne se fait pas voir. Personne n'aura consience qu'il manque une pomme, donc aucune frustration. Et le plaisir de la pomme malgré tout pour celui qui la mange.
 
Miam!
 
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Puisque je suis dans les analogies montré/caché tendance intime, je me suis fait, après avoir discuté avec Libellule de l'intimité de l'écriture, une réflexion parallèle:
 
Combien d'entre nous accepteraient de se déshabiller en public, jusqu'à la nudité?
 
Qui pourrait continuer à le faire s'il entendait des commentaires désagréables, ou au contraire le silence total? Pour un tel acte, difficile, il me semble qu'on aurait besoin de se sentir dans une grande confiance. Confiance matérialisée par un pacte tacite: ne pas rire, ne pas se moquer. N'intervenir que pour encourager, doucement, sympathiquement, j'allais presque écrire "tendrement".
 
Aurait-on plus de mal à le faire devant des gens connus qui nous accompagnent dans cette démarche, ou devant des inconnus qui ne disent pas un mot, puis passent leur chemin?
 
Et puis il y a plusieurs façons de se mettre à nu. Brutalement, là, tout de suite... puis quoi faire ensuite? Disparaitre ou continuer à évoluer à poil devant tout le monde. Un peu choquant, un peu porno. Ou alors presque médical. Froid.
 
On peut aussi y aller doucement, parce que c'est difficile, encouragé par un public complice et bienveillant. Mais aller jusqu'à la nudité complète... pourquoi?
 
Pourquoi ne pas tendre vers cette nudité, mais ne jamais l'atteindre. Comme une courbe asymptotique qui se rapproche de l'infini mais sans jamais le toucher. Aller plus loin dans le dévoilement, toujours, tout en gardant une part de pudeur.
 
C'est la force et l'attirance de l'érotisme. Dévoiler sans tout montrer.
 
Nos journaux intimes, impudiquement dévoilés sous nos regards curieux et complices, ne seraient ils pas comparable à l'intimité du corps?
 
J'aime ces journaux qui dévoilent l'écrivant, tout en gardant une part d'inconnu. On à l'impression de les connaître toujours mieux, tout en sachant qu'il reste tout une profondeur qui nous est inaccessible. J'aime sentir cette part qui m'échappe, à laquelle je n'aurais jamais accés. Comme la jupe mauve de la demoiselle...
 
Et si ces derniers jours j'ai eu besoin de savoir qui me lisait, c'est parce que vous êtes ce public complice qui m'aide à me déshabiller devant vous. Parce que vous aimez ça, bande de coquins/coquines, que je me déshabille devant vous... Parce que ça vous apprend certainement quelque chose sur vous même, sur votre propre intimité.
 
Voila pourquoi je peux me sentir mal à l'aise quand je ne sais pas qui me "regarde". J'ai besoin de savoir si la pièce que je joue vous plaît. Je ne pourrais pas me déshabiller devant des inconnus qui passent. Je ne suis pas un exhibitionniste.
 
Peut être que comme un artiste j'ai besoin d'avoir, non pas des applaudissements, mais que vous veniez me voir dans ma loge de temps en temps. Juste pour me dire que vous aimez bien ce que je fais.
 
Que vous aimez mon numéro de strip-tease érotico-pudique et que vous savez qu'il m'en coûte parfois de me déshabiller en public, à la fois pour votre plaisir, et surtout parce que j'ai besoin de ça pour vivre.
 
Pour vivre mieux dans ma peau.
 
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Bon, vous m'avez signifié votre intérêt, et voilà que je redeviens intarissable!
 
Ah ben vous l'aurez voulu!
 
J'ai encore reçu un message disant que c'était par discrétion qu'on ne m'avait pas écrit. C'est sûr, quand je parlais des personnes que je connais, vous ne pouviez pas savoir que je faisais allusion à la plupart des gens qui me lisent. Pour moi, connaître, dans le sens diaristique, c'est lire vos journaux, c'est avoir eu des contacts par mail (pour les lecteurs non diaristes). Parce qu'aucune personne que je connais "pour de vrai" n'a accès à ce journal.
 
Ce que je voulais signifier, c'était plutôt une différence avec les inconnus... qui sont ces regards dont je ne sais rien. Des gens de passage, dont j'ignore tout des intentions (sympathiques ou moqueries vis à vis du diarisme?).
 
Et si je n'ai pas envoyé un avis à tous ceux qui sont inscrits sur ma liste de diffusion, c'est que je ne voulais pas faire comme si j'étais le gars vachement indispensable dans vos préoccupations. Je ne voudrais pas être du genre à m'imposer. Peut-être même ai-je un peu trop de retenue.
 
Mais comme pas mal d'entre vous, en fait, qui n'avez pas osé vous manifester. On est quand même des gens vachement respectueux des autres, vous trouvez pas?
 
On sait tous que l'intimité est fragile et on n'ose pas trop se risquer vers ce qui pourrait franchir une limite non autorisée.
 
Finalement, j'aime plutôt ça. Parce qu'on peut toujours dire "mais si, viens, n'aies pas peur", plutôt que de penser "merde, il est gonflé celui là de s'imposer comme ça". Aller trop loin peut être embêtant, alors que ne pas aller assez loin est très facile à corriger.
 
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Dernier truc:
 
Je mets un texte sur "Censure et autocensure" qui vient d'être publié dans "La faute à Rousseau", journal de l'APA. J'en laissais la primeur à cette revue, mais maintenant je peux le mettre en ligne.
 
Ce qui est marrant, c'est qu'en me relisant à quelques mois d'intervalle, et ayant oublié le contenu exact, je me suis dit "hé, mais il pense comme moi ce gars-là!". Ouaip! J'étais bien d'accord avec moi!
 
Juste pour dire que je me suis lu avec plaisir (oui oui, vous avez bien lu: de l'autosatisfaction pur sucre!).
 
Et puis quelques constats: on ne se lit pas de la même façon sur papier, écrit dans un journal diffusé à 700 exemplaires (ouh la!) et sur un écran d'ordinateur.
 
Tout comme je ne me lis pas de la même façon lorsque je vais sur mon site en ligne (pour vérifier si tout va bien) et lorsque je me lis sur mon logiciel de création de pages. C'est bizarre ce truc...
 
Prendre conscience du regard des autres.
 

 


 
Jupe mauve et lunettes de soleil
 
 
 
Dimanche 23 juin
 
 
Une diariste me confiait qu'elle écrivait de façon à «ne jamais regretter un texte» et voulait pouvoir se relire «sans avoir à grincer des dents». J'ai eu cette pensée en tête hier en écrivant sur cette jupe mauve.
 
J'ai écrit tranquillement, après avoir bien réfléchi: devais-je évoquer cette petite anecdote? J'en avais envie, parce que pour moi le souvenir était beau, et marquant, d'une certaine façon.
 
D'un autre coté, avec mon lectorat essentiellement féminin... je ne savais pas si c'était approprié. Non seulement ce n'est pas ça qui allait les émoustiller, mais en plus mon but n'est pas d'émoustiller.
 
Bon, si, peut-être un peu...
 
C'est pour cette raison que j'ai cherché à avoir des mots à la fois simples, pudiques, mais aussi à faire en sorte que l'imagination du lecteur comprenne bien ce à quoi je faisais allusion. Que chacun puisse imaginer la scène, avec ses propres images.
 
Elle est importante pour moi cette scène, symboliquement. Parce que c'est quand même un des cotés magiques de cette existence que de pouvoir être mis en émoi pour quelques images fugitives. Que finalement si peu de choses puisse être si... réjouissantes. Plaisir uniquement mental, sans le moindre espoir de concrétisation.
 
Et sans doute suis-je d'autant plus gourmand de ces moments là que j'en suis largement privé. Je ne vais pratiquement jamais en ville, et ne peut donc profiter du parfum érotisant distillé par ces femmes en tenues légères.
 
Je dois dire que c'est un des plus gros inconvénients que je trouve à la vie à la campagne.
 
J'ai donc voulu raconter cette scène. Je me suis même permis de relire mon texte deux fois, et, chose rarissime, de lui apporter quelques retouches. Les mots les plus délicats à écrire étaient ceux qui concernaient la vision fugitive. Parce que, je l'ai dit, je n'ai pratiquement rien vu. Rien de significatif. Alors comment décrire le rien? Et surtout je ne voulais pas paraître vulgaire, ce qui aurait "sali" quelque chose qui était beau. Parce qu'involontaire, parce qu'éphémère, parce qu'invisible.
 
Et puis je voulais rendre cette scène aussi précisément que possible, sans que l'imaginaire du lecteur n'aille plus loin que ce que j'ai entr'aperçu. Je ne saurai si j'y suis parvenu.
 
J'ai donc bien réfléchi à mon texte, je l'ai gardé hors-ligne toute la journée, et je l'ai encore relu avant de le poster. «Ne jamais regretter un texte».
 
Hop, j'ai posté.
 
Le soir, subitement, alors que nous dînions chez des amis, je me suis souvenu de la jupe mauve... et de ce que j'avais écrit dans mon texte, pourtant bien soupesé. Et j'ai eu un moment de gêne, en me disant «mais qu'est-ce que j'ai encore raconté?».
 
Ce matin, une légère gêne est encore là. Pas vraiment pour le texte, mais par rapport aux femmes qui le liront. Parce que... je ne sais pas bien... c'est un peu comme si c'était l'intimité féminine, donc une part d'elles, que j'avais dérobé. Un peu comme si je portais ma part du poids de tous ces regards masculins et les excès qu'ils sous-entendent. Oui, il y a une vague culpabilité (oh, quand même légère) de ma condition d'homme.
 
Peut-être parce que mes collègues diaristes femmes sont très discrètes sur ce genre de choses. A moins que ce ne soit vraiment une caractéristique masculine de "mater" (beuark, je déteste ce vocable!)?
 
Pourtant, je me rends compte en écrivant ces mots que je n'ai absolument rien fait de répréhensible. Sauf que j'ai créé l'occasion en me tournant vers la demoiselle, espérant que je pourrais profiter de quelque chose , sans savoir quoi. C'est sans doute ça. Une histoire de regard indiscret, presque de regard lubrique.
 
Et surtout, la peur que la jeune fille ne surprenne mon regard à l'instant où il s'est égaré. Je ne sais pas si ce fût le cas, mais cette crainte m'a mis dans un certain malaise.
 
J'aurais du porter des lunette de soleil! Très pratique les lunettes de soleil...
 
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Je me livre parfois à de la sociologie sauvage lorsque j'essaie de m'expliquer certains comportements.
 
En revenant sur l'apparente réticence féminine à évoquer le désir avec quelque précision, je me dis que cette retenue est probablement empreinte de tout le poids historique qui l'a contrainte au mutisme. Il reste probalement une part de ce tabou, qui fait qu'évoquer "ces choses-là", déjà pas très facile pour un homme lorsqu'on sort des triviales gauloiseries (dont je m'empresse de dire que je ne suis pas du tout un adepte), pourraît bien paraître complètement déplacé pour une femme.
 
Je sais pas là, hein, je suppose juste. C'est un constat que je fais d'après mes lectures de diaristes. Les hommes évoquent parfois le désir, le fantasme, mais beaucoup plus rarement les femmes. Du moins celles que je lis. Je sais bien qu'il y a des journaux féminins tendance érotique, mais celà reste des cas particuliers.  Trop en parler ne semble plus naturel.
 
Non, c'est juste que le désir (visuel) semble absent chez la plupart des femmes diaristes. Pudeur, ou réelle différence du mode de pensée?
 
Je m'interroge...
 
Mouais, tout ça ressemble un peu à une tentative de déculpabilisation face à mes lectrices. Du genre "dites-moi que je ne suis pas le seul à ressentir quelque chose en voyant une jolie femme ou certaines parties de son anatomie". Le "quelque chose" étant une sensation qui hésite entre attirance, désir, plaisir... ou combinant les trois, mais à un degré moindre que ce que sous-entendent généralement ces mots.
 
Mouais... ou peut-être que le "degré moindre" n'est qu'un arrangement avec ma conscience. Barrière morale établie par la société humaine afin d'éviter que chaque mâle ne se mette en devoir de séduire chaque femelle qui l'excite... N'oublions jamais notre origine animale. La nature parle, la culture la fait se taire.
 
Pfff, je me lance encore de ces trucs alambiqués moi...
 
Vous en faites pas, c'est juste moi que j'essaie d'apprivoiser. J'ai besoin d'exprimer ces pensées pour me les approprier. Pour accepter de les avoir. En les verbalisant, j'intègre le fait que ce sont bien mes pensées. C'est comme si je me mettais face à un miroir et que je regardais ce qu'il y a dans mes pensées.
 
Voui, y'a du désir, du plaisir et de la concupiscence. Et c'est normal. Ni plus ni moins que chez chacun.
 
 
...
 
Longue hésitation...
 
«Ne jamais regretter un texte»...
 
Heureusement que vous êtes des êtres virtuels et invisibles, tout autant que moi. Heureusement que ceux/celles qui ont plus de présence, ceux avec qui j'échange, sont des personnes en qui j'ai une grande confiance...
 
Pfouuu, c'est parfois difficile d'aller vers soi en présence de témoins... même si ces témoins sont des alliés nécessaires pour ce cheminement.
 
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Je n'ai jamais caché que ce journal se faisait en relation avec les lecteurs. Ma "dépendance" est très grande vis à vis de vos regards. Ma récente petite crise démontre bien cet état de fait: si je me sens moins suivi (à tort ou à raison), je m'éloigne du journal. Mon cheminement perd de son efficacité.
 
Il faut que j'arrive à trouver le juste équilibre entre ce besoin de vos regards et ne pas le sentir comme quelque chose qui influerait sur mon comportement. Apprendre à être moi, sûr de moi, face à vous, témoins et acteurs de mon cheminement. Comme un sportif, seul à courir, mais encouragé par ceux qui suivent sa progression. Ne pas attendre de coup de main, mais saisir chaque encouragement. Une course dont le sul but est d'aller plus loin.
 
Et je ne cours pas seul, puisque d'autres courent à mes cotés, et nous nous encourageons mutuellement, nous partageons nos coups de fatigue, nous nous entraidons.
 
Hé hé, ça fait vachement métaphore genre catéchisme, on est tous frères et on s'entraide...
 
Ben quoi, c'est mal?
 
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A part ça, vous trouvez pas que j'écris des entrées vachement longues? Je ne sais pas si vous suivez mot à mot ou si vous survolez, mais faut avoir du courage pour se taper les entrées de l'Idéaliste quand il est en verve, non?
 
 
 

 
Irrésistible
 
 
 
Lundi 24 juin
 
 
Un truc nouveau, que je n'avais jamais expérimenté: la lecture et commentaire en direct de ma dernière entrée.
 
Je discutais hier soir avec une lectrice, sur Chat, quand j'ai mis mon entrée en ligne pour expliquer un quiproquo.
 
Elle m'a donc demandé à la lire, et je l'ai "accompagnée" en allant me relire. Marrant de parcourir simultanément les mêmes lignes, surtout quand c'est sur un thème tel que celui que j'abordais. Bon, c'est aussi parce qu'on se connait bien que c'était possible sans gêne.
 
Du coup il en a suivi une belle discussion sur le sujet que j'avais abordé (mes questionnements sur le désir visuel féminin), en approfondissant un peu. Et j'ai reçu des éclaircissements sur une part des questions que je me posais...
 
S'en est suivi aujourd'hui un très long échange de courriels.
 
Ce soir, c'est une autre lectrice qui me fait part de ce qui la séduit chez un homme.
 
Hé hé hé, je vais savoir tout ce qui rend irrésistible :o)
 
Mais non, allons! Ce sont simplement des réponses personnelles qui m'éclairent sur une part de ce qui nous différencie, hommes et femmes, dans nos attirances vers l'autre sexe. Et je trouve que le voir écrit avec de "vrais" mots, sincères et uniques parce personnels à quelque chose de plus précieux que ce que je pourrais trouver dans des bouquins, forcément généralisants.
 
Et maintenant, le cruel dilemme du diariste: répondre à ces mails, dans une démarche de dialogue à distance, ou écrire ici? Le temps n'étant pas extensible, il me faut bien faire des choix. Pour ce soir, ce seront les mails...
 
 

Retrouver une unité

 

Samedi 29 juin
 
 
 
Ben voila... je me suis encore embarqué dans des sujets de débat! Sur forum, évidemment...
 
Faut croire que j'en ai besoin, ou que ça me tient vraiment à coeur.
 
Un besoin de comprendre la nature humaine, il me semble. Tenter d'appréhender un peu mieux ces rapports qui nous régissent.
 
Parce que, à chaque fois, il est question de rapport humains et de la tolérance qui devrait aller avec. Je me passionne essentiellement pour ça. D'ailleurs, c'est bien un peu ce que j'aborde ici, mais en me mettant au centre de la problématique (normal, on est bien des exhibitionnistes égocentristes, non?).
 
Sur ces forums, je discute de dialogue, de respect, d'écoute, de tolérance. Comme lorsque j'interviens sur le forum de la CEV...
 
Mais non seulement je m'intéresse aux rapports directs, ceux du quotidien, à notre petite échelle, mais aussi à ceux des groupes et communautés, à quelque échelle que ce soit.
 
Souvent les discussions tournent autour des orientations politiques et la façont dont elles sont perçues par chacun. Et comment chacun envisage les façons d'appliquer ce en quoi il croit. Ça va des plus modérés aux plus virulents, bornés, extrêmistes.
 
Actuellement, un des sujets qui animent le forum où je me rends est particulièrement délicat: Une part de la communauté juive n'est-elle pas devenue d'une hypersensibilité démesurée?
 
Tout est parti d'un journaliste qui est attaqué pour "incitation à la haine raciale", parce qu'il aurait diffusé des messages d'auditeurs dont les propos seraient allés "trop loin" en accusant Israel d'opprimer les Palestiniens.
 
L'affaire fait pas mal de bruit... bien que les médias soient discrets là dessus. Elle déchaine surtout les passions.
 
De mon coté, j'essaie de comprendre comment s'articulent les prises de position. Comment sont données les explications, les arguments, comment ils sont entendus.
 
Et bien comme pour chaque sujet délicat; on retrouve les extrêmistes d'un bord et de l'autre, totalement vérrouillés sur leurs positions. Le dialogue entre eux est impossible. Les insultes ne fusent pas, parce qu'il sagit d'un forum modéré, mais on sent qu'elles ne sont pas loin.
 
Et puis au centre, il y a les modérés, ceux qui tentent de pacifier le débat, de le rendre pertinent, utile... Ces mêmes là estiment que la solution à ce conflit permanent du proche-orient n'a qu'une solution: la paix.
 
Ils ne sont pas vraiment (pas du tout?) écoutés par les extrêmistes.
 
 
 

 

Je ne sais pas pourquoi je raconte ça ici.
 
Peut-être parce que récemment une lectrice m'encourageait à mettre mes opinions ici. Peut-être aussi pour expliquer pourquoi parfois je m'absente de ce site.
 
Je n'approfondis pas vraiment, parce que ce n'est pas la tonalité de ce journal que de prendre des positions. Je réserve cette attitude aux forums. Deux mondes que j'ai très longtemps séparés, mais que je tends à réunir peu à peu.
 
Toujours afin de retrouver une unité de personnalité à mes yeux.
 
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Mon temps d'expression est forcément limité. Je dois donc choisir: mails personnels, ou forum, ou journal. Chaque fois que je choisis l'un, ça implique que je renonce à un ou deux des autres domaines d'expression. C'est frustrant. Parce que j'ai toujours envie de poursuivre les trois simultanément.
 
Plusieurs fois je me suis dit "ah tiens, je parlerai de ça dans mon journal ce soir". Et puis... je me laisse prendre ailleurs et je n'écris pas.
 
Impression de perdre quelque chose.
 
 
 
Peut-être y a-t-il aussi une certaine fatigue à écrire autant, à m'impliquer avec tant de passion dans ce que je fais? C'est forcément usant de mobiliser une attention soutenue et d'écrire en extrayant en permanence des idées à peine survenues. Cette réflexion sur les rapports entre les gens, ou les rapports entre "les autres" et moi accapare une énergie assez considérable.
 
Je pense que je ne tiendrai pas ce rythme éternellement. Il faudra bien qu'un jour je décompresse et puisse enfin profiter des enseignements que j'en aurais tiré. Même si je sais que jamais je ne serais au bout de ce que j'ai à comprendre...
 
__________
 
 
Coté pratique, il y a quand même une limite: la fatigue. Quand le sommeil me prend, je sais que je deviens incapable de réfléchir. Il vaut alors mieux que j'aille me coucher.
 
C'est ce que je vais faire dès que j'aurais mis en ligne ce texte.
 

 
Antinomie positive
 

 

Dimanche 30 juin
 
 
 
Parfois, je me trouve long par rapport aux autres diaristes (oui, je sais, on n'est pas là pour se comparer). Mais je suis largement battu par Darnziak (Anomalie). Alors lui, il écrit des textes d'une longueur impressionnante! Tellement impressionnante que bien souvent je ne les lis pas, ou ne vais pas au bout.
 
Peut-être parce que je retrouve une partie de ce que je pense?
 
Dans son entrée d'hier, intitulée "Finale", j'ai trouvé des passages qui m'ont plu. « Je me pose des questions même lorsqu'il ne faudrait pas en poser, lorsqu'il faudrait seulement vivre. Se laisser aller. Se poser des questions est une malédiction qui empêche de vivre.»
 
Ou encore « J'ai peur des autres. J'ai peur de les affronter. Je n'aime pas les conflits, parce que je perds le contrôle. Je ne veux pas éclater de colère. J'éclate trop facilement de colère. Alors je me retiens. J'ai peur de ce qui peut sortir de moi. Peur du mal que je peux faire aux autres.»
 
Mais d'autres qui sont très éloignés de ce que je ressens « Si je me pose tant de questions, ce n'est pas parce que je suis plus brillant que vous, ce n'est pas parce que je suis véritablement curieux : c'est parce que JE N'ACCEPTE RIEN. Mes questions sont des refus.
 
Je refuse tout. Je refuse le monde tel qu'il est. Je me refuse tel que je suis. Je refuse les autres. Je vis dans un monde d'idéaux et de rêves larges comme trois univers, tout ce qui ne s'y conforme pas me déçoit, me fait mal, me jette à terre. Chaque jour je me blesse, je trébuche, je me retrouve en sang. »
 
Et plus loin: « Si je n'accepte aucune réponse, fondamentalement, ce n'est pas par scepticisme scientifique et par ouverture d'esprit. C'est parce que je n'accepte rien. Je n'en veux même pas, des réponses à mes questions. Voilà pourquoi je suis si férocement contre la religion. Je rejette tout ce qui répond aux questions. Je rejette ce qui pourrait apaiser mon mal. Tel est la connerie de l'idéaliste : je n'accepte rien, et personne ne pourra me faire accepter quoi que ce soit. Ça doit venir de moi. »
 
Il m'intrigue ce gars-là. Lui aussi il parle d'idéal et de réalité, mais pas dans le même sens que moi. Il est souvent sombre, glacial. Semblant solitaire, il se referme régulièrement sur lui-même.
 
« Un ami me blesse, une fille me rejette, je me replie, et j'écris. Je prends de la distance, pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Je mets la situation en perspective. Je sors de ma vie. Je l'observe de loin. Pour tenter d'accepter. Même si ça ne marche pas. J'écris comme je vis : en dehors de moi, en fuite. C'est terminé, disséquer les autres en théories. Je veux vivre autrement, et écrire autrement.»
 
Je crois que c'est ce qui nous difféncie profondément c'est la démarche que nous avons vis à vis des autres.
Il écrit « Voilà pourquoi je suis si blasé des commentaires que je reçois. Parce que ce n'est pas ce que j'attends. Je n'en ai rien à foutre que des gens pensent comme moi partout à travers le monde. Ça m'attriste un peu, même, de voir que nous sommes tant à fuir, tant à être seul, à souffrir.».
 
Je pense radicalement à l'opposé: chacun des commentaires que je reçois m'importe, et j'ai besoin de savoir que je ne suis pas le seul à penser comme je le fais. C'est important pour moi de me sentir intégré à la communauté humaine. Lui, on dirait qu'il souhaite s'en détacher. Ou ne sait pas comment se relier à elle, dont il se sent si différent.
 
Ce qui m'intrigue, c'est à la fois cette ressemblance que je retrouve dans bien des points et cette différence quand aux explications et conclusions qu'il peut tirer. Certaines de ses phrases, je les reconnaitrais presque comme miennes, alors que d'autres sont antinomiques de celles que je pourrais écrire. Je crois que c'est, parmi les diaristes, un de ceux dont je me sens le plus semblable mais qui, paradoxalement me dérange le plus.
 
Je ne peux rester indifférent, comme je le suis face à quantité de diaristes chez qui je ne retrouve rien de moi.
 
Etrangement, je me sens parfois très proches de diaristes qui pourtant ont une vie, et une façon de voir les chose trés différentes des miennes.
 
Je crois que ce qui me rapproche des gens, c'est à la fois la capacité à se remettre en question, à réfléchir sur soi, mais aussi à avoir un coté enthousiaste. J'aime les gens qui semblent vivre heureux, quelle que soient les difficultés et les souffrances qui peuvent parsemer leur chemin. J'aime le positivisme. J'aime les gens qui aiment les autres, je fuis les misanthropes (ce qui n'empêche pas de râler contre les comportements de certains de nos semblables...). Et puis de la sensibilité aussi. De l'émotionnel, du ressenti, du vivant.
 
Oui, il me faut tout ça à la fois.
 
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Dans le même ordre d'idée (rapport aux autres, malaise, et expression de soi), je suppose que vous aurez lu l'entrée de l'incrédule du 27 juin "Syntoniseur de liberté". Je dis "je suppose" parce que je sais que nous avons des lecteurs communs, comme avec un certain nombre d'autres diaristes.
 
Bref, là où je veux en venir c'est que le lien vers lequel elle pointe (anxiété sociale) m'a tout particulièrement intéressé. Je me suis évidemment retrouvé dans pas mal des descriptions proposées et cela à eu un effet apaisant.
 
Sans doute parce que voir écrit noir sur blanc ce dont on souffre depuis longtemps, en lui donnant un nom, rend la chose plus accaeptable. Moins mystérieuse. Moins honteuse en fait.
 
Au lieu de me sentir être un ours qui vit mal le fait de ne pas se sentir à l'aise avec du monde, je pourrais dire (ou penser) "Ouais, ben c'est normal, c'est mon anxiété sociale qui me bloque". Ce qui ne changera rien au résultat... si ce n'est que je me sentirai moins coupable.
 
Et ça, c'est un sacré gros changement!
 
 

 


Ce que j'écrivais il y a un an...

 

 

 

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