LES CONSEQUENCES DES 35 HEURES OBLIGATOIRES

La Croissance économique française est en panne, ce qui jette une lumière crue sur les conséquences de l'application de la loi sur les 35 heures. Depuis 1997, le gouvernement socialiste martèle que les 35 heures contribuent à la création d'emplois et donc au recul du chômage. A l'entendre, toute la croissance économique connue en France de 1998 à 2001 reposerait exclusivement sur cette loi. Or, la réalité est bien différente. Voici les principales conséquences des 35 heures.
Conséquences sur le chômage : La croissance économique que la France a connue de 1977 à 2001 s'est traduite par une décrue du chômage qui est passé de 12,5% de la population active à presque 8,5%. Les 35 heures ont été présentées comme un des facteurs expliquant cette diminution ; or, force est de constater que la seule croissance économique explique ce bon résultat et que Lionel Jospin a tort de s'attribuer un mérite auquel il n'a pas droit. Aujourd'hui, le chômage a repris sa progression depuis plus de 6 mois et a repassé la barre des 9% devant atteindre, courant 2002, les 10%.
Conséquences économiques : Les heures travaillées ont diminué de 2% en 2000 grâce à la réduction du temps de travail alors même que 548.000 emplois ont été créés et que les entreprises reconnaissaient avoir le plus grand mal a embaucher. Manque de personnel qualifié et dans le secteur des services, diminution du temps de travail alors que la demande intérieure était soutenue. Pour la satisfaire, les Français se sont donc tournés vers les importations puisqu'il était impossible d'augmenter le volume d'heures travaillées. Ainsi, les 35 heures ont "tué" la reprise du marché du travail.
Conséquences sociales : La réduction du temps de travail a été présentée par Lionel JOSPIN et Martine AUBRY comme une opportunité unique de relancer le dialogue social en France. En guise de dialogue, les syndicats de salariés et des employeurs ont été priés de trouver les solutions techniques pratiques à une loi absurde. Concrètement, la RTT est responsable d'un accroissement des inégalités entre les Français selon que vous bénéficiez d'un SMIC calculé sur la base de 35 ou de 39 heures (écart de 11,4%), selon que vous soyez astreint à un régime d'heures supplémentaires en fonction de la taille des entreprises et selon que vous soyez salarié du secteur privé ou public puisque pour ce dernier aucune exigence de productivité ou de gel des salaires n'est intervenue.
Conséquences financières : La loi Aubry de réduction du temps de travail s'accompagne enfin d'une incertitude financière majeure qui pèse sur les finances publiques dont l'équilibre n'est plus assuré depuis longtemps. Les compensations accordées aux entreprises représentent, en 2002, un coût d'environ 105 milliards de francs tandis que le passage aux 35 heures représentera une facture, pour la fonction publique, de 45 milliards de francs. Le gouvernement reconnaît que les 35 heures sont un échec en assouplissant leur application pour les entreprises de moins de 20 salariés et en définissant un nouvel objectif pour cette loi. Il ne s'agit plus en effet de lutter contre le chômage mais d'améliorer la qualité de vie. En fait, la décrue du chômage s'explique par la formidable croissance mondiale, due essentiellement aux pays d'économie libérale, qui participent à la richesse mondiale. Aujourd'hui la liberté de travailler n'existe qu'au cœur de ces pays où l'accord sur la question ne vaut qu'entre les représentants du personnel, les syndicats d'une part et les employeurs d'autre part. Ainsi, comme en Hollande ou comme certaines entreprises irlandaises, l'application d'un travail à la carte permet de travailler 32 heures comme plein temps. L'application de la loi sur les 35 heures obligatoires est le produit d'un dogme idéologique qui alourdit le coût du travail ; or, la pénurie de travailleurs qualifiés comme l'affectation quasi totale des gains de productivité au financement des 35 heures provoque, tel que nous le constatons aujourd'hui, une montée inéluctable du chômage.
Ainsi nous faudra t-il, comme n'ose le faire le gouvernement, permettre aux seules entreprises d'appliquer la réduction du temps de travail, fruit d'un accord entre les seuls partenaires sociaux et patronaux, ainsi va le bon sens de la marche économique et sociale autour du "temps choisi".


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