CARTE D'IDENTITÉ

Découpage administratif : 5 départements (Côtes d’Armor, Ille et Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique et Finistère) répartis sur deux régions administratives (« Région Bretagne » et « Région Pays de Loire » pour la Loire-Atlantique).

 

Superficie : 33 980 km²

En comparaison 

Pays-Bas : 37 330 km²

Belgique : 35 747 km²

Slovénie : 20 251 km²

            Population : 4 millions d’habitants

En comparaison

République d’Irlande : 3,5 millions d’habitants (+1 600 000 en Irlande du nord occupée)

Slovénie : 2 millions d’habitants

Luxembourg : 429 200 habitants

Islande : 270 000 habitants

            Façade maritime : 2503 km

En comparaison

Allemagne : 907 km

Portugal : 850 km

Belgique : 70 km

Autriche : aucune

            Balance commerciale : + 13,6 milliards de francs (Source : DRCE*) (pour les 4 départements de la région administrative)

[Faute de véritable pouvoir local, la Bretagne ne peut cependant pas développer intégralement son commerce extérieur]

 

            Tourisme : Plus de 10 millions de visiteurs étrangers par an

En comparaison

Grèce : 11,1 millions de visiteurs étrangers par an

Belgique : 6,2 millions de visiteurs étrangers par an

Pays-Bas : 6,2 millions de visiteurs étrangers par an

Irlande : 6,1 millions de visiteurs étrangers par an

(Source: ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME 98)

 

LA BRETAGNE PEUT-ELLE ÉCONOMIQUEMENT VIVRE SANS LA FRANCE ?

La Bretagne est la première « région » de l’hexagone au niveau agricole (source INSEE)
La Bretagne est la première « région » de l’hexagone pour la pêche (valeur des produits débarqués) (Source INSEE)
La Bretagne est la première « région » de l’hexagone pour la valeur ajoutée dans les industries agro-alimentaires (Source INSEE)
La Bretagne est la deuxième « région » touristique de l’hexagone (Source INSEE)
La Bretagne est la 1ère « région » de l’hexagone pour le taux de réussite aux baccalauréats généraux (Source CONSEIL REGIONAL B4**)
La Bretagne est un des principaux pôles de l’hexagone dans le secteur des télécommunications, de l'automobile, de l’aéronautique et de la construction navale. (Source CONSEIL REGIONAL B4)
Nantes compte le deuxième Marché d’Intérêt National (MIN) de l’hexagone après Rungis (Source CONSEIL REGIONAL B4))
Sans oublier, le formidable tissu économique tissé par les PME bretonnes et ceci dans de multiples domaines.

Au vu de ces éléments la question qui se pose est plutôt : « la France peut-elle économiquement vivre sans la Bretagne ? »

 

CONCRÈTEMENT QUELS SERAIENT LES AVANTAGES DE L’INDÉPENDANCE EN TERME DE DÉMOCRATIE ?

Au niveau strictement démocratique, l’organisation préfectorale à la française ne laisse aucune place, aucune chance à la démocratie locale. En effet, en terme d’exécutif « régional », la France a mis au point un modèle unique en matière de non-démocratie en instituant les Préfets. Personnage non-élu et nommé directement par le président de la république sur proposition du premier ministre et du ministre de l’intérieur, le Préfet est le représentant de l'Etat, du Gouvernement et de chacun des ministres dans chaque département (l’un d’eux cumulant en sus, le titre de préfet de région). Bien entendu, le préfet ne rencontre aucun contre-pouvoir.

Cependant, des erzatz de pouvoirs locaux existent bel et bien : le conseil « régional » pour la région-croupion à 4 départements et les conseils généraux, ces derniers agissant dans chacun des 5 départements bretons.

Malheureusement, les parlement régionaux sont des parlements fantôches n’ayant aucun pouvoir décisionnel sérieux et bien entendu aucun pouvoir législatif. Les conseils départementaux brillent par leur inutilité et servent d’usines de recyclage à notables ayant raté une carrière française

Pour couper court à cette situation injuste et anti-démocratique, il convient de donner au peuple breton les moyens de prendre lui même son avenir en main sans avoir besoin d’en référer à un pro-consul quelconque ou sans avoir besoin de déléguer ce pouvoir à une assemblée lointaine (que représente les 36 députés bretons noyés dans les 557 députés de l’assemblée nationale française ?) et cela seule une véritable Indépendance peut le garantir.

 

POURQUOI DEMANDER L'INDÉPENDANCE DE LA BRETAGNE SPÉCIFIQUEMENT ? POURQUOI PAS CELLE DU FINISTÈRE ? VOIR D'UN FUTUR GRAND OUEST ?

Depuis l'an 845, la Bretagne existe dans ses frontières actuelles et forme par le fait un ensemble cohérent tant au niveau culturel que politique. Sa taille et sa population la place au rang des petites nations atteignant la " taille critique " suffisante pour vivre au mieux économiquement tout en permettant une expression pleine et rapprochée de la démocratie.

Comparativement, le finistère (qui n'existe -comme tous les départements- que depuis 1790) ne disposerait pas des moyens suffisants pour s'autosuffire économiquement et souffrirait d'une image floue autant au plan international qu'au niveau de la population. Rappelons que, selon le dernier sondage du Télégramme-Presse-Océan (17/09/2000), seulement 1% des bretons se reconnaissaient dans leur département respectif (!), ce qui tend à prouver, si besoin est, que l'institution départementale créée au départ pour que " de n'importe quel point, [on] puisse aller au chef-lieu et en revenir dans les 48 h à cheval " (député Thouret), est aujourd'hui complètement obsolète, anachronique et dépassée. A noter que ce [on] désignait d'ailleurs surtout les représentants de l'administration centrale française qui devaient être capable de mater n'importe qu'elle " jacquerie " rapidement.

Quand au " Grand-Ouest ", il ne dispose d'aucune identification claire aux yeux du grand-public (imaginons que l'initiative " Produit en Bretagne " disparaisse pour " Produit dans le Grand-Ouest " !), ne dispose d'aucune légitimité historique et rassemble des nations ou régions ayant des intérêts divergents (la Sarthe et la Normandie sont tournées vers Paris, les Charentes vers Bordeaux). De plus, les exemples européens nous montrent que l'avenir est aux nations disposant d'identités culturelles et d'assises politiques fortes et identifiées (Catalogne, Pays de Galles, Irlande, Emilie-Romagne, Danemark, Slovénie) pas aux ensembles anonymes et technocratiques.

 

L'INDÉPENDANCE… EST CE UN " REPLI SUR SOI" ?

Non cette expression à la mode inventé par les jacobins de tout poil pour dénigrer les désirs d'indépendance des nations sous domination française n'a rien à voir avec l'indépendance que nous défendons. L'indépendance n'est pas l'autarcie. La Bretagne, pays maritime, est suffisamment ouverte sur le monde pour ne jamais être tentée de se replier sur elle-même. Sa prospérité d'autrefois et son développement  (inégal) actuel, elle les doit à ses échanges avec l'extérieur. L'indépendance nous permettrait d'accroître ces relations internationales vers l'ouest et le sud alors que la dépendance actuelle nous enferme dans des relations économiques presque uniquement tournées vers la France et toujours supervisées par Paris.

 

MAIS AU FAIT, LA BRETAGNE A T'ELLE TOUJOURS ÉTÉ FRANCAISE ?

La Bretagne et son peuple existaient bien avant la France et les Français. Son histoire est distincte et c'est en tant que pays libre et indépendant que l'union de la Bretagne à la France s'est réalisée, d'abord par les mariages d'Anne de Bretagne à Charles VIII et à Louis XII et ensuite par l'Edit d'union de 1532. Que la Reine Claude, fille d'Anne et de Louis XII eut légué illégalement le duché à son fils par testament, n'a finalement pas d'importance, puisque les États de Bretagne ont demandé l'union à François 1er.

Mais remontons plus avant : l'unité de la Bretagne telle que nous la connaissons actuellement remonte à 845, à cette date Nominoë bat le roi franc Charles le chauve à Ballon (à côté de Redon), avant cela, cependant, dès 818 la Bretagne était entrée en rébellion contre un voisin qui ne s'appelait pas encore la france.

En 1488, après des siècles d'histoires mouvementées avec la France, la Bretagne est défaite militairement par cette dernière à Saint-Aubin du Cormier ce qui met un terme à ce qu'on a coutume d'appeler " l'âge d'or de la Bretagne Indépendante ". En 1532, un traité d'Union est signé sous la contrainte avec la France, la Bretagne perd son Indépendance.

Suite à ce traité, aussi bien Charles VIII que Louis XII et que François 1er, chaque Roi de France s'engageait à respecter les Droits, Franchises et Privilèges de la Bretagne qui bénéficiait d'une relative autonomie. Chaque Roi de France renouvela cet engagement (y compris Louis XIV).

En 1789, certains députés bretons votèrent la suppression des privilèges de la Bretagne, sous réserve que ce vote soit ratifié par les États de Bretagne, selon la constitution bretonne. N'oublions pas que leur rôle fixé par les États était exactement l'inverse.

La suppression des " privilèges " de la Bretagne (sa constitution) ne fut évidemment pas ratifiée par les États, et malgré leurs protestations, les États furent dissous. Malgré leur dissolution, le procureur-syndic continua de protester et en appela à l'opinion publique faute d'organisme légal.

" Nous adressons cette protestation au roi, gardien de nos libertés, qu'il a lui-même juré de maintenir ; et n'existant plus en Bretagne de tribunal légal, nous la confions au public, à l'Europe entière, et prions les bons citoyens qui l'auront reçue de la conserver et promulguer "

Il y a de toute évidence rupture de contrat ce qui signifie que l 'Édit de 1532 s'annula de lui même, mais aussi les contrats de mariage d'Anne de Bretagne.

La Bretagne, unie sous les conditions qu'on sait, à la France, mais non conquise (traité  du Verger : Pour éviter un sursaut national, ce traité laisse à la Bretagne son indépendance théorique... ) est devenue française sans consultation ni du peuple ni des instances dirigeantes (États).

Donc la situation dans laquelle nous sommes en l'an 2000 est complètement illégale. A moins qu'on nous prouve que le droit international prévoit une prescription pour les violations de traités internationaux, la Bretagne est aujourd'hui un pays indépendant occupé illégalement depuis 211 ans par un autre pays.

 

A PROPOS…. ET L'EUROPE ?

L'Indépendance nous permettrais de défendre nous mêmes les intérêts de notre peuple dans les instances européennes et internationales au lieu de les confier à des ministres qui ne servent que l ' " intérêt supérieur " de la France. Sur les plans de l'agriculture et de la pêche, on voit bien de quelle façon ce qui fait notre potentiel économique est bradé sur l'autel de l'intérêt commun à Bruxelles et ailleurs, alors que les peuples qui disposent de représentants pour les défendre arrivent à tirer leur épingle du jeu en obtenant des régimes spéciaux ou dérogatoires.

Ce qui est vrai sur le plan économique l'est tout autant dans le cadre de la lutte contre le chômage et l'exclusion sociale, la défense de nos côtes et de notre patrimoine naturel, la politique culturelle et linguistique. Un vrai pouvoir breton nous aurait évité d'aller pleurnicher pour un statut de langue officielle ou par la ratification d'une charte européenne vidée de son sens !

L'Europe ne pourra être bénéfique au peuple breton que dans la mesure où notre existence aura été reconnue comme peuple décidant librement de s'associer, de coopérer et d'échanger ou non avec d'autres au plan international.

L'Europe qui sera la nôtre sera l'Europe des peuples libres !

 

 

* DRCE : Direction Régional du Commerce Extérieur (DRCE) Bretagne

**B4 : Bretagne administrative à 4 départements