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Être
saint n'a rien à voir avec les mortifications infligées au corps.
Le corps
n'est pas un objet de honte, ce n'est pas lui la source des dérives.
Le corps est l'élément le plus réalisé comparé à l'ensemble. Le corps
physique est une merveille. Comme c'est dommageable que les êtres humains
prennent de plus en plus un malin plaisir à le maltraiter, à le tuer
à petit feu: alcool, drogues en tous genres et toutes autres actions
de destruction retournées contre soi-même(autopunitives), matérielles,
immatérielles, physiques, psychologiques, réelles ou imaginaires. Oui,
l'homme prend un plaisir fou à massacrer cette belle structure sans
laquelle il ne serait pas grand chose sur terre. Ce corps si décrié
est pourtant le temple, le vrai temple conçu pour contenir le joyau
de la Vie, un pur joyau indestructible, éternel et si tellement débordant
de ressources insoupçonnées.
Être
saint, c'est déployer une débauche d'énergie à faire éclore son individualité.
Une chose est sûre, l'expérience est nécessaire, toutes sortes d'expériences.
Comment peut-on connaître l'ordre sans avoir connu le désordre?
Être saint c'est reconnaître
d'abord que nous sommes une étincelle du Divin et qu'il n'est d'autre
espoir, d'autre plaisir, d'autre pouvoir, d'autre richesse que de Le
reconnaître en tout et avant tout.
Aussi
ce que nous avons à faire sur le plan terrestre c'est non pas de rendre
à César ce qui appartient à César, car celui-ci dans l'ignorance de
sa réelle filiation n'a jamais su qu'il ne possédait rien et que tout
ce qu'il détenait n'était en fait constitué que de prêts à long terme
sur quoi pèse un privilège, le privilège du prêteur de deniers, lequel
ne lâche pas le morceau tant que la chose prêtée n'a pas été restituée
dans son intégralité, augmentée des intérêts. Avant le terme le prêteur
est tout le temps là à réclamer des comptes, à surveiller que tout se
déroule conformément aux dispositions arrêtées. Et lorsque les règles
qui ont présidé à l'instauration du contrat sont détournées de son emploi
premier, des émissaires sont envoyés. Ils n'auront de cesse de faire
en sorte que le prêt soit honoré comme il en avait été convenu dès le
départ. Gare à celui qui dans ses actes de disposition, d'aliénation
et d'administration n'aura pas pris soin de faire fructifier son bien.
Il n'aura pas assez de toute une vie pour réparer son erreur. |