La jeune fille et la mort

14 octobre 2003

et en plus c'est de Polanski... (merci Allocine.fr)
Paulina Escobar, victime il y a quelques années de la dictature militaire de son pays, croit reconnaitre la voix et le rire de son tortionnaire dans l'homme, le docteur Roberto Miranda, venu raccompagner son mari tombé en panne. Et là, ça ne la fait pas rigoler du tout. Mais alors pas du tout. Mettez vous à sa place. L'homme qui vous a torturée et violée (et attention, les scènes détaillées racontées par Sigourney Weaver -merveilleuuuuuuuuuuuse- sont très très dures) est en face de vous, sans défense, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Vengeance, donc. C'est le fil conducteur de cette histoire. Le sujet, le débat. Car plusieurs années après, le tortionnaire est un homme comme les autres. Pas plus méchant que les autres. Il a une gentille petite famille qu'il aime. Il est poli, et bien élevé. Qui plus est, est-il vraiment cet homme que Paulina croit reconnaitre ? Le doute plane tout au long de l'histoire, et parfois on se met dans la peau du docteur Miranda, tel qu'il se décrit, à savoir un  pauvre innocent qu'une femme folle prend pour son ancien tortionnaire. Et la c'est dur pour lui. On ne sait donc plus trop dans quel camp nous nous trouvons. Autre aspect intéressant, la question de la bestialité et de la cruauté humaine, qui revient dès qu'on évoque, par exemple, ce qui a pu se passer sous le IIIeme reich. En effet, comment des hommes à priori normaux ont pu se retrouver assassins, tortionnaires, violeurs, et en retirer du plaisir ? C'est une réalité qui fait froid dans le dos, et qui est ici exposée bien en évidence devant nos petites mirettes affolées. Aux questions : serait-on résistant dans ce genre de situation, irions nous sur le front pour tuer des hommes, obéirions nous aux ordres, aussi ignobles puissent-ils paraitre ; personne n'est capable de répondre. Et si demain nous mêmes pourrions prendre gout au meurtre et à la torture ? Qui sait...
brrr.

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