L'OUVRIER DEVENU JOURNALISTE

En même temps, Lucien collabore activement à l'Exploité de Reims, hebdomadaire de la région communiste du Nord-Est (Marne, Ardennes, Aisne). Il devient bientôt un excellent journaliste, au style précis, aux phrases courtes et frappantes. Ses articles partent d'un fait concret, se terminent par des conclusions concrètes. La vente de l'Exploité passe à Sedan de 200 à 800 exemplaires par semaine.
Lucien Sampaix, militant de trente ans, formé ainsi dans huit années de combat quotidien dans les Ardennes, devient en 1929 secrétaire de la Région du Nord-Est du Parti. Il s'établit à Reims avec sa femme et ses trois enfants.
C'est en 1930 qu'il s'établit à Reims avec sa famille
Il est maintenant " permanent ". Dès l'aube et jusqu'à la nuit avancée, il peut mettre au service de son idéal ses expériences d'organisateur, d'orateur, sa connaissance du mouvement ouvrier. Il se charge de l'Exploité, qui continue à augmenter son tirage.
Le patronat de combat de la région, les autorités à ses ordres cherchent à briser cet ouvrier indomptable, qui, avec méthode et ardeur, dirige les luttes des travailleurs et fait grandir l'influence et l'organisation du Parti communiste.

LES PREMIERES PRISONS

Le prétexte pour les poursuites engagées contre Lucien Sampaix : des articles parus en 1931 dans l'Exploité en faveur des " mutins de Calvi ", cinq matelots qui devaient d'ailleurs être acquittés par le tribunal de Toulon sous la pression de la solidarité des ouvriers et des marins.
Pour échapper au mandat d'amener et continuer, Lucien entre dans l'illégalité comme tant d'autres camarades dans ces années de répression. La police pousse l'odieux jusqu'à le guetter lors des obsèques de son frère, à Sedan.
Il est arrêté le 3 novembre 1931 à Charleville et transféré à la prison de Reims.
Un camarade de la trempe de Lucien Sampaix ne se laisse pas abattre. Il mène, jour par jour, un combat acharné contre les conditions humiliantes de la détention, pour l'obtention du régime politique.
D'une lettre du 26 novembre 1931 :
" Une fois de plus, bien que j'aie protesté précédemment par lettre à M. le Procureur de la République, les gendarmes ont voulu nous imposer le "panier à salade ". Mais j'ai refusé de monter dans cette voiture, d'où toute une série de coups de téléphone... Puis, en fin de compte, on a fait venir un taxi pour nous emmener au tribunal. Un autre taxi nous a ramenés à la prison.
" ...Les menottes sont une atteinte de plus au régime politique. Le 9 décembre, je refuserai de me laisser enchaîner, car je ne suis pas un bandit, et nous verrons si des ordres sont donnés pour nous enchaîner de force. Chacun prendra ses responsabilités et les ouvriers, qui seront tenus au courant, seront juges des procédés odieux employés envers nous... "
Lucien Sampaix condamné à trois ans de prison, sera transféré de Reims à la Santé, puis à Clairvaux. Après neuf mois de détention, il est libéré par l'amnistie présidentielle.
Nous sommes en 1932, Le Parti appelle Lucien Sampaix à Paris, où il entre à la rédaction de l'Humanité.

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