Se souvenir des belles choses

29 mai 2003

Tout mignon, tout frais, et pourtant si sombre... C'est là tout le talent de Zabou Breitman et de ses deux acteurs : réussir à faire passer tant de poésie et de douceur, et de nous assomer d'un coup en nous ramenant à la réalité. Car c'est le grand dilemme de ses deux personnages : l'amour qui les lie est d'une grande intensité et d'une grande simplicité en même temps, mais l'amnésie qui les touche rend leur vie de plus en plus difficile, et les fait souvent tomber brusquement de leur joli nuage.
Et c'est toute cette joie trompée qui nous fait vibrer et nous fait peur en même temps. De plus en plus peur en fait, jusqu'à ce qu'arrive la fin du film, qui ne libère pas le spectateur de la tension dans laquelle il se trouve.
Les acteurs en tous cas sont incroyablement émouvants... Bernard Campan hallucinant, tout comme dans "le coeur des hommes", fait voler une fois de plus en éclats son inconnusité et devient alors un des acteurs français les plus touchants du moment.
Quant à Isabelle Carré, son côté planant du début du film est attendrissant au possible, ce qui fait que l'aggravation de ses soucis de mémoire tout au long du film nous font de plus en plus mal, tant ils brisent cette pureté incroyable...
Un film poignant, donc, qui en plus des émotions qu'il nous apporte nous informe en même temps de la réalité de l'amnésie, que nous connaissons si peu.

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