Le tétanos est une toxi-infection (il s'agit d'une infection provoquée par un germe sécrétant des substances véhiculées par le sang - toxines - et responsable de signes d'atteinte générale de l'organisme). L'agent infectieux du tétanos est le Clostridium tétani ou bacille de Nicolaïer.

C'est une maladie fréquente en France puisqu'il existe plusieurs centaines de décès par le tétanos par an. Elle est grave, puisque le décès survient encore dans 25% des cas.
 
 


 

Les circonstances d'apparition

La prévention légale du tétanos par la vaccination a permis d'en faire diminuer considérablement la fréquence en france et dans les pays occidentaux. Par contre, c'est un véritable fléau dans les pays en voie de développement. En effet, les conditions d'hygiène élémentaires, les rites et coutumes, les habitudes sanitaires précaires sont responsables de grand nombres de cas de tétanos. Citons par exemple les pansement de terre ou de boue, et les circonstances des accouchements souvant archaïques.

En France, cette maladie atteint surtout les personnes âgées, puisque plus de 50% des malades ont plus de soixante ans.
Le caractère télurique (qui se trouve dans la terre) du bacille de Nicolaïer explique que ce sont surtout les professions manuelles et en particulier les agriculteurs qui sont touchés.

Toute plaie peut être une porte d'entrée pour le germe:
 

Le bacille du tétanos se trouve sous forme de spores (forme végétative d'un organisme vivant qui le rend très résistant aux variations des conditions du milieu) dans la terre. Il entre dan l'organisme par une effraction de la peau, et peut s'y développer d'autant mieux que la plaie est profonde. En effet, il est anaérobie (se développe dans un milieu sans oxygène).

Sa principale particularité est qu'il sécrète une toxine qui va diffuser à l'ensemble de l'organisme par voie sanguine, mais sutout le long des nerfs,  et qui va avoir une action pathogène essentiellement sur le système nerveux. Elle gagne la moëlle épinière et se fixe au niveau des centres moteurs où elle provoque par voie réflèxe des contractures musculaires paroxystiques.
 


 

Le tétanos évolue en trois périodes. L'incubation sépare l'infection initiale de l'apparition des premiers signes de la maladie. L'invasion commence par le Trismus et se termine quand la contracture est généralisée, se qui marque le début de la phase d'état.
 

Incubation.

Sa durée est variable. Elle peut aller de six à quinze jours, et parfois plus. Il arrive qu'elle soit indéterminée car la plaie est passée inapperçue. Sa durée est indépendante du type de plaie, cependant une incubation courte débute un tétanos grave, alors que si elle est longue, la maladie le sera plutôt moins.

Invasion ou début de la maladie.

Elle peut durer de quelques heures à une semaine.Dans la forme classique, elle commence par le trismus Il s'agit d'une contracture des muscles masséters (muscles assurant la mobilité des mâchoires inférieures) bloquant progressivement l'ouverture de la bouche, en devenant permament. Il est irréductible, invincible, symétrique et peu ou pas douloureux
Progressivement la contracture gagne le pharynx et il existe alors une dysphagie (difficultés pour avaler), puis le reste de la face. Les lèvres sont serrées, les rides tendues, les yeux à demi fermés, et les muscles du cou contractés donnent un aspect de torticoli. La nuque est raide. 

La contracture sétend alors au tronc et aux membres.
 

Phase d'état.

La contracture est généraliséeet il existe des crises paroxystiques.
Au niveau du tronc et du rachis, l'atteinte des muscles abdominaux et des muscles para-vertébraux réalisent un ventre de bois en hyper-extension   Il s'agit de l'attitude classique en "opisthotonos". 
 
 Les crises paroxystiques consistent en des renforcements du tonus de la contracture, brefs et très douloureux. Elles sont provoquées par toute stimulation de l'organisme et en particulier au moment des soins. La fonction respiratoire bien entendu est touchée, et la mort peut survenir par asphyxie.
Le tétanos n'est pas une maladie fébrile, même si les contractures musculaires entrainent une élévation de la température.

Evolution.
 
La durée de la maladie est d'environ trois semaines. L'évolution peut être émaillée de nombreux incidents au rang desquels on trouve les complications respiratoires, les accidents cardio-vasculaires, des troubles digestifs plus ou moins graves, des complications infectieuses liées à l' "hopsitalisme" et à l'action thérapeutique en général, et des complications métaboliques.

Le décès survient dans 25 à 30 % des cas, et dans le cas contraire, le tétanos guérit sans séquelle.

Les récidives, en l'absence de vaccination, sont toujours possibles, car la maladie n'immunise pas.
 

 

Le tétanos étant une maladie grave, le traitement ne se conçoit qu'en milieu spécialisé de réanimation neurologique, ou de maladies infectieuses. Nous ne l'aborderons que dans ses grandes lignes.

Traitement spécifique.

Le traitement de la porte d'entrée consiste à traiter la plaie initiale.

Le traitement antibiotique est systématique et vise à éliminer le bacille de Nicolaïer, ou à traiter les complications infectieuses.

La lutte contre la toxine tétanique se fait par l'administration de gamma-globulines anti-tétaniques.

Traitement symptomatique.

L'isolement sensoriel a pour but de réduire les crises paroxystiques.

Les sédatifs et décontracturants représentent le traitement symptomatique principal. Il permet de lutter contre la contracture généralisée, et peut faire appel à des substances d'anesthésiologie comme des tranquilisants et surtout des dérivés du Curare, très efficace sur les contractures musculaires.

La réanimation respiratoire et générale est bien entendu nécessaire.

Traitement préventif.

La prévention du tétanos repose sur la vaccination, même si l'on peut être ammené à utiliser les gamma-globulines ani-tétaniques humaines en cas d'urgence.

La vaccination se fait par trois injections sous-cutanées ou intra-musculaires séparées d'un mois. Un rappel se fait au bout d'un an, puis tous les cinq ans. Le vaccin du tétanos est associé en général à d'autres maladies (diphtérie, poliomyélite, coqueluche, et maintenant hémophilus influenzae).

En cas de plaie dangereuse chez un sujet non vacciné, on peut utiliser les gamma-globulines ani-tétaniques humaines délivrées par les pharmacies des hopitaux, comme tous les dérivés du sang. Puis il sera pratiqué une vaccination complète.

Lorsque le dernier rappel date de moins de dix ans et de plus de dix huit mois, on nouveau rappel sera fait.

Si le dernier rappel date de plus de dix ans, on pratiquera une sérothérapie par des gamma-globulines, suivie d'une revaccination complète.
 
 

   
 

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