LA GAZETTE DE GREENWOOD
     n° 6

 SOMMAIRE  :

1 - Hexagone Blues: première écoute
2 - Décès de Lonnie Pitchford
3 -Flash Infos sur Robert Johnson
 4 - Fine Resophonic: des "Resonator" made in France
5 - Mississippi  John Hurt: sa vie et son style
6 - Lowell Fulson: disparition d'un grand du Blues ...
 
 



Hexagone Blues: première écoute
 

De Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
la date: Lundi  01 Mars 1999

bonjour chers Greenwoodiens,
 

je vous parlais récemment de la sortie annoncée du disque "Hexagone Blues - Volume 1" présenté par Patrick Verbecke, et bien je l'ai acheté
et je tiens à vous faire part de mon enthousiasme pour ce CD !!  :-))

Absolument génial, tout y est TRES BON, rien à jeter!

On y retrouve, comme je vous l'avais dit, 2 titres du groupe Doo The Doo (ceux qui me connaissent savent à quel niveau du firmament bluesistique je place ce groupe( http://perso.club-internet.fr/latailla/DooDoo/DooTheDoo.html), mais également 8 autres musicos ou groupes d'un niveau exceptionnel.

Et voici celui qui me fait le plus flasher:  Magic Buck...  Je suis sûr qu'il a fait un stage de guitare à Greenwood et qu'il a rencontré quelques pointures (MJH chaussait du 42).  Son jeu de guitare est phénoménal (pas dans le nombre de notes à la  seconde, quoique, mais dans le swing...). Avec un titre "pické" à la John Hurt, et un second morceau "slidé" à la Robert Johnson, ce bluesman de Provence/Côte d'Azur
nous fait voyager au fin fond du Mississippi (et/ou du Piedmont??? je ne sais plus Doc...). Il y a même du Dadi par moment (non non, je ne pousse pas à la consommation).

Un autre qui mérite le titre de Greenwoodien: Karim Albert Kook (de Paris, comme son nom multi-culturel ne l'indique pas!). Ouaouh! Avec
Pascal Mikaelian à l'harmonica, et Jeremy Tepper à la guitare solo, un vrai blues qui nous prouve que la langue française peut coller avec
cette musique.

Voilà, ce sont les 2 musiciens les plus "acoustiques" de ce disque, mais je le répète: tout le reste est bon aussi!
Harmonica Steve (le digne fils de son papa Verbeke, avec un blues bien "gras"), Lulu Campers Blues Band (ah cettte voix... et cette guitare
"jazzy"), Doo The Doo (voir plus haut!), Black And Blues (avec un blues musette!), Raoul Ficel (Chicago est au centre de la France??), Poill's
(un petit côté Bill Deraime?), Double Dose (on en redemande encore! du blues-rock qui donne envie de "shake it"!).
 

Bluesicalement vôtre
Uncle Lee



Décès de Lonnie Pitchford
 
la date:Vendredi, 05 Mars 1999
De:   "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
 
C'est vrai, la nouvelle n'est pas de la première fraicheur, mais je  viens de l'apprendre en surfant sur le site de Blues Revue, le chanteur guitariste Lonnie Pitchford est décédé le 8 novembre 98 à Lexington Mississippi. Je l'avait découvert il y a quelques années par l'intermédiaire du film "Deep Blues" (où il est le plus jeune et le dernier artiste présenté) et par un article de la revue "living blues" datant de l'été 92. On le voyait chez lui à Lexington avec une guitare de sa fabrication car il fabriquait ses propres guitares.
Il était le seul guitariste contemporain à ma connaissance à avoir enregistré sur une guitare à une seule corde (la diddley bow); Je conseille l'écoute de la reprise du standard de Willy Dixon "my babe" sur cet instrument original (sur le CD "All around man" , Rooster blues 2629). On peux trouver son excellente version acoustique de "sweet home Chicago" sur la triple compilation "rounder europe blues revue" sortie à l'été 97.
Il n'était (je pense) jamais venu en France, et tournait essentiellement dans les juke-joint du delta , en particulier à Clarksdale.
Le film "deep blues" est aujourd'hui un témoignage d'autant plus précieux sur le delta blues qu'une bonne partie des artistes présentés
nous ont désormais quitté (Jack Owens, Roosevelt Booba Barnes, Junior Kimbrough, Lonnie Pitchford et même le réalisteur Robert Palmer).


Flash Infos sur Robert Johnson
 

   la date:  Mardi  2 Mar 1999
  De:  "Docteur Blues" <jtravers@europost.org>
 
De l'info.  Le saviez vous ?

Une réédition du "King of the delta blues" de Robert Johnson sort chez Columbia dans la collection Mojo Workin'.
On peut y trouver une toute nouvelle version de Travelling Riverside Blues et un nouveau commentaire du musicologue Peter Guralnick.
Les 16 titres originaux ont été remasterisés...

Un documentaire qui a pour titre "Can't you hear the wind Howl?" et qui a reçu un award est sorti en vidéo VHS et en DVD aux States.
Il a pour sujet la vie de Robert Johnson illustrée des témoignages de Johnny Shines, Robert Cray, Robert Lockwood, Eric Clapton et Keith Richard et many others.
Le Prix est de 24,98 $.
Il n'y a pas d'email ni d'Url sur la pub que j'ai trouvée dans le magazine Blues Revue juste un N° de tél : 1-800-414-1609
Peut-être que nos amis canadiens en savent un peu plus....
A+ le Doc
 
 

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Accro à la musique du diable ?
Allez visiter, le site du Docteur Blues
et signer son Bluesbook :
www.multimania.com/docblues
 



Fine Resophonic: des "Resonator" made in France
 

transmis par Psguitar@aol.com
      la date:   Mardi  23 Mar 1999
 

Bonjour
J'ai l'honneur et le plaisir de me joindre à vous par le net.
Je suis un passionné de tout ce qui peut toucher de près ou de loin à la guitare et je voulais vous entretenir d'un luthier que j'ai le plaisir de connaître et qui est un des rare au monde à fabriquer cet instrument mythique et fabuleux que d'aucuns appellent un Dobro, mais que l'on doit classer dans la rubrique des instruments à résonateurs.

Fine Resophonic
Fine Resophonic est une petite structure sise en France à Vitry sur Seine au 3 voie Coypel et c'est dans cet atelier que sont conçus les plus beaux résonateurs que l'on peut trouver actuellement à mon avis.
D'ailleurs demandez à Eric Clapton lui même qui s'est fait fabriquer un modèle par Mike Lewis et Pierre Avocat.
Un Dobro est une guitare résonateur inventée vers 1927 par des immigrants tchécoslovaques les DOpyera BROthers  d'où le nom…
Les 5 frangins commencèrent leur activité avec la compagnie National Guitar Co. Mais rapidement les frères John, Rudy et Ed formèrent la compagnie DOBRO et commencèrent à produire leurs propres instruments vers 1929. DOBRO et National fusionnèrent en 1932 pour devenir la société National-Dobro . Ils se séparèrent à nouveau  quelques années plus tard. La compagnie Regal acheta la licence de fabrication des guitares Dobro en 1934; la société californienne Mosrite acheta le droit d'utiliser le nom de Dobro en 1965. En 1967, le fils de Ed Dopyera, Emil, commença à fabriquer des guitares résonator pour sa propre compagnie, OMI, société qui fut vendue à son tour en 1985.
Les premières National fabriquées vers 1927 étaient des modèles possédant trois résonateurs. On les appelle des triplates. Les trois résonateurs sont reliés à un élément qui a une forme de T renversé qui est lui même relié au chevalet. Le chevalet en se déplaçant déplace le T qui fait vibrer les trois résonateurs.
C'est un modèle de ce type que Eric Clapton s'est fait réaliser par Fine Résophonic. Voir photo ci-joint : c'est le modèle du centre en finition sunburst.
L'autre modèle plus connu quand on parle de Dobro, est le modèle simple cône rendu célèbre par la pochette du disque de Dire Straits  Brothers in Arms. Le principe technique est un peu différent, car dans ce cas le chevalet est relié à un "biscuit" (c'est le nom) circulaire qui transmet les vibrations des cordes au résonateur flottant. Le son se retrouve donc amplifié comme un haut parleur.
Les caisses de ces instruments sont de deux types : soit en bois c'est "en général" le cas des Dobro soit en métal comme le laiton c'est plutôt le cas des National.
Aujourd'hui, pour trouver un Dobro ou bien un National qui sonne, il faut rechercher de préférence dans des modèles vintages qui peuvent dépasser des sommes très importantes. Il serait faux de dire que les actuels Dobro ou National ne sonnent pas, mais comme c'est un marché relativement confidentiel, il est rare de pouvoir en essayer plusieurs à la fois.
Fine Résophonic, vous permet de tester différents modèles, métal, bois, triplate, simple, douze ou quatorze cases, et ça c'est déjà exceptionnel. En plus, les tarifs restent raisonnables pour un instrument qui est fabriqué avec amour par un luthier hors pair, et qui plus est vous réalisera l'instrument de vos rêves… sous un délais de quelques mois quand même.
Cerise sur le gâteau, Mike Lewis a testé différentes solutions pour amplifier les résonateurs simple cônes, et il a LA solution qui fonctionne bien. J'en ai essayé un dernièrement, et je peux vous dire que ça sonne velu…
Pour info Mike fabrique également des ukulele, des mandolines et un modèle électrique utilisé par Bill Wharton.
Pour plus d'informations, et si bien sur le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à prendre rendez vous.
Voilà : en espérant ne pas avoir dit trop de bétises sur le sujet  je vous remercie pour votre attention.

Johnny Guitar
 

photo jointe: cliquer ici  adresse de Fine Resophonic et 3 modèles de guitare.  (document JPEG, 48 ko)
 


MISSISSIPPI JOHN HURT: sa vie et son style

 la date: Jeudi  25 Mar 1999
  De:  Laurent Spada <laurent.spada@accesinternet.com>
 
Salut a tous
Voici une petite traduction d'un texte sur : MISSISSIPPI JOHN HURT (1894-1966)

De tout les Bluesmen, John Hurt faisait la musique la plus douce, la plus délicate. Sa voix tendre et espiègle, plus proche de Blind Willie
McTell que se Son House ou Charlie Patton, son picking impeccable, ses mélodies tout en accords majeurs en font un une exception régionale: son blues qui n’en est pas à proprement parler, ressemble un peu à celui de la côte est et s’éloigne fortement de la tradition de Delta, ce qui le
rapproche en fait de Robert Wilkins ou de Mance Libscomb au Texas.
Mississippi John Hurt ne se considérait pas comme un musicien de blues, et ses enregistrements le confirment. Il est plus à considérer comme un artiste folk (au sens folklore et non au sens actuel) comme Elisabeth Cotton ou Mance Libscomb. Ses morceaux sont rarement structurés et
codifiés comme des blues. En fait, l’extraordinaire finesse de sa musique est particulièrement intéressante pour plusieurs raisons: cela prouve que John Hurt, lorsqu’il était le musicien attitré de sa ville, Avalon ne faisait pas de la musique de danse. Sa  voix, trop faible, ne pouvait pas lui permettre d’enflammer les foules comme Charlie Patton; en revanche, il se concentra sur sa guitare. Ce qui déboucha sur un picking donnant une fausse impression de simplicité, mais qui est en fait redoutablement complexe et très bien vu. Tandis que sa voix caresse l’auditeur, ses doigts tissent des mélodies regorgeant de subtilités et d’ornementations géniales. En plus de cela, Hurt ayant commencé à jouer vers 1903, ses disques donnent une idée de ce qu’était la musique avant qu’elle ne soit codifié pour s’acheminer finalement vers le Blues. Casey Jones, l’un des morceaux les plus célèbres, est en fait un morceau qui était déjà ancien en 1916. Même son personnage, poli, chaleureux et optimiste, vivant sédentairement dans la même ville pendant des années, le différencie totalement des autres Bluesmen du Mississippi. Ayant enregistré quelques titres à Memphis et à New York en 1928, John Hurt n’en retire aucun succès, et continue son métier de fermier à Avalon, une ville où vivaient moins de cent habitants. C’est grâce au titre de l’un de ses enregistrements, Avalon Blues (my Hometown) qu’un jeune fan de Blues le retrouva en 1963, lorsque les quelques spécialistes qui connaissaient ses disques le pensaient mort depuis longtemps. Le come-back de John Hurt, étonné que quiconque se souvienne d’enregistrements faits 35 ans auparavant, fut l’un des plus réussis de Blues boom des années 60. Hurt, naturellement poli, donnait des cours de guitare à qui en voulait, jouait dans les universités devant un parterre d’étudiants blancs béats d’admiration et devint le Bluesman préféré des Hippies, son jeu de guitare influençant quantité de musiciens (dont Jerry Garcia et Jorma aukonen qui l’imite à merveille sur Embryonic Journey, figurant sur « Surrealist Pillow « du Jefferson Airplane). Les disques qu’il enregistra à cette époque sont également d’une impressionnant qualité. Disparaissant rapidement après sa « redécouverte«, John Hurt n’a pas créé d’émules, si l’on excepte quelques musiciens blancs comme Stephan Grossman ou John Fahey.
Aujourd’hui, certains de ses titres, comme Spanish Fandango, Richland Woman Blues ou My Creole Belle font encore chavirer l’auditeur, le
transportant directement dans une Amérique qui n’existe plus.
La musique de John Hurt est toujours aussi belle.
 
 Laurent Spada


Lowell Fulson: disparition d'un grand du Blues ...
 

Jocelyn Richez nous apprend le décés de Lowell Fulson, et Laurent Spada nous raconte qui était ce grand bluesman

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 la date: Vendredi 26 Mar 1999
 De: "jocelyn richez" <jrichez@hotmail.com>
 
J'ai appris hier (lors du concert de John Hammond au New Morning) que le chanteur guitariste Lowell Fulson (auteur de standards comme Honey Hush ou Reconsider Baby) était décédé la semaine dernière à l'age de 78 ans.
Il y a parait-il eu un article dans libé (que je n'ai pas lu), je n'en sais pas plus.
Voilà une news qui donne le blues !
A+
Jocelyn
 

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la date: Vendredi 26 Mar 1999
De: Laurent Spada <laurent.spada@accesinternet.com>
 
Que dire sinon une petite bio.
Meilleur représentant du blues Californien après T-Bone Walker, Lowell Fulson, originaire de l'Oklahoma. où il est né en 1919. est allé s'installer rapidement au Texas. tout comme T-Bone. Là, il subira l'influence de Blind Lemon Jefferson et il accompagnera un moment Texas Alexander. jouant à l'époque de la guitare dans le plus pur style texan, à la manière de Lightllin' Hopkins (l'influence de Blind Lemon aidant) avant de filer en Californie où il adoptera un style à mi-chemin entre Lonnie Johnson et T-Bone Walker (finalement assez proche de B.B. King).
Plus commercial, plus soft, ce blues pique des plans au jazz, aux crooners et au R'n'B dont il s'inspire franchement. Voix traînante et ramollie. cuivres, superbes solos de guitare au son chaud et gras, on est très loin de l'agressivité du blues de Chicago. A partir de 1954, il signe chez Chess, la légendaire firme de Chicago tout en enregistrant sur la Côte ouest. Il connaîtra alors son apogée au cours les années 5O. notamment avec le génial Reconsider Baby, désormais un classique du blues électrique (voir la stupéfiante version d'Elvis), gravant inlassablement des morceaux tous meilleurs les uns que les autres, puis signe chez Kent. Où il obtient deux très gros succès, dont l'un sera repris par Otis Redding (Tramp). Dans les années 70 et 80, malgré quelques bons albums par-ci par-là, Lowell Fulson ne retrouvera jamais la qualité de ses premières années, à l'époque où il était l'idole de B.B. King Ses enregistrements pour Chess comptent sans problème parmi les meilleurs du blues moderne.

Discographie suggérée:
"Lowell Fulson , Reconsider Baby" (Chess/Charly CD RED 15/Media7) est une grandiose (24 titres) compilation de sa période Chess, la meilleure.
 

 

 


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