L'histoire mystérieuse d'Elzener

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Par un beau matin de printemps, Terek se leva dès potron-minet pour chasser le champignon. Terek est un Duranaki, un de ses hommes fiers qui vivent au pied des arbres de la forêt Duranaki, au nord de Tanara, en assez bonne intelligence avec Dame Nature et ses amis. La société Duranaki est divisée en clans. Terek fait partie du clan Lakir, connu pour ses élevages de vers à soie et les sublimes étoffes qu'ils en tirent. Il faut dire que les Duranaki ont un sens de l'élégance tout particulier, et s'habille généralement de vêtements de soie aux couleurs vives telles que mauve, rouge, noir ou vert.
Ce matin donc, Terek sortit dans la forêt encore emplie de la brume du petit jour. Il se dirigea d'un pas rapide vers la lisière, là où se termine le domaine des habitants de la forêt, et où commence le pays Myri, peuplé de grands hommes blonds un peu rustres, consacrant leur vie aux rudes tâches de la terre, ou, malgré eux, au service des Duranaki. En effet, depuis des temps immémoriaux, le clan Vakuriak avait instauré une forme d'esclavage des Myris basée sur un procédé leur retirant toute volonté propre. Les Myris ainsi traitées deviennent des serviteurs pour les Duranakis qui le souhaitent, mais aussi une armée au service des intérêts de leurs maîtres. Rien qu'à cette idée d'esclavage organisé par son peuple, Terek s'était révolté, avec un groupe de Duranakis et de Myris maîtres de leurs pensées. Ils avaient formé une communauté en retrait de la société Duranaki dont il ne pouvait admettre la barbarie. Ils avaient déménagé avec leurs idées progressites et leur bagage jusqu'à l'extrême sud de la forêt, tout près de la mer et de l'ancien pays Sulini. La communauté luttait contre l'esclavagisme régnant, sans réussir à faire prévaloir son point de vue.
Alors qu'il ruminait ces sombres pensées, il parvint à la lisière. L'immense prairie qui s'étalait devant lui formait une mer luisant de mille feux. Les rayons du soleil levant tintinnabulaient dans les perles de rosée que le vent agitait. La brume évanescente ajoutait à l'atmosphère onirique qui touchait l'esprit encore ensommeillé de Terek.
Son regard se porta sur le sol, en quête des précieux champignons qui lui avaient valu ce réveil si avancé. C'est alors qu'il remarqua un banc de brume qui ne semblait pas devoir s'effilocher comme les autres. Sa curiosité piquée au vif, il s'approcha et distingua une créature qu'il n'imaginait pas rencontrer, un de ces animaux mythiques comme l'on n'en rencontre pas tous les jours :une licorne. Terek, intrigué, s'approcha. Près de l'animal fabuleux gisait une elfe haute, une Linaeri comme il n'en habite que sur l'île elfique d'Urulan, loin à l'Est du continent de Jaiman. A ses côtés se trouvait un couffin d'osier contenant un elfe poupon. A une distance respectable, Terek se figea. Il sentit le regard dur de l'animal se rivé dans le sien. Il se sentait comme paralysé et impuissant à ne pas se soumettre à la volonté de la fabuleuse créature. Il vit défilé ses trente cinq années de vie sur son écran intérieur : ses petites mesquineries, ses lâchetés, mais aussi ses grandes joies, ses actes généreux, sa rebellion contre l'esclavage, son insoumission qui lui avaient valu de s'exclure de la société Duranaki, bref tout ce qu'il y avait de grand dans son humanité forcémenent imparfaite. Le regard de la licorne se fit plus doux. Elle prit la parole et lui tint à peu près ce langage :
"Terek Lakir, je te confie Elzener. Sa mère a succombé à ses blessures et je ne peux me charger seule du bébé. A sa majorité, tu lui donneras le médaillon que porte sa mère. Les autres objets sont pour toi en paiement pour la charge de l'enfant. Veille sur lui et ne révèle pas les circonstances de cette rencontre".

En cours d'écriture...

Puis elle s'en fut vivement vers l'Occident.

Terek enterra dignement l'elfette décédée vraisemblablement à la suite de graves brûlures. Cela fait, il ramena le couffin et son précieux contenu chez lui. Il faut préciser que Terek faisait partie d'un clan Duranaki aux idées très libérales, vivant près de la nature, comme tout son peuple, mais se refusant à l'exploitation des Myris.

Durant les années qui suivirent, le petit elfe, nommé Elzener, grandit lentement comme tout enfant elfe. La vie dans la forêt lui fut profitable : lors des jeux, tels que "Troll y-es-tu?" ou "Traîne traîne mon kynac", Elzener se découvrit une vivacité et une agilité qui n'avaient rien d'humaine. Il se révéla aussi doué pour la magie, en général bien au delà des petits pouvoirs magiques des jeunes Duranakis, qui ne sont pourtant pas des Mickeys.

Lorsqu'il atteignit une vingtaine d'années, une grave crise secoua le pays Duranaki. Le mouvement progressiste auquel appartenait sa famille adoptive fut déclaré hors-la-loi du fait des positions contre l'esclavage. Comme tous ses amis, Elzener entra dans la clandestinité. C'est durant cette période maquisarde qu'il développa des talents inhabituels pour un Linaeri : l'art de la discrétion et de la dissimulation, l'art de forcer les serrures, et d'autres arts plus étranges... Son habileté à manier le Kynac long, arme favorite des Duranakis qui se rapproche

A suivre...