. ma chambre .
o5.2o.o1

Il y a encore longtemps que je suis venue écrire ici... Je me laisse emporter par des vents allant dans des directions différentes et il m'est toujours bien difficile de revenir ici. C'est comme pour un entraînement; quand on a commencé, tout se fait automatiquement, on n'a pas besoin de fournir d'effort pour s'y mettre, on le fait, voilà tout. Mais comme ici j'ai un peu délaissé cet "entraînement", c'est ardu de m'y remettre. Non pas que je n'éprouve plus de plaisir à écrire, j'en ai toujours éprouvé et toujours j'en éprouverai, mais c'est peut-être la fenêtre sur le monde qui me gêne de plus en plus... Deviendrais-je pudique ? Peut-être... Mais aussi, certaines réflexions que je peux avoir méritent d'être gardées pour moi. Mon antre, c'est comme ma chambre... Je m'y sens bien, chez moi, dans mon univers et tout, mais je la laisserai un jour, pour une autre chambre et ainsi de suite. C'est comme les amis; il y en a à qui on a déjà tout dit, mais quelque temps plus tard on ne leur confierait même pas le plus futile des tourments que l'on puisse ressentir. Je me sens un peu comme ça, en ce moment. 

Reste que si je suis venue ici ce matin, c'est que j'ai besoin de me confier pour quelques motifs, sans quoi mon absence se serait peut-être prolongée pour encore plus longtemps... La vie me surprendra toujours, pour tous ses rebondissements et ses situations des plus inattendues... Je ne sais trop pourquoi, mais c'est comme si à chaque fois que je tombe sous le charme de quelqu'un, mes passions passées en étaient bizarrement avisées et qu'elles se passeraient le mot pour revenir à la tâche. Ça me déconcerte vraiment. Ces passions inavouées, avortées, qui remontent à la surface sans quelque raison, comme si elles étaient des épreuves que je devrais traverser... J'en ai nul besoin. Surtout lorsque l'ennui occupe vos journées, vos minutes et vos secondes. Je ne suis pas faible face à la séduction d'autrui, mais quand cet autrui vous a jadis fait battre le coeur, votre coeur sera toujours plus sensible à son égard, c'est indéniable. Et c'est ce qui me dérange actuellement. Ce qui me dérange par-dessus tout, c'est le temps. Pourquoi toujours un si mauvais "timing" pour ces choses ? Si cet intrus s'était manifesté voilà 4 mois, les choses seraient sûrement différentes aujourd'hui, mais il n'en est rien et je ne peux dire si ça me déçoit ou pas, car tout en est autrement maintenant. Et je suis heureuse par-dessus tout avec mon coeur et celui qui le fait tant battre, même par son absence... Il demeure que son absence est son pire défaut pour le moment, tout serait tellement plus simple s'il était là, je ne me poserais pas toutes ces questions et ne m'inventerais pas tous ces malaises. 

Je me concentre de toutes mes forces sur cette passion, j'y arrive sans trop de peine, mais ce sont les retentissements de cloches provenant de l'extérieur qui me distraient de temps à autres. Je ne perds pas pied ni tête, mais parfois je trouve ça presque pénible d'avoir à tant me concentrer. Ha, ce que mon discours semble décousu ! J'en suis navrée pour vous... Dans quelques semaines, j'ose espérer que tout se sera tassé. Des fois je me demande sérieusement si je n'aime pas m'inventer des problèmes, des drames... Il me faudrait comprendre que ma vie n'a pas besoin d'être le reflet de l'une de ces stupides productions mélodramatiques. Pourquoi je ne puis me contenter d'un simple et pur bonheur parfait ? Si un jour je trouve la réponse, n'ayez crainte, je vous en aviserai dès la première heure. 

. demain .