Patrick Fiori, "Ici Paris" n°2857 du 4 mars au 10 avril.

 

Son nouvel album, qui sort le 25 avril, est un peu l'histoire de sa vie...

L'homme a changé. Certes, le regard, noir et intense est resté le même. Mais intérieurement Patrick Fiori a changé. Car les coups de cœur et les blessures de l'âme ont continué de "sculpter" le personnage qui, à trente à ans, a pris une nouvelle dimension. Celle de son talent et de son travail... Interview.

Ici Paris : Votre album sort le 25 avril. Quel "mot clé" qualifie le mieux ce nouveau disque ?

Patrick Fiori : Maturité. Je travaille sur cet album depuis an et demi et je suis ravi du résultat. C'est un album qui me colle à la peau, qui me ressemble énormément. C'est un peu de ma vie ! J'ai perdu ma peau d'adolescent pour trouver ma peau d'adulte, d'où le titre : Chrysalide. J'ai passé le cap trente ans, j'ai regard différent sur ma vie professionnelle et sur les autres. Cet album est un véritable renouveau.

Vous avez choisi de rendre hommage, à travers une chanson, à Mère Térésa. Pourquoi ?

Il y a deux ans, à Paris, j'avais rencontré un célèbre chanteur américain. Il avait été très touché par mes compositions. Il m'avait alors demandé de lui faire une chanson sur Mère Térésa, car il avait travaillé dans les mouroirs pendant deux ans et restait, bien sûr, très sensible à l'action de cette femme de cœur. Il a été tellement touché qu'il m'a offert son piano et cette chanson a été numéro un aux Etats-Unis. Il m'a également offert une médaille qui a été bénie par Mère Térésa. Je la conserve comme porte-bonheur ! C'est à cause de toute cette histoire que j'ai décidé de faire Dieu Pourra.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Dans l'être humain. Regarder les gens vivre, ici ou ailleurs, lire dans leurs yeux et dans leur cœur. Leur comportement, c'est ce qui me donne l'inspiration à cent pour cent.

Quel genre d'auditeur êtes-vous quand vous entendez votre chanson à la radio ?

Ca me fait bizarre. Récemment, j'allais travailler en studio et j'ai entendu Que tu reviennes sur une radio FM. J'ai trouvé ça génial, d'autant plus qu'il passait à la radio depuis quelques jours.

Est-ce qu'il vous arrive d'avoir des états d'âme ?

Toujours. Je suis une grand peureux, je me remets toujours en question.

Traverser le temps et les modes, ça vous préoccupe ?

Oui... J'aime ce métier par-dessus tout et je ferais tout pour le faire le plus longtemps possible. Je sais que rien n'est jamais acquis et qu'il faut toujours se battre. Mais j'ai la chance d'être bien entouré.

Quelle est la chanson que vous auriez aimé chanter ou composer ?

Sans hésiter, Ne me quitte pas, de Brel !

Avez-vous le sentiment que le destin vous gâte ?

Je sais que je suis aidé. Je peux paraître un peu mystique mais j'ai l'impression qu'une dame aux douces mains et entourée de lumière veille sur moi depuis quelques années. Cette présence invisible m'aide à surmonter mes problèmes. Le la sens souvent près de moi ! Et dès que je m'éloigne du droit chemin, ma "dame lumineuse" me recentre !

Vous regrettez le déferlement médiatique autour de votre liaison avec Lara Fabian ?

Non, pas du tout. C'est la vie. Je suis un personnage public, je l'assume. Il faut se piquer plusieurs fois pour trouver la bonne rose. J'ai vécu ma passion comme je vis ma musique. On peut aimer très fort une chanson et, avec le temps, s'en lasser. C'est pour tout le monde pareil. La seule différence, c'est que je suis connu.

Vivre d'un métier décalé, est-ce un luxe ?

Oui, complètement ! Vivre de sa passion, c'est forcément un luxe. Quand je me lève le matin, je me dis : "Patrick, tu as de la chance." Je me sens privilégié !

Si, un jour, vous retombiez dans l'anonymat, est-ce que vous le vivriez mal ?

Oui, car je ne comprendrais pas pourquoi. Je fais toujours attention à ne pas faire d'erreur, et si j'en fais, j'aimerais qu'on me pardonne.

Quels sont vos projets à court terme ?

Je vais composer pour des artistes de ma maison de disques, comme Julie Zenatti qui a d'ailleurs fait partie des chœurs sur mon album.

En ce moment, êtes-vous amoureux ?

En règle générale, je suis un cœur à prendre... Mais pas en particulier !

 

Propos recueillis par Joël Charvet.

 

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