Le "Livre des Morts" (et de la Renaissance)
Autre nom "le Rituel de la sortie au jour"

 

   
       Les Textes des Pyramides ou  le  PREMIER LIVRE ILLUSTRE du MONDE

 
Les premiers dessins (connus) exprimant le voyage des morts dans l'au-delà remontent au pharaon OUNAS ( -2397 à -2364) de la Ve dynastie, ils furent communément appelés Textes des Pyramides. Ils tirent leur substance du Grand rituel funéraire royal de l'Ancien Empire.

Leur esprit se prolongera sous la Première Période Intermédiaire et sous la période du " Moyen Empire " (de la IXe à la XIIe dynastie c'est à dire de la période allant de -2160 à environ -1700 ) durant laquelle on les appellera :          " Textes des sarcophages ou Livre des deux chemins," même si l'on sait que ces copies retrouvées et classifiées en chapitres par les égyptologues sont en général exprimées de manières décousues avec peu de liens entre eux.

Au début des années -1580 le Livre des Morts se présentait sous la forme d'un vaste ensemble de formules mise bout à bout avec des illustrations (vignettes) admirables en finesse et en couleurs. Le papyrus de Ioya (Musée du Caire) contient déjà 40 formules, celui du Kha écrit sous Aménophis III qui est conservé au Musée de Turin en contient 33 et celui de Nu (British Muséum) en totalise 137 sans les doubles.

C'est à la période de l'époque Saïte que réapparaîtront les Livres des Morts intégraux.

Un égyptien pouvait donc de son vivant aller chez un scribe pour choisir les formules qu'il jugeait les mieux adaptés à sauvegarder son âme et son corps, lesquelles devaient pouvoir lui assurer le meilleur accès à la vie Eternelle.

C'est donc sous la XXVIe dynastie saïte (- 650 de notre ère ) que renaît un véritable retour aux sources de la spiritualité qui donnera au Livre des Morts sa forme définitive, même si sur d'autres papyrus on trouva égaelement des titres plus complets comme " Formules pour sortir au jour "  ou " Formules des transfigurations et glorifications dans l'Empire des morts. "

En 1842 l'allemand Lepsius la copie d'un document de 165 formules qu'il nomma "Livre des Morts " lequel est encore aujourd'hui conservé au Musée de Turin. En 1881 Le hollandais Pleyte ajouta 9 nouveaux chapitres à la publication de Carl Lepsius. L'égyptologue hollandais Adriaan A. de Buck les considérait comme un ensemble formant un LIVRE puisqu'il intitula son livre constitué de pièces et de morceaux " Livre de proclamer JUSTE quelqu'un dans l' Empire des morts "…

A la demande le 19 septembre 1874 du " Deuxième Congrès des Orientalistes " de Londres,  l'égyptologue suisse Naville publia ce qu'il appela " la BIBLE des anciens égyptiens. " Cette publication de Naville fut publiée en 1886. En 1898 l'égyptologue anglais Sir E.A. Wallis BUDGE fit à son tour paraître une nouvelle publication de l'ensemble des chapitres du Livre des Morts sous le titre de : " Chapitres de la SORTIE du JOUR ".

L'expression " sortir au jour " ou " sortir pendant les heures de la lumière solaire représente le désir suprême du mort s'unir au nombre des bienheureux qui entourent le soleil " symbole de la vie.

Depuis l'Ancien Empire le soleil, sa lumière et sa chaleur bienfaisante sont devenus le générateur de la vie et le symbole de la protection humaine. Dès sa mort le défunt n'a plus qu'un objectif : rejoindre le cœur de la lumière et se fondre avec et en elle. Dans le Livre des Portes du XVIIIe siècle on voit le dieu Rê parcourir en barque sous la terre les douze (heures) divisions de la nuit, traverser la salle du jugement d'Osiris et renaître l'autre côté du Nil…

Comme le Ba, cet oiseau à tête humaine qui représente (l'âme) la partie spirituelle des hommes et des dieux (également dessinée par le signe du bélier qui est aussi celui du dieu Khnoum, celui qui aurait façonné les premiers humains sur un tour de potier avec de la glaise…)  Le Ba devient l'étincelle divine qui habite en l'homme et s'en détache au moment de la mort et comme son symbole oiseau part rejoindre son véritable habitat dans le ciel. On retrouve même au chapitre 85 le premier verset de l'Evangile de Saint Jean : Je suis l'Eternel… Je suis le Verbe ce qui EST avant la lettre

Dans le polythéisme égyptien c'est une seule et même personne qui est invoquée sous un nom en un lieu ou sous un autre nom dans un autre lieu, il s'agit donc du même Dieu qu'on invoque sous des représentations différentes… Dans le rituel mortuaire égyptien le mort exprime au chapitre 37 que les différentes parties de son corps sont identiques à celles de son Grand Dieu que représentent les différentes divinités associées, afin qu'aucun membre ne soit privé du Dieu Suprême. Comme les morceaux d'Osiris dispersés ne forment qu'un seul corps : celui du Grand Dieu invisible se compose de façettes multiples :

" ma vraie forme est cachée en moi, car je suis l'inconnaissable … "

Comme l'animal vivant peut être le Ba d'un dieu, l'homme peut également apparaître sous la forme animale du Ba d'un dieu en devenant le faucon d'Horus ou le bélier d'Amon-Rê. La vie prenant durant une petite partie de l'espace-temps,  l'apparence corporelle de différentes formes susceptibles de se métamorphoser en révêtant durant son long parcours après la mort, différentes apparences successives (voir même celles de certains animaux), que l'âme N. revêtira durant son long voyage à travers la vie éternelle. De même certaines religions orientales pensent que les morts peuvent revêtir différentes apparences liées au cycle changeant des vies comme une roue qui tourne…

Comme le mort Osiris découpé et dispersé en autant de régions que compte l'Egypte, le dieu se reconstitue pour vaincre la mort et se préserver de la destruction, il devient Rê, la lumière et la vie qui attire toutes les âmes désireuses de le suivre dans le processus de la renaissance éternelle.

Rê et Osiris se confondent en une seule personne qui devient l'incarnation de la Justice et de la vérité donc le reflet de Maât la déesse de la Justice et de la vérité :  fondements de l'ordre cosmique et de la paix sur notre petite planète et probablement sur bons nombre de mondes où la vie existe et évolue…

 

 
La danse des Anubis

 
L'Osiris N et le dieu Anubis

 

Les plus beaux passages du "Livre des Morts"

 

Afin d'essayer de mieux comprendre le passage de la mort à la vie nous avons choisi quelques extraits parmi ceux qui sont les plus éloquents et qui donnent la meilleure image de la spiritualité égyptienne

CHAPITRE 1 (extraits) - Formules pour le jour de la mise en terre :

 
 
 

Les prières d'une âme (N.) justifiée pour accéder au ciel

 
Nota : l'âme N. symbolise ici toutes les âmes des rois méritants et celles qui ont été trouvées pures et justes parmi celles du peuple durant leur passage sur terre.

CHAPITRE 7 - formule pour éviter le serpent maléfique Apophis (formule dite devant une figurine en cire du représentant du mal que l'on détruisait et brûlait ensuite) :

Ô toi qui s'empare (des âmes) et les prend par violence

Ô toi qui vis de ceux qui sont inertes ton poison n'entrera pas dans mes membres d'Atoum.

Je suis Atoum dans le Noun, ma sauvegarde est constituée de tous les dieux éternellement.

Je suis (devenu comparable à Atoum) quelqu'un de qui le nom est secret…

CHAPITRE 9 - formule pour ouvrir la grotte :

CHAPITRE 11 - formule contre l'ennemi de l'Empire des morts :

 

 

CHAPITRE 15 salutations à Amon-Rê qui réside à Héliopolis (et à Thèbes) :

L'âme défunte et pure devient un double ou une partie d'Osiris( elle s'appelle désormais l'Osiris N.)

L'Osiris N. a parcouru l'île sainte, il a vu le dieu dans le Noun (l'Océan primordial), il a rendu grâce au flot…Je suis ton favori parmi les hommes, je suis quelqu'un qui rapporte la vérité à Rê et qui répète la vérité à Atoum…

Dieu divin qui est venu à l'existence par lui-même,

Dieu primordial qui existait déjà dès le commencement !

 
[Image]

 

Formule des secrets des mystères de l'empire des morts :

 

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