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NOUVEAUX AUTEURS


Albertine Benedetto

Professeur de Lettres Classiques au Lycée Jean Aicard de Hyères (Var)

POEMES D' OMBRE ET DE LUMIERE

I

Elle est venue, familière et brutale

Elle a bu à la source et le cours s'est troublé

Elle a dévoré sur nos lèvres un rire nouveau né

Elle a fouillé nos coeurs

Les a empoisonnés

II

Il a arpenté le désert. Il a écarté les grains nombreux de l'oubli.

Il l'a réchauffée dans le désert bleu de la nuit.

Quand la source s'est tarie, il a puisé dans son coeur.

Il a veillé pour balayer le sable qui menaçait. A la fin, il a pris la mesure de l'éternité.

Un chagrin de ronce vivace a verdi.

III

Belle mariée dors

Ta longue mort

Nos voeux habitent

Ton silence

IV

Ils sont tous là

A resserrer le cercle de leur chaleur

Leur souffle

Est forteresse de vivants

Leur peine

Egrène les heures de l'attente

Dans leur regard lève la douleur

Leur coeur partage l'agonie

Ensemble

Jusqu'au bout de la plainte

V

Notre révolte a saisi le masque sans âge de la mort

Nous l'avons médusé

Nous ne l'avons pas brisé

Nous avons baisé, impuissants

Un visage en allé

VI

Au-delà de la douleur, le chemin sera doux

Passante, tu fouleras la terre d'un pas si léger

Que les herbes folles seules tressailleront

Au-delà de notre vie, l'amour veillera

Lampe de notre foyer

Coeur de notre coeur

Présente, pour chérir l'aube de nos matins

VII

Suspendus à tes lèvres

De notre souffle nos yeux nos mains

Dans l'attente éperdue de ton souffle

Retenu, puis rendu

Si navrés de pitié pour ton être épuisé

Pauvre corps travesti par la souffrance

Dépouille à laquelle nous nous sommes accrochés

Pour aider à sa délivrance

Suspendus à tes lèvres

Nous avons compté

Nous avons tenté

De desserrer l'étau

Pour que passe ton souffle, encore une fois

Nous avons compté, une dernière fois

L'éternité avait commencé

4 juin 1992


POEMES D' OMBRE ET DE LUMIERE
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