Any other Way

Une histoire de Mel, traduite par Sandrine B. (avec la participation de M. P. MacAlister)

 

 

Les personnages de JAG n'appartiennent ni à l'une ni à l'autre, tout ceci n'a qu'un but récréatif. Les notes du traducteur sont signalées par des NdT. Traduite avec l'aimable autorisation de l'auteur, la version originale est disponible sur le site exlibris.

Titre : Any other Way
Traduit de l'anglais par Sandrine B. (sbatisso@fr.packardbell.org) et Marie MacAlister
Auteur : Mel (e-mail me at m.a.jooty@dundee.ac.uk or cosmic_quest@yahoo.com)

Rating: PG-13 for language and angst. (accord parental indispensable, language et situations émotionnellements chargées)
Pairings: Harm/Mac amitié.
Situation chronologique : dans le temps: Cette histoire se déroule au milieu de la 6° saison.
Résumé : Après un sérieux accident, Mac est forcée de prendre une décision de vie ou de mort pour la défense d'Harm, mais sera-t-elle capable de vivre avec les conséquences de cela ? L'histoire est rédigée à la première personne (Mac).
Archivage: As long as you ask first, it should be okay. (si vous demandez d'abord, ça ne devrait pas poser de problème)
Tant que vous demandez d'abord, cela doit être bien.
Notes de l'auteur : Je n'ai pas vu la deuxième moitié de la sixième saison alors il peut y avoir quelques erreurs.

++++++++++++++++++++++


Quartier général du JAG,
Falls Church, Virginie
13 :20 GMT (est),

le 15 novembre

Cela avait été un matin misérable pour moi ; j'avais oublié de mettre mon réveil aussi j'ai du courir partout dans la maison pour arriver à l'heure au travail et, comme si le destin s'acharnait sur moi, les route étaient verglacées et on aurait dit que tout le monde dans Washington DC s'était décidé à prendre la route le même jour à la même heure. Quand je suis finalement arrivé au bureau, une demi-heure en retard, j'ai trouvé une énorme pile de rapports attendant sur mon bureau. Après trois heures assise à l'étroit, inutile de dire que j'étais d'une humeur massacrante.

Soudain, on frappa à ma porte. J'ai secoué la tête de dégoût . il y a toujours quelques courageux ou imbéciles ignorants pour ne pas se rendre compte qu'il était dangereux de venir m'ennuyer quand je suis de mauvaise humeur
" Quoi ?! " criai-je, sans lever les yeux.

Après une hésitation la porte s'ouvrit, et Harm passa la tête. Il me regarda un instant pour essayer de savoir s'il pouvait s'y risquer. Alors il me fit un éblouissant sourire, probablement dans l'espoir d'apaiser mon humeur. Il y parvint, un peu.

" Qu' y-a-t-il, Harm ? " soupirai-je avec indulgence, " Je suis très occupée là !".

Harm fait parti ces personnes pénibles qui ne peuvent pas comprendre que quelqu'un puisse être de mauvais poil sans raison valable. Au lieu de faire semblant de n'avoir rien vu et de me laisser tranquille, il m'interrogea pour savoir pourquoi cela n'allait pas. Non, je n'étais pas en état de répondre à vingt questions, j'ai donc décidé que ce serait plus facile de lui céder.

" Voulez-vous allez un déjeuner ? " a-t-il demandé. " Je vous laisserai même choisir . "

J'ai regardé ma pile de rapports et j'ai regardé Harm, qui faisait un sourire comme font les enfants pour que leur Maman leur achète une glace. Je savait que Harm ne ma laisserait pas m'en tirer avec un simple " non ", il allait argumenter, me faire un cours magistral sur les dangers de l'hypoglycémie sur l'importance d'avoir des repas équilibrés . De plus, je n'avais pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner et mon estomac vide me le rappellerait cruellement.

Mais, ce qui est plus important c'est qu'Harm et moi commencions juste à combler le fossé qui c'était creusé entre nous d'abord avec son escapade de pilote et ensuite avec le fiasco Mic Brumby. Il nous falliat saisir toutes les occasions pour refaire notre amitié, et ce déjeuner, un act banal de la vie de tous les jours était quelque chose d'assez neutre, que nous pouvions faire ensemble. Et ça, c'était dix fois plus important que ces rapports, sur mon bureau.

" Bien " ai-je répondu, récompensée par un large sourire.

" Parfait ! Où voulez-vous aller ? "

" Oh ! C'est moi qui choisit ? "Je me suis levé, prenant mon manteau et mon portefeuille .

Il m'a tenu la porte, comme un vrai gentleman et m'a suivi, en retrait, jusqu'à l'ascenceur. " Allons manger italien … Non, chinois…Vous savez quoi ? Vous pouvez décider, surprenez moi. " Le soulagement se lisait sur son visage, cela me fit rire.. " Quoi ? Me dites pas que vous étiez inquiet ? "
" Si, " a-t-il admis, " je pense que mes artères sont toujours bouchées suite à notre dernier voyage aux Beltway Burgers. Un éclair de malice traversa ses yeux. J'ai entendu dire qu'un restaurant japonais agréable s'est ouvert en ville. "
Je gémis intérieurement. Japonais ? Entendons nous bien, j'aime le Japon, ses habitants et leur culture rafinée. Mais de mon séjour à Okinawa, ce qui m'a le plus marqué dans leur cuisine c'est qu'ils aiment le riz et le poisson, en d'autre terme, une nourriture saine. C'est clair que ce régime alimentaire est à l'origine de leur espérance de vie, mais mon idéal d'alimentation est tout autre, j'aime les cochoneries dégoulinantes de graisses et bourrées de choléstérol, qui me boucheraient les artères. Ces raports sur mon bureaux recommençaient à paraître attirants.

En route pour le quartier général du JAG
14 :25 Est, le 15 novembre

" Eh bien, je sais que vous avez aimé " Harm me taquinait. " Quand je pense que vous ne m'avez pas fait confiance ! " Il était concentré sur la route mais je pouvais voir un petit sourire jouer sur ses lèvres.

Et oui, étonnamment, la nourriture du restaurant japonais était excellente et sans être une inconditionnelle du sushi, j'ai réussi à trouver quelque chose qui correspondait à mes goûts alimentaires. Ne parlons pas des desserts qui étaient énormes, une gamme impressionnante de glaces et de gâteaux et puisque c'était midi, une salle calme et un service rapide.

" N'en prenez pas la grosse tête, Harm " ai-je averti, " Ou la prochaine fois, nous irons dans cet autre restaurant auquel je pense et qui s'appelle Bill's Grease Hut.( la Cabane graisseuse de Bill) "

" Si le ministère de la santé ne l'a pas fermé d'ici là " me répondit-il dans sa barbe .

J'ai souri et me suis enfoncée dans mon siège, en reposant mes yeux. Harm conduisait prudemment vu que les routes étaient toujours gelées et la visibilité médiocre vu le le temps brumeux. Le silence s'était installé, Harm était concentré sur sa conduite et je m'était assoupie .
Le déjeuner s'était bien passé autant du point de vue du repas que de l'amitié. Tandis que l'an passé, chaque fois que nous étions ensemble nos conversations n'ont pas été au delà du papotage et des questions de travail. Cette fois j'ai senti que nous étions tous les deux capables d'être nous même l'un envers l'autre et de parler sincèrement de ce qui se passait dans nos vies. Il n'y avait aucune pression cette fois. Je pourrais -

Mes pensées ont été interrompues par le ton irrité d'Harm. " Bon Dieu mais qu'est ce qu'il fout ce con ! "

Ce n'était pas dans les habitudes d'Harm de faire preuve de vulgarité au volant,j'ai donc jeté un coup d'œil dans le rétroviseur pour voir le trouble-fête, qui conduisait un gros camion en slalomant d'une voie à l'autre. J'étais d'accord avec Harm- ce type était un sombre crétin. Se précipiter à une allure pareille vers l'autoroute sur la route glissante, dans des conditions météo pourries c'était tout simplement du suicide.

Au moment où j'étais sur le point de faire un commentaire sur le QI de certaines personnes, Harm a crié " Accrochez vous ! "

J'ai juste eu le temps de voir le camion venir vers nous très vite, Harm écrasa les freins dans une tentative vaine de le contourner. Il n'a pas eu le temps de mettre sa voiture en sécurité. Le camion a défoncé son côté de la voiture, nous heurtant avec une telle force que nous nous avons brisé la barrière de sécurité et atterri contre le talus. La dernière chose dont je me souviens clairement était mon propre cri avant que tout ne devienne noir et que je glisse dans les ténèbres …

 

Emplacement exact inconnu - Entre le restaurant Shintaro et le quartier général du JAG
Temps inconnu, le 15 novembre

" Ma'am ? Ma'am, pouvez-vous m'entendre ? "

Je ne pouvais pas être sûre combien de temps avait passé. Cela semblait être des jours, des semaines ; tout ce dont j'étais sûre était que ma tête martelait et que mon bras gauche me lancinait. J'ai ouvert le yeux à la voix du jeune homme, et mon brusque réveil m'a fait voir trente six chandelles
A mes gémissements, la voix a dit " N'essayer pas de bouger . "

Punaise (Geez) !, c'est bien le moment de me le dire , gamin.

Lorque j'ai rouvert les yeux, lentement cette fois, j'ai trouvé un jeune homme blond penché sur moi. Il était habillé en blouse bleue et paraissait trop jeune pour avoir terminé ses études. C'est alors que j'ai réalisé que j'étais allongée sur quelque chose de doux. J'ai essayé de bouger ma tête pour voir autour de moi quand je me suis rendue compte que ma tête ne pouvait pas bouger - quelque chose la retenait. J'ai cligné des yeux de surprise sentant un de ces colliers cervicaux immobilisant mon cou. Ces choses ne se voient que dans les séries comme " Urgences " et " Chicago Hope "- pourquoi diable m'en avaient-ils mis un ?

" N'essayer pas de bouger, ma' am "m'ordonna le gosse." Vous vous sentirez mieux ".

" Q-Qu'est-ce qui s'est passé ? " ai-je gémi, devenant de plus en plus consciente de mes courbatures.

Attendez une minute… accident de voiture ? Un pauvre blaireau nous était rentré dedans.Harm ?! Où était Harm ? Habituellement, si j'étais blessée, il était là à faire les cent pas, se souciant de moi comme une vraie mère poule.

" Où est Harm ? " demandai-je.Est-ce qu'il va bien ? Où est-il ? "

J'ai essayé de m'asseoir mais quelque chose m'en a empêché. Mais qu'est ce qu'ils ont ces gens nom de Dieu à vouloir absolument me garder immobile ?

" Ma'am, détendez-vous s'il vous plaît, " m'apaisait le jeune homme, d'une voix douce comme s'il parlait à un jeune enfant.

" Où est mon ami ? " interrogeai-je en des termes on ne peut plus clair, tremblant cette fois à la faiblesse de ma voix.

Le jeune a soupiré. " Il ne va pas très fort, il est toujours coincé dans la voiture. "

Il est coincé dans la voiture ?! Bien, les secouristes se trompaient s'il pensaient que j'allais aller bien gentilement à l'hôpital pendant que mon meilleur ami est bloqué et blessé. Je n'allais pas laisser Harm ; c'était une des premières choses que j'ai apprises quand j'ai rejoint les Marines - on abandonne personne sur le front. Je ne l'avais jamais fait et je n'allais pas commencer maintenant.

" Laissez moi me lever, " ai-je dit, luttant contre les liens.

" Ecoutez, ma'am, vous pouvez avoir une commotion ou des blessures à la colonne, soyez raisonnable "

J'ai froncé les sourcils. " Je m'en fous ! ". A ce moment-là, je me fichais comme d'une guigne de savoir si mes jambes risquaient de se dérober sous moi. Tout ce que je voulais c'était voir Harm.

" Y a quelque chose qui ne va pas, Dave ? " dit un homme plus âgé s'approchant de nous.

Je suis restée bouche bée en voyant l'amiral Chegwidden suivre de près derrière. Cela fait combien de temps que je suis ici ? Ca nous pouvait pas faire plus de quelques heures , mais cela amenait une question cruciale, si Harm était gravement blessé alors pouvait-il se permettre de perdre ces heures ? Je devais le voir moi-même, je devais lui donner la force.

" Colonel, vous ne coopérez pas avec les secours ? " il a demandé, me réprimandant presque.

" Monsieur, " ai-je dit, m'adressant directement à mon supérieur,' J'ai besoin de voir Harm. S'il vous plaît, Monsieur "

" Colonel … "

" Amiral, j'ai eut assez de temps pour voir si je suis paralysée ou non et ma tête me fait beaucoup moins mal a présent. "
un mensonge mais qui pourrait le dire ? Probablement tous les traits de mon visage qui était maintenant marqué par la douleur..' Je veux juste voir Harm. "

" Chegwidden m'a regardé fixement un instant, comme s'il essayait de se mettre à ma place, alors il a soupiré profondément. "D'accord. " Il a incliné la tête vers le secouriste le plus vieux. Laissez-la, elle n'arrêtera pas de bouger et de râler tant que vous ne l'aurez pas fait. "

Le secouriste reniffla de dégout avant de desserrer les courroies de sécurité qui m'emprisonnaient. Quand je me suis assise, il m'a remis un formulaire et un stylo. " Vous devez signer ce formulaire de décharge, ma'am. Nous ne pouvons pas être responsables si vous vous levez et tombez. "

J'eu un sourire de triomphe, signant le formulaire sans même le lire. Oui, je sais ce n'est pas une chose a faire, particulièrement de la part de quelqu'un qui est avocat et qui est censé le savoir mieux que quiconque, mais je m'en fiche, je pourrais bien être en train de signer le contrat abandonnant mon âme à Satan ce serait pareil. Mon seul but était de voir Harm et je ferais tout pour l'atteindre.

J'ai permis, non sans impatience, au secouriste de me mettre une attelle d'un matériel spongieux au bras et j'ai accepté de garder ma nouvelle torture : une minerve jusqu 'à ce que je puisse être conduite à l'hôpital, alors on m'a guidé jusqu'à la voiture. Durant le trajet, j'ai remarqué un hélicoptère d'évacuation médical posé près de l'ambulance et ça m'a permis de comprendre combien la situation devait être grave. Et quand j'ai finalement vu le véhicule, je pense que si Chegwidden ne m'avait soutenue par l'épaule, j'aurais fait une nouvelle chute et j'aurais défailli comme ces actrices pathétiques dans les films romantiques des années soixante.

" Oh ! mon Dieu … " était tout ce que je pouvais murmurer lorsque je fu face à la scène.

Pour quelqu'un qui est fière de ses dons d'orateur, c'était tout ce que j'étais capable de dire à ce moment-là. Mais croyez-moi, intérieurement mon esprit marchait à deux cent à l'heure. Des choses du type de " comment quelqu'un peut-il survivre à cela ? " et " ils auraient dû mieux l'aider " revenaient le plus souvent. Mais la plus importante était " si tu renonces Harm, si tu pars et que tu meurs alors je te tue . "

La porte avant du côté passager de la voiture - mon côté - pendait accrochée par ses charnières, je pouvais voir que je m'en étais sortie légèrement blessée puisque ce côté n'avait que quelques rayures et des des bosses.

C'est le côté du conducteur qui avait absorbé tout le choc de l'impact … le côté de Harm, c'était si évident. Le côté entier du conducteur du 4x4 s'était effondré contre lui, le capot était écrasé vers l'arrière avec le pneu en partie mouler autour de la roue à l'horizontale maintenant.

Les secours avaient réussi à enlever la porte déchiquetée, et, comme j'étais tout près, je pouvais voir que le tableau de bord était contre lui, prenant au piège sa jambe gauche cachée, et le volant faisait pression sur son torse. Le pied gauche de Harm sortait de la voiture, supportée par une attelle gonflable, mais Harm lui-même était bel et bien pris au piège.

Les secouristes avaient commencé une perfusion de sang et de substance claire ( si je rappelais bien de mon module de m édecine d'urgence 101, alors je pense que c'était du salin) sur son bras gauche et sa tête était entourée d'un pansement dont le sang suintait. Sa peau était blanchela seule couleur visible était la pourpre causée par les contusions qui avaient gâté sa joue et son œil droit. Les yeux de Harm étaient vitreux et à moitié fermés comme il luttait pour rester conscient, pour parler cruement, il avait l'air d'une merde.

" Colonel, vous allez bien ? " me demanda l'Amiral, son ton bourru radouci par l'inquiétude.

" Eh … je-je ne sais pas. " Comment pourrais-je l'être ? Je suis ressortie de cet accident avec un bras cassé et un mal de tête, et Harm aura de la chance s'il s'en sort vivant.

" Colonel, vous devez croire qu'il va s'en tirer ; vous perdez la foi maintenant et il le saura. " Je me suis tournée vers lui et il m'a fait un sourire pincé. " Maintenant allons voir notre cascadeur. "

J'ai haussé les épaules m'éloignant de sa poigne réconfortante pour aller du côté de Harm seule, me sentant prête à défaillir. M'agenouillant, j'ai placardé un sourire sur mon visage. " Hey, Harm, vous chercher toujours les ennuis, hein ? "

La tête de Harm s'est tournée lentement dans ma direction et ses lèvres ont souri faiblement. " V-Vous me connaissez bien … " dit il d'une voix rendue rauque par la douleur.

J'ai relevé la tête . " On lui a donné quelque chose contre la douleur ? "ai-je demandé.

Un jeune homme brun d'une trentaine d'années s'est avancé. Il était, lui aussi, habillé d'un uniforme de secouriste tâché de sang. " Salut, mon nom est Steve Connelly. " Il a montré d'un signe de tête un autre secouriste, légèrement plus vieux, une quarantaine d'années, qui était en grande conversation avec un groupe de pompiers qui venaient d'arriver. " C'est mon partenaire, Mike Shield. Nous nous occupons de Harm . "

Je savais de mes jours passés à me former au combat et en Bosnie que c'était la procédure pour eux de donner leurs noms dans des cas comme celui-là. Cela donne aux parents et amis de la victime quelque chose, quelqu'un à qui se raccrocher, un phare dans la nuit en quelque sorte. Malheureusement, cette technique perd de son efficacité quand les amis connaisent les règles du jeu.

" Salut, " ai-je dit, distraitement, ne pensant qu'à Harm, " lui avez-vous donné quelque chose ? Il souffre énormément ! "

Nous lui avons donné un antalgique à base de paracétamol, ce n'est pas grand chose mais, on ne peut rien lui donner de plus fort à cause de son trauma crânien et son corps ne le supporterai pas de toute façon vu l'état dans lequel il est.

J'ai soupiré intérieurement. J'ai horreur de voir Harm souffrir mais pour son salut, je devais me montrer forte et brave.

" comment vous sentez-vous, Harm ? "

" Il a souri légèrement : " Je me sens … bien ". A mon froncement de sourcils, son faux sourire s'est dissipé.
" Z'mal, Mac. "

" Je sais " que pouvais-je dire d'autre ? " Mais nous sortirons de là ensemble, n'est-ce pas ? "

" Comme toujours… " Il suffoqua légèrement alors qu'un élancement de douleur le traversait.

Immédiatement, Connelly était à ses côtés, plaçant un masque à oxygène sur son nez et sa bouche. " est-ce que la douleur empire dans votre poitrine, Harm ? "il a demandé, fronçant les sourcils d'inquiétude alors qu'il oscultait Harm avec son stéthoscope.

" Mmmm … ". je pense que c'était un " oui ".

" Détendez-vous, ce sera bientôt fini, ok ? "

" …'kay… "

Quand Connelly s'est levé, je l'ai suivi, voulant avoir quelques réponses sans que Harm n'entende. " Qu'est-ce qu'il a ? " Ai je demandé le ton ferme, précisant je voulais les vraies réponses et pas l'habituel baratin mielleux style " il va s'en tirer " réservé aux innocents et aux fragiles.

Connelly s'est pincé les lèvres " Le volant a sans doute brisé quelques côtes, qui ont perforé son poumon causant un pneumothorax. C'est à dire que l'air et le sang remplissent son poumon l'empêchant de respirer correctement. Il a besoin d'être hospitalisé, il a besoin d'être opéré. "

" C'est arrivé il y a combien de temps ? "Ai-je chuchoté. Je me suis rendue compte que mon horloge interne était hors-circuit, avec un coup à la tête cela arrive.

" Les témoins disent une demi-heure, il nous a fallu dix minutes pour arriver et votre carte d'identité nous a permis d'appeler votre patron et il est arrivé il y a dix minutes ; Les pompiers n'ont pu venir qu'il a cinq minutes. " A mon regard réprobateur, il a vite ajouté " ils ont du passer l'heure de pointe et ils finissaient juste sur un accident impliquant 6 voitures et un autobus scolaire dans D.C. Avec ce temps, il y beaucoup d'accidents, et donc ils sont très occupés et ce n'est pas un emplacement central. "

" Combien de temps allez vous mettre pour le sortir de là ? "

" Ma'am -"

"Appelez-moi Mac, seuls les enfants et ceux qui travaillent sous mes ordres me donnent du Ma'am"

" Bien Mac, " a-t-il dit nous mettant ainsi au même niveau et reconnaissant que je ne voulais pas qu'on me serve la version édulcorée. il a aussi eut une commotion, une fracture des cervicales et il est en état de choc. Nous avons besoin de le sortir maintenant, son temps est compté. "

Pas besoin d'être un cerveau pour comprendre ça … mais il y avait bien plus " Eh bien, pourquoi ne le faites vous pas ? "

Il a soupiré, J'ai l'impressiond'avoir fait ça toute la journée, en fait c'est plus compliqué que ça voyez vous, sa jambe est coincée, d'après Harm, elle est emprisonnée sous le tableau de bord a partir du genou et son pied est coincé sous son siège. Voyant ma grimace, il acquiesça : " Je sais ça n'a pas l'air génial comme situation, ce que je veux dire c'est qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps.

Pourquoi ne pas couper simplement le tableau de bord ?

 

 

Ca prendra peut être plus de temps qu'il n'en a à vivre, ils ne peuvent pas couper ce truc en une seule fois comme un rien … il va peut être falloir prendre une décision … Mac, il va peut être falloir amputer

 

J'en eu le souffle coupé. Amputer ? Non, je me suis récriée intérieurement, ils ne pouvaient faire ça à Harm. Ils ne savent pas ce que cela signifiait ? Sa carrière dans la Marine serait finie, il serait congédier avec une pension d'invalidité. Il pourrait entrer dans le droit civil, mais ce n'est pas ce qu'il voulait. La Marine était toute sa vie, et je ne suis pas sûre de ce qui lui arriverait s'il perdait sa grande passion.

" Vous ne pouvez pas, " ai-je murmuré

" C'est juste une possibilité, " a dit Connelly, " cela n'arrivera pas si nous pouvons le sortir très vite . "

" Alors vous avez intérêt a tous vous y mettre. "

Comme les pompiers préparaient leur matériel de découpe, j'ai préparé Harm pour le bruit qu'il allait y avoir. Il n'était pas nécessaire de le faire puisqu'il était tombé dans une semi-inconscience mais lui parler me donner l'impression de l'aider.

Un groupe de pompiers travaillait sur le toit de la voiture pendant qu'un autre traitait le capot. Je faisais de mon mieux pour ignorer le bruit et me concentrer sur Harm, pour le maintenir plus éveillé.

" Comment ça va ? " j'ai demandé, avec mon sourire forcé, que je m'appliquai à conserver dans une tentative pour le rassurer.

Harm a gémi de douleur. " Quand…vais … sortir … ici ? "

" Bientôt, je promets "

" Pied … engourdi, Mac "

" Tout va bien se passer, ne vous inquiétez pas. "

Il sourit d'un air malicieux. " Nous rentrerons … en retard … du déjeuner. "

" Je laisserais l'Amiral vous sermonner plus tard. "

" Vous aussi…Non, mieux… non… les gens se feraient … de fausses …idées. "

Je me pinçais les lèvres, faisant semblant d'être fâchée. " Feu Rouge, Capitaine, " dis-je, retrouvant les vieilles lorsque nous nous taquinions.

Harm a ouvert la bouche pour répondre quand il fut interrompu par un spasme de toux douloureuse. J'ai reculé brusquement choquée en voyant le sang qui sortait de sa bouche, un filet coulait sur son menton. Sa difficulté à respirer s'accroissait et son visage devenait de plus en plus bleuâtre. Immédiatement, Connelly ordonna aux pompiers de s'arrêter et il s'accroupit près de Harm, me repoussant doucement.

" Harm ? " a-t-il demandé, " Harm, pouvez-vous m'entendre ? Un effort, Allez, Capitaine, répondez-moi. "

Les yeux de Harm été fermés de douleur et il a seulement hoché la tête faiblement. Mon cœur a battu très fort dans ma poitrine comme j'observais sa respiration transformée eb halètement à la recherche d'air et son corps flasque.

" Le patient a perdu connaissance, " a crié Connelly à son collègue. il a écouté le cœur de Harm avec son stéthoscope. " Respiration faible et irrégulière. "Soudain, ce fut le silence. Aucune toux, pas de râles, pas de souffle… aucune respiration. " Arrêt respiratoire ! "

Connelly retira un autre masque de son fourre tout. Il enleva rapidement le masque à oxygène de la bouche son patient, et y plaça le nouveau commençant à activer le ballon forçant Harm à respirer. J'ai été un peu soulagée quand le torse de Harm s'est soulevé en cadence.

Le collègue de Connelly, Mike Shield, est venu laissant là sa discussion avec les pompiers, et s'est mis à genoux entre Connelly et moi. Son visage était crispé et me tordait l'estomac d'inquiétude.

" Comment est-il, Steve ? "Shield a demandé à son collègue.

Les yeux de Connélly s'obscurcirent. " Nous avons besoin de le sortir maintenant, Mike. Il ne peut pas tenir beaucoup plus longtemps. Son pouls faiblit et je sens une résistance quand je le ballonne. Il a besoin que sa poitrine soit décompressée et il doit être intubé. " Je savais que ces mots étaient pour moi, presque pour me préparer à ce que Shield aller me suggérer ensuite.

Shield a incliné la tête, soupirant lourdement. Il s'est tourné vers un autre secouriste qui était là. " Paula, informez BETHESDA que nous demandons la permission d'amputer. "
La dénommée Paula, a jeté un coup d'œil à Harm et je pouvais lire le chagrin et la pitié sur son visage. " Oui Monsieur " a-t-elle répondu, prenant un talkie-walkie à sa ceinture.

Avant qu'elle ne puisse effectuer son appel, quelqu'un a dit " non ! ".
C'était on ne peut plus clair et il m'a fallu une seconde pour me rendre compte que c'était moi qui avait parlé. Ils voulaient couper la jambe de Harm et j'étais la seule à pouvoir l'empêcher.

" Non, " ai-je redit, " je ne peux pas vous laisser prendre sa jambe, avant le dernier instant. Donnez-lui plus de temps. "

" Il n'a pas 'plus de temps,' a dit Connelly, simplement, mais ne relâchant pas son ballonnement auprès de Harm. " Ses poumons sont très mal et son cœur faiblit. Si nous ne le déplaçons pas immédiatement et il mourra. "

" Bien, trouvez le temps. Travaillez plus vite mais je veux lui donner encore quinze minutes avant que vous ne fassiez quelque chose d'irrémédiable . "

Je devais donner à Harm une chance, un intérêt pour son avenir. J'étais son amie et c'était ma responsabilité. J'attendrais la même chose de lui aussi je ne pouvais pas faire moins. Je savais que si c'était moi dans la voiture, Harm remuerait Ciel et Terre pour s'assurer que je reste en un seul morceau. Je dois faire la même chose pour lui, c'est mon devoir.
" Ma'am, " a dit Shield, s'approchant de moi, je suis désolé mais vous n'êtes pas en position de pouvoir décider de ce qui arrive. Je sais que c'est dire dur pour vous mais il mourra si nous ne faisons pas 'ça'. "

J'ai souri sans humour. " C'est là où c'est faux. Vous voyez, je suis listée comme " le plus proche parent " (next of kin) et j'ai sa procuration médicale. Si quelqu'un peut décider ici de ce qui est bon ou pas pour Harm quand il ne peut pas lui-même, c'est moi ! "

" Plus proche parent" : le titre m'avait empli d'un sentiment d'appartenance et de protection à l'égard de Harm. C'était la première fois qu'on m'avais demandé d'être listé comme " plus proche parent ", je ne jamais laissé personne être si proche de moi qu'elle puissent me faire confiance en ce qui concernait toutes leurs questions d'ordre médical. La confiance sur le champ de battaille et la confiance d'un point de vue personnel sont deux choses totalement différentes ; presque quinze ans chez les Marines m'ont appris cela. Je peux avoir confiance en la plupart de mes collègues en situation de combat , mais on compte sur les doigts d'une main ceux qui savent que je suis alcoolique.

Cela faisait deux ans que nous étions partenaires lorque je me suis forcée à demander à Harm de signer mes procurations médicales, le déclarant " parent le plus proche ". Mon oncle Matt était en prison et je préferais mourir dans d'attroces souffrances plutôt que de laisser mes parents adorés être responsables de ma santé- ils avaient eut leur chance quand j'étais enfant et ils m'ont laissé tombée alors. L'enfer, à l'époque, je ne savais même pas où ma mère était et je n'avais pas parlé à mon défunt père depuis plus de dix ans.

Cependant, la procédure militaire exigeait qu'ils puissent rentrer en contact avec quelqu'un en cas d'urgence et Harm était la seule personne qui se donnait la peine de se soucier un peu de moi.

Alors, quelques mois plus tard, pas longtemps après qu'il se soit blessé dans un accident de bateau, j'ai été abasourdie quand Harm m'a demandé la même chose à moi. Pouquoi moi ? Je veux dire, il a une merveilleuse mère et un grand cercle d'amis qui pourraient facilement remplir ce type de responsabilité. Sa réponse était ce qui m'a fait comprendre ce que cela signifiait pour lui- il a dit, que bien que je n'ai pas de diplômes médicaux, il pourrait avoir confiance en moi pour assurer qu'il ait les meilleurs soins ou, si les circonstances étaient sinistres de prendre les bonnes décisions de vie ou de mort pour lui.

Je n'allai pas lui faire faux bond.

" Je ne veux pas que vous amputiez, " ai-je dit, faisant taire le mouvement des secouristes et des pompiers. " Allez aussi rapidement que vous pouvez pour couper, mais donner lui une chance. "

Le visage de Chegwidden s'est ramolli. " Colonel, il se meurt … "

Je le savais, merde ! Et je savais aussi qu'il y avait d'autres manières de mourir que la 'simple' mort physique. " Oui, mais pour l'amour de Dieu, que pensez-vous qu'il fera s'ils lui prennent sa jambe ?! Je ne les laisserais pas lui faire ça, non, à moins qu'il n'y ait aucun autre choix… pas jusqu'à ce qu'il soit proche de son dernier instant. "

J'ai entendu Connelly murmurer quelque chose à propos de la commotion et des séquelles … J'ai vu rouge. Ce que ces gens avaient oublié c'est que j'étais une femme Marine, j'évolue dans un monde dominé par les hommes dominés. J'avais appris très tôt à me battre pour ce que je voulais et que je sois damnée si j'allais laisser tomber toutes ces leçons.

" Je ne suis pas commotionnée, et si vous amputez, si vous ne faites ne serai-ce que regarder sa jambe de travers je vous poursuivrai en justice, tellement longtemps, que vos petits enfants eux même devrot payer les frais de dossier. Vous avez intérêt à m'écouter."

Je savais que je me comportai comme une pétasse mais je m'en fichai. Je ne m'inquiétait que pour mon meilleur ami.

" Colonel, " a dit l'amiral, d'un ton d'avertissement qui masquait son inquiétude.

Je savais qu'il voulait que j'écoute les secouristes , il avait utilisé sciemment mon grade pour que je vois ce qui lui paraissait le plus sensé; Cependant, nous n'étions pas au JAG et je ne pouvais pas penser comme un colonel des marines mais comme la meilleur amie de Harm. Et enfin, ce n'était pas les militaires qui pourraient me juger, c'était ma propre conscience. Je devais faire ce que je pensais le mieux.

" Non, Sir, Je suis " le plus proche parent" de Harm et c'est ma décision.Ne pensez même pas à le toucher. "

Connelly et Shield ont lancé un regard interrogatif à l'Amiral, qui a secoué la tête, vaincu. Les secouristes connaissaient la menace de procès légaux et la mauvaise publicité était un sérieux handicap aux Etats-Unis par ailleurs, cette menace paraissait d'autant plus importante qu'ils traitaient avec deux avocats militaires.

Shield a soupiré. " Très bien" lança-t-il furieusement. " C'est sa vie que vous risquez mais nous vous suivons pour le moment. "

Connelly n'a rien dit, il a juste continué de ballonner les poumons de Harm. Je pouvais clairement voir le dégoût et la colère sur son visage, mais ça ne s'est pas ressenti dans les soins qu'il portait à Harm.

Pendant les dix minutes suivantes je me suis forcée à regarder l'équipe de secours couper chaque partie de la voiture, prévoyant leur vitesse en opposition à mon horloge interne. En fermant les yeux brièvement, j'ai presque eu envie de les laisser faire ce qu'ils voulaient mais j'ai repoussé cette hésitation loin. Je ne pouvais changer d'avis sur cela.

Soudain, on a arrêté les machines et les pompiers ont soulevé la dernière partie du capot révélant la partie inférieure du corps de Harm ensanglantée. C'était sûr, son pied était plié sous lui-même. Cela me dégoûté et j'ai du vomir le contenu de mon estomac.

Sans perdre de temps, les secouristes ont déplacé Harm et l'ont mis sur une planche ; Les pompiers ont coupé le siège de Harm alors que les secouristes le soulevait. Finalement ils l'ont placé sur une civière et attaché dedans. Connelly a inséré un tube dans la gorge de Harm, la reliant à des machines pour reprendre sa respiration, tandis que les autres stabilisaient sa jambe et fixé un moniteur pour son cœur.

J'ai entendu chuchoté que l'amputation était toujours possible et regardant sa jambe j'ai vu que c'était vrai et qu'il pourrait encore perdre sa jambe et vu le déroulement des choses il pourrait aussi perdre la vie.

L'hélicoptère médical s'était réveillé et je sentais que Chegwidden allait m'y mener après la civière de Harm. Lorsque Harm fut chargé dans l'hélicoptère, l'électrocardiogramme s'est arrêté, il n'y avait qu'une ligne plate. J'ai observé horrifiée, muette, alors que les secouristes lui ont fait le massage cardiaque et injecté un cardiotonique.

Pendant une brève seconde, mes yeux ont fusionné avec ceux de Connelly et je pouvais voir ce qui se passait dans son esprit juste en lisant dans ses yeux. Il pensait, " vous l'avez peut être tué . "

Retour aux fanfics