DANS LA FLEUR DU SEXE

Grand est notre besoin de nous sentir aimés, chéris. Plus grande encore est cette tendance qui nous porte à prodiguer tendresse, caresses et baisers.

Si les conditions te sont favorables, n'aies crainte, donne.

Donner de l'amour n'a jamais fait tort à personne. Ce sont les autres qui, se retenant de le donner, en font un objet de honte.

Plus le sentiment amoureux te pénètre, mieux tu te portes. Légers sont le cœur, la tête et les pieds. Aucune entrave, aucun obstacle ne sont de taille à ébranler le bel équilibre de tes sens retrouvé.

Le champ de tes perceptions s'est élargi et avec cet élargissement est venue la joie simple que l'on éprouve dans ces instants de plénitude, à côtoyer le parfum de l'intensité, le goût de l'éternité, la saveur de la félicité.

Pourquoi n'avons-nous que le parfum, le goût et la saveur? Le périssable devrait-il être toujours là à s'immiscer même dans les moments les plus sublimes!

Ton sexe n'est pas tout, mais je crains fort que là se trouve l'origine du trouble.

Ton sexe te ressemble. Il recherche la liberté totale et inconditionnelle et à travers cette liberté, l'ivresse des grands espaces. Mais c'est parce qu'il réclame des caresses et des baisers au soleil qu'il obtient ses plus belles lettres de noblesse.

Sois pareille à l'héliotrope et, crois-moi, personne ne saura résister à ton envoûtant parfum.


LE VERITABLE AMOUR


Ce moment de tendresse, ce besoin de sexe, quoi de plus naturel. Nécessité! Ils tendent à équilibrer des forces qui s'exercent sur des plans différents. En haut l'esprit, en bas la matière, au milieu l'équilibre. Qu'il y ait prééminence de l'un sur l'autre. Là est la faute.

Deux êtres se rencontrent. Sur la piste, ils dansent. Réunion de deux corps. Circonstance?

La matière inerte est prête à se mouvoir. C'est déjà le début : ouverture qui va toujours dans le même sens. Du bas elle s'élance vers le haut en dehors du cercle étroit qui forme sa structure propre.

Le sexe est mauvais lorsqu'il sert à perpétrer des tendances dominatrices. Le sexe n'est pas bonne chose s'il est fin et non moyen. Qu'il serve seulement de moyen et voilà que les cœurs s'ouvrent. Il n'y a plus de place pour l'égocentrisme. La peur de l'autre s'atténue. Il n'en est pas d'autre possibilité que celle-ci.

Prends conscience que le don de soi est beaucoup plus important que sa rétention. Le peu que l'on donne est victoire sur la matière et cela ne se perd jamais.

Quand le besoin de sexe sera assouvi, qu'en restera-t-il? Retrait, désaffection, séparation?

L'homme a satisfait son besoin. Une page est tournée. Demain il ira voir ailleurs comment ça se passe. Scénario typique, chaîne sans fin avec laquelle il se ceint et s'essouffle. Ame en peine qui cherche refuge mais qui n'en trouve point.

L'amour, la beauté, l'harmonie ne viennent pas d'un coup de baguette. Effort perpétuel! Dans sa quête de nouveau, l'humain ne sait pas encore qu'il est en manque. Le nouveau, le beaucoup sont signe de manque. Le manque est nécessaire, mais seulement pour un temps. Lorsque la soif de nouveauté est épuisée, on revient aux choses les plus simples, toujours! Vers le UN.

L'amour ne peut venir que lorsqu'on a connu les diverses facettes qui la décomposent en parties : attachement, possession, jalousie. L'une des parties prise à part n'est pas encore l'amour, pas plus que les trois ensemble. Détachement, tolérance : l'amour point.

La beauté n'est pas matière. Elle n'est pas de l'ordre du visible, de l'apparence. La beauté les dépasse.

La beauté n'est pas le contraire de la laideur. Subjectivité à laquelle nous nous soumettons tous et qui fausse tout. L'assujettissement aux organes des sens est souvent trompeur. La beauté est pureté. La pureté est harmonie. On ne peut tendre que vers la beauté.

Notre moi supérieur, reflet des mondes d'en haut, nous indique ce qu'il faut faire pour atteindre l'un après l'autre ces degrés, mais notre petit moi, toujours présent, s'est arrogé le droit de faire barrage.

Oublier son moi! Ainsi seulement il est possible d'accéder à la beauté. Oublier son moi est source de toute joie. C'est la voie. Et voilà que tu accèdes au plan de l'amour.


DE LA NATURE DU MOI

Le moi est fait de matière. Il est du monde des apparences. Si tu l'oublies tu peux espérer retrouver le bon goût du soi. Tu retournes au pays des essences. Oublie ton moi.

Tout ce que tu as appris, tout ce qu'on t'a inculqué, dans le moi ils demeurent.

Conventions, convenances, pales imitations sont de la consistance du moi. Voilà de quoi il retourne. Sois indécent et oublie ton moi.

Ton père, ta mère, tes parents proches et éloignés, les autres de ce monde, grands et petits, l'opinion publique alimentent l'énergie de ton moi et ainsi tu ne peux jamais être toi.

Ne favorise pas mon enfant la propagation de cette énergie, sinon te voilà acculé à être dans l'altérité sans que tu ne puisses jamais être en mesure de libérer ton individualité. L'individualité est victoire sur le moi. Que l'énergie de ton individualité l'emporte sur celle du moi.

Le moi retient encore prisonnière ton individualité et tout dans toi s'en ressent. Es-tu sûr de faire ce qu'il faut pour la sortir de là? Ne dédaigne pas la pierre de l'angle, celle dont l'ouvrage ne peut se passer. En toi déjà elle est. Qu'elle agisse!

Un indice. Ne regarde plus en arrière, sinon tu te perds. Toi et tes espoirs, dans le séjour des morts vous serez projetés à jamais, écartés de la chaleur de la lumière et de ses éclats bienfaisants.

Le domaine du moi est le passé. Derrière toi il est et le passé n'incite pas à grandir. Que dire du futur si ce n'est du pareil au même.

L'individualité est l'étape nécessaire qui te fera affronter la puissance du soi de la manière la plus constructive, mais seulement si tu t'oublies, si tu t'oublies.


DE LA NATURE DU SOI

Etre soumis à l'univers du soi, c'est être sous l'emprise de la force libérée qui au pire donne libre cours à la l'imagination créatrice, au mieux rétablit l'homme dans sa nature propre, celle vouée à autrui, au monde et au cosmos.

C'est la force qui le réconcilie avec le UN.

Lorsque tous les êtres au monde mettront leur énergie au service d'une finalité commune à l'ensemble, alors là chacun se trouvera sous l'emprise de la force.

Il s'en suivra un renouveau qui d'histoire d'hommes n'a jamais eu à se manifester.

Tout paraîtra d'une simplicité extrême.

Dans le soi transparaissent en filigrane le Beau, le Vrai et le Bien. Dans l'homme, ils sont à l'état virtuel. Le soi les délivre et dès lors l'action de l'humain n'a pas d'autre fin que celle de rétablir l'équilibre, de restaurer l'harmonie et de transmettre la lumière.

Plus aucun obstacle, plus aucune peur. Les corps détendus, souriants, légers, transfigurés se meuvent par l'effet d'une même vibration dans le cadre duquel chacun s'active, s'emploie à suivre la voie qu'on perçoit pour l'heure nette, lisse, sans taches, aux horizons larges, promesses devenues partie intégrante et qui débouchent d'ores et déjà sur l'amour, le justice, la paix.

Demain, tous, ils atteindront les dernières marches en haut desquelles ils s'installeront, comme au jour de gloire, pour entrer en jouissance de ce qui leur fut annoncé des lustres auparavant.

Quand la lumière t'appelle, ne fais aucun geste. Laisse toi pénétrer de ses rayons. Prends garde de ne pas les contenir au dedans de toi. Qu'ils se déversent par tes yeux qui se sont allumés et à ton tour transmets la lumière.

La félicité plane au dessus des marches. Là est ta demeure. Des noces s'y préparent. Elles réuniront les deux extrêmes, les deux contraires qui depuis la nuit des temps étaient appelés à s'assembler et que rien n'aurait pu laisser dispersés dans l'opaque matière.

Toi tu es le lien. Aide à l'union.


L'UNIQUE VOIE

Tous ils vont et viennent, ils s'activent et se démènent. Tous ils s'essoufflent et s'épuisent.

Alors vient le repos qui les mettra sur pied et leur apportera comme du sang neuf, régénéré. Ainsi le corps est à nouveau prêt pour l'escapade.

Mais voilà que ça recommence. En tous sens ils se remettent à parcourir les anciennes voies, des voies larges, lisses. On a pris soin d'elles et voici qu'elles se multiplient toujours plus larges, toujours plus lisses de sorte qu'elles n'incitent plus au repos.

Tant de voies accessibles, ne pourraient-elles pas mener au sanctuaire, là où il fait bon vivre, là où tout est quiétude, paix, joie.

Que s'arrêtent mes agissements, mon agitation, mon trouble et ma quête éperdue.

Vois mon fils, ma fille! Il y a dix, cent, mille voies devant toi. Tu les as toutes empruntées, en long, en large et portant tu n'es pas à même de voir qu'elles ne mènent nulle part. Tu t'obstines. C'est bonne chose, mais combien en pure perte.

Ne regarde plus, ne vois plus. Que constates-tu? Comme par enchantement toutes les voies se sont volatilisées. A leur place, l'unique voie, celle qui assurément te comblera et te fera connaître ce que tu as toujours cherché au fond de ton cœur.

La voie du corps ne mène pas autre part que vers les désillusions.

Choisis en toute occasion la voie du cœur. Pour rien au monde n'en choisis pas d'autre. Là résident le commencement, l'entrée en jouissance, la nouvelle co-naissance. Ton cœur ne bat plus, tes yeux ne voient plus. Ton corps est immobile et…la lumière t'enveloppe.

D'autres la voient. Ils se sentent attirés par elle. Le trouble cesse et le jour se lève, un tout nouveau jour.


DES HESITATIONS

Que d'inquiétude dans les regards. Que d'amertume dans les cœurs. Le manque est là et le poids de la terre entraîne toujours vers le bas.

L'enveloppe tient bon. C'est par elle que nous jugeons tout : le bonheur, le bien-être, la réjouissance. Combien faudra-t-il de temps encore avant que ne viennent les premières lueurs éclairantes.

Et ils rient, ils rient. Rire est le contraire de pleurer. Et ils pleurent, ils pleurent des torrents de larmes.

Halte aux mesquineries, aux mensonges, aux oppositions contrariantes. Que chaque jour soit l'occasion d'une victoire sur nos fausses manières, nos agissements scélérats, notre fourberie, notre inclinaison à faire porter aux autres les marques de notre infortune, de nos déboires.

Si mes yeux ne voient pas, qu'ils tombent par terre.
Si mes mains prennent, qu'elles soient coupées.
Si mes jambes flanchent, qu'elles soient fauchées.

Nous aspirons à l'amour, à la paix, à la joie, tous. Pourtant tout ce que nous savons faire, c'est contrarier ce dessein.

L'espoir, les desseins sont nés de la terre et l'homme à leur suite s'est mis à dire : "il faut que cela soit".

Insensé qu'il a été. Les enfants ont repris le flambeau et imitant leurs aînés, voilà qu'ils tracent des plans, font des projets, des tas de projets.

Heureusement l'Ange est venu. De sa haute stature, il susurre : "plus de il faut, faites!".

L'amour qu'il soit!
La justice qu'elle soit!
La paix, assurément sera.


DU CALME INTERIEUR


Que de gestes, que de paroles laissés en proie, en pâture à la colère, l'animosité.

La matière est là palpitante, exsangue. A l'intérieur de grands bouleversements préparent à l'assaut final qu'accompagneront explosion, déjection, épanchement.

La tourmente passée, le calme est revenu et les déchirés, ramenés à la raison ont esquissé un geste amical dans la représentation duquel transparaît une paix qu'on espère durable.

Quand la paix ne peut se passer de contrat, c'est que les conditions nécessaires à son instauration permanente sont encore fragiles et ses fondements de peu de consistance. Combien de temps encore parviendront-ils à la maintenir en cette allure?

Hommes tourmentés qui n'avez de cesse de toujours vouloir renouveler les mêmes expériences du passé! A quel niveau de turpitude devriez-vous parvenir pour que l'alarme s'enclenche et vous fasse adopter des attitudes nouvelles? Quel est le seuil de tolérance au delà duquel vos organes perceptifs mobilisés tous azimuts, fonctionnant au paroxysme de leur sensibilité vous lâcheront?

La vue ne peut se concevoir que dans l'au delà du visible et seule utilisée, elle provoque des parallaxes qui faussent les visées. Te voilà à regarder dans toutes les directions, là où justement aucune lumière ne brillera jamais. Il n'y a qu'une échappatoire : laisse ton troisième œil te diriger.

L'ouie! Peux-tu entendre ce qui n'est pas audible? C'est pourtant ce que tu as toujours fait. Au dehors, cacophonie. Détourne-toi. Un son en ton for intérieur résonne. Harmonie dans laquelle vous basculerez tous. Ah! Si seulement vous prêtiez l'oreille.

Que de parfums qui assaillent vos narines. Facile il est alors de se disperser. L'air apporte la seule odeur qui conforte ton âme. L'as-tu pressenti? L'univers tout entier respire. Ce n'est pas sans raison. Faire en sorte que son rythme et le sien se rapproche c'est à cela que nous sommes conviés. Ainsi naît le sens de la mesure et la mesure est nécessaire pour parvenir à crever le plafond de la matière. Une fois la chose réalisée, à l'air libre tu te retrouves. Là, ni pollution, ni contrainte. Allons laisse-toi aller, n'aies pas peur. Il n'y a plus de limite, ni barrière, ni frontière. Connais la vraie liberté.

Il est une nourriture en rien comparable avec celle à laquelle nous sommes accoutumés. Elle ne perpètre à notre égard, ni fringale, ni assouvissement. Quand tu connaîtras la saveur de la nouvelle nourriture, tu n'en voudras pas d'autre. Elle a pour vertu d'éteindre ta faim sans que jamais tu ne sois dans le confort précaire du rassasiement. Il n'y aura plus de recherche, ni d'attente, pas même du dégoût. Te voilà alimenté et cela sans discontinuer. La sève monte. Tu le sens et cela te fortifie chaque jour, davantage, comme jamais tu ne l'as été. Comblé tu es et cela pour tous les temps à venir.

Que les cinq sens agissent de concert, sinon dans les bouleversements tu es, en proie aux émotions, livré à tes affects.

Tous les sens unis dans la reconnaissance de la tâche et le silence te submerge. Emergent alors de tous nouveaux sens, ceux là même qui te hissent au niveau du divin. Ravissement!

L'homme debout, maintenant marche, couché il se repose. La paix peut venir, il est sûr qu'elle ne sera suivie d'aucune trêve.

LE DONNE

Que l'affection que tu n'as pas eu ne serve pas de prétexte à ton manque de chaleur, à tes raideurs. Que ce ne soit pas là ce qui empêche à la force de se libérer. La force retenue est force qui corrompt, nocive. Ton corps se dessèche et ton espace se rétrécit.

Qu'il est bon, après avoir donné gratuitement, sans rien attendre en retour, de ressentir ce sentiment de plénitude qui gagne tout son être.

Donner et espérer en même temps recevoir, c'est le début de la maladie. L'homme, son action est dans le donne. C'est le lien qui réunit matière et esprit. C'est l'acte qui est nécessaire.

Tant d'amour en toi et si tellement de réserve. Laisse craquer l'enveloppe et tu verras, donner tu le sauras. Comme nous nous y prenons mal. Il est vrai que très rarement il nous est dispensé l'enseignement de lumière par quoi arriverait le donner sans retenue.

Qu'aurais-je en retour, se demande le récalcitrant? Insolence, mépris, dédain, arrogance… N'y prête pas attention. Dans le gouffre tout cela est précipité et chacun ne récolte-t-il pas la moisson de ses actes!

Ton seul service : le donne. Persévère. Et rien de mauvais ne pourras plus t'atteindre. Plus, le méprisant, l'insolent, le dédaigneux, l'arrogant, comme gagnés, touchés par ta grâce, voilà qu'à leur tour ils donnent.

 
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