La Gazette de GREENWOOD
n°20 (Juin 2000 )

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Franck Ash : entre Blues et Soul

Date: 17 mai 2000
De: Didier Taberlet <didlu@club-internet.fr>
photo © Patrick Guillemin

Franck Ash (photo © Patrick Guillemin) Franck Ash est un musicien hors du commun alliant, fait rarissime, virtuosité, conviction et intelligence dans sa façon de vivre sa musique.

Artiste complet, ce Parisien est aussi bon musicien qu'auteur-compositeur. Son jeu de guitare, marqué par une grosse influence (qu'il ne renie pas) de BB King, n'en est pas moins personnel et reconnaissable entre tous.

Le répertoire oscille entre blues, boogie et soul, le tout servi de plans jazzy des plus inspirés. Franck Ash ne cède pas à la facilité, son 1er album n'est sorti qu'une fois qu'il a jugé bon de le faire, après de longues années passées à arpenter les scènes européennes ou américaines. De plus, cet album n'aurait très bien pu être qu'un disque ou la guitare prédomine, comme c'est souvent le cas chez les instrumentistes, mais ce gaucher, aussi bon chanteur que guitariste, a visiblement privilégié le chant et ainsi axé son disque entre blues et soul.

Côté scène, et quelle que soit la taille de celle-ci (de l'Apollo Theater de New-York à l'Olympia de Paris, en passant par les bars-concerts où il se produit devant 50 à 100 personnes) ses prestations ne peuvent laisser indifférent.

Toujours judicieusement accompagné (l'excellent Didier Guazzo à la batterie, l'époustouflant Lionel Gaget aux claviers, Roger Thomas basse, Didier Marty sax), il s'investit dans sa musique (même lorsqu'il ne joue que sur une petite scène) et offre un spectacle ou mise en place, qualité et unité du groupe n'ont rien a envier aux meilleurs artistes d'outre-Atlantique.

Choisi par le regretté Screamin' Jay Hawkins pour l'accompagner sur les planches internationales ou en studio, il n'en reste pas moins abordable et en aucun cas il ne saurait se prendre pour une star, statut qu'il pourrait pourtant revendiquer.

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interview de Franck Ash

l'esprit du blues...

De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>
photos © Patrick Guillemin

LGDG: Bonjour Franck Ash, peux-tu te présenter brièvement pour les lecteurs de La Gazette de Greenwood.

Franck Ash: Ok, je m'appelle Franck Ash, je suis guitariste et chanteur de blues. Maintenant, il y a tellement de différentes manières de chanter et de jouer le blues... Je suis un guitariste de blues et un chanteur de Soul. Je compose mon propre répertoire après être passé par un certain nombre d’années à jouer des reprises, prenant un énorme plaisir à le faire, je continue d'ailleurs à en jouer mais je me suis orienté il y a déjà longtemps vers la composition comme on peut le découvrir sur l’album " This Must Be Love ".

LGDG: Justement, à propos de ton album, est-ce que tu estimes avoir trouvé ta voie et avoir présenté le blues que tu veux présenter et jouer?

F.A.: Oui,j’ai tout à fait trouvé ma voie, je ne suis pas un musicien "carte de visite" qui veut montrer qu'il peut faire "ça et ça et encore autre chose". Je me suis concentré sur mon travail, en laissant peut-être tomber des facettes multiples... Je me suis engagé dans une voie qui a été inaugurée par le premier album, et le second sera dans la même veine, même si ça ne sera pas le même album bien sûr! Ce sera dans ce style là, une fusion entre le blues et la soul. Avec mon premier album, j'ai planté le décor de ce que va être mon travail pour encore quelques années.

Franck Ash (photo Patrick Guillemin)

LGDG: Tu veux dire que tu ne vas pas faire un disque de country-blues, par exemple, pour montrer ce que tu sais faire...

F.A.: Non, je n’ai pas envie de montrer quoi que ce soit au sens de faire une exhibition, je propose aux gens le travail qui me tient à cœur, je ne suis pas un opportuniste ou un carriériste. Je ne suis pas une girouette. Il y a des gens qui se sont mis à l'acoustique parce que c'était la mode....Je ne suis pas les modes je ne peux pas faire plaisir aux autres si je ne me fais pas moi-même plaisir dans mon travail, ça se voit sur scène et les gens partagent aussi avec nous le plaisir qu’on a à jouer. C’est très important :la sincérité ne se montre pas, mais les gens la ressentent.

LGDG: Mais le blues acoustique, est-ce que tu en écoutes ou en joues? Est-ce que ça t'inspire?

F.A.: J'en joue peu. J'ai fait un titre à l'acoustique, mais je ne sais pas si il figurera sur le prochain album parce qu'il y a un texte en français dessus, et je ne sais pas si cet album ne sera pas qu'en anglais! Je joue un peu d'acoustique, mais ce n’est pas prévu sur scène , un jour peut-être !

LGDG: A propos du choix de la langue, tu te sens faire partie de la mouvance du blues francophone, ou t'estimes-tu plus américain?

F.A.: Je me sens plus américain dans l'esprit de la musique, parce que j'ai commencé à chanter en anglais. Ce n'est qu'une dizaine d'années après que j’ai aussi écrit en français, dont certains titres sont dans le premier album. Pour le prochain, je suis plutôt tenté de tout faire en anglais. Quant à dire si je fais partie de la mouvance du blues francophone, je ne peux pas répondre à ta question, je ne sais pas!

LGDG: Ce qui te différencie un peu de beaucoup de monde, c'est l'approche que tu as eu pour la production de ton disque qui est bien ficelé, bien distribué. Souvent on voit des premiers disques auto-produits, enregistrés avec les moyens du bord (même si c'est très bien d'ailleurs), qui amènent une certaine notoriété au groupe et lui ouvre les portes d'un distributeur.

F.A.: J'ai fait un auto-produit en 1996, mais je n'en étais pas satisfait, alors j'ai préféré attendre pour mettre sur le marché quelque chose de "meilleure qualité" et de plus abouti. Je ne savais pas quand l'album sortirait, mais j'ai préféré attendre et tout ré-enregistrer avec plus de maturité. Je voulais qu'une production et une distribution s'intéresse à moi... C'est normal: il y a ceux qui font la musique, ceux qui l'enregistrent, ceux qui la distribuent. Moi je ne peux pas tout faire.

LGDG: Chanter en anglais, c'est pour viser une carrière internationale?

F.A.: Pour la langue, si c'est pour apprendre par coeur des paroles et les ressortir sur scène sans savoir ce que tu chantes ou avec un accent ignoble, c'est de l'arnaque! D’autant plus que tu es souvent amené à improviser sur scène, parler aux gens. Moi je chante beaucoup en anglais parce que je suis à l'aise dans cette langue, je la parle, je la lis, je l'écris... ce qui d'ailleurs aujourd'hui n'a rien d'exceptionnel .Et puis tout mon apprentissage musical s'est passé dans cette langue là. Mais j’aime aussi chanter en français. D’autre part, ce n'est pas que je vise une carrière internationale au sens "profil de carrière", mais je ne joue pas qu’en France . Je vais faire quelques concerts aux Etats-Unis cet été par exemple. D’autre part la France est un des pays où les mentalités ont le plus besoin d’évoluer par rapport au Blues en général. C’est une musique qui est devenue internationale pour le plus grand plaisir des Noirs américains qui ont pris une de leurs plus belles revanche sur l’Amérique qui les a fait tellement souffrir.

LGDG: Tu ne te dis pas quelquefois "tiens ça il faut que je le chante en français", pour que les gens le comprennent, pour que ça passe à la radio, etc

F.A.: c'est une question que je me pose depuis 20 ans! Qu'est-ce qui fait qu'on accroche à la musique? Parce qu'on en comprend les paroles? Certainement... Si Jacques Brel avait écrit "Ne Me Quitte Pas" dans une autre langue, est-ce que ce titre aurait été aussi phare? j'écoutais récemment les "voix bulgares", et je ne comprends pas un mot , ça ne m'empêche pas d'être ému profondément. Bref effectivement il y a plein de gens qui ne comprennent pas ce que les bluesmen chantent sur scène, pourtant il y a toujours du monde dans les concerts de blues!

Mais pour répondre à ta question, je ne me dis pas "ça il faut que je le chante en français pour que les gens le comprennent"... Je le chante en français parce que je le sens comme ça. Je ne calcule pas. Quand mon disque est sorti je n'ai pas eu l'angoisse de savoir si il allait marcher ou pas, parce que j'ignorais totalement ce qui allait arriver. Je ferai pareil pour le second, le troisième, le quatrième et le dixième, je ferai pareil, c'est à dire de garder ma naïveté, voire mon imbécilité à ne pas m'adapter au marché. Mais je ne vois pas de raisons pour lesquelles mes titres ne passeraient pas à la radio.

Franck Ash (photo Patrick Guillemin)

LGDG: Mais est-ce que tu es prêt à écrire un tube pour qu'on t'entende sur la FM? A utiliser des ficelles pour faire un truc qui "marche"?

F.A.: C'est pas que je refuse d'écrire un tube. Si une de mes chansons devient un tube, je vais en être le premier ravi! Evidemment! Mais c'est pas toi qui décides d'écrire un tube, c'est le public qui prend un morceau et en fait un tube! A condition bien sur que ce soit diffusé sur les radios .Est-ce qu’elles font bien leur travail, c’est une autre question. Je ne suis pas certain qu’elles connaissent aussi bien le goût des gens comme elles le prétendent. S’ il y a des ficelles pour faire un tube, je ne les connais pas. Et puis il faut savoir de quel genre de tube on parle.

LGDG: dans un interview, tu as dit "on peut être bluesman et ne pas avoir les chaussettes qui puent". Peux-tu préciser ta pensée?

F.A.: Tu veux que j'étaye? On peut être bluesman aujourd'hui et prétendre à une vie bourgeoise. Je pense qu'aucun être humain n’a envie d'avoir une vie miséreuse, sans arriver à joindre les deux bouts et de s’en satisfaire, voire d’en jouir comme la condition nécessaire d’être artiste. On a tous envie d'un minimum de luxe, c'est parfaitement normal et ça n'empêche pas d'être généreux et humain : BB king (qui a travaillé dans les champs de coton ne l’oublions pas) , Clapton ,ont une vie matérielle tout à fait enviable, et c’est très bien. Il serait temps que le blues soit considéré comme une musique sans étiquette du style "le blues c'est pour les alcoolos et les paumés, le jazz c'est pour les intellos". Est-ce que ces clichés font vendre les disques ? il faut arrêter les conneries! C'est comme :"il n'y a que les noirs qui peuvent jouer du blues". Il a suffi que l' amérique devienne un peu moins ségrégationniste, raciste et stupide pour laisser enfin la possibilité aux noirs de devenir professeurs d'université, pour qu’ alors certains disent "il n'y a plus de blues". Non: les conditions sociales sont différentes pour continuer à jouer du Blues. L’être humain aura toujours son lot de souffrances intérieures inhérent au fait même de vivre pour qu’on puisse prédire une longue vie aux musiques qui expriment l’âme !

LGDG: Eric Clapton, c'est un bluesman pour toi?

F.A.: Je ne le connais pas autant que d’autres. Mais oui, c'est un bluesman: il vient du blues, il a une passion sincère pour le blues, même s’ il a exploré d'autre choses. C'est comme moi, sauf que je reste dans la musique noire-américaine. Mais bon, entre lui et moi il y a quand même une grande différence de notoriété!

LGDG: Les paroles de ta chanson "Enfer" ont défrayé la presse blues et les bulletins paroissiaux...

F.A.: Ah bon?! Ce texte a en effet suscité quelques interrogations, on m'a interrogé la dessus, mais il n'y a pas souci de provocation, je dis ce que je pense. Et comme je suis sûr que tu vas me parler de Screamin' Jay Hawkins dans quelques temps (je devance un peu ta question!), il me disait tout le temps ça: "il faut dire les choses comme elles sont, si ça déplaît: tant pis".

LGDG: Qu'essaies-tu de faire passer dans tes textes? Raconter des histoires d'amour, faire passer un message?

F.A.: Dans "Enfer", j'ai voulu dire que les conneries qu'on fait, on les paie au moment où on les fait... Le paradis et l'enfer, c'est pas après la mort mais dans notre vie. Dans "On Cherche Tous", je veux dire qu'un des trucs les plus excitants c'est d'être en ébullition d’avoir des projets. Sinon, mes textes parlent beaucoup d'amour et de relation avec les femmes. Ca n'est pas spécifique au blues! Tous les êtres humains que nous sommes, cherchent la même chose: vivre avec l'homme ou la femme de sa vie . C'est pas simpliste, mais c'est simple! BB King a dit que "les femmes, c'est la plus belle chose à chanter"! Je suis d'accord. Occasionnellement, je parle de fesse. Faire "Sexy Boozy Lady" m'a éclaté! Et dans mon deuxième album, je parle de femmes, de femmes et de femmes!

Quand tu as une peine de coeur, tu vas essayer de faire un texte, pas te contenter de dire "ma gonzesse s'est tirée". BB King dit "le frisson est parti", c'est plus élégant non? Mais j’aborde aussi beaucoup d’autres sujets sur le monde.

LGDG: Pour la guitare, es-tu un self-made-man total ou as-tu pris des cours? T'inspires-tu de techniques de différents musiciens ou as-tu un modèle particulier?

F.A.: Je suis autodidacte, j'ai appris la guitare en jouant sur des disques. Donc en effet j'ai entendu des centaines de styles différents et je suis bourré d'influences. De tout façon, on ne peut pas créer sans

influences, en partant de rien. Il n'y a pas Beethoven s’ il n'y a pas Mozart. On a tous besoin de voir ce que les autres font, pas pour repiquer ce qu'ils font, mais pour alimenter et nourrir son propre style.

Quand j'étais môme, je n'ai pas appris le solfège, mais c'est aujourd'hui que je le fais ,j'ai besoin d’écrire la musique, je travaille tous les jours sur mes morceaux. Les choses sont venues en fonction de mes besoins.

Franck Ash (photo Patrick Guillemin)

LGDG: As-tu une guitare principale, ou en as-tu plusieurs que tu sélectionnes en fonction de ton humeur ou du morceau à jouer?

F.A.: J'ai plusieurs guitares, mais j'en utilise quatre. Ce qui compte c'est d'utiliser l'instrument avec lequel tu te sens bien, quel que soit sa marque ou son prix. Tu peux adapter à ce que tu cherches, mais de toute façon ce sont tes doigts qui font le son, pas le matériel.

LGDG: Dans l'interview que tu as donné à Mike Lécuyer, tu parles d'une guitare idéale, à quoi ressemble-t-elle?

F.A.: Je ne ferai pas de comparaison avec les femmes parce que ce serait grossier, machiste et déplacé, mais c'est vrai qu'on peut chercher la guitare de ses rêves comme on cherche la femme de sa vie. Mais on a plus de chances de rencontrer la femme de sa vie! (rires) Les instruments de musique, ce sont des instruments de torture: ça fait mal. Ca fait physiquement mal... En plus j'ai des rapports conflictuels avec mes guitares. Elles sont réglées de façon spéciale: je creuse le manche et j'ai les cordes très hautes, ce qui génère une fausseté naturelle qui est impossible à éliminer. C'est là que j'aurais dû prendre des cours au début, parce que j'ai dû prendre de mauvaises habitudes! Ca m'ennuie beaucoup, parce que je travaille de plus en plus sur les accords et les harmonies.

Donc la guitare idéale ça serait une guitare juste en permanence, mais avec le manche tel que je le règle, c'est à dire qu'à l’octave de la 12ème frette, la corde de Mi aiguë est à un demi centimètre au dessus du manche. Tu vois je vis ce que je raconte dans "Enfer": je paye maintenant! C'est dû au fait que je tire énormément sur les cordes (une tierce mineure)et que quand je tire sur une corde mes doigts passent sous les autres cordes! Un jour un mec m'a regardé médusé et m'a dit: "c'est injouable ton truc... c'est pas possible". Mais moi je ne peux pas jouer autrement! C'est pas pour être snob... c'est plus un défaut qu'une qualité.

LGDG: Le fait que tu sois gaucher t'a apporté quelque chose?

F.A.: Déjà, ça fait que dans les magasins de musique il n’ y a qu'une guitare sur cent que peux essayer! Et comme son manche est plat et les cordes basses, je ne peux même pas l'utiliser. Donc j'ai mon propre atelier où je transforme mes guitares.

LGDG: L'informatique t'apporte quelque chose pour ta musique?

F.A.: Je m'y mets juste. Ca fait gagner énormément de temps par rapport à un magnéto multi-pistes pour faire les maquettes. Tu peux changer le tempo ou la tonalité d'un morceau en 2 ou 3 coups de clic! Mais je ne sors pas de produit définitif d'un ordinateur. En studio, c'est également un gain de temps extraordinaire. Mais ça ne remplace pas un musicien !

LGDG: Et sur internet, comment considères-tu le MP3: du piratage organisé ou une chance?

F.A.: La copie a toujours existé, c'était pareil avec les cassettes non? C'est peut-être pas la même échelle puisque là c'est mondial. Je ne vais pas surveiller en permanence si quelqu'un a mis mon disque sur internet, mais si j'ai le moyen de savoir qu'il est en entier sur internet, je le fais retirer.. Je ne sais pas si c'est si simple! Qu'il y ait des extraits, c'est très bien, tout le monde peut se faire une idée de ma musique.

LGDG: Et les sites "officiels" qui proposent, moyennant finance, de télécharger un ou plusieurs morceaux, de composer son propre disque avec trois titres de Franck Ash, deux de Tommy Castro, trois de Luther Allison...

F.A.: Pourquoi pas? D'ailleurs, le truc qui me dérange avec les CD par rapport au vinyl c'est qu'il faut "satisfaire" le consommateur au point de vue quantité. Là je décroche... parce qu'en temps que mélomane, après 45 ou 50 minutes de musique il faut que je fasse un break. Les disques qui durent plus d'une heure, je ne les écoute pas en entier. Etre obligé de charger pour que ça dure c'est une invitation à créer de la merde... C'est comme les 40% obligatoires de musique française à la radio, c'est très bien mais les remix de Dalida ou Mike Brandt, on n'en a rien à faire.... Alors si il faut mettre des quotas pour faire de la quantité, je préfère que chacun aille prendre 2 ou 3 morceaux de MP3 et se fasse son propre petit truc. Et ça apprendra aux musiciens et aux producteurs de ne se préoccuper que de la qualité. Et puis si c’est moyennant finance, il n’y rien à dire. A moins que cet argent ne paye pas les droits d’auteurs auquel cas il faut réagir.

LGDG: Quand tu composes, tu écris toute la musique du groupe, basse, batterie, tous les instruments avec autant d'attention? Et tes musiciens reprennent exactement ce que tu as écris?

F.A.: Ca se passe grosso-modo comme ça, mais il y a une étape entre ce que j'amène et ce que jouent les musiciens: c'est l'arrangement. Le pianiste avec lequel je travaille, Lionel Gaget, qui est compositeur-arrangeur de métier, m'aide à finaliser et caler le morceau. Mais oui, je compose toute la musique, je ne me contente pas de la voix et des accords de guitare. Je ne conçois pas les choses comme ça, j'ai plus de respect pour ma musique.

LGDG: Deux mois après la disparition de Screamin' Jay Hawkins, pour laquelle tu as fait de nombreuses déclarations à la presse ou sur internet, comment analyses-tu la situation pour le blues et pour toi?

F.A.: Je n'enlève pas un mot à tout ce que j'ai dit depuis le 12 Février. C'est quelqu'un de très important qui a disparu, pour la musique en général, car c'était une figure qui laisse un vide. C'est quelqu'un que j'aimais bien personnellement, j'ai vécu des choses personnelles pendant les cinq années que j'ai passé avec lui... Il m'a d’ailleurs un peu influencé professionnellement et humainement: oui. Il m'a appris beaucoup de choses. Et en plus, on se ressemble! On avait des réactions similaires sur les événements, et c'est peut-être pour ça qu'il avait de l'affection pour moi, on avait le même état d'esprit. En Jay, je me voyais plus tard! Je ne parle pas de sa vie, mais de sa manière de se comporter: on était un peu pareil.

LGDG: Ton prochain disque, c'est pour bientôt?

F.A.: j'ai un deuxième album de prêt.

LGDG: Ton site internet, qu'en penses-tu?

F.A.: Le site existe depuis un an, et il est sous la responsabilité de Nathalie Dazin, la présidente de l'Association Blue Soul, qui l'actualise et le perfectionne en permanence. De plus en plus de gens viennent le visiter et ça fait bien plaisir. C'est pas tellement le côté commercial, mais le côté promotionnel et c'est une façon d'être en relation avec des gens que je ne connais pas. Une sorte de relais avec les gens que je ne peux pas voir lors des concerts. C'est pour ça qu'on va développer un aspect du site où les gens vont pouvoir m'envoyer des messages. C'est une intimité intéressante. Et puis on met des liens avec d'autres sites, français ou étrangers. D’ailleurs la nouvelle adresse inertnet du site est www.franckash.com

 

 

Propos recueillis par Olivier de Lataillade le 26 Avril 2000 à Paris

Merci à Nathalie Dazin qui a permis cette rencontre.



En savoir plus sur Franck Ash: www.franckash.com

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Mighty Sam MacClain:

La voie de la Soul,
la voix du blues

Mighty Sam MacClain (Blues for the Soul

Date: 31 mai 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

 

 

Mighty Sam MacClain, c'est une voix. C'est LA voix, tant son ton et son timbre sont envoûtants. Dans cette voix, il y a de la Soul, du Gospel, du Rythm & Blues.... bref du Blues! Tous ses enregistrements sont en prise directe et unique, sans retouche, découpage ou autre trafic.

"Je suis un homme avec une chanson et j'ai un message pour vous: aimez-vous les uns les autres et soyez sincère avec vous-même". Mighty Sam MacClain chante sa foi en Dieu et l' Homme, et la sincérité du chanteur fait chaud au coeur. Ce qu'il chante ne vient pas d'une quelconque bigoterie artificielle mais de ce qu'il a vécu, car il a sans doute connu la plus grande misère matérielle et humaine. Ce qu'il veut nous dire, c'est que c'est sa foi qui l'a sauvé. Et il le dit, avec sa sincérité.

Sa carrière avait pourtant bien commencé quand, en 1966, son titre "Sweet Dreams" remporta un succès phénoménal qui le propulsa jusqu'à la scène de l'Appolo Theatre, consécration suprême pour tout musicien noir à l'époque. Ascension fulgurante et chute brutale quand, en moins de deux ans, MacClain ne trouva plus de contrats et ne passa plus à la radio. Toutes les portes se fermaient, alors il a décroché... Finis les feux de la rampe, bonjour tristesse et vie faite d'errance et de misère.

C'est au milieu des années 80 que le producteur Carlo Ditta (Nouvelle-Orléans) le rencontra et le remit sur les rails des tournées, notamment avec Wayne Benett. Puis ce fut Joe Harley qui, après avoir entendu presque par hasard une cassette de Sam MacClain, le fit signer avec le label "West Coast", persuadé de tenir là un génie du Soul Blues. Et il n'avait pas tort! Car depuis 1993, trois albums sont sortis ("Give It Up To Love" en 1993, "Keep On Movin'" en 1995 et "Sledgehammer Soul & Down Home Blues" en 1997), faisant redécouvrir celui en qui certains reconnurent "probablement le seul chanteur capable de s'asseoir sur le trône d' Otis Redding".

Nominé en 1997 pour les WC Handy Awards (catégories "R&B Soul Artist" et "R&B Soul Album"), il est à nouveau candidat cette année pour le titre "Meilleur Artiste Soul Blues 2000"! De plus, et il n'en est pas peu fier, son titre "New Man In Town" a été choisi pour figurer sur la bande son du "Ally Mc Beal Show", sorte de feuilleton ou sit-com qui remporte actuellement un grand succès aux USA.

Cette année 2000 est également une grande chance pour nous, car Mighty Sam MacClain sera présent au festival Blues Passion de Cognac le 29 Juillet. A ne manquer sous aucun prétexte!

Enfin, last but not least, Mighty Sam MacClain sort un nouvel album en Juin 2000: "Blues For The Soul" (TELARC label). Et c'est une perle! On y retrouve LA voix bien sûr, mais on déguste également le Soul-Blues que nous distille un groupe parfait: guitare, piano, cuivres, basse et batterie.

La musique sait vous prendre aux tripes, vous émouvoir ou vous donner envie de danser. C'est de la Grande Musique... euh pardon: du Grand Blues, un régal.

D'ailleurs, quand on parle de Mighty Sam MacClain à Franck Ash, il répond: "j'adore la musique de ce mec". Une référence, n'est-il pas?


en savoir plus: http://www.mightysam.com
CD "Blues For The Soul", Juin 2000, TELARC, CD-83487

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7ème édition du Boogie Town Festival

Date: 9 mai 2000
De: Didier B <dvandenbranden@swing.be>

Comme d'ab, j'suis un peu en retard, mais bon voilà quand même quelques impressions de l'édition 2000 du Boogie Town Festival qui a eu lieu les 29 et 30 Avril. Très bonne année, trouve-je!!

D'abord la première journée: samedi 29/4. Journée essentiellement consacrée à des groupes et artistes belges exception faite des Bo Weavils et d'André Williams. Il s'agissait pour les organisateurs d'essayer de faire découvrir cette musique aux personnes habitant la région et aux jeunes (entrée gratuite pour les habitants de Court St-Etienne-site du festival et aux jeunes de moins de 18 ans). En voilà une bonne idée 'spas?? Pour les autres le prix d'entrée était fixé à 225 FB, soit quelque chose comme 37 FF.

Donc journée découverte avec, en ouverture les PATOLIE'S, quatuor pratiquant un blues rock très sympa, et plein d'humour, à suivre, surtout qu'ils n'hésitent pas à mélanger leur blues d'influences très diverses (un CD 4titres vient de sortir: avec notamment le morceau qui passe beaucoup ces temps-ci à la radio (belge, sorry), ambiance Doors, très chouette).

A suivi MARC LELANGUE BLUES BAND. Connu depuis les années 80, c'est au début des années 90 qu'il forme son BLUES BAND en s'entourant d'EXCELLENTS musiciens issus du monde du jazz (notamment le bassiste, qui, devenu fou, nous a cloué aux murs et au plafond avec deux solos (soli? Spaghetti?) au cours desquels il trépignait sur place en torturant ses cordes pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Set magnifique, quel groupe!!, et en prime, plein d'humour à la Lelangue. Désolé pour le nom des musiciens mais je n'ai rien noté. Je vous promets d'entamer des recherches!!

Alors que la poussière soulevée par Marc Lelangue et son Blues Band n'était pas encore retombée, THE BO WEAVIL BLUES BAND que je ne dois pas présenté ici est monté sur scène. Malgré l'annonce faite : "Mark Lefever (animateur radio néerlandophone) n'hésitant pas à qualifier Early recordings de meilleur album blues des 10 dernières années", " sur scène, un son sale, voire crapuleux, propre à la musique du diable, et une violence permanente des musiciens envers leurs instruments." "Une autre caractéristique qui fait les grands groupes, c'est la rencontre, parfois quasi magique, entre des grands talents..." etc., j'ai été très déçu. Je les ai trouvés fades!! Excellents musiciens, chouettes compos, mais pas beaucoup de punch. Peut-être en attendais-je trop?? Faut dire qu'après MARC LELANGUE BLUES BAND...

Ensuite, ANDRE WILLIAMS, vieux bluesmen de 60 ans, en plein revival (quelqu'un le connaît??) entouré d'un groupe de 4 jeunes musiciens assez rock(-bruyant) (affublés d'une veste argentée chacun) et d'une jeune femme (fille?? mais quel âge avait-elle donc??) à la guitare. A part le côté show d'André (à l'américain style Macéo Parker en plus cheap: costume rouge, pli au pantalon, cravate noire, et des petits pas de danse très maniérés et très sexe, ("est-que tous les hommes ici présents aiment le sexe? Etc, etc., etc. ..fatiguant!), je n'ai pas été convaincu par sa musique. Pour moi, qui ne suis pas musicien, j'avais l'impression que ce groupe cachait son manque de qualité technique derrière beaucoup de bruit!! (Ou bien étais-je fatigué??).

Enfin, vers 21h30, le AMAZING ATOMIC ALL STARS BOOGIE BAND, composé uniquement pour l'occasion de ROLAND à la guitare, chant et harmonica (voir notamment CHARLIE ET LES LULUS avec ARNO), Fred LANI à la guitare (de FRED & THE HEALERS), Steven DE BRUYN à l'harmonica et Filip CASTEELS au chant et à la guitare (de EL FISH), Wilfried MAES à la batterie et René STOCK à la basse (section rythmique des ELECTRIC KINGS). Ils nous ont offert une fin de journée magique en s'amusant à partager leur passion commune, le blues. On a même eu droit à des samples de la voix de Sonny Boy Williamson mâtinés d'interventions à l'harmonica de Steven (je viens de réécouter Blue Coffee, le 1er Cd d'El Fish, allez y jeter une oreille, ça en vaut vraiment le coup).

DidierB (de tous les peuples de la gaule, les Belges sont les plus ... Blues)


La deuxième journée:
Quelques changements au programme: pas de Lee Rocker (4ème fois qu'il annule sans raison au dernier moment sa tournée européenne). Sans commentaire,... Flaco Jimenez n'est pas venu non plus... sans explication, semble-t-il, dommage! A part ça, j'ai raté Don Croissant (encore du blues indigène!!) à cause d'embouteillages... Ne le connaissant pas, j'étais curieux de le découvrir, c'est raté. Surtout qu'il a assuré dans les années 60, les premières parties de groupes tels que les Kinks, Spencer Davies, même les Rolling Stones en 66 à Bruxelles. Il paraît qu'il pratique un boogie pur et dur, lui à la guitare, avec un batteur et un harmoniciste... Pour une prochaine fois!!
Je suis arrivé au milieu du set d'un trio de blues rock bien enlevé, enthousiaste et content d'être là, mais, pour moi, totalement inconnu et qui l'est resté puisqu'il n'était pas prévu au programme initial et que j'ai perdu le petit bout de papier sur lequel j'avais inscrit leur nom.
Ensuite, ça a été le tour des BOTTLE ROCKETS. J'avais entendu leur simple "Nancy Sinatra" à la radio et je les attendait sur scène avec curiosité. Introduit comme "un de ces groupes qui testent jusqu'où on peut aller trop loin", ils ont joué un blues mélangé à de la country, avec des zestes de ZZ Top, Grand Funk Railroad, en bref j'ai été déçu. Ils étaient trop sages. Ca n'a pas explosé dans tous les coins, comme annoncé par la rumeur. Mais bon, c'était agréable quand même!
J'ai raté MICHAEL DE JONG!!! Ben oui, je faisais ma sieste dans la voiture et je ne l'ai pas entendu commencer... WAYNE HANCOCK avec son rockabilly pur et dur ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, j'en ai profité pour aller boire une bonne blanche d'Hoegaarden!!
Donc, place aux PALADINS. Je les avais déjà vu lors du premier ou deuxième BT Festival (en 1994 je crois) et j'avais été soufflé par leur set. La qualité des compositions, le sens de la mélodie, la qualité technique des musiciens (un trio de rockabilly à la sauce Tex Mex!!) et le contrebassiste fou (Thomas Yearsley si je ne m'abuse) qui suait à grosses gouttes et qui entrait en transe à chaque vibration de son instrument, m'avaient laissé sur le cul. Après ça, je m'étais précipité à la médiathèque (un centre de prêt de CD, Vidéo, CDRom etc. de la Belgique francophone, bande d'ignares) louer leur album de l'époque "Ticket Home" et...j'avais pas trop aimé. Le rock à Billy, comme je l'ai déjà dit plus haut, c'est pas mon truc même agrémenté d'une sauce Tex Mex, mais surtout, je n'avais pas retrouvé la magie de la scène.
Bref, j'étais très curieux de voir ça! Je n'ai pas été déçu!! Dave GONZALEZ est maintenant accompagné de Brian FAHEY à la batterie et de Joe JAZDEWSKI à la contrebasse. Waouuuu, quel punch, Joe JAZDEWSKI est aussi givré que son prédécesseur. Ils n'ont pas eu beaucoup de mal à emporter le morceau, vu le nombre de fans dans le public (avec coiffure gominée et veste au nom du groupe). Si j'ai bien compris ce que Dave GONZALEZ disait, ils étaient TRES heureux d'être en Belgique où, paraît-il, existe un grand nombre d'aficionados du groupe. Leur précédente prestation en Belgique était le Festival de Peer. Quelqu'un les y a vus??
Après la gifle sur la joue gauche donnée par les Paladins, il nous fallait encore tendre la joue droite aux FABULOUS THUNDERBIRDS. Un set parfait, d'une évidence... Un groupe en pleine forme qui terminait sa tournée européenne par le Boogietown. Au lieu de musiciens fatigués et pressés de rentrer chez eux, on a pu voir et surtout écouter un concert rodé mais plein de malice. Ils étaient, eux aussi, très heureux d'être là. Ca c'est entendu et vu!!
Kid RAMOS, le guitariste m'a ébloui, le bassiste, honte sur moi, je n'ai plus son nom en tête, baraqué comme un déménageur qui frappait sa basse sans ménagement tout en en sortant des sons harmonieux et judicieux, et Kim WILSON, ah, Kim, l'inégalable, seul sur scène avec son harmonica pendant sûrement 15 bonnes minutes de délire complet...(je jure avoir vu de la fumée s'élever de son crâne chauve). Quand ils sont partis, nous étions tous sur les genoux à les supplier de revenir nous achever.
Enfin, pour clôturer cette édition 2000, WILLY DEVILLE. Autre ambiance, autres rythmes... Pas du tout impressionné par le résultat du passage des Fabulous Thunderbird, à savoir, un public hagard et épuisé (j'exagère un peu là), il est arrivé tout de noir vêtu, la cigarette aux lèvres, l'air détaché et sûr de lui. Après trois morceaux sans chaleur (assis derrière un micro, la guitare dans les mains sans bouger, ses autres musiciens et choristes itou), je me suis éloigné, près à partir, déçu (je ne connaissais pas très bien le beau Willy, faut dire, et ce début de concert m'endormait : l'heure tardive, mon grand âge -42-,...). Reconnaissons qu'il n'était pas aidé par la qualité du son, loin de là : larsen, micros défaillants, etc. (seuls ennuis techniques sur les deux jours). Je me suis arrêté près de la table de mixage et je me suis mis à trouver le son d'ensemble agréable et même intéressant. Bref, je ne suis pas parti, le son est devenu impeccable et Willy a commencé à m'intriguer avec sa musique métissée. Un petit peu de punk, de musique latino, de blues, de rock, un mélange qu'il réussit à merveille (avec bien sûr Hey Joe et Save your last dance for me). J'ai craqué, et je suis resté jusqu'à la fin de son set, lessivé mais heureux d'être resté.

Donc, une très, très bonne cuvée. Une organisation de plus en plus au point (les différents groupes sont contents d'être là, ça se voit et ça s'entend!!), un nouvel endroit idéal (une usine désaffectée où tout est possible), une chouette ambiance, l'impression d'être entre amis, tous les âges se mélangeants, font du Boogietown un rendez-vous que je vous conseille de ne plus manquer. Et puis cette formule en deux jours, le premier consacré à des artistes moins connus et d'ici, pour lequel le prix d'entrée est dérisoire (gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans et pour les gens du coin!!) et le deuxième présentant, toujours pour un prix modique, une affiche aussi alléchante...que demander de plus, sinon encore.

Didier "what a long strange trip it's been"

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Soirée Blues de l' AMAP:
Vue du côté Brazos

Le temps d'une soirée le 13 Mai 2000, l'AMAP ( http://www.argyro.net/amap/ ) a aménagé un café-blues dans la salle des fêtes de Saint-Germain les Corbeil (près de Corbeil...Essonnes), le tout sous la houlette de notre Pierrot Mississippi Mercier. Au programme, des groupes aux styles différents, électriques ou acoustiques, duo, quintets ou big band avec cuivres, feront l'évenement : MISSISSIPPI, WOODSTOCK BLUES, STILL LIFE, TIN-EXPRESS, BIG BRAZOS.
Compte-rendu du chanteur-guitariste de ce dernier groupe, son éminence Docteur Blues:

Date: 19 mai 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>

Pierrot Mississippi Mercier
Pierrot Mississippi Mercier

A peine remis du concert de Corey Harris de la veille, je pointe à la balance à 15 h.

22 h 00... je retrouve Johnny et Étienne sur le parking de la salle des fêtes de St Germain. A l'intérieur, le set de Mississippi se termine sur Mustang Sally. Direction le bar. La salle est bien remplie. Le prochain groupe c'est Still Life, le speaker nous promet la tombola juste après. Johnny me dit que Mike Lecuyer est présent et qu'il veut me rencontrer.
-" à quoi il ressemble ?"
-"c'est le mec là bas.."
Tony des "Sweet Blues Noise" est à sa table lui aussi... En pôtes de la toile on fait les présentations... etc...

Les premiers accords de gratte sèche (comme on disait dans le temps) retentissent la voix se pose dessus... Quelle puissance !!! Chris est un très bon chanteur, Lionel Riss à la gratte remplit bien l'espace... Le public est sous le charme... Mon premier étonnement est leur reprise d'un titre des Fabulous Tbirds... Chris le chanteur joue avec le public en oubliant le micro (ça me rappelle quelqu'un) le gig se transforme en démonstration... Attention l'ensemble est un peu linéaire... mais leur show est bien rodé, il manque des moments plus cool... les Still Life finissent sur Pride and Joy. Ils ont une bonne présence sur scène, les deux compères ont un gros potentiel, je pense qu'ils ne tarderont pas l'exploiter à fond.

Puis c'est Tin Express le groupe RnB, l'exercice est difficile ...

Big Brazos (soirée AMAP 13 mai 2000) Big Brazos est en 5e position... La salle s'est un peu dégarnie mais il reste les meilleurs... Il est minuit 1/2. On reprend nos places de la balance et on embraye pour une douzaine de titres. On nous demande Death Flowers des Stones notre gros tube de St Pierre du Perray... les titres s'enchaînent...

Pierrot me fait signe : s'est terminé. je n'ai pas vu le temps passer. Le public est chaud !!! ils en veulent encore, grosse ambiance vu de la scène, merci ça fait chaud au coeur. .. Pierrot nous accorde Stateboro Blues, je me plante sur le premier tour et je lâche un "merde" dans le micro, c'est pas très pro...

Enfin petit discussion à bâton rompu avec Mike, Tony, Chris, Lionel. Johnny en profite pour me piquer le poster de Mississippi John Hurt de Denis... Une dernière Bolée de cidre est le petit concert est terminé... The sun is gonna shine... air bien connu de Billou ...

Côté organisation l'Amap est très efficace, le bar, le service, et en plus ils trouvent le moyen de danser et chanter... Pour Pierrot je pense que 4 groupes s'est suffisant... mais quand on aime on ne compte pas...

en savoir plus:http://www.argyro.net/amap/mai2000.html

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Still Life:
Modern Acoustic Blues

Date: 17 mai 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

Still Life (soirée Amap 13 Mai 2000)
Still Life (soirée Amap 13 Mai 2000)
Un duo guitare-guitare qui fait du blues, ça sent bon le Delta non? Et bien non: puristes du blues, passez votre chemin! Alors ce sont deux guitar-heroes revendiquant une filiation texan? Et bien non plus... Aficionados des 10800 notes à l'heure (soit 3 notes à la seconde), passez votre chemin! Alors c'est quoi? C'est écrit sur la pochette du CD démo: "Modern Acoustic Blues".
En effet, les deux compères de Still Life jouent un blues qui ne s'embarrasse pas d' éventuelles références à un style particulier. La répartition des rôles est claire:
Chris Candream: Chant & Background Guitar
Lionel Riss: Guitare & Background Vocals.
Sur le CD, quatre titres: un morceau de Willie Dixon ("Close To You"), deux compositions de Chris et une de Lionel. Le blues est là, mais on sent planer un air de liberté musicale qui nous fait voyager dans l'esprit musical du blues, du rock seventees et eightees (et sixties tant que j'y suis) et de la pop (notamment dans les changements de rythme qui rappelle ce qu'on appelait le "Rock Progressif").
Citer des noms de références serait réducteur, mais il faut savoir que Chris a joué dans des styles aussi variés que Yes, Hendrix, The Beatles, Van Halen, Pat Metheny avant de découvrir, au milieu des années 90 les King, Waters et Wolf... Quant à Lionel, son premier groupe a ouvert des concerts de Bernard Allison, Johnny Copeland, Calvin Russel, avant qu'il ne parte aux USA où il joua au Blues Hotel, club mythique d'Austin. De retour en france, il fait partie du groupe qui ouvre en 1996 les concerts de Jimmy Vaughan...
Chris et Lionel se sont rencontrés il y a peu de temps, et sont heureux de vous annoncer la naissance de "Still Life"! Duo de guitares acoustiques et de voix, chantant en anglais (le nom de Murray Head me vient à l'esprit...), Still Life possède un style propre, pas si tranquille que ça... A découvrir!

en savoir plus: http://www.multimania.com/still

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Expo peinture Blues & Jazz:
E-interview de Maria Rita Gauttieri-Tiergo

Date: 15 mai 2000
De: Uncle Lee <latailla@club-internet.fr>

Artiste peintre, Maria Rita Gauttieri-Tiergo, prépare une exposition de peinture sur le thème Jazz et Blues. Cette exposition se tiendra à la galerie CAPLAIN MATIGNON (Paris) à partir du 21 Novembre 2000. A la recherche de documents, Maria a surfé sur les sites Blues et Jazz du web, ce qui nous a permis d'entrer en contact et de réaliser cette e-interview.

LGDG: Bonjour Maria, comment t'est venue l'idée de faire une exposition de peinture ayant pour thème "le Jazz et le Blues " ?
Maria:
Je me suis aperçue un jour que devant certaines situations j'avais dans les oreilles un son de jazz. Toujours optimiste, je me suis demandé si c'était le début de la folie... blagues à part lorsque je me suis rendue compte de ça j'ai commencé à chercher les situations étranges et volontairement chercher à y attribuer un son, ce n'est qu'au bout d'un certain temps que je me suis rendue compte que je pensais "jazz ". Un jour je suis allée voir une exposition de tableaux dont le sujet était le jazz. des gribouillis de toutes les couleurs, une abondance de jaune et de rouge et une critique en extase, là, devant tant de " vide " j'ai décidé de faire un " plein ". Une expo pour essayer de raconter par un simple coup de crayon, l'être humain qui se cache derrière chaque note et dont la symbiose donne naissance à quelque chose de puissant et tendre en même temps, nostalgique et avant-gardiste, révérencieux et révolté, Bach et Birdy, bref le trait d'union entre le son en liberté et l'image qui se cache au fond de notre mémoire. Ce que je recherche dans mon travail sur le jazz ce ne sont pas des choses imprécises, les gribouillis de toutes les couleurs, mais des choses saisies au cœur de la réalité, réalités d'antan, réalités d'aujourd'hui et toujours l'homme et sa solitude. Je pourrais écrire encore et encore, mais je pense qu'une réponse ne prend pas autant d'espace qu'un livre !

LGDG: Tu dis "des gribouillis de toutes les couleurs" en parlant de l'expo que tu as vue, ça veut dire que tu n'as pas aimé ? Comment veux-tu, toi, peindre la musique ?
Maria:
Dans une de ses dernières lettres à son frère, Van Gogh exprimait son désarroi devant l'impossibilité de s'exprimer librement car sa crainte était de ne pas être compris. Nous vivons maintenant à une époque de liberté d'expression, et c'est bien. Mais le mot liberté ne doit pas nous amener dans un univers de facilité, un univers de "gribouillis", quelque chose de vide. Sans âme. On satisfait l'œil par un ensemble de lignes et couleurs, un peu comme lorsqu'on arrive en avion la nuit sur New York, c'est magnifique, mais impersonnel. Personnellement j'ai besoin de "raconter" l'instant qui fuit, d'arrêter le temps par l'émotion d'une vibration colorée ou grâce à une symphonie en noir et blanc. Je ne sais pas si je réussis pleinement, mais l'essentiel est dans la confrontation avec le difficile. Pousser toujours plus loin cette quête de la meilleure définition d'un sentiment, soit-il l'amour ou la haine.

LGDG: Ton exposition sera surtout "Jazz" si j'ai bien compris... Mais y aura-t-il du blues ? ! Et quelle différence fais-tu entre ses deux styles, du point de vue musical et pictural ? (Je ne sais pas si le mot "pictural" est approprié, mais je n'en trouve pas d'autre !)
Maria:
Lorsque la première note de jazz se fait entendre c'est toute l'âme du blues qui ensuite se décline. Je n'ai jamais fait la différence entre les deux. Il n'y en a pas. Ils sont en parfaite symbiose. Personnellement je pense que le jazz n'est que la traduction moderne d'une "saveur" musicale qui nous vient de loin, une sorte d'héritage oral qui remonte jusqu'à nous des lointains champs de cotons du Sud profond. Dans ces notes il y a toute l'essence d'un peuple, sa souffrance, son courage, ses larmes, sa dignité et enfin sa reconnaissance. Lorsque j'écoute un morceau, il me parle, il me raconte, il se raconte. Petit à petit des images s'imposent à moi, je n'ai plus qu'à les cueillir et en faire un bouquet. La "traduction" n'est pas facile mais la musique est là pour me guider dans mes moments de doutes.

LGDG: C'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui, d'un simple coup de crayon, relie avec autant de facilité le Jazz et le Blues ! Tes peintures vont-elles plutôt traduire l'aspect mélancolique, voire douloureux, de ces musiques ? Ou au contraire vont-elles en faire ressortir l'aspect joyeux, festif ?
Maria:
Comme je te disais auparavant, la musique me parle et tel Virgil avec Dante, elle me conduit dans son ciel. J'ai toujours pensé que la vie, comme la musique, n'est qu'une immense partition musicale écrite par un compositeur "fou" où les hommes tels des notes prennent place sur les portées qui leur sont destinées. "Allegro ma non troppo", "andante con moto"........... Le Grand Compositeur écrit son œuvre éternelle. Le peintre essaye de "gribouiller" cette symphonie tantôt triste tantôt gaie où toute douleur disparaît dans la douceur mélancolique d'un blues et la joie éclate dans la magie de trompettes en folie. A chaque "Blanc" son aventure, je ne suis qu'un voyageur attentif.

LGDG: Tes peintures vont-elles représenter des paysages, des personnages, des musiciens ? Cela sera hyper-réaliste, abstrait, naïf, moderne ?
Maria:
Il n'est pas facile de donner son avis, trop de monde le fait mieux que moi. Oui il y aura des représentations que je définirais de " classique ". Personnages et musiciens seront là pour traduire au mieux mon rêve de Jazz. Il y a aussi des portraits, mais traités d'une façon… " blues ", il faut les voir, impossible les décrire. Aider le lecteur à me visualiser ce n'est pas très facile. Je puis dire que je suis essentiellement " figurative ". J'aime trop la lumière lorsqu'elle caresse les objets pour pouvoir en faire " abstraction ". Néanmoins j'ai aussi touché à l'abstrait, un drôle d'abstrait en vérité, car ma quête d'une " sculpture picturale " reste toujours omniprésent. Il faudra cependant qu'un jour j'y revienne, car j'avais bien aimé ! Naïf ? Non. Mais personnellement je voue une véritable passion aux peintres naïfs et à leur façon de voir le monde. J'ai presque envie de leur dire merci de nous protéger de la laideur en nous offrant tant de rêves. Moderne ? Comment ne pas l'être ? Je suis Hier, Aujourd'hui et Demain. Demain étant pour moi une source d'inépuisable curiosité. Hyperréaliste ? Je pense que cette formule épouse le mieux ce que je suis si l'on prend en considération le regard que je pose sur le monde et ses composantes. Voici un extrait d'un article sur moi paru en '93 dans la revue Connaissance des Arts : " …..peintre symboliste, Rita Tiergo, s'attache à exprimer les symboles des vérités ultimes, la violence du fugitif, l'univers du rêve ; voyage dans l'inconscient, la profondeur et la nostalgie de la vérité. Rita Tiergo n'est, comme Rimbaud le disait, que l'éphémère citoyen d'une métropole crue moderne. "

LGDG: Tu pratiques la peinture à l'huile, le pastel, la gouache, le dessin... Quel outil vas-tu utiliser pour cette exposition ?
Maria:
Cette fois-ci mes outils de préférence seront crayons, pastels, encre, pierre noire et fusain. Pas de couleur, la seul couleur que je m'autorise c'est la sanguine dans toutes ces déclinaisons.

LGDG: Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions. On te laisse travailler! Rendez-vous le 21 Novembre pour ton exposition!

Propos recueillis par Olivier de Lataillade par e-mail du 21 avril au 9 mai 2000.
Exposition "Jazz et Blues" de Maria Rita Gauttieri-Tiergo, galerie CAPLAIN MATIGNON (Paris) à partir du 21 Novembre 2000.

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Gypsy Joe and the Gypsy Blues Band
"The Trill is here"

Date: Jeudi 25 mai 2000
De: Docteur Blues <jtravers@europost.org>

L'internet a cette chose magique que l'on n'arrête pas d'y faire des rencontres (si si .... tiens, un pape, une teigne et j'en passe). Ainsi, après plusieurs échanges avec Gypsy Joe, le leader du Gypsy Blues Band, il m'a envoyé son CD directement de Philadelphie.
11 titres originaux qui nous laissent découvrir un blues moderne et urbain et malgrè tout la guitare et l'harmonica jouent dans un style rude et inspiré des bluesmen de Chicago. Ce mélange est très intéressant et plaisant à l'écoute. Mais la chose la plus notable du disque est la voix de Gypsie Joe, profonde, ample. Gypsie, soutenu par des choeurs féminins, marque ici son talent et son originalité.
La production du disque est très précise, un peu clean même, mais on a le droit aujourd'hui de se servir de la technique mise à notre disposition (ça je l'ai lu dans Travel alors !). Cette production laisse la voix et la guitare dominer les compositions, quant au reste du groupe, il est volontairement en retrait et tous les musiciens servent les titres dans un souci d'efficacité réussie. Basse, batterie, guitare rythmique, piano assurent une ossature bien en place, l'harmonica considéré ici comme un auxiliaire améne beaucoup au son du groupe. La guitare quant à elle est tenue par Gypsy et elle est la deuxième voix de l'album. il joue dans un style simple et dépouillé, ce qui est pour moi un compliment.
Gypsy Joe and Gypsy Blues Band a des petits côtés "Rod Piazza and the Mighty Flyers" des débuts, il nous présente un Blues-Rock bien trempé, tourné vers un réalisme américain, un nouveau blues (blanc). Comme Susan Tedeshi, ce groupe mérite qu'un label d'envergure s'intéresse à lui, de plus le Band voudrait bien venir jouer en Europe. Toutes les bonnes volontés, qui peuvent aider Gypsy dans cette entreprise sont les bienvenues. Ah ! j'allais oublier de mentionner l'adresse de son site internet : www.gypsyjoe.com

Gypsy Joe and the Gypsy Blues Band
"The Trill is here" - HB 42742 - 2000
Disque disponible sur Amazon.com et CDNow.com

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festival Blues Spring d'Ecaussines

Date: lundi 22 mai 2000
De: Christophe "Ridin' On" Godel <christophe.godel@freesbee.fr>

Oups.... Revlà Tof Ridin' ON Godel.... Qui avait disparu de la circulation depuis ben longtemps... pas le temps le Tof... pas le temps...
Mais bon, je vous lis, je vous lis.. (non non, je ne suis pas défoncé, c'est un effet de style)... Enfin, bon, tout ça pour dire (pfff;.... encore) que le gars noisy, qui squatte la Belgique, m'a accompagné au festival Blues Spring d'Ecaussines...!
Yep... Bon, j'y allais pour Joe Louis Walker, à la base... qui, bien sur, n'a déçu personne... On sentait la différence de niveau par rapport au reste... J'ai carrément bien trippé...!!!!!
Le reste était inégal, l'harmonica était Roi pendant ce festival !
Last Call : Sympa... assurément, mais on est arrivé après :-D
Freddie Brooks : Bah, super harmoniciste qu'ils disaient, bah super harmoniciste, il est... ! Voilà ça s'écoute super bien allongé dans l'herbe sous le soleil ! C'est classique, ça innove pas j'ai trouvé, c'est carré... C'est paisible quoi !
Home Cookin' : Ah, ça, c'était vraiment bien ! Ca tapait un peu sur tous les styles de la musique Américaine... La chanteuse, Brenda Boykin, avait une sacré pêche, une sacré voix... vraiment sympathique... Bon, ils auraient pu éviter le rappel avec "rivers on babylone" :-))
Christian Dozzler and the blues wave : Alors, on est passé par du blues super classique, à une grande partie de zydeco vraiment super pêchu, super bien, et parfois des p'tites dérives de crooner :-) La partie zydeco fut vraiment excellente ! Ca me rappelait la Louisianne sans aucun problèmes !!
Mississippi Heat : Vouiii... bah super musicos... mais un peu répétitif... Ils avaient la pêche sur scène en tout cas... Et le public était là... Bon faut dire que l'harmoniciste, chef d'orchestre est Belge !! Enfin, il retournait à Chicago le bougre :-)
Joe Louis Walker : Pfff... que dire... ce mec est hallucinant, son deuxième gratteux, je vous dis pas, quant à son pianiste... j'ai nommé Kenny blues boy Wayne, alors là, respect de chez respect de chez respect !! Même Joe Louis Walker s'est arrêté de jouer pour l'écouter, le sourire aux lèvres ! Je pense qu'il prenait son pied... C'est bô la musique...
Franchement, il y a eu des moments de folies, des traits de génies, une ambiance hallucinante.. Ca dansait de partout, ça criait de partout, ça applaudissait de partout!!!! J'étais aux anges... et mon pote, conquis.
Rod Piazza : Tout le monde en dit du bien. Mais on ne l'a pas vu... On a dû partir. Mon pote saturant avec l'harmonica... faut dire aussi qu'on avait de la route et on était bien naze, la veille ayant été agitée :-) Aah les jeunes ne sont plus ce qu'ils étaient non plus :-D

Enfin voilà... un p'tit avis rapide et succint, sur un bon p'tit festival perdu au milieu de nulle part !!! vraiment !! En tout cas, le public belge est vraiment un public chaleureux, qui sait s'amuser... et qui a passé une sacrée journée... après tout, voilà à quoi sert la musique... mettre tout le monde sur un pied d'égalité : se faire plaisir... les musiciens, l'audience... et hop, tout va mieux d'un coup !!!

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"Travel In Blues" au Saint-Louis:

Un dernier blues avant de partir...

Le Saint-Louis Blues ferme ses portes fin Mai... La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans le Landerneau du Blues. Haut lieu bluesistique de la capitale, point de chute principal de la bande de "Travel In Blues" qui y organisait tous les mois des boeufs, c'est un coup dur pour tous les fans de musique bleue, parisiens ou provinciaux de passage à Paris. Les greenwoodiens étant partout, ils étaient là au dernier boeuf organisé par Travel In Blues au Saint-Louis: un Adieu en fanfare! Récits:

@lbop:

Le Renard à fait fort, le tout Paris du blues était LA.
Evénements marquants: rencontre avec Nathalie, fraîche et rose, telle que vous l’imaginez. Ô joie, elle déclare ne pas m’en vouloir de ma mauvaise conduite diaboliquement habituelle.
[ @Nathalie: Heu n'en fait pas trop! / @lbop:Tu sais que je suis incorrigible sur ce point.]
Puis: arrivée " du " Bruno.
Arrivée du boss de Nathalie " le " Frank Ash, toujours aussi "beau ténébreux ricanant et de noir vêtu".
Ah, c’est donc toi lbop, maintenant que je te revois, c’est plus clair pour moi .
Nous faisons un brin de commémoration des tranchées de 14/18.
Dans le chapitre événements musicaux:
A part l’harmoniciste du groupe Swampini, pas de musique avant la prestation " du " Frank de Nathalie (qui s’acoquine un instant avec " le " Bruno de LGDG)

@Bruno

En fait, y avait tellement de guitaristes que je me suis dit qu'un p'tit strapontin au chant suffirait largement. Merci Franck, (merci Nathalie de lui avoir demandé), merci René, et merci Patron (Jacques), qui nous a dit qu'il allait monter un Club de Blues en province, mais il ne sait pas encore où...

@René

L'harmo qui a ouvert le bal (ouaf ouaf) c'est Mathieu Fromont, alias Little Matt' Arrow, l'âme de Bo Weavil. L'harmo de Swampini, au look de Poulbot asiatique, c'est David Chalumeau, le bien nommé (champion pour foutre le feu). Quant aux cuivres, Gulliver Allwood (celui qui se balade pendant son solo) au sax ténor, Boney Fields à la trompette, Nadège (plus discrète mais pas mal non plus) au sax ténor, avec une section pareille, on pourrait jouer "On est les champions" en funky blues !

@lbop

lbop à Nathalie, à propos de Franck Ash: tu entends exactement ce que j’avais écrit: il parle avec sa guitare. Il nous dit : "je suis une teigne et je joue comme une teigne, public endormi, mais vous n’allez pas dormir longtemps avec moi".
Ce qui fut dit fut fait, 2 cordes cassées et départ sous ovation (non Oli, ne rêve pas, je n’ai pas écrit Ovation).
lbop à Frank, "tu joues toujours comme une teigne"
Frank "mais je suis une teigne".
Nathalie confirme, mais ne le répétez à personne, surtout pas au Frank.
La teigne à donné une bonne leçon de guitare et de blues.
Deuxième événement musical: un groupe surprenant avec des souffleurs (dont une nana), un (ou une) guitariste en fauteuil roulant ( excusez-moi, mais , de nos jours, tant qu’on n’a pas passé la main, on n’est certain de rien, et, même en passant la main, quelque fois....). Le Renard, qui vérifie tout, vous donnera sa version.
Très chouette.
Quelques groupes blues-rock ou blues-funky ont fait danser le public et fuir quelques spectateurs.
Non événement: la non prestation de Claude Langlois venu trop tardivement en simple visiteur.
J’aurais aimé que Nathalie entende cette bête fauve qui, sous un abord anodin, se découvre aussi teigneux que Frank dès qu’il joue.
Dernier événement marquant, une bise d’adieu de Nathalie, probablement pour me remercier de ne pas avoir joué. Oui, je sais, vous êtes jaloux, mais c’est le privilège des vieux messieurs, de ne plus effaroucher les jeunes femmes. Attendez donc les cheveux blancs, blancs becs.

@Nathalie

Sinon, le meilleur de la soirée était René! Bravo pour l'organisation, l'animation, le choix des groupes. Le niveau était vraiment TOP.

Mais bien sûr! Vous allez encore dire que je suis partiale! Mais maintenant il y a des témoins: pas mal Franck Ash quand même ! Dites-moi les guitaristes ça sert à quoi les 6 cordes d'une guitare?
Avec 4 cordes ça le fait aussi! non? pff et facile! Et il a même pas pris la peine de les remplacer pour les autres morceaux. Y'a des témoins j'vous dis!<

@Tof'

Alors je peux te dire que tout le monde a halluciné ! Bon, un gratteux de blues qui casse une corde et qui se la donne, passe encore, c'est classique, le gars qui maîtrise s'en sort bien, genre Joe Louis Walker à Ecaussines :-) Mais deux !!! Ce n'est plus le même délire !
Et à ce moment là, j'avais devant Boney, avec ses comparses, il a levé la main, fit le chiffre 2 avec ses doigts, et parti dans un trip ! Ah je peux dire qu'il était impressionné... il en a même mis le pouce en l'air, pour faire Top ! et puis pendant le solo orgue, il faisait la rythmique avec sa voix comme si il jouait avec sa trompette!!!! Il était dans le move le groove, le gars !!
Enfin bon, je pense qu'il a été séduit par le jeune brun décoiffé en face de nous quoi !!!

@Nathalie

Swanpini, génial!! la découverte!

@Tof'

Bon les moments forts, pour moi, resteront Swampini, bon alors ce groupe est de folie, même si j'ai cru comprendre qu'ils ne tournaient pas tant que ça (du moins hors de Paris), Franck Ash, qui m'a bien retourné (et pas que moi d'ailleurs), et bien sur Boney Fields ... (le trompettiste de Luther quoi !!), avec Karim Albert Kook... Là, forcément ce type, il sait lancer une salle dans le délire... ! Trop bon... vain diouuu... moi je dis des boeufs comme ça...
Piis y'a eu plein d'autres gars qui sont passés, Bo Weavil ('achement sympa), Lazy Rooster, etc. Enfin bon, à 2h30, pliement des bagages, trouvage de taxi, et rentrage home le sourire aux lèvres...
enfin bref, c'était l'histoire d'un gars qui a bien tripé la nuit dernière ... :-)

@René

Il y avait aussi Bruno Droux, qui a chanté avec Franck Ash, et notre petite soeur, et notre maître à tous, j'ai nommé lbop, qui a participé en prêtant un jack, une sangle... Il était même prêt à fournir des cordes à Franck qui en a quand même pété 2 dans le même chorus. Deux titres de plus, et sa guitare devenait un Diddley Bo.
Je crois bien que c'est la première fois que je le vois finir décoiffé ! D'habitude, même en jouant de folie, ses cheveux restent parfaitement gominés.
Je citerai aussi, dans les grands moments d'hier soir, la prestation de Fred Clayton, et surtout celle de son saxophoniste anglais et fou (pléonasme) Gulliver Allwood, qui prend un chorus en faisant le tour de la salle.
Parmi les moments qui m'ont touché, Swampini et Boney Fields qui remercient Travel in Blues au micro.
Après, alors que je remerciais Boney pour sa participation, il me remercie à son tour pour le boulot que nous faisons, me disant que je ne me rends même pas compte de l'importance de ce travail : "Man, you're keeping the blues alive !" Ah, ben, oui, évidemment, vu comme ça... Un grand merci à Bala, le clavier de Big Dez (ah, la prestation de Dez avec Swampini, un autre grand moment, ça !) qui s'est fait ch... tartir à porter ses 2 claviers, orgue et piano, pour mettre à dispo des autres spécialistes de l'instrument, et nous gratifier à l'occasion de superbes solos. Bala est grand (et Dez est son prophète).
Lionel Gaget a étonné son monde en ne s'installant pas derrière le piano mais la batterie, suffisemment convaincant pour que Boney me dise : "Je veux jouer avec lui ! Il a le groove, il est parfait pour jouer funky".

@Tof'

C'est un pianiste à la base ??!!

@René

C'est le meilleur ! Et je ne dis pas ça pour faire plaisir à Nat' (pardon : soeur Marie-Nathalie du Soul blues de st Franck) mais je le pense vraiment. Jamais je n'ai entendu aussi bon pianiste français de blues. Pourtant y'en a : Bala (preuve hier soir), Gilles Benoliel, JP (ex-Swampini), j'en passe et des pas pires.

Bref, une bien belle soirée blues. Et encore, vu le nombre de guitaristes venus les mains vides (Cisco Herzhaft, Jérémie Tepper et d'autres) s'ils avaient amené leurs grattes, on y serait peut-être encore !

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La Gueule de Blues du mois:

Son House




peinture de Denis Gérablie

"Comme un musicien sur un thème, j'ai composé cette série de portraits, de personnages charismatiques du blues, en improvisant au hasard de mon inspiration. Comme un voyage, les toiles nous transportent tantôt avec Big Bill Broonzy, la nuit dans un quartier louche de Chicago, dans un bar avec Roosevelt Sykes, ou avec Son House chantant seul sur une route de campagne."


Retrouvez les Gueules de Blues sur http://www.argyro.net/amap/gueules.html

contacter Denis Gérablie: 01 42 77 80 51

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Power Chords

Date:
De:

@ lbop:

je ne sais qui à lancé la mode "power chords", mais j'ai lu une réponse qui trainait sur une liste. d'après le brave "john cooper", si j'ai bien compris son explication, un power chord serait constitué de la fondamentale, la quinte et leurs octaves. Donc, pseudo-accord sans tierce. C'est bein possib, ma brave dame.
Comme pour "ma" féfinition, il s'agit d'un accord incomplet.
Comme pour "ma" féfinition, c'est un truc que tout le monde a toujours fait sans lui donner un nom particulier.


@ Bruno Whap Droux Whap:

Un "Power Chord" est un accord à 2 notes, déstiné à être joué (quasi exclusivement) par une guitare saturée. C'est l'accord de rock "type".
Il y a essentiellement 2 combinaisons; la combinaison principale est [tonique / quinte juste] (donc omit 3, donc ni majeur ni mineur, donc à la fois mineur et majeur).

+-x-+---+---+---+
+-x-+---+---+---+
+-x-+---+---+---+
+-x-+---+---+---+
+---+---+---+-o-+
+---+-o-+---+---+


Et la plus courante (et complémentaire) après celle là, c'est [tierce majeure / tonique] (il s'agit d'une sixte mineure, mais il faut la considérer comme renversement de [tonique / tierce majeure]).

+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+---+---+---+---+-o-+
+---+-o-+---+---+---+

Mais il y a aussi [tonique / sixte majeure], bien connu des Blueseux (dont je fais hélas (pour vous) partie).
+-x-+---+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+---+
+---+---+---+---+---+-o-+
+---+-o-+---+---+---+---+

D'ailleurs, le shuffle Blues standard est fait avec des Power Chords. (Ex : "High Society" - Snooks Eaglin) :
+-----------------------+-----------------------+
+-----------------------+-----------------------+
+-----------------------+-----------------------+
+-----------------------+-----------------------+
+2---2-4---4-2---2-4---4+2---2-4---4-2---2-4---4+
+0---0-0---0-0---0-0---0+0---0-0---0-0---0-0---0+

!+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+!+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+!
!1     2     3     4    !1     2     3     4   

Grand jeu concours (on gagne toute la considération de la liste) : Donnez le titre d'un morceau (d'un Blues ou d'un rock, vraisemblablement) où l'on peut entendre ce genre de rythmique.

On peut ajouter une combinaison "trash-death-metal" très prisée (je ne donne pas mes goûts, je donne une info objectivement constatable) : [tonique / triton] (le même doigté est aussi un renversement de [triton / tonique] (le triton est symétrique))

+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+-x-+---+---+---+---+
+---+---+-o-+---+---+
+---+-o-+---+---+---+

99 % des rythmiques de rock et de hard-rock sont fait avec ces quelques accords, ce qui n'empêche pas de construire des harmonies très complexes. Regardez, l'ADN, avec quatre bases (CTG et je ne sais plus quoi...), il peut fabriquer aussi bien une souris ou un éléphant. Même un top model si on veut.
Grand jeu concours II, (le fils du retour le lendemain) : Si vous n'avez rien d'autre à faire, essayez ça :

+---------------+---------------+---------------+---------------+------
+---------------+---------------+---------------+---------------+------
+---------------+---------------+---------------+---------------+------
+---------------+---------------+---------------+---------------+------
+----------7-7-7+----------7-7-7+----------5-5-5+--5---5---5---7+7-----
+----------5-5-5+----------5-5-5+----------2-2-3+--2---3---2---5+5-----

!+-+-+-+-+-+-+-+!+-+-+-+-+-+-+-+!+-+-+-+-+-+-+-+!+-+-+-+-+-+-+-+!+-+-+-+
!1   2   3   4  !1   2   3   4  !1   2   3   4  !1   2   3   4 
Si vous arrivez à donner le titre du morceau, c'est que vous avez compris ce que c'est qu'un Power Chord.

@ Didier Taberlet: le riff de zz top "la grange", c'est pas ça une quinte renversée ?

@ Bruno Whap Droux Whap:
Non, c'est trois [tonique / quinte] à l'état fondamental.
Avant qu'il ne soit trop tard, je précise que le terme d'"hallucination" du titre n'a rien à voir avec le propos de Didier. Au contraire, je profite de sa question pour developper un point au sujet des power chords renversés, provoquant, chez certains sujets, des hallucinations.
En fait la quinte est un interval particulier.
D'abord elle est contenue dans le timbre d'une seule note de la plupart des instruments.
Ensuite dans un son saturé de guitare, ce sont les harmoniques *impaires* qui sont "boostées" (jusqu'à en baver :-), pour transformer n'importe quelle forme d'onde en "signaux carrés".
Donc pour le A grave (note seule) de la guitare (110 Hz), Pythagore (-500 avant Jean-Claude) nous dis qu'on "entendra" surtout :

110 Hz - le fondamental (tonique) = fx1, donc impaire (beaucoup)
220 hz - le 1ere harmonique (tonique) = fx2, donc paire (beaucoup moins)
330 hz - le 2e harmonique (quinte) = fx3, donc impaire (un peu moins)
440 hz - le 3e harmonique (tonique) = fx4, donc paire (beaucoup moins)
550 hz - le 4e harmonique (tierce) = fx5, donc impaire (un peu moins)
etc...

Tout ça pour une seule note. Si cette note est la tonique et qu'on lui ajoute la quinte, on va faire la même chose une quinte plus haut.
Et donc si on ajoute une quinte à la tonique pour former un power chord, dans les harmoniques de cette quinte, on trouvera la quinte de cette note, et par rapport à la tonique de départ, c'est la 9e de cette tonique, qui n'est ni majeure, ni mineure. Ça le fait même avec un son clair, mais c'est à peine audible, alors que la saturation fait un effet de loupe.
Concernant le renversement de la quinte dans un power chord, au lieu de [tonique / quinte], on va donc avoir [quinte / tonique]. Mais si on r'gad' bien, on a déjà ça dans la série des harmoniques *contenue dans une seule note* (2e et 3e harmonique), comme nous le rappelait Pythagore y a pas cinq minutes.

Si vous n'me croyez pas, faites l'expérience suivante :
Prenez votre guitrique électare préférée, et habillez-la avec un son saturé très saturé et gras (l'expérience peut même se faire au casque).
Jouez un power chord de E, puis comparez avec son renversement :

-------+--------
-------+--------
-------+--------
-------+--------
--2----+---7----
--0----+---7----

Vous ne verrez que très peu de différence, l'état fondamental est plus gras que le renversement, c'est normal car dans le cas du renversement, c'est l'oreille qui "synthétise" la fréquence du fondamental (E grave) qui n'existe pas, à partir des 2e et 3e harmoniques [quinte / tonique].
Là où ça devient intéressant, c'est que (par exemple) pour le renversement du power chord de E, on est à la case 7 avec deux notes. Si vous descendez les cases, pour pourrez entendre le power chord de Eb, de D, de C#, de C, etc... PLUS GRAVE QUE LE MI GRAVE DE VOTRE GUITARE PRÉFÉRÉE.
'tain, j'hallucine !

Si vous n'me croyez toujours pas, essayez :

-----+-----+-----+-----+-----+-----
-----+-----+-----+-----+-----+-----
-----+-----+-----+-----+-----+-----
-----+-----+-----+-----+-----+-----
--4--+--3--+--2--+--6--+--5--+--4--...
--2--+--1--+--0--+--6--+--5--+--4--...


Elle est pas belle, la vie ?

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