"Orléans"

L'Hommage à Albert Ayler

 

CD
Vinyl 25 cm


Sortie : novembre 1999
Durée : 30 minutes

Huits musiciens partisipent a cet hommage a Albert Ayler et ils sont organisés en duo, l'un au saxophone l'autre a la contrebasse.

© Charles Stewart

 

On ne parle plus beaucoup d'Albert Ayler. On a tort. On ne sait plus par exemple que cet immense souffleur a fait son service militaire dans une base américaine d'Orléans et qu'il a pu paradoxalement y trouver matière à sonorités de toutes sortes.
Orléans justement est le titre de cet album collectif enregistré en hommage au grand Albert et paru sur le petit mais très actif label Rectangle, passé pour l'occasion du vinyle au CD. Le concept du disque est simple : réunir une poignée de musiciens français, saxophonistes et contrebassistes, qui, tous, ont été frôlés par l'aile de la free-music, pour affirmer la persévérance des fantômes d'Albert Ayler, trente ans après son incompréhensible noyade dans la baie d'Hudson. Orléans, parce qu'il s'agit bien de marquer d'une pierre blanche la diaspora française d'un free venu d'Amérique.


Au générique, plusieurs générations d'instrumentistes qui forment entre eux quatre duos. Par ordre d'apparition, Daunik Lazro et Claude Tchamitchian, Akosh Szelevenyi et Didier Levallet, Guillaume Orti et Eric Chalan, Maurice Merle et Jean Bolcato. Parmi les morceaux qui figurent dans l'album, une seule reprise d'Albert Ayler, In hearts only, magnifiée par la sonorité de Lazro au baryton, le plus lyrique et le plus sous-estimé des souffleurs français (ah, s'il était américain et s'appelait Charles Gayle ou David S. Ware, vous verriez !), deux improvisations splendides et rageusement épiques où l'on peut entendre successivement les deux benjamins, Akosh et Orti, l'un furieux, l'autre sinueux, et, pour finir, Les Trois Cloches, la chanson d'Edith Piaf et des Compagnons De La Chanson recomposée au feu du free par les deux compères lyonnais, Merle et Bolcato.
Orléans n'a rien d'un "à la manière de", c'est juste un disque qui fait entendre la résonance d'un son, d'une flamme, d'une figure libre. Un disque suffisamment désinvolte et lyrique pour retracer une voix (une voie ?) sans tomber dans les pièges de l'arrière-garde, sans rien céder sur le désir d'une musique toujours à venir. Albert Ayler est vivant. A Orléans ou ailleurs... 

Thierry Jousse 16 Février 2000, Les Inrocks.com

 

 

 

Titre
Compositeur
Interprète
Durée
"In Hearts Only"
Albert Ayler
Daunik Lazro (saxophone baryton) et Claude Tchamitchian (contrebasse)
8'11"
 
"Hudson"
Szelevenyi et Levallet
Akosh Szelevenyi (saxophone ténor) et Didier Levallet (contrebasse)
7'36"
"A"
Orti et Chalan
Guillaume Orti (saxophone en ut) et Eric Chalan (contrebasse) 
8'31"
 

"Les Trois Cloches"

Villard et Herrand
Maurice Merle (saxophone alto) et Jean Bolcato (contrebasse)
4'41"

 

Produit par Quentin Rollet et Noël Akchoté.
Enregistré entre 1997 et 1998 par Jean-Marc Foussat en France.
Masterisé par David Mascunan à DM Studio, Limoges.

Merci a http://rectangle.org/

 

Pour découvrir le fabuleux souffleur qu'était Albert Ayler je vous conseil ces deux sites (helas en anglais) :

-http://www.ayler.supanet.com/

-http://www.math.ucdavis.edu/~mawillia/ayler.html

 

 

© Ton Van Wageningen