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La véritable histoire de Dracula

Le véritable Dracula n'était pas un comte, mais un prince, le prince Vlad IV de Valachie (1430-1477). Le qualificatif de Dracula apposé à son nom signifiait qu'il était le fils d'un chevalier de l'Ordre du Dragon, un ordre crée en 1418 pour la défense de la chrétienté.

Vlad avait hérité du titre par son père, le prince Vlad II, auquel il avait été décerné par l'Empereur romain-germanique Sigismond. Des documents historiques, datant du règne de Dracula, ont été retrouvés, signés par lui : "Vlad Dracula". (Les mots "Dracula" et "dragon" ont la même étymologie, ils dérivent tous les deux du mot grec "drakon", lequel signifie "serpent")
C'est toutefois sous un surnom plus sinistre que le prince Vlad reste particulièrement connu dans l'histoire des Balkans, celui de Vlad Tepes (ou "tepez"), Vlad l'Empaleur.

La naissance d'un mythe



la maison natale de Dracula Dracula est né en Transylvanie, en 1430 ou 1431, dans la ville fortifiée allemande de Schassburg, que les roumains appellent Sighisoara, à cent kilomètres au sud de Bistrita.
Dracula a grandi dans cette atmosphère imprégnée de germanisme, et fit de fréquents voyages dans les pays allemands.
En février 1431, son père se rendit à Nuremberg, à la cour de l'empereur Sigismond du Luxembourg, pour y recevoir les insignes de chevalier de l'Ordre du Dragon Renversé. A cette occasion, le vieux Vlad, fils de Mircéa le Grand, feu prince de Valachie, fit confirmer par l'empereur ses droits à la succession de son père.

L'hommage à l'empereur et le serment au Grand Maître de l'Ordre du Dragon prenaient une importance majeure pour toute la lignée des Vlad. Ils se faisaient un devoir de combattre les infidèles sous la bannière du Dragon Renversé. Les Fils du Dragon, les Dracula, devaient donc mener une guerre sans merci contre les Turcs. Mais la première des tâches qui attendaient la nouvelle dynastie des princes de Valachie se révélait déjà pleine de péril : il s'agissait de reconquérir leur trône, occupé alors par Alexandre Aldéa, demi-frère de Vlad II.

Vlad II réussit à chasser Alexandre Aldéa et à prendre le pouvoir durant l'hiver de 1436-1437.
Une fois son pouvoir assuré sur la principauté, Vlad II, politique rusé, ne tarda pas à se rendre compre que la balance des forces entre chrétiens et Turcs penchait de plus en plus rapidement en faveur de ces derniers. Mourad II venait de briser la résistance des Serbes et des Bulgares et il s'apprêtait à porter le dernier coup aux grecs. Cette constatation dicta à Vlad la première d'une longue suite de fourberies. Il renia sa foi donnée à son suzerain, l'empereur germanique, et conclut une alliance avec les Turcs.


L'Europe de l'est vers 1400


En 1438, Vlad II, accompagné de ses deux ainés Mircéa et Vlad Dracula, devait suivre Mourad II à travers la Transylvanie, voyage au cours duquel les Turcs ne laissèrent derrière eux que morts et ruines. Les Dracula qui, par bien des côtés, restaient des Transylvaniens, s'y conduisirent plus en ennemis qu'en amis envers leur compatriotes. Malgré cela, lors d'une expédition, Vlad II empêcha la destruction de la ville de Sebes, et fit en sorte qu'aucun de ses habitants ne fût emmené en esclavage par les Turcs.
Bien des faits de ce genre finirent par faire douter les Turcs de l'allégeance du prince Valaque au sultan, si bien qu'au cours de l'été 1444, Mourad invita Vlad II à venir le voir. Vlad ne soupçonna pas le piège et passa le Danube avec ses deux fils cadets, Vlad Dracula et Radu. On les fit immédiatement mettre aux fers.
Pour sauver sa vie et son trône, Vlad II renouvela ses serments de fidélité, et comme garants de sa soumission, il laissa en otage ses deux fils.

Dracula resta captif des Turcs jusqu'en 1448. Il ne montrait guère d'estime pour l'homme et méprisait la vie humaine. Celle-ci ne valait pas cher, d'ailleurs, à l'époque, et même la sienne ne pesait pas lourd, constamment à la merci d'une saute d'humeur du sultan. Les témoignages de Turcs sur cette période de sa vie le montrent de plus en plus rusé, fourbe, rebel, et brutal, au point qu'il terrorisait ses gardiens.
Le piège dans lequel il était tombé avec son père et qui lui valait sa captivité nourrit et développa deux sentiments : la méfiance et la vengeance. Jamais il ne referait confiance à qui que ce soit, ami ou ennemi, aux Turcs moins qu'à nul autre. De plus, jamais il n'oublierait une offense, une tromperie, que son auteur soit petit ou grand.
Dracul et Mircéa furent assassinés en 1447 par Dan 1er, le grand-oncle de Dracul.

Dracula dînant au milieu des pals En 1448, Dracula s'évada d'Asie Mineure. Les Turcs ne lui tinrent pas rigueur de sa fuite, loin de là, puisqu'ils l'aidèrent dans sa tentative pour reprendre le trône de son grand-père, ce qu'il réussit. Mais il ne le conserva qu'à peine deux mois, d'octobre à novembre de cette année-là. Dracula ne persévera pas dans son effort pour reconquérir le pouvoir. Il se réfugia en Moldavie, sur laquelle règnait son oncle Bogdan et où il demeura environ trois ans.
En 1451, Bogdan est assassiné par une faction rivale. Dracula, n'ayant sans doute pas d'autre choix, retourna en Transylvanie.

Vlad Dracula, jeune, noble, ambitieux, avait les qualités requises pour tenir le rôle de prétendant sérieux au trône valaque. Jean Hunyadi le prit sous sa protection. Le vieux Voevod* rendit à son protégé les fiefs transylvains de Vlad Dracul, les duchés d'Amlas et de Fagaras, et se fit son mentor politique ainsi que son professeur dans l'art de la guerre. Sur ce dernier point Vlad Dracula ne pouvait trouver meilleur maître que ce grand chef d'armée chrétien qui avait consacré la plus grande partie de sa vie à guerroyer contre les Turcs.
Le jeune homme suivit le suzerain dans nombre de ses campagnes, et s'il ne se trouvait pas dans Belgrade assiégié par les Turcs où Jean Hunyadi mourut de la peste en 1456, c'est que, dans ce même temps, il se battait pour reconquérir le trône paternel et en chasser Vladistas II le prince félon.
En 1460, Vlad Dracula, à la tête de vingt mille Valaques, prit la ville fortifiée de Constantinople. Il rasa la région, mit à sac la ville, tortura, brûla, tua, empala environ dix mille de ceux qui avaient été ses voisins.

La fortesse de Dracula à Tirgoviste, à cette époque capitale de la Valachie En 1462, Vlad, aux abois, ses troupes taillées en pièces par les Turcs, demande asile au fils de Jean Hunyadi, Mathias Corvin, roi de Hongrie et Voevod* de Transylvanie. Mais cette aide se révéla en fait un piège, il fut mit aux fers et fut gardé prisonnier dans la forteresse du château de Faragas, avant d'être transféré à Budapest, puis au palais de Visegrad, sur le Danube.
En 1476, Mathias décida de remettre Dracula sur le trône de Roumanie du sud. Lors d'un combat contre les Turcs à la fin de cette année-là, Dracula revêtit un uniforme de soldat turc pour passer inaperçu dans la bataille, mais il fut criblé de flèches par ses propres troupes. Sa tête fut remise aux Turcs en guise de trophée, et le Sultan l'exposa sur les remparts de son château à Istanbul.


Voevod ou (Voïvode) : (du serbo-croate "voï" armée, et "vodit'" conduire) primitivement chef d'armée, puis gouverneur dans les pays slaves. En Roumanie et Bulgarie, prince héréditaire.


Sources : A la recherche de Dracula, de Raymond McNally et Radu Florescu, Dracula, de Alain Pozzuoli. Photos : Raymond McNally.


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