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Elle
et Moi
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Elle
s'est implantée petit à petit, sans aucune manifestation
vraiment visible. Elle s'était enracinée
lentement mais avec une insidieuse profondeur, laissant libre cours
à la douleur. Pour accomplir son oeuvre destructrice, rien n'était trop fourbe, larvé, hypocrite. Comment deviner sous une apparence quasi parfaite, un danger d'une effrayante froideur calculatrice que rien ne saurait atteindre ni arrêter. Mais la douleur devenait d'une telle intensité qu'il fallut reconnaître qu'elle n'expliquait pas tout et se résoudre à voir plus loin et consulter. A partir de ce moment,
la vérité est apparue dans toute son insupportable clarté. La nature m'ayant jusque
là dotée d'une santé de fer,
l'idée même du mot maladie n'effleurait personne et moi
moins encore. Le bombardement de mes
neurones dura une éternité. L'impact puis l'onde de choc
devastatrice déferla dans mon cerveau à la vitesse d'un
cyclone ravageur. Pour reprendre pied et
tenter de me maintenir hors de l'eau afin d'aspirer une bouffée
d'air, je dus faire appel à une force inconnue qui s'extirpa
de mes entrailles au prix d'une indicible douleur. Il était question de leucémie aigüe, une des formes les plus graves qui soient, de chimiothérapie, capable de tuer un cheval, de souffarnces dont on ne tiendrait pas compte... et la dernière et la plus importante phrase "mais on vous guérira" Voilà, tout était dit, calmement, franchement, sans mièvrerie. Pas de sensiblerie, pas de faux semblants. Allongée dans un
de ces lit d'hopitaux étroit et inconfortable, le cataclysme
continuait de se deverser sur ma modeste personne, quasiment crucifiée. Heureusement, et c'est terrible de dire cela, mais c'est pourtant vrai, la douleur neutralisée sans doute momentanément par des calmants, revint de plus belle et je cessais de réfléchir aux conséquences de cette affreuse maladie. Deux mois plus tard, je
sortis de ma léthargie, un peu comme certains animaux de leur
hibernation, je n'avais plus ces douleurs atroces mais j'étais
exangue, sans force, lessivée. Voyons, elle m'a bien
dit "mais on vous guérira..." et "vous en avez
pour un an", donc il me reste dix mois à faire. Je fis la connaissance
de soignants qui gravitaient dans mon sillage et commençais à
les apprécier différemment, suivant leurs aptitudes à
me soigner, à leur façons plus ou moins humaines de se
conduire avec moi. Facile de savoir laquelle
des infirmières est consciencieuse mais peu humaine, laquelle
est gentille sans plus mais efficace, comme si le fait même de
paraître méchante la fatiguait, sourire pour ce genre de
personne ne demande pas d'effort, alors sourire oui, mais sans chaleur. Et cela, être à
la merci des autres, c'est le plus terrible, le plus humiliant. Et voici qu'à partir de là, une monumentale, une incommensurable vague d'espoir fou se propage dans votre corps, l'envahit, le submerge, le ballotte dans tous les sens et le pétrit d'une force combattive, innataquable, indestructible et c'est le départ d'une longue, d'une interminable bataille à la loyale. Cette maladie me paraissait
tellement loin de moi, de ma personne, de ma bonne santé... ceux
qui avaient cette maladie étaient des gens maladifs, des gens
patraques, toujours chez le medecin, nourris aux médicaments,
gorgés d'antibiotiques, surprotégés par les anti-dépresseurs,
enfin des gens aux antipodes de moi. Quelle folie de penser cela! et quelle présomption! Un travail sérieux et profitable commençait à se faire jour au niveau de mes méninges, ma matière grise se prit de frénésie pour mettre en place un plan d'attaque. Voyons! Comment une telle
maladie a-t-elle pu, à mon insu, s'emparer de ma personne? La conclusion me parut évidente, je n'avais que le revers de la médaille, las de crier comme un sourd dans un désert de silence, mon corps a flanché et toute resistance vaincue, s'est laissé happer par le premier virus venu ou un microbe ou une bactérie, je ne sais pas, mais toujours est-il qu'il s'est laissé pieger et le filet a les mailles serrées, solides, resistantes, en apparence inviolable. ...a suivre... (le texte sera complété dans la semaine.) |
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