Mémo sur les disques chroniqués sur ce site (page 2)

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Flash Back 2000
Grand public, Blues FM ! et alors ?

En ce début de troisième millénaire, la mode des rétros fleurie à tout va. Chacun peut faire un retour sur ces cinq dernières années et faire un petit bilan des disques ou performances qu'il a le plus aimé. Pour ma part, je ferai ce petit flash-back avec deux artistes qui ont rencontré l'adhésion d'un large public, trop large diront certains, mais je voudrais leur décerner, de mon côté, l'award des "Blues Keepers".

 

Keb Mo
Sessions at west 54th
DVD Okeh - BVD 50237 (import zone 1)

Keb' Mo alias Kevin Moore, nous a cueilli à froid avec un premier Cd exemplaire et le titre admirable qu'est "Every morning", depuis ses détracteurs sont nombreux, mais Keb a permis de garder le blues un peu plus vivant et à ceux qui ont toujours des doutes quant à son identité de bluesman, je leur conseille d'écouter et de voir le DVD qui lui est consacré dans la série "Sessions at west 54th" enregistré en juin 1997 en pleine KebMomania juste après la sortie de son 2ème disque. On retrouve sur ce DVD, dans une ambiance unpplugged MTV, 14 titres parmi les meilleurs du bluesman.

Il y est accompagné façon électrique (basse, batterie, orgue) par une petite formation de talent ... Kevin joue dans plusieurs styles, et ne renonce pas aux onglets métalliques sur une guitare électrique à resonateur (dont j'ai oublié le nom du fabriquant) une belle perfomance en live. Enfin, Keb Mo qui a migré de la Californie à la Nouvelle Orléans, a invité l'inamovible Doc John en voisin et ami, ils réarrangent "Angelina" sur des accents cajuns. On retrouve également, parmi ces 14 titres, les "grands" blues de Kevin comme "I'm On your Side", "Every Morning" , le comique "You Can love your Self", "She just want to dance", et le grand "Dangerous Mood".

Le "sweet-black-blues(*)" a trouvé en Keb Mo et aux côtés d'Eric Bibb et de Corey Harris, trois diamants purs pour une tradition éternelle (**) !

(*) Je n'ai pas trouvé mieux...
(**) Rhâah lovely, c'est beau !

 

Popa Chubby

How'd a white boy get the blues ?
Dixiefrog DFGCD 8500
+ limited bonus single CDSG 008

Idem pour Popa Chubby, les New-yorkais eux le connaissaient peut-être depuis un moment mais quand il a débarqué sur la planète Blues-Rock, il a mis tout le monde d'accord et on est enfin sorti du syndrome Vaughanien, comme quoi, pour bien jouer le blues, il n'était pas obligatoire d'être originaire du Texas (ce qui est néanmoins un peu vrai). Avec un charisme hors du commun, il s'est approprié le blues comme un chef de gang dominerait un quartier du Bronx... En 1999, en véritable leader, il nous présente cinq de ses copains sur "New York City Blues"... "Coup médiatique !" diront certains, on s'en moque, le blues revient à New-York !!! Le grand spécialiste Etienne Guillermond dira : "ça nous change de Josh White et de Leadbelly" et il a bien raison... Popa en live c'est de la dynamite, les manettes à fond, il fait fondre les tympans les plus endurcis ne renonçant pas à relire l'ancien testament (Purple Haze) pour le bonheur d'une salle chauffée à blanc. Mais le plus significatif avec la sortie de son dernier CD "How 'd a white boy get the Blues ?" c'est que Mister Chubby décloisonne à sa manière, il n'hésite pas : funks et blues lents, shuffles ou groove limite hip-hop avec solo country, l'ensemble reste très cohérent même s'il vient de sortir un single bonus où Popa chante le refrain en français "A chaque jour suffit sa peine" ; notre homme serait-il reconnaissant.

 

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>Démos et merveilles

Bluesy Train

(Démo live)

Le train sifflera trois fois...

Né il y a deux ans, Bluesy Train est un duo composé de Gérard Tartarini et de Thomas Laurent. Gérard, auteur compositeur, s'accompagne à la guitare acoustique ou au banjo et chante depuis une vingtaine d'années. Thomas lui,plus jeune que son collègue, souffle avec virtuosité dans son harmonica (il a obtenu le prix spécial du jury au 7e festival d'harmonica de Vauréal en 99).

C'est d'ailleurs Thomas qui ouvre avec brio la démo sur l'instrumental "Speedy Train" aux changements de tonalité caractéristiques de l'école Milteau, le jeu de Thomas est fluide et rapide mais attention trop de notes nuisent souvent à l'expression rugueuse dont le blues a besoin.

Puis c'est "Metalo-Blues" un classique bien campé sur ses 12 mesures. Sur "Mississippi" on écoute avec plaisir le jeu au banjo de Gérard, c'est une composition bien équilibrée et la plus aboutie du disque ; la voix est bien en place, les lyrics coulent comme le fil des eaux du fleuve et Thomas soutient parfaitement la ligne mélodique.

Puis c'est "Bluesy Train" : encore un instrumental où Thomas nous fait démonstration de son talent et pour clore ce disque, "Pas un Radis" à la ligne rythmique complexe qui a du mal à m'accrocher l'oreille.

Bluesy Train est un groupe avec un gros potentiel au vue de cette démo 5 titres, en chantant en français ils sont sur la bonne voie, ils ont déjà participé deux fois au festival Blues sur Seine et se produisent régulièrement en région parisienne.

 

 

Mathis' Mathematical Blues

2+2=? (Démo)

Two and Two is For

La deuxième démo nous arrive directement de Nîmes et m'a été envoyée par Florent Siclet l'harmoniciste de Mathis' Mathematical blues. Cette démo intitulée 2+2=? contient 6 titres dont la moitié sont des compos originales.
La première accroche sur le titre "interactive Blues" est sans aucun doute la voix de Mathis Haug dont le timbre particulier colle très bien aux paroles en anglais... (et au blues). Ce premier titre sonne assez jazzy et a une structure intéressante car un pont inspiré vient relancer le rythme de ce morceau enlevé dont je tiens à mentionner la pompe rythmique joué par Florent à l'harmo qui groove comme les meilleurs.
On enchaîne avec la reprise très réussie du "Diddie Wah Diddie" attribué à Blind A. Blake, Mathis nous y fait apprécier un picking de bon aloi. Le titre le plus original du disque est "Crash on you" une composition comme je les aime, "on the border", entre blues et country, l'essence même de la bonne musique de mecs qui se doivent d'avoir 500 disques de blues et aux moins 500 disques de country dans leurs discothèques. De la musique de types biens... quoi !!! (excusez moi mais je viens de finir "High Fidelity" de Nick Hornby et je suis encore sous l'influence du bouquin ;-) ) ...
On finit d'écouter cette démo avec trois blues honnêtes sur lesquels on devine une bonne maturité technique et une envie de jouer évidente !
Mathis Mathematical blues était à l'origine un duo qui a reçu depuis sa création en janvier 1999 l'appui de Laurent Natares à la Contrebasse et de Delphine Bayard à la batterie.

 

 

 

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> Le TOP

Imperial Crowns

Outside records OUT 580-009

Les nouveaux prêcheurs

Décidément, Outside Records a le don de nous sortir des albums blues hors du commun, après le succès du "Tribute to Lee Brilleaux" et la mise en lumière du groupe Jesus Volt, le label français réédite un coup de maître avec la découverte du groupe californien Imperial Crowns.

Loin des conventions du genre, on apprécie finalement le retour aux sources d'une certaine forme de blues transmise directement par des écorchés vifs tel que Howlin' Wolf. (Hendrix n'a t'il pas déclaré que la plus grande peur de sa vie fut d'écouter Chester Burnett).

En effet, les Impérial Crowns, comme des affamés, réaniment la flamme, pressent le jus d'un blues d'aujourd'hui, sans édulcorant. C'est peut-être pour cette raison que ce disque étanche notre soif de nouveauté. Il est vrai que sans être méchant avec nous même (musiciens et critiques), on a besoin d'un petit coup de fraîcheur de temps en temps pour nous faire avancer.

Les Imperial Crowns : Jimmie Wood à l'harmo, JJ Holiday à la slide et Billy Sullivan aux drums, sont des sidemen accomplis, ils ont joué avec des pointures dans différents styles musicaux, on peut citer : Bruce Springsteen, Megadeth, Hubert Sumlin ou Sunnyland Slim rien que ça ! Ils sont aussi des pensionnaires attitrés du House of Blues de LA. Je vous signale également que des extraits de ce CD ont été employés dans différentes BOF de films américains comme "Simple Plan" et "The Runner", entre autres...

Après les deux titres de mise en jambes, les choses sérieuses commencent avec "Preachin' the blues" un R'n B avec cuivres et slide bien dosés, "Love TKO" une balade country-rock aux accents du Sud, puis le bonheur absolu, un boogie à la JB Lenoir : "Big Boy" véritablement le grand moment de l'album. On reprend un peu ses esprits avec "Since I Met you Baby" sur ce titre le groupe ne fait pas l'impasse sur l'influence californienne et celle de Tom Waits en particulier... Vous en reprendrez bien un petit avec "Altar of Love" le caverneux stonien.
Jusqu'au dernier titre "Jack O'Diamonds Blues" la Slide de JJ Holiday est omniprésente et quelle classe mes zamis !!! Bref, un très, très bon disque à ne pas mettre entre toutes les mains ou plutôt si !

 

 

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>French Blues

Mo and the Reapers

"Hot'n' Spicy Blues" - La Sauce Blues CD1003

A blues trip ?... Yeah !

Originaire de Clermont-Ferrand, les moissonneurs sont un groupe homogène et bien rassemblés autour de l'harmoniciste Mo Al Jaz, qui partage les parties vocales avec le guitariste Jean-Michel Borello, le patriarche de l'orchestre.
Les Reapers nous livrent aujourd'hui leur 3e album autoproduit "Hot 'n' Spicy Blues".

Ecrire et enregistrer ce disque, moi aussi j'en ai rêvé à mon retour de Louisiane et c'est en me remémorant ce voyage que j'ai écouté en particulier le titre "Jumpin' at The Swamp Water Cafe"(*) où j'avais passé une de mes meilleures soirées en pays Cajun.

Le concept album est un genre assez rare dans le blues, "Hot & Spicy Blues" est un véritable "Road-Record", qui a pour sujet la mythique "Route du Blues".
Jean-Michel, qui signe l'ensemble des compositions, nous présente à l'aide des judicieuses notes du livret les dix titres qui se succèdent comme se succèderaient les étapes d'un voyage. J'ai adoré également "J'conduis un truck Nicolas" qui est une très bonne cover de "Midnight special" en version cajun et dont les paroles en français sont un ravissement du genre. L'humour est présent tout au long de l'album et Jean-Michel aime particulièrement brouiller les pistes en mentionnant un certain "Blind Joe Castlebridge" pour le moins obscur.

Je me permettrai néanmoins et malgré tout le bien que je pense de cet album quelques coups de griffes. Aïe, et oui quelques fois en voulant trop bien faire, on tombe souvent dans le cliché carte postale ; le son du groupe s'y dilue un peu et les musiciens, je pense notamment à la rythmique, ne semblent pas se livrer à fond... est-ce les conditions d'enregistrements ou l'ampleur du projet... ? par exemple le titre "New Orleans memories" dénote et me semble superflu. Malgré ce petit bémol, je vous conseille vivement d'aller visiter le site des Reapers et de vous embarquer, en achetant cet album, dans un voyage plein de couleurs et d'épices.

http://www.moandthereapers.fr.fm/

(*) Endroit bien connu également de Pascal Mikaelian et Glaude Langlois qui y ont jammé comme des cocodriles fous !!!

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>French Blues

Thierry Hau & The Hoodoomen

"BLUES" - R66 autoproduit

Normandy Blues

C'est avec un plaisir non dissimulé, que j'ai l'honneur (régionaliste) de vous présenter le premier CD 4 titres autoproduit des Hoodoomen. Un groupe originaire de Caen (14), patrie égalemenent de Thierry Anquetil, que je considére comme l'un des guitaristes/chanteurs de Blues les plus racés de l'Hexagone).
Cette parenthèse chauvine mise à part, Thierry Hau au chant et à l'harmonica est sans nul doute le petit frère de Kim Wilson... Thierry fait preuve d'une grande maîtrise de l'instrument et arriverai presque à dissimuler son accent frenchy aux vocaux. Après avoir disséqué le style Texan des Fabulous T-Birds, Thierry et l'ensemble du groupe semblent aujourd'hui s'orienter avec bonheur, vers l'harp-jump-blues-school californienne.
Je pense que l'éloignement des reprises (copier/coller) des texans ne peut être que bénéfique pour l'émancipation du groupe. Ainsi, on retrouve sur le Cd, 2 titres de l'harmoniciste Johnny Dyer : "Shake it" et "Big Leg Woman" et 1 titre de James Harman(2) "Darlin" et le titre du pianiste Willie Love(1) "Automatic" qui introduit très chaudement l'album.

Que dire également de Pascal Fouquet, le guitariste, pour l'avoir vu et entendu à plusieurs reprises, cet homme est une fine gachette (comme on dit T'che nous aut' ) et a un don évident pour la six cordes, je pense qu'il égale les meilleurs Français du genre... Pascal et le reste du groupe méritent une reconnaissance nationale. Pour l'instant, ils tournent régulièrement dans le quart Nord-Ouest de la France, ne cherchez pas, c'est là où il pleut souvent sur la carte Météo ! Alors, comment voulez-vous qu'on ne joue pas bien le blues dans cette région ?!!!).

Ce sont les frères Bernard et Francis Marie qui assurent la rythmique et ce sans une faiblesse, sans une faille, une rythmique carrée comme un Caterpillar qui aurait appris à danser le jump. Les deux gars Marie, au vue du dossier de presse, commencent à avoir une solide expérience. Je note au passage que Bernard, le bassiste peut également se transformer en un excellent guitariste acoustique du duo "Cat Fish".

Ah ! j'allais oublier de vous parler de la qualité de l'enregistrement et saluer le travail du studio "La Chaumière" qui a su retranscrire parfaitement la spontanéité du groupe. Le traitement analogique et le choix des micros, ne sont sans doute pas étrangers à l'affaire. Le seul bémol est la pochette du CD qui n'est pas géniale, on aurait peut-être pu préter plus d'attention à l'emballage de cet enregistrement soigné. Oui, aujourd'hui, il faut être bon musicien, bon technicien son, être doué pour les relations publics et par dessus le marché bon graphiste ou bon photographe. (tiens ! ça me fait penser à Swampini tout ça)

Quatre titres, c'est trop court heureusement que nous avons la touche replay sur les platines cd... On attend donc les Hoodoomen sur scène(**) et je l'espère un Cd plus conséquent la prochaine fois qui confirmera ce premier essai prometteur.

(1) Willie Love : pianiste de Memphis que l'on peut écouter sur les premiers enregistrements de Little Milton.

(2) James Harman : réf Cd "Icepik's Story" MMBCD 702
Collection "Of Backtop Recordings"

(**) je signale à nos amis bretons et de la côte atlantique que le groupe se produira le 19 et 20 octobre 2000 à Vannes (La Route du Rhum).

Contact Hoodoomen :
Production d'Activités Musicales
141, rue Branville
14000 Caen
tél : 02 31 82 39 58

 

Sweet Home Chicago

Allez faire un tour sur le site de Marc Loison
http://perso.wanadoo.fr/shc/
Une émission radio de Blues hebdomadaire
que l'on peut écouter en direct sur le Web.
Marc y présente également l'ensemble de la
scène blues normande.
Marc.Loison@wanadoo.fr

 

La Chaumière Studio
27410 Le Noyer en Ouche
(à une heure de Paris)
02 32 37 43 85

 

 

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Stavin' Chain - Ruf Records

A l'origine, Stavin' Chain est un duo composé de Garson Capps et John Lawrence. Le nom est tiré du folklore local et immortalisé par Jelly Roll Morton dans sa chanson "Winnin Boy". Stavin Chain figure légendaire du folklore noir qui désigne un type bien monté et qui sait bien s'en servir pour le plus grand bonheur de ses partenaires...

Dans ce disque, ils sont secondés par une grosse machine rytmique et par un Hammond B3. L'ensemble donne un son et un felling enorme. Pas besoin de lire les notes de la pochette. Posez le disque sur la platine et laissez vous partir : direction la Nouvelle Orleans. Une véritable soupe de soul, de blues et de funk assaisonnée lourdement de poivre de cayenne, d'un peu de sel, et tout ça cuit à gros bouillons avec la voix trempée de kérosène de Garson Capps. Remuez bien fort avec les ustensiles cordés de John Lawrence. Ce disque est aussi varié que les titres qui y figurent tout en restant dans un esprit bien New Orleans - Poison - Ike - Harley Davidson - Charlie love and the country girl - Bible - Bloodshot Annie - El Guapo - Monkey businnes - Train.

Dr John, Santana, Steppenwolf viennent se rappeler un peu à vos bons souvenirs pendant que le disque tourne sur la platine.

(librement inspiré de Joe Grandwilliams et des notes du livret)

 Johnny

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>Sur le Web

The Renovators

Rhythm & Blueprint - Berger Platters BP 8354

 

Faire du neuf avec du vieux voici le Credo des Frères Hemberger, Ted et Al, tenanciers du The Loft Recording Studio de Bronxville (NY, USA) forment la rythmique du groupe, respectivement à la basse et à la batterie. Les deux frangins se sont associés à Bob Mayo (guit.) qui a une carte de visite impressionnante et à Bob Rasero (guit., voc.) pour former le groupe The Renovators. Ils m'ont envoyé leur second CD.

En jetant un œil sur le livret, ces mecs là ont de la ressource puisqu'ils ont produit leur album en intégrant à ce dit livret des annonces publicitaires pour des commerçants de Bronxville ou de New-York ... En grands professionnels du système D, leur disque restaure avec ingéniosité et une bonne dose d'humour tous les genres de la musique américaine.

Blues, Rn'B, Rockab etc... tout est revisité, ils me rappellent un peu les anglais de "Chillie Willie and the Red Hot" excellent groupe de Pub-Rock des années 70-80.

Sur les 15 titres, je sélectionnerai en particulier le Countrybluesrockzeppelinien "Never really saw your face" et le très bon slow blues "Who's to Blame" sur lequel les guitares sont à l'honneur. Des titres comme "Rip Up The House", "Everybody love the Blues", "Renovator's Boogie" m'ont accompagnés tout l'été car l'enthousiasme et la fraîcheur de ces quatre lascars nous ferait presque oublier un mois de juillet particulièrement humide.

Marre des disques tristes ? Moral dans les chaussettes ? les Renovators ont tous les outils pour vous reconstruire un moral en béton ! ils méritent bien une petite place sur Docteur Blues !

 

http://www.renovators-music.com

 

 

 

 

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>Sur la route

Rag Mama Rag

Strullin' & Strollin (autoproduit)

Rag the pool

J'ai eu la chance d'assiter à un concert de Rag Mama Rag cet été. De la chance oui... Car le lieu de ce concert n'était pas banal puisqu'il sagissait de la piscine municipale de Lisieux. Un "miracle" de retrouver ce duo blues dans un endroit qui au premier abord n'a rien d'un Juke Joint. Ashley Dow et Deborah Dow, couple britannique, jouent un blues acoustique traditionnel.

Côté guitare, c'est le mari qui domine le sujet : guitare du luthier Wayne Henderson, National, Dobro, Weissenborn, ukulele, mandoline, banjo etc... Virtuose du picking et du slide, le comparer à Bob Brozman n'aurait rien d'exagéré. Ashley chante également tous les titres de leur dernier album, sa voix bien placée colle parfaitement au style.

Côté percussions, c'est madame qui assure, bien que la lessive ne soit pas une affaire exclusivement féminine, je dois avouer que la miss, sans en avoir l'air, nous fait un vrai numéro.Déborah ne se contente pas des dés à coudre et de la planche à laver car de sa cuisine elle a également emprunté les petites cuillères sans oublier son harmonica et d'ajuster les chœurs.

Le disque renferme une majorité de compositions originales et des titres de Koko Arnold, Leroy Carr, Skip James (le noir "Hard time killin floor" est vraiment mortel), on retrouve également le traditionnel "Make me a pallet on your floor" dont l'arrangement m'a vraiment séduit et reste pour moi le sommet de l'album.

Je ne pense pas que ce disque soit distribué un jour alors si vous avez l'occasion de voir et d'écouter ce duo sympathique n'hésitez pas une seconde et l'acquisition de ce disque vous semblera évident.

Aslhey me confia après le set qu'il n'avait jamais joué dans un endroit aussi chaud mais il n'imaginait pas que, tous les deux, ils nous firent "frissonner" les oreilles !

Contact en France : 02 99 48 46 57
site internet (extraits du CD):http://www.bluesberk.freeserve.co.uk

  

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> French Blues

Lulu Campers Blues Band

Satanée Lune (autoproduit)

Lulu gagne son Blues !

Enfin..., enfin il y a une femme qui chante le blues en France, non ce n'est pas Patricia Kaas mais Lulu Campers et son Blues Band. Il était temps, je commençais à désespérer... Basé dans la région Toulousaine, le groupe en est à son 2e Cd autoproduit. "Satanée Lune" est sorti en décembre 1999.

"Baby, what you want me to do" ouvre l'album, ce titre de Jimmy Reed présente bien l'ensemble du groupe. La voix de Lulu et la guitare de Pablo se complètent parfaitement, la rythmique basse batterie est à l'aise sur ce shuffle cool. il faut noter le renfort des cuivres dont le tromboniste fait merveille.

"Satané lune" et "Le long chemin" sont des compositions originales de Lulu et Pablo. Les textes sont en français (vous l'auriez deviné) On y retrouve des accents à la Bill Deraime. L'ensemble paroles musique restent cohérent, car chanter du vrai blues en français sans dénaturer les 12 mesures traditionnelles n'est pas une mince affaire !

On découvre également deux reprises : le "Blues au bout d' mon lit" de Benoit Blue Boy et le "I'm a Woman" de Koko Taylor qui est le morceau de bravoure de Lulu ; elle rend ici hommage à sa principale influence.

On peut retrouver Lulu Campers Blues Band sur la compil "Hexagone Blues" vol-1 et elle annonce également pour la fin de cette année un troisième disque beaucoup plus conséquent avec une dizaine de titres et beaucoup d'invités. J'espère en être un des premiers auditeurs car comme elle
le dit elle même : "Lulu gagne son blues" et elle ne l'a pas
volé !!!

*********** R I P ******************

Je vous écris, au nom du Blues Band à Lulu, pour vous annoncer avec douleur le décès de Lulu Campers dans la nuit du 14 octobre 2000 pour cause de crise cardiaque. Cette disparition prématurée, à seulement 41 ans nous laisse, nous, ses musiciens, orphelins. Nous nous rappellerons longtemps de notre collaboration, dans laquelle elle mettait toute son énergie, et qui restera, hélas, inachevée. Nous garderons en nous les mille et un souvenirs de la vie de tous les jours qui font la richesse d'une existence bien remplie. Maintenant, elle chante le blues quelque part là-haut pour toujours... Merci de votre attention, Pablo BERCHENKO (son guitariste et surtout compagnon...)

 

 

 

 

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> sur le web

Gypsy Joe and the Gypsy Blues Band

"The Trill is here" - HB 42742 - 2000

Disque disponible sur Amazon.com et CDNow.com

L'internet a cette chose magique que l'on n'arrête pas d'y faire des rencontres. Ainsi, après plusieurs échanges avec Gypsy Joe, le leader du Gypsy Blues Band, Il m'a envoyé son CD directement de Philadelphie.

11 titres originaux qui nous laissent découvrir un blues moderne et urbain et malgrè tout la guitare et l'harmonica jouent dans un style rude et inspiré des bluesmen de Chicago. Ce mélange est très intéressant et plaisant à l'écoute. Mais la chose la plus notable du disque est la voix de Gypsie Joe, profonde, ample. Gypsie, soutenu par des choeurs féminins, marque ici son talent et son originalité.

La production du disque est très précise, un peu clean même, mais on a le droit aujourd'hui de se servir de la technique mise à notre disposition. Cette production laisse la voix et la guitare dominer les compositions, quant au reste du groupe, il est volontairement en retrait et tous les musiciens servent les titres dans un souci d'efficacité réussie. Basse, batterie, guitare rythmique, piano assurent une ossature bien en place, l'harmonica considéré ici comme un auxiliaire améne beaucoup au son du groupe. La guitare quant à elle est tenue par Gypsy et elle est la deuxième voix de l'album. il joue dans un style simple et dépouillé, ce qui est pour moi un compliment.

Gypsy Joe and Gypsy Blues Band a des petits côtés "Rod Piazza and the Mighty Flyers" des débuts, il nous présente un Blues-Rock bien trempé, tourné vers un réalisme américain, un nouveau blues (blanc). Comme Susan Tedeshi, ce groupe mérite qu'un label d'envergure s'intéresse à lui, de plus le Band voudrait bien venir jouer en Europe. Toutes les bonnes volontés, qui peuvent aider Gypsy dans cette entreprise sont les bienvenues. Ah ! j'allais oublier de mentionner l'adresse de son site internet : www.gypsyjoe.com

 

 

 

 

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Jon Cleary

"Moonburn"
Point Blank-Virgin 1999

Un disque superbe, des musiciens talentueux et à la baguette le plus demandé des pianistes de New-Orleans.

L'album s'ouvre avec "Fools Game" des les premières mesures on comprend tout de suite le climat de ce disque. Tout d'abord les voix chargées de Soul vibe, une section de cuivre aux petits oignons, une rythmique solide et groovy à souhait et le tout assaisonné du piano de Jon Cleary en digne représentant de la lignée des pianistes de New Orléans tel que Professor Longhair ou Doctor John (même si il est anglais d'origine).

"So damn good" vient ensuite tout à fait dans la lignée du funk de la Crescent city, écouter ce morceau et appréciez le swing énergisant de tous les protagonistes, idéal pour se lever de bonne humeur le matin.

"Heavy under pressure" constitue une surprise, en effet dans ce titre Jon réalise tous les instruments excepté la batterie et là franchement l'ambiance se retrouve résolument moderne avec une rythmique très actuelle dans le style R'n'B (pédales wha-wha sur le clavier, basse Slappée etc..)

"Unnecesseraly mercenary" Morceau très influencé par Doctor John et le funky beat propre à la cité berceau du jazz. Une petite touche dans les voix me rappellent Sly and the Family Stone.

"Port street blues" Un bon vieux blues jazzy à souhait, ça démarre en trio piano, contrebasse et batterie tout en douceur, la voix se fait confidence, on a soudainement envie de se mouler dans un fauteuil en cuir et de déguster un verre de single malt.

"Getting crazy up in here" Alors là, plus question de se laisser aller, Jon nous balance un gospel de feu dont le rythme et la ferveur vous donne des fourmis dans les pieds. Tout le monde debout sur le pont ! A noter que ce titre original de Jon figurait sur l'album de Taj Mahal "Senor Blues" (1997).

"Help me somebody" Très jazz cool et influencé par les Crusaders, voix chaude et guitare jazz qui surligne le morceau.

"Who's there with you" Tout comme le troisième titre de l'album nous revoici en présence d'une lecture funky très actuelle, le son du clavier évoque le Fender Rhodes des artistes soul comme Donny Hattaway. Ce magnifique morceau ainsi que le suivant pourrait figurer en bonne place sur le dernier disque de Barry White (et c'est un grand compliment).

"Moonburn" le disque se clotûre avec le morceau éponyme, une fois de plus Jon démontre toute sa connaissance du Funk Blues typique de New Orléans avec un brûlot que ne rennierais pas les Neville Brothers, le chorus de guitare incendiaire et les backing vocals de Ernie K-Doe viennent finir en beauté cet album que je vous recommende vivement!

Jipès-10/04/2000

 

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Family Style

"Live Style" Blueflame records BFBL 003

 

La "Sainte famille"

On peut se demander ce qui arrive quand deux frères originaires de Lombardie se rassemblent non pas pour monter une pizzeria, mais un des plus fameux blues bands italiens.

Marco et Franco Limido accompagnés de David Bianchi à la basse (un cousin) et de Pablo Leoni à la batterie n'en sont pas à leur coup d'essai, à en juger par leur press-book, ils ont tous fait leurs armes dans différents groupes transalpins.
En 1998, Ils forment Family Style qui signe aujourd'hui sur Blueflame Records son premier Cd "Live Style". Enregistrés live, les treize titres qui composent ce disque nous livrent un blues électrique aux multiples influences. L'ensemble est cohérent malgré des enregistrements provenant de différents concerts et la voix de Franco est chargée d'une bonne dose de sincérité et de sympathie. A la première écoute deux compositions originales se dégagent "Pub Craw" et "Every time you smile" sur lesquels Marco, le grand frère guitariste, nous fait une petite démonstration de son talent, assurant rythmique et solo... Mais mon titre préféré reste "Family Style", un blues exotique où le jeu fluide, chaud et aérien de Marco me rappelle un temps le Peter Green de la grande époque ou un Roy Buchanan assagi.
Côté Harmonica, c'est Franco qui assure avec en particulier deux morceaux de bravoure "Prisoner of the blues" de Billy Branch et l'inusable "Caldonia" de Louis Jordan. Franco est un adepte du son saturé qui sent bon le South Side mais c'est dommage qu'il ne joue pas en son clair sur certains titres pouvant ainsi colorer un peu plus le son général du groupe. Je n'oublierai pas non plus de décerner une mention spéciale à la rythmique basse batterie bien en place. Il nous reste donc à découvrir le combo italien sur scène en France car je suis sûr que les Alpes ne sont pas un obstacle assez haut pour eux.

www.blueflamerecords.com

familystyle@tiscalinet.it

 

 

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The Skiffle Sessions

Live in Belfast
Van Morrison, Lonnie Donegan, Chris Barber
Exile/Virgin/7243 8 48307 2 4

Le Skiffle est une salade anglaise composée de Dixieland, de Bluegrass, de Blues, d'airs westerns. Le principal représentant du Skiffle est Lonnie Donegan, véritable star du genre en Angleterre. Il retrouve ici, quarante ans plus tard, au côté de Van Morrison, son vieux complice, le Jazzman Chris Barber.

La mode du Skiffle est révolue depuis la fin des années cinquante et pourtant la fraîcheur de cet enregistrement live nous laisse supposer que cette vague de musique populaire puisque c'est bien de cela qu'il s'agit, pourrait bien revenir au goût du jour, tant notre besoin d'authenticité n'a jamais été aussi exacerbé. Ainsi, comme la bataille que l'on peut mener contre les OGM's, tous les instruments présents sont 100 % acoustiques : le trombone, le Washboard, l'harmo et ils groovent aussi bien que dans un dernier Tom "Sex Bomb" Jones... On peut y retrouver également un contre point parfait au travail effectué par Ry Cooder au côté de musiciens cubains.

Une des bonnes surprises de cet album est la participation de Doc John sur deux titres : Going Home, Goog Morning Blues, où l'on atteind une bouillonnante communion entre tous les musiciens présents, autour de ceux déjà cités, applaudissez : Paul Henry, Big Jim Sullivan, Nick Payne, Nicky Scott, Alan "Sticky" Wicket...

Le répertoire passe aussi facilement d'"Alabamy Bound" à "Frankie and Johnny" de "Goodnight Irene" à "The Ballad of Jesse James" sans oublier "Outskirts of Town" pièce maîtresse de l'album. Ces titres empruntés au répertoire traditionnel, nous rappellent qu'à une certaine époque, le cloisonnement n'était qu'une vague idée dans la tête de producteurs ou de journalistes élitistes et que le jazz ou le blues ne sont pas morts à se frotter d'un peu trop près au répertoire Hillbilly... (Et réciproquement je pense à Charley Pride unique chanteur de Country "black" qui sortit un disque pour RCA en 1980 titré : "There's a little bit of Hank Williams in me" ...)

Je ne dirai pas que ce disque est un chef d'oeuvre, mais simplement que c'est un petit bijou comme il en sort un tous les deux ou trois ans, comme l'Unplugged de Clapton il y a quelque temps ou l'expérience du groupe Little Village de John Hiatt. Et si il faut des héritiers au Skiffle, Big Brazos modestement, accepte cette succession.

Plus d'infos sur le Skiffle

 

 

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Bill Sims

first album

Premier album de Bill Sims, ce musicien a attendu d'avoir cinquante ans pour nous livrer son premier "enfant". Un disque qui oscille entre le blues de la Lousiane (accordéon discretement intégré dans l'accompagnement) et le blues plus classique ou l'influence d'Albert King se fait entendre notamment dans le choix de "As the Years go passin' by" joyau du répertoire du gaucher à la flying V.

Bill Sims chante et joue avec une grande sensibilité et interprete les reprises (Keb 'Mo, Howlin'Wolf) avec une touche personelle qui donne une unité à cet album. Les différents instrumentistes sont excellents à noter la participation du saxophoniste de jazz Chico Freeman sur un titre. Le titre phare de ce disque est pour moi "Smoky city" ou Bill Sims semble se confier à l'auditeur, tout en lui contant la vie difficile des bluesmen expatriés dans la grande ville en quete d'un avenir meilleur.

La voix chaleureuse de Pat Cisarano (très proche de Cassandra Wilson) apporte une touche jazzy des plus envoutantes.

En conclusion, courez acheter ce disque si vous voulez découvrir un artiste original qui a su tirer partie de ses racines !

 


Le nouveau disque de Terry Evans est une réussite, la participation de musiciens renommés tel que Ry Cooder et Jim Keltner en est le meilleur garant.

Bien sur certains esprits chagrins, reprocheront à Terry le conformisme et l'absence de surprises dans cet album, mais après tout pourquoi bouder son plaisir. Le disque démarre avec le titre éponyme 'Walk that walk" oscillant entre gospel et Rn'B les choeurs s'en donnent à coeur joie et la slide de Cooder est déjà tapie dans le coin attendant son heure pour mordre !

Le très beau "Don't give up" fait partie des plus beaux titres de l'album, la douceur de la voix de Terry se fait lancinante et sussure à votre oreille, ainsi que dans le très beau blues " I'll get over you" ou les guitares entrecroisées de Ry Cooder et de Jesse Samsel font grimper la température de quelques degrés.

"Dancin'with your belly up" et "Credit card blues" sont des representants de la veine humoristique du Blues, les textes montrent que cette musique n'exprime pas que la douleur mais aussi la joie et le bonheur de vivre. La musique quant a elle encouragent l'auditeur à se secouer et à danser quel meilleur remède en ces temps de morosité.

 Jipès

 

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Dave MacKenzie

Old, New, Borrowed & Blues
Black & Tan Records - B&T 004

(Distribué par Socadisc)

A l'écoute de certains guitaristes, l'auditeur croit entendre deux guitares jouer ensemble alors qu'en fait le guitariste est seul... Dave MacKenzie possède cette technique très affûtée empruntée aux plus grands Bluesmen jouant en acoustique tel que Robert Johnson.

"Old, New, Borrowed & Blues" le nouveau CD de Dave MacKenzie, regroupe 16 échantillons de ce talent si particulier dont seulement 5 titres sont des reprises, écoutez "I'm so Glad de Skip James couplé avec "Steel Guitar Rag" en medley ou "Me and the Devil" de R. Johnson.

Les compositions de Dave sont du même niveau et elles s'enchaînent avec légèreté tout au long de l'album. j'en retiendrai également deux qui illustrent bien l'ambiance du disque : "The Ballad of Jetlag Johnson" et "Pretty All Day Long"

Aussi à l'aise en picking sur une Taylor qu'en slide sur Reso-Phonic, ce guitariste démontre qu'il peut tout jouer, soit en solo ou accompagné de Dave Fleming à la Basse et Paul Griffith à la batterie. Un petit bémol tout de même car l'ensemble manque un peu de conviction et de trippes même si les compos, elles, ne manquent pas de vécu.

 

 

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Soirée Outside Records du 25 mars 2000

Invité par email à la sortie du disque de Jesus Volt par le Label français Outside Records (qui a déjà sorti le très remarqué Tribute to Lee Brilleaux) je décide d'aller y faire un tour, voir ce que ça donne.

En bon pro, je me pointe pour le dernier set, guidé par la zique, j'arrive au sous-sol du squatt de la Grange aux Belles. La salle est sombre, un brin crade, après le "qu'est-ce que je fous ici", et la musique qui ne me prend pas par les sentiments, le groupe me cueille à froid avec 2 titres du Wolf, la claque. Bullshit ! ils ont l'esprit blues aussi pur que le maître lui-même, ça transpire blues, ça leur colle à la peau...

Je repère très vite le boss du label et je me pointe :
"Salut ! c'est Docteur Blues... Pas eu le temps de venir aux balances, désolé. "
Le mec ne m'en veut pas et il me tend "Always Drunk, Never Sad" le petit dernier de ses protégés.
" Écoute ça et dis moi ce que t'en pense... "
Après une petite discussion au bar autour d'une bière maquillée de la pochette de Jesus Volt. Je me sens revenu dans un club londonien des années soixantes tant la musique est chargée d'un Blues-Rock puissant. ça doit être le changement d'heure, l'espace temps troublé, je me rentre.

Le lendemain, je me jette sur le CD, histoire de vérifier si je n'ai pas rêvé...
Re-Bullshit ! Le CD est bien là, le son aussi, aussitôt les influences se mélangent, on reconnaît les Doors, Tom Waits, Hendrix, les premiers ZZ Top ou encore Doctor John et Screamin' Jay Hawkins. De la Fusion pure, qui fait passer G-love Special Sauce ou les Cowboy junkies pour des rigolos. Pourtant le groupe n'emploie pas les codes usuels du blues : le Nom : Jesus Volt ? La pochette, un rien Punky-Kro, nous présente la famille déjantée.

Pour les titres "Checking upon my babe" un boogie qui reste mon favori. One Way Out, un morceau fusion à la Gallagher où le guitariste s'en donne à coeur joie, la reprise des Cure "A forest" merde je passe du Cure sur ma chaîne !!!, "Coda man" le morceau de bravoure du groupe qui les résume bien avec des changements de rythme à couper les pattes et pour clore l'album "Honey what's your name" un blues lent tout en atmosphère. En bref, 12 titres de qualités égales, ce qui est rare pour un premier album aussi personnel.

Jesus Volt tourne en trio, le groove de Lenine McDonald à la basse, la guitare de Mr Clit Tao, impressionnant sur une acoustique survitaminée à la disto et la voix de forçat de Lenny Shon, lequel distile également de longs souffles ennivrés d'harmo (ah, je l'aime cette formule), l'homme aime le Four Roses et hait les Beatles ! Le Trio est aidé dans sa tache par Mickey au Dodro, Tony Shon et Magic Doudous aux drums.

Si le Blues a un avenir en France il faut dès maintenant compter avec Jesus Volt... Amateurs de métissage, sautez là-dessus comme des affammés !

A découvrir en live au Plan le 7 mai en première partie de Andrew Williams et au mois de juin en première partie de Little Bob à la Maroquinerie à Paris...

Autre découverte Outside-records : le trio blues américain Imperial Crowns, piliers des House of Blues dont le 1er Cd sera dans les bacs en cette fin de mois de mars.

Pour en savoir plus, visitez : www.outside-records.com et écouter des inédits de Jesus Volt en MP3 (bientôt en ligne).

 

 

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Mercy Blues Band
Tribute to Slim Harpo

Tempo CP 1023 - 1999

Il y a des rencontres sur le Web qui font plaisir, une certaine idée de l'esprit blues...
Ainsi la semaine dernière, je reçois un mail de Franck Marco, lequel est batteur chez Mercy un groupe de blues du sud de la France. Il me félicite pour mon site et le détail ne lui échappe pas : je suis un fan de Slim Harpo. Justement les Mercy ont enregistré un CD autoproduit entièrement consacré à Slim. Mon sang ne fait qu'un tour quand par retour de courrier, il me propose de m'envoyer gratuitement le dit CD...
Après la première écoute, je ne retrouve pas trop mes marques avec les titres originaux, mais pas grave, le trio les fait oublier. Ils ont le groove les petits, la rythmique basse-batterie assure méchament ! Il faut mieux quand on reprend du swamp blues. A la guitare, Jean-Paul domine sans problème solo et rythmique à la manière d'un Jimmy Vaughan, le petit plus c'est son jeu précis en slide sur certains titres. Un groupe français majeur, bien dans l'époque, pas de nostalgie lourdingue, on dépoussière le genre sans le casser.
Une petite remarque je trouve les enregistrements un peu sur-produits, attention à la reverb ...
Enfin j'espère voir bientôt le Mercy Blues Band en concert sur Paris, car les mecs voyagent à la vue de leur bio déjà bien remplie...
email : mercyband@aol.com

 

 

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Cephas & Wiggins
Homemade - Alligator ALCD 4863 - 1999

Quel bonheur ! Quel Bonheur de retrouver en 1999 un duo acoustique harmonica et guitare digne du célèbre duo Terry / Mc Ghee. Ce duo c'est Cephas & Wiggins avec "Home made" leur 2e album pour Alligator Records.
Blotti au fond d'un vieux fauteuil au coin de la cheminée quand le ciel à l'extérieur prend des couleurs orange et violette, je m'écouterai bien un truc moi... Cephas et Wiggins, bonne idée...
Ce disque me fait penser aux saveurs bien particulières d'une bonne tarte maison. D'abords les couleurs, effectivement la pochette est superbe, ensuite le son a tout le croustillant d'une bonne pâte feuilletée avec le souffle de l'harmonica au timbre bien typé du terroir, l'accompagnement de la guitare cristalline, juste au-dessous, dans le style de Blind Boy Fuller. Puis les voix, le sucre des pommes bien blondes, en harmonie sur "Walking Mama". La nuit est tombée maintenant pour mon blues favori : "Illinois Blues" de Skip James. Le tout nous donne un album bien de chez nous : du Piedmont, le plus drôle c'est que je ne sais toujours pas qui sont John Cephas et ? Wiggins, qui chante ? qui joue de la guitare ? "Home Made" garde son secret comme la recette de grand-mère. Tiens, je vais remettre une bûche sur le feu moi...
Quel bonheur !

 

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Larry Garner
Baton-Rouge
Verve 529 467-2

Larry est un authentique guitariste louisianais de Baton Rouge, ville qui donne le titre à cet album sorti en 95, il y est épaulé par le guitariste Larry Mc Cray. Si le décloisonnement et le métissage sont l'apanage des Bluesmen louisianais, cela se vérifie encore avec ce disque qui est profondément enraciné dans la culture musicale de cette région. Du pur shuffle au funky groovy en passant par le reggae et la country, Larry Garner nous prouve ici, avec une voix chaude qui colle parfaitement à son style, que l'on peut relifter un blues sans le dénaturer.
Comme dans la cuisine new-orleanaise où les parfums aigre-doux embaument, le blues de Larry a tous les ingrédients d'une excellente recette de gumbo (et le petit serait bien tombé dans la marmitte).
Pourquoi chroniquer un disque de 1995, et bien notre Podna* est de passage en France cet hiver et se produira sur les scènes de plusieurs festivals : Caen, Mantes-la-Jolie, Bagneux.

A découvrir en live ou à (ré) écouter.

(*Podna = partner en cajun)

 

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Big Joe Williams and Friends
Going back to Crawford
Arhoolie 9015 - CD 1999

Besoin d'authenticité, du 100 % Mississippi blues, la dernière session de Big Joe entouré de Austen Pete, John "Shortstuff" Macon, Glover Lee Connor, Amelia Johnson... Ces noms ne vous disent rien, normal, ce sont des amis et voisins de Crawford. C'est un disque qui a été organisé et produit par B.J. Williams lui même en mai 1971.
Enregistré (si mon anglais ne me fait pas défaut) sur ces machines "Magnacord" qui permettaient de graver des disques en direct. La prise de son : juste 2 micros...

Et alors ? Emotion garantie, je comprends même d'où nous vient le Led Zep III... il vient de là... il vient du blues...
26 perles en guise d'héritage, à ne pas manquer (pour les amateurs du genre).

 

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Chuck Edward Weiss a trente ans de musique derrière lui, il vient de sortir son premier disque : Extremely cool.

Chuck E. Weiss est né à Denver. Il débute la musique en autodidacte, batteur et joueur de Washboard, il est remarqué par Lightnin' Hopkins, il tourne avec Willie Dixon ou Sunnyland Slim. Il rencontre Tom Waits en 1972, et forme avec Rickie Lee Jones un nouveau courant musical de la scène de Los Angeles. Le trio réside au Tropicana Motel.
Musique inclassable où se télescopent du blues, du rock, du jazz et des éléments venus de toute la musique américaine, la musique de Chuck passe aussi vite du sombre lugubre au délire le plus jubilatoire. Ses chansons traitent du quotidien d'une bande de personnages bigarrés : Jimmy le joueur d'harmo, le gars qui trouve sa mère au lit avec son meilleur ami, une danseuse du ventre qui joue Shakespeare, les mecs qui trouvent tout, toujours, "super-cool"...
Tom Waits chante sur 2 morceaux, improvisation d'un soir ou d'un matin de cuite ?
On parle de Johnny Deep comme réalisateur d'un futur clip ! Johnny est un grand fan de Chuck. Pour preuve de leur complicité, ils ont monté ensemble un club sur Sunset Boulevard "The Viper Room".

 

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Olu Dara : le blues bercé dans un hamac

« Jusqu'ici, la musique que je faisais n'était pas directement connecté à mon histoire. Je jouais dans des orchestres caribéens, africains, dans des groupes d'avant-garde ou de Be-bop, mais je ne souriais plus sur scène... je me suis dit que quelque chose n'allait pas. Et je me suis décidé à former mon propre groupe Okra »
De son vrai nom Charles Jones III, il est rebaptisé Olu Dara, en 1968, par un devin Yoruba.
Pour les adeptes des disques «hamacs» et du blues «décloisonné» Olu Dara, en passant de la trompette à la guitare, nous livre un compact pas très blues pas très jazz mais vraiment très cool pour reprendre la formule d'un de nos colistiers.

C'est le directeur de chez Atlantic, Yves Beauvais, qui aide Olu, dans l'entreprise de son premier album : The word From Natchez to New-York. A cinquante-sept ans, le trompettiste de Jazz, sollicité par les plus grands noms du genre, s'offre un retour au Blues. Quelques puristes estimerons qu'il file un mauvais coton, parce qu'il s'acoquine à des musiques caribéennes, africaines, jazz, gospel. Mais il déclare pour se défendre qu'il a dans la tête le blues de R.L. Johnson sur des rythmes de James Brown. Un croisement naturel attaché à ses racines de Natchez où il est né en 1941, et à travers elles, des racines africaines encore plus profondes... Comme tous les Louisianais qui se respectent, il y mélange un blues sans concession commercial, plein d'une nonchalance rocking-chair de derrière les fagots.
Quand il quitta les Jazz Messengers,
Art Blakey lui dit : « Tu es bon, mais je vois bien que tu as autre chose en tête. Tu aimes le Blues, chanter et faire le pitre. Vas-y c'est ton truc ! ».

 

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Corey Harris
Greens from the garden, 1999
(ALCD 4864 - Alligator Records)

Corey Harris que j'avais découvert il y a quelque temps dans un album très roots "Fish ain't Bitin" revient avec (pour moi en tout cas) une perle digne des plus grands albums de blues. cela s'appelle "Greens from the garden" et c'est tout bonnement le plus bel album que j'ai entendu depuis a long long time.

Corey a une vraie tête de rasta (et pas que la tête du reste) et après avoir joué dans les années 90 dans les rues de New-Orleans, il a fait quelques apparitions en Europe et a tourné en Asie et aux USA en compagnie de Buddy Guy et BB King (excusez du peu). Plus roots comme album tu meurs. Je ne sais pas si certains connaissent l'album de Ry Cooder (mon maître...) qui s'appelle "Chicken skin music" qui est un album essentiel sur les racines de la musique américaine et bien cet album de Corey Harris est a ranger à coté de celui du grand Ry.
Corey est un des meilleurs slide de l'époque. Il nous sort des mélodies enfouies au plus profond de nous. Certaines mélodies sont chantées en français... Les morceaux sont entrecoupés d'interlude style : la pluie sur la véranda, une conversation avec momma dans la cuisine . Bref du très très bon et je modère à peine mes mots.

Johnny Guitar

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A pretty young blues guitarist woman ...
Susan Tedeschi

Ok, une petite à surveiller du coin de l'oeil car elle pourraît créer la surprise des années 2000...
Susan Tedeschi, de l'écurie Tone-cool Records, a remporté 4 awards à Boston :

- Album of the Year (Indie Label)
- Single of the Year - It Hurt So Bad (Indie Label)
- Female Vocalist of the Year
- Blues Act of the Year
(en anglais ça sonne mieux) ok.

et deux WC Handy awards :
- Best New Blues Artist
- Contemporary Blues Female Artist of the Year

Ok Ok Ok, son album "Just Won't Burn" est 3e au Billboard Blues avec 300 000 Cd vendus. (avril)
Là dessus elle débute une tournée américaine avec en section rythmique les Double Trouble, ok, de SRV, ok, de plus, elle sera la première partie de la tournée des Allman Brothers, ok.Elle a du pain sur le manche, la gamine... Elle sera en mai et juin en Europe, mais son tour évite la France.

Après 2 ou 3 écoutes, l'album est plaisant et les 11 titres de l'album représentent bien la tendance du Blues rock made in USA d'aujourd'hui (dans une veine B. Raitt). Outre le jeude guitare original de Susan et de ses compères, sa voix rappelle, sans aucun doute, Janis Joplin (Just won't burn). A noter, une superbe reprise de "Little by Little" de J. Wells (mon titre favori). Une belle ballade countrysante "Angel from Montgomery" et un solo de violon électrique à la Wha-wha sur "Looking for answers". Un bon disque plein de fraicheur pour cet été.

 

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Tone-cool records
un label qui a du souffle !

2 disques pour les amateurs d'harmo :

Johnny Hoy and the Bluefish
Walk the Plank - 1998
à écouter absolument tant le talent de ce groupe est grand.
(un peu l'esprit des Fabulous T-Birds, la Louisiane en plus).

Ce que pensait Winer Jammer
de leur précédent album :


Cela s'appelle Johnny Hoy & The Bluefish, album "You gonna loose your head", chez Tone Cool Records, ref TC 1157. Johnny Hoy a composé environ 2 tiers des titres, dont mon préféré I want to see her, à la fois swinguant et délicieusement nostalgique; harmo sans fioriture, mais réalisé superbement avec beaucoup d'émotion, et quelques phrases qui me font penser à du violon, donnant par là un caractère cajun au morceau qui me plaît particulièrement. Beaucoup d'autres titres de l'album sont excellents, à mon humble avis,et l'ensemble est très varié.

 

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Michelle White, Memphis - 1998 - River

Le premier album de Michelle White est un petit bijou. Ça commence d'abord par la pochette du CD avec de belles photos de la Miss, d'aujourd'hui et d'hier, avec 2 photos d'enfance, dont une avec son père.
Les paroles du livret sont accompagnées de commentaires de Michelle, racontant de petites tranches de vie qui ont vu naître chacun des titres. C'est toujours très instructif et dévoile discrètement l'étât d'esprit de l'artiste.
Memphis (titre de l'album) a presque été autoproduit, puisqu'une bonne partie des chansons ont été enregistrées sur le 8 pistes de Michelle.

Enfin, entrons dans le vif du sujet : la musique...
Tout d'abord, la voix profonde de la demoiselle (qui s'accompagne au Wurlitzer) est le ciment bien dosé des 12 titres du recueil. Les rythmes ensuite, chaloupés, syncopés en medium tempo, rappellent la musique de son père ou celle de JJ Cale. Loin de là d'être une simple copie, Michelle a de la réserve. Elle nous surprend à chaque plage de l'album, déjà une marque de fabrique sans aucun doute... Un violon sournois enveloppe ici, la trompette chiâle ailleurs, juste ici : les percussions et les claps redonnent un coup de fouet au coeur de la mélodie.
Une très bonne utilisation du groove de basse, laisse la place libre aux guitares. Elles sont dominées par une brochette de Gringos de haut-vol qui distillent des poignées de riffs inspirés et aériens, l'oxygène de l'album.

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