Lundi 5 novembre

J'ai le workin' blues. Rien envie de dire de plus.

Mardi 6 novembre

Le plus dur est fait. Finalement, ce n'est pas si difficile que ça, d'aller travailler. Surtout si l'on a un peu de route à faire et le temps d'écouter de la musique en roulant. J'ai une pile de cassettes concoctées par Lonesome. Il fait ça avec beaucoup d'amour, en travaillant les climats. Je ne m'en lasse pas.

Mercredi 7 novembre

Il y a quelque chose de dérisoire dans le web art lorsque celui-ci masque à peine le besoin de s'afficher et d'être reconnu par une poignée de gens qui vous connaissent déjà très bien. Tout cela est un peu triste, et tellement vain.

Jeudi 8 novembre

Si le roman de Jean-Jacques Schuhl n'avait pas reçu le prix Goncourt pour des raisons commerciales sans rapport avec la qualité de son texte, "Ingrid Caven" serait probablement devenu un roman culte et Shuhl un de ces auteurs dont on se repasse le nom comme un signe de reconnaissance (un peu comme Brautigan ou, pour prendre un exemple français, Yves Adrien). Shuhl est l'auteur de deux livres expérimentaux parus dans les années soixante-dix. Ces bouquins épuisés sont devenus mythiques (et je vais d'ailleurs vérifier si l'effet prix n'aurait pas entraîné des rééditions). S'en est suivi une vingtaine d'années de silence. Ce qu'on appelle un trou dans le CV. Et rien que cela, le coup du type qui dispose d'un crédit énorme auprès d'une minorité éclairée et qui choisit de disparaître, j'adore. Peut-être parce que ça équilibre un peu avec ceux qui ne disposent d'aucun(e) crédit(bilité) mais qui sont omniprésents, même lorsqu'ils n'ont strictement rien à dire. Suivez mon conseil et lisez Ingrid Caven de Jean-Jacques Schuhl, vous me remercierez un jour.

Vendredi 9 novembre

Sur le site http://grosse.fatigue.free.fr/, on trouvait jusqu'à présent d'excellents textes courts comme, par exemple, "les rebelles sont des cons". On peut maintenant lire un récit qui démarre très fort (" journaliste de Libé" est un régal). On remercie Troudair qui nous a signalé cette merveille.

Samedi 10 novembre

Je corrige les textes de Joe le Gloseur. Peut-être un livre pour bientôt.

Dimanche 11 novembre

Il arrive, mon hiver ! Je vais pouvoir relire Le temps retrouvé au coin du feu.

Lundi 12 novembre

En fait, le rêve du GFIV, c'est l'autarcie. Vivre sur le potager, lire les essais de Joe, le roman de Lonsesome, dans une maison décorée avec les peintures de Bill, en écoutant la musique que nous venons de jouer. Un peu comme ces communautés d'allumés, dans les coins reculés d'Amérique, qui vivent comme si la civilisation n'avait pas changé depuis le début du XIXème siècle.

Mardi 13 novembre

Parfois, je me demande vraiment qui vient lire ces lignes et surtout pourquoi. Le net est une chose très étrange.

Mercredi 14 novembre

J'en ai déjà assez d'avoir froid. Rêves de printemps.

Jeudi 15 novembre

Le traitement GFIV pour lutter contre le froid ? Soul music (Sam and Dave, Wilson Pickett, the Temptations, Aretha Franflin, Otis Redding, Sam Cooke, the Four Tops...).

Vendredi 16 novembre

Patrick est rentré de Paris avec des cadeaux. Il m'a ramené le livre mythique de Jean-Claude Schuhl "Rose poussière", et aussi un livre d'une fille que je ne connaissais pas : Valérie Mréjen "L'agrume", avec ce commentaire : "C'est le livre que tu aurais pu écrire à propos de Lonesome si vous vous étiez quittés." Je l'ai lu (c'est un petit livre), il est très bien.

Samedi 17 novembre

Je vais vous dire qui j'aime. J'aime les tocards, les largués, les loosers même pas beautiful. Ceux qui n'ont plus rien à sauver et rien à promouvoir. Et qui font quand même leur possible pour être des héros à leurs propres yeux.

Dimanche 18 novembre

Je n'arrête pas de corriger, en ce moment. Le texte de Joe sur l'art contemporain, le polar de Lonesome : je passe de l'un à l'autre. C'est un réel bonheur, chacun dans son style. J'ai vraiment hâte de vous les faire partager.

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