Lost in translation

6 janvier 2004

Une grande surprise, les critiques sont enchantées. Sofia Coppola, après son premier film prometteur "Virgin Suicides", confirme son talent de réalisatrice avec "Lost in Translation" et fait oublier son appartenance au clan illustre. (Nicolas Cage - allias Nicolas Coppola -, avait changé son nom pour ne pas être associé au grand Francis Ford).
Sofia Coppola nous livre une belle histoire d'amour, sans grande originalité à la base, mais si bien filmée et interpetée qu'elle en devient mémorable.
Les deux personnages principaux pourraient être sans intérêt, mais les acteurs leur confèrent un charme timide et humain, qui n'a rien du charisme des grands amoureux cinématographiques.
Bill Murray, notre loufoque bien aimé de SOS fantômes, oscille entre lassitude et élans amoureux. Scarlett Johansson (qu'on avait vu dans Ghost World et The Barber) incarne la jeune mariée un peu perdue, qui réussira à l'attendrir.
Ce sont quelques scènes, quelques détails, qui vont donner à cette rencontre plutôt banale toute sa dimension. Comme ce minuscule effleurement de la main qui nous aura extasié.
Le sujet de l'adultère est aussi abordé, dans un angle assez rare et pourtant effrayant : les deux personnages sont l'un et l'autre mariés, aiment leurs époux respectifs et pourtant cela ne leur apporte pas ce qu'ils voudraient. Ils se rencontrent, naturellement, puis finissent par s'aimer, si purement, si normalement, qu'aucun crime n'est jamais commis... Cela renvoie à une réalité un peu tabou, celle du "je t'aime mais j'ai besoin d'autre chose".
Bref, une belle histoire d'amour, ni comédie ni drame, qu'il faut voir, car elle est différente.

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