Extrait de : "Dieppe et la région à travers les âges"
d'André BOUDIER
Edition nouvelle - 1953

 

 

L'horlogerie à Dieppe et à Saint-Nicolas-d'Aliermont.

 

D'après l'abbé Cochet, cette industrie, si vivace à Saint-Nicolas-d'Aliermont, près de Dieppe, remonte à 1621. C'est une lente émigration de spécialistes dieppois qui vint peupler le "Bout d'Aval" de Saint-Nicolas-d'Aliermont, partie de la commune la plus proche de Dieppe. On sait qu'en 1554 un Dieppois nommé Sommelier, 'horlogeur", quittait notre ville pour aller s'établir à Genève. Mais on sait aussi qu'après le bombardement de 1694, deux autres Dieppois, Pupin et Croutte, artisans horlogers, installèrent leur industrie dans l'Aliermont. Leur fabrication, consistant en appareils et instruments nautiques, était achetée par les marins ; la vente d'horloges permit à plusieurs générations de vivre. Vers 1808, leur industrie occupait plus de 300 ouvriers ; mais les moyens de travail étaient si imparfaits et les résultats si peu estimés qu'ils ne pouvaient soutenir la concurrence étrangère. C'est alors que le préfet de la Seine-Inférieure, M. Savoye Rollin, appela M. Pons, habile horloger de Paris, qui avait mérité une médaille à l'Exposition de 1806 et le fixa à Saint-Nicolas. M. Pons fit installer des machines déjà connues dans l'art de travailler les métaux ; il en inventa d'autres. Dès lors, la promptitude de l'exécution jointe à la perfection du travail, permirent de lutter avantageusement contre la concurrence. Il parvint à régulariser les mouvements du balancier, il inventa une nouvelle sonnerie pour les pendules. Ses appareils de précision ou de contrôle se répandirent à Paris et à l'étranger. En 1873, 1.300 ouvriers travaillaient en atelier à Saint-Nicolas et plus de 100 autres travaillaient à Dampierre et à Saint-Aubin-le-Cauf. En 1906, 1.600 ouvriers produisaient pour environ deux millions de francs de pièces d'horlogerie par an. Le travail ne se faisait plus dans des ateliers de 5 à 6 ouvriers mais dans des fabriques en groupant plusieurs centaines. Auparavant, il n'y avait que des centres de réception qui groupaient les pièces fabriquées à domicile. Ce travail n'occupe plus aujourd'hui qu'une centaine d'ouvriers. La crise économique actuelle a durement touché cette entreprise. Actuellement, les ouvriers sont spécialisés à Saint-Nicolas-d'Aliermont, dans la fabrication d'horlogerie de précision, de réveils, d'appareils enregistreurs, de jouets mécaniques, de timbres commerciaux, dateurs, etc.

A Dieppe (Caude-Côte), une émaillerie participe à la confection des cadrans pour les réveils.

 

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Reproduction de la couverture

 

Ces informations nous ont été fournies par Jean-Luc DRON


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Mise à jour le samedi 05 février 2000