Il pleuvait rue des Boulangers. C'était une rue dont on ne voyait pas la fin. Les passants pressés partaient au travail.

Il y avait des bus et des voitures. Les gratte-ciel aux fenêtres immenses étaient bizarres avec leurs ascenceurs à l'extérieur. Plus loin, rue des Aventuriers, tout était désert. Pas un chat, ni même un commerçant. Il lui sembla que sa respiration y résonnait.

Il arriva sur une place et s'arrêta net.

Un léger frisson le parcourut.

Il se tenait immobile. Les éboueurs semblaient scotchés au camion-poubelle. Le boulanger,immobilisé à la sortie de son fournil, tenait un gros sac rempli de farine. Son voisin l'épicier, qui rangeait dans son camion des bouteilles de lait, restait figé, les bras encombrés d'un casier. Les gens tout émus étaient durs comme des statues , ils se ressemblaient tous comme deux gouttes d' eau .

L'horloge de l'église marquait sept heures...

Le temps s'écoulait à l'envers : toutes les pendules retardaient, à moins que ce ne soit celle de la place qui déraillât complétement! Devant les yeux verts d'@ se dressait un petit bonhomme bleu qui volait en faisant de gros yeux ronds.