L'Iguane vert



 



(Iguana iguana)

Historique

L'Iguane vert est exploité depuis longtemps: d'abord pour l'alimentation des Sud-américains puis comme animal de compagnie aux Etats Unis (troisième animal de compagnie après le chien et le chat). La chasse excessive et la capture à des fins commerciales a fait en sorte que l'espèce soit menacée. Elle est effectivement listée dans le CITES qui détermine à différents degrés les espèces à risque élevé de disparition. Si vous achetez un Iguane, il est donc important de réclamer une facture avec un numéro de CITES, faute de quoi vous pourrez avoir des problèmes avec la douane car sans preuve, il pourrait s'agir d'un animal de contrebande.

Aujourd'hui, les iguanes adultes sont prélevés à même la forêt tropicale et gardés dans des fermes d'élevage en Amérique du Sud. Après plusieurs génération en captivité, les jeunes iguanes ne sont plus considérés comme sauvages et peuvent être exportés. Ce sont donc ceux-ci qui se retrouvent dans nos animaleries.

Points à considérer avant de procéder à l'achat d'un iguane.
 
Un Iguane peut atteindre plus de 2 mètres dans la nature, en terrarium, il n'excéde pas 1.2 mètre, ce qui est déjà une belle taille... même si les deux tiers sont occupés par la queues: Il faudra prévoir une pièce qui lui soit réservée ou l'installation d'un vivarium adéquat pour le loger confortablement. Le but n'est pas de décourager l'achat d'un iguane, bien au contraire. L'Iguane est une créature vivante exigeante. Le fait que l'iguane soit abordable n'aide en rien car bien souvent, l'investissement relié à un équipement adéquat dépasse largement celui du spécimen. Pourquoi dépenser 1000 Francs de vétérinaire ou d'installation pour un iguane qui n'en a coûté que 300 ? La réponse est simple : parce que le propriétaire est responsable de la vie de l'iguane et que s'il n'est pas prêt à faire des sacrifices, il est plus sage de ne pas en acheter.

Pour avoir travaillé dans un aquarium professionnel avec un crocodile de plus de 2 mètres, je sais à quel point il faut de la place à ce genre d'animal. L'inconvéniant du crocodile sur l'iguane, c'est que ce dernier ne vous laisse pas forcément entrer dans la pièce qui lui sert de logement car il la considère comme son territoire, et un croco qui charge...

Il est important de comprendre que les informations qui seront discutées sont toutes nécessaire à la bonne santé de l'iguane. Sa longévité était estimée jusqu'à tout récemment à environ une dizaine d'année. De nouvelles recherches sur le sujet étant maintenant disponibles, Il n'est pas rare de voir des individus dépasser la vingtaine.

Garde en captivité

Pour les juvéniles, il n'y a pas vraiment de problème. Un aquarium de 1 mètre peut très bien faire l'affaire pour débuter. Comme les iguanes sont arboricoles, il est nécessaire de placer une branche ou deux dans le terrarium pour qu'il puisse s'y reposer. Pour le fond, il y deux possibilités. Toutes formes de substrat sont à proscrire. Il peut-être mortel pour l'iguane d'ingérer quoi que ce soit qui ne soit pas digestible. On peut donc utiliser de vieux journaux ou du tapis gazon pour un coup d'oeil plus esthétique. Il est important d'avoir un grand bac d'eau à une extrémité car l'Iguane aime l'humidité et pourra s'y baigner à l'occasion si le bac est assez grand. Les deux derniers éléments sont une source de chaleur et de rayon ultra-violet (UVB). Afin d'avoir une température adéquate, Il est déconseillé d'utiliser une pierre chauffante pour une simple et bonne raison, la chaleur n'est pas distribuée uniformément. Comme les reptiles en générale n'on pas une sensation thermique rapide (prennent du temps à sentir la chaleur) ils peuvent donc se brûler si la température est trop élevée avant de s'en rendre compte. Il existe maintenant sur le marché une plaque chauffante qui ne se place pas dans l'aquarium mais sous celui-ci. J'utilise personnellement une lampe placée au-dessus de l'aquarium à une extrémité et je contrôle avec un thermomètre la température directement sous la lampe. Cette température doit tourner autour de 28°C. Comme la lampe est placée à un bout de l'aquarium et de préférence au-dessus des branches sur lesquelles l'iguane peut se reposer, il se formera un gradient de température dans l'aquarium et l'iguane pourra choisir celle qui lui convient. Pour être sûr d'avoir le bon gradient, un autre thermomètre peut être placé à l'autre extrémité. Il doit indiquer une température près de celle de la pièce soit 20°C. En suivant ces consignes, le petit iguane sera confortable et en bonne santé.

La croissance

Bien entendu, avec le temps, petit iguane deviendra grand et l'aquarium initial ne sera plus adéquat. Comme il peut être dispendieux de se procurer un plus aquarium qui sera de toute façon dépassée dans un an ou deux, il est peut-être préférable de prévoir la méthode qui sera utilisée pour hébergée votre iguane. À mon avis, deux options se présentent. Toutes deux ont des avantages et des inconvénients. La première est de construire sur mesure un vivarium qui sera prêt à recevoir un iguane adulte. Même si celui que l'on a pourra sembler s'y perdre, il n'en sera que plus heureux et l'installation pourra demeurer pour la vie de l'iguane. La seconde alternative sera de réserver une pièce complète pour notre protégé. De cette façon on pourra éviter les coûts exorbitants de construction d'un vivarium géant mais on doit sacrifier une pièce. Le vivarium malgré son coût élevé permet d'éviter de prendre toute une pièce pour l'iguane. Il est donc possible avec un vivarium, de placer autre chose dans la pièce que simplement des branches et du papier journal sur le plancher. Il s'agit de déterminer qu'elle est la solution idéale pour l'iguane et son propriétaire. Que ce soit un vivarium ou la monopolisation d'une pièce, le gradient de température doit être respecté. Le plus simple est de placer hors de porté ou protégé par un grillage, une lampe chauffante placée près d'une branche principale sur laquelle l'iguane viendra se faire chauffer.

L'alimentation

Ce thème a probablement été le plus controversé. Au début, on pensait que les iguanes étaient carnivores. Les éleveurs d'Amazonie les nourrissaient principalement avec de la viande animale. Ils étaient ainsi abattus vers l'âge de quatre ans après avoir atteint leur taille adulte. Lorsque le marché des animaux familiers s'est développé pour cette espèce, on s'est rendu compte que les iguanes mourraient de carences alimentaires vers l'âge de 6 à 7 ans. Il a donc été établit que le régime alimentaire devait sans doute être omnivore. Un régime principalement insectivore pour les juvéniles et un régime principalement végétarien pour les adultes. La longévité s'est alors accrue à 12 ans.

Aujourd'hui il est clairement établit que l'alimentation des iguanes ne doit en aucun cas comporter des protéines animales, seulement végétales. Que ce soit un jeune ou un adulte, l'iguane est exclusivement végétarien. Le mien ignore la consigne: il préfère les vers de farine à la salade. En effet, mon iguane vit avec 3 dragons d'eau (mais si c'est possible) et je laisse dans le terrarium nourriture pour les physignatus (vers de farine) et pour l'iguane (fruits, végétaux): sans hésiter, il va sur les vers de farine... il est vrai que les jeunes iguanes ne sont pas nécessairement herbivores tandis que les adultes le deviennent.

Et maintenant une petite traduction d'un autre article sur l'entretien de l'iguane:
 
 




 












Les iguanes sont les reptiles les plus populaires: ils peuvent vivre une quinzaine d'années et peuvent atteindre 6 pieds pour les mâles et 4 pour les femelles.

Habitat

Le plus populaire est l'aquarium en verre où il est facile de contrôler température et humidité... mais vu la taille des iguanes, il est préférable de construire son propre terrarium. Le terrarium doit faire le double de la longueur de l'animal et sa largeur. Le substrat peut être un tapis ou une litière pour lapins mais éviter les gravillons et le sable. De même, ne pas mettre de plantes artificielles, l'iguane risque d'essayer de le manger. Prévoyez des branches et des abris.
 

Temperature

La régulation de la température est  importante pour la digestion, la croissance, la reproduction et le bon fonctionnement du système immunitaire. Les iguanes régulent eux-même leur température en s'approchant des sources de chaleur. Evitez les roches chauffantes où ils peuvent se brûler... préférez une lampe infrarouge avec une photopériode de 12 heures. Les iguanes nécessitent aussi des rayons UV pour absorber convenablement leur calcium: pour celà il existe des tubes fluorescents pour reptiles (attention: le verre et le plastique arrêtent les UV).

Alimentation

LES IGUANES SONT VEGETARIENS!!  Le régime alimentaire doit se composer de 70% de feuilles vertes et de 30% de fruits (aussi diversifié que possible).

Parasites et maladies

Les iguanes sont les hôtes naturels des Salmonelles, qui sont dangereuses pour les personnes immunodéprimées. Il est conséllé de nettoyer régulièrement le terrarium à l'eau savonneuse pour désinfecter.
 



Bonnes sources de calcium


Calcium modéré


Sources faibles de calcium (évitez)


Les vitamines D

INTRODUCTION :
 

Les vitamines sont des molécules indispensables en très faible quantité à la vie d'un être vivant qui est incapable de les synthétiser par lui même.

    La vitamine D n'est donc pas véritablement une vitamine pour les reptiles (ou pour l'homme) car elle peut être photosynthétiser (=synthétisée sous l'action de la lumière) au niveau cutané.
Par contre elle est bien une vitamine pour les lézards qui ne reçoivent pas un rayonnement efficace (en qualité et en quantité). Ce qui est, par exemple, le cas de la plupart des reptiles élevés en terrarium.

La vitamine D fait partie des vitamines liposolubles.
Il existe plusieurs vitamines D, les plus importantes étant la vitamine D2 ou ergocalciférol et la vitamine D3 ou cholécalciférol.
La première (D2) est d'origine végétale, la seconde (D3) étant d'origine animale.
Selon les espèces, l'une ou l'autre (D2 ou D3) est plus active. Pour l'homme, les deux possèdent une activité sensiblement identique alors que chez le poulet la vitamine D3 est beaucoup plus efficace que la D2.
Ces molécules sont stables si on les conserve à l'abri de la lumière, en atmosphère pauvre en oxygène et à des températures inférieures à 38°C.
 

    Une carence en vitamine D peut entraîner divers troubles:
Rachitisme, ostéomalacie (ramollissement des os) qui sont directement liés à l'abaissement de la calcémie et de la phosphatémie.
On suppose qu'elle entraîne directement ou indirectement (par son action sur le métabolisme phosphocalcique) des troubles de la fonction musculaire, de la croissance et des fonctions de reproduction.
L'apport de cette vitamine est donc essentiel:
- chez les individus qui ont un régime pauvre en calcium et/ou en phosphore,
- chez les individus dont le ratio Ca/P de la ration alimentaire n'est pas compris entre 1 et 2 (entre ces limites, l'absorption intestinale du calcium et sa fixation sur les os est pratiquement indépendante de la présence de vitamine D).
Les femelles en période de ponte et les individus en croissance sont les plus sensibles à une carence.
 

    Une hypervitaminose D amène des troubles tout aussi graves:
L'ingestion excessive entraîne une fragilité osseuse (risque de fracture) et la calcification des tissus mous (dépôt de calcium dans les reins, les vaisseaux sanguins, les articulations).

L'hypervitaminose D est due à un apport excédentaire en vitamine, soit chronique comme pour les autres vitamines, soit ponctuel. En effet, à la différence des vitamines hydrosolubles, cette vitamine liposoluble s'intègre à la phase lipidique de la plupart des tissus de l'organisme ce qui empêche son élimination dans les urines lorsque elle est administrée à trop forte dose.
Cette vitamine est donc naturellement stockée dans l'organisme qui possède une réserve. Le traitement d'une avitaminose D peut donc être fait par une courte cure qui va reformer le stock.
La vitamine A semble être un bon agent de protection contre l'hypervitaminose D.
 
 
 

DES REPTILES NON CARENCES :
 

Pour avoir des animaux non carencés en vitamine D, il y a plusieurs solutions:
    - leur proposer une nourriture globalement équilibrée
    - leur permettre de photosynthétiser le cholécalciférol
    - adjoindre des vitamines à leur menu.
 

La règle est de varier le plus possible les menus ce qui diminue le risque de carence et stimule l'appétit des lézards.
La capacité de synthétiser ou non une molécule donnée est souvent liée au degré de proximité entre les espèces (par exemple la vitamine D2 ou D3 entre les animaux et les végétaux ou la vitamine C entre les primates et la plupart des autres mammifères).
On a donc intérêt (quand on ne connaît pas la teneur en vitamines des espèces servant de nourriture) à proposer des espèces éloignées phylogéniquement ; par exemple, pour les arthropodes : arachnides (araignées) et insectes, avec chez ces derniers, des espèces appartenants à des ordres différents : dictyoptères (blattes), orthoptères (grillons, criquets), diptères (mouches), coléoptères (vers de farine), hyménoptères (fourmis volantes)...
 
  La transformation de cholestérol en cholécalciférol dans la peau est un processus photochimique nécessitant un rayonnement électromagnétique de faible longueur d'onde. En effet, plus la longueur d'onde de la radiation est petite, plus son énergie est élevée et plus elle est susceptible de modifier une molécule.
Les longueurs d'onde qui interviennent dans cette réaction se situent dans le domaine des radiations ultra-violettes, plus précisément dans l'UVB entre 290nm et 310nm ; celles de longueur d'onde inférieures à 300nm étant les plus efficaces.

Le cholestérol est transformé par une déshydrogénase (enzyme), en 7-déhydrocholestérol qui est alors transformé sous l'action du rayonnement UVB en provitamine D3, rapidement isomérisée en cholécalciférol. Cette dernière réaction est dépendante de la température cutanée (catalysation de la réaction).
La synthèse du cholécalciférol (vitamine D3) est donc dépendante de plusieurs conditions : d'une part l'illumination par un rayonnement adapté qualitativement et quantitativement, et de l'autre par une température cutanée élevée.
 

Pour satisfaire ces exigences, il est possible de disposer de sources lumineuses.

Il existe deux catégories de sources lumineuses que l'on peut utiliser : le soleil et les sources lumineuses artificielles.
 

    Le rayonnement solaire direct non filtré (attention, certains verres filtrent une grande partie des UVB (terrarium, fenêtre)) est la meilleur source puisqu'elle contient les radiations nécessaires en grande quantité. Le problème est qu'elle n'est pas très souple d'utilisation (diminution en hiver, en ville (pollution)).

    Les sources lumineuses artificielles ne permettent pas pour la plupart d'obtenir des radiations photoactives à un niveau d'énergie suffisant.
    - Les sources habituellement utilisées pour l'éclairage domestique (sources à incandescences (normale ou halogène), tubes fluorescents) possèdent un spectre d'émission qui commence au-dessus de la limite supérieure des UVB. Elles ont donc une émission totalement dépourvues des radiations photoactives.
    - Les tubes fluorescents dits à spectre complet, comme les sources précédentes, ne dispensent  aucune énergie dans la gamme des rayonnements photoactifs.
    - Les tubes fluorescents à lumière noire (type BLB ou TFWN) ou actinique (type TL/05, BL ou TFA) émettent essentiellement dans l'UVA, les radiations actives sont très faiblement représentées.
    - Les tubes fluorescents spéciaux pour l'élevage des reptiles: ce sont ceux qui présentent le plus de rayonnement dans l'UVB, mais étant donné le type de spectre d'émission de ces tubes, on peut dire que comme pour les tubes précédents, la quantité de radiations de longueur d'onde inférieure à 300nm est négligeable (elles fournissent plus d'UVB, mais pas dans les longueurs d'ondes les plus efficaces).
    - Certaines sources à décharge (lampe au mercure, lampe au xénon...) possèdent des caractéristiques très favorables (émission entre 290 et 310 nm fortement représentées énergétiquement). Leur prix de revient et les contraintes d'utilisation (protection de l'utilisateur vis à vis des radiations très dangereuses) en empèchent l'utilisation courante.
    - Certains tubes fluorescents (type TL/12) émettent une partie importante de leur énergie dans les parties bassent de l'UVB, mais leur utilisation nécessite de filtrer la petite quantité d'UVC qui est aussi émise. De plus, le filtre doit être changé régulièrement pour que son action reste efficace.
Il existe aussi des tubes fluorescent, utilisés en photothérapie, dont le spectre d'emission s'étend dans l'UVB. Il est peu probable que ces tubes soient en vente libre à cause de leur caractère dangereux...

Pour toutes ces sources, le temps d'illumination nécessaire est fonction :
- de la puissance du rayonnement émis entre 280 et 310nm (à une certaine distance de la source),
- de la distance séparant l'animal de la source, la puissance diminuant selon le carré de la distance,
- des besoins spécifiques de l'animal, celui-ci contrôlant son temps d'exposition (toute la surface du terrarium ne doit pas être irradiée).

Comme il a été dit précédemment, la réalisation du processus aboutissant à la formation de vitamine D nécessite que la température cutanée de l'animal soit élevée.
Si la source d'UVB n'est pas assez puissante pour suffisament chauffer la peau du reptile (c'est le cas d'un tube fluorescent 18W), il faut la coupler à une source infra-rouge (IR) relativement puissante comme par exemple une lampe à incandescence 100W avec réflecteur.
 

Malgré tous ces problèmes de mise en place, la voie d'apport endogène qu'est l'irradiation semble le meilleur moyen d'éviter les carences et l'hypervitaminose. En effet, il existe un mécanisme régulateur qui, lorsque l'expositions au soleil est excessive, détermine la photoisomérisation de la pré-D3 en deux composés inactifs (le lumistérol et le tachystérol). Il n'y a donc pas de risque d'hypervitaminose.
 
 

    Si on ne peut ni proposer un rayonnement de composition spectrale adéquate, ni fournir une alimentation équilibrée, il faut complémenter le menu en vitamines. En effet, le risque de carence en plusieurs vitamines pourra être écarté en ajoutant un produit multivitaminique au menu.
Le  jaune d'oeuf contient un peu de vitamine D3 (40 fois plus que le lait).
Lorsque le menu semble à peu près équilibré mais que le lézard ne peut photosynthétiser sa vitamine D, on peut supplémenter l'alimentation uniquement en vitamine D.
Le caractère liposoluble de cette vitamine fait qu'un séjour de plusieurs semaines en plein air pendant l'été doit suffire au lézard pour se constituer un stock de vitamine D pour plusieurs mois.

    Il faut toutefois rester très prudent quand on supplémente la nourriture en vitamine D ; en effet, le surdosage présente un réel danger pour la santé des animaux.