About head

DU SON DE LA PREMIÈRE HARPE AU MAQÂM DE BAGDAD DE NOS JOURS

Ceux qui ont eu le privilège de se balader dans les villes d'Ur, Babylone et Ninive vous diront, que tel un songe, ont résonné dans leur tête les premières notes des premiers instruments musicaux de l'humanité. Ces mêmes personnes vous diront qu'ils se sont laissés emporter par les vagues bienfaitrices pour l'âme de ce savant musicien "zouriab", le Mossoulien, qui après avoir élaboré les bases d'un art musical arabe fort structuré, rejoint les villes de Cordoue, Grenade et Tolède en Andalousie où ces notes et son art laissent une grande empreinte sur la musique occidentale mais aussi sur le chant. Il suffit d'écouter quelques cris de fado pour entendre ses racines arabes. Quant à l'Irak d'aujourd'hui, on trouve côte à côte l'"Attaba" des Bédouins avec l'"Aboudhia" des ruraux dans le subtil "Maqâm" bagdadien qu'il ne faut pas confondre avec le "Maqâm" standard qui régit la musique orientale globalement (arabe, kurde, turque, perse, etc.). En effet, le Maqâm irakien s'appuie sur un ensemble de règles codifiées, une terminologie complexe et un long apprentissage. Le déroulement d'une soirée de Maqâm est généralement précédé par une introduction instrumentale indépendante (le Muqadimma) suivi des improvisations instrumentales individuelles (les Taqasim), une ou plusieurs "Pesté", c'est-à-dire des chants populaires à refrain. Le Maqâm Bagdadhi, avec son orchestre composé généralement d'un "Djoza" (une sorte de violon monocorde dont la boite de résonnance est une noix de coco), d'un "Santour" (une cithare dont les cordes sont martelées par deux petits marteaux en bois), d'un "dumbouk" (un tambourin horizontal profond, dont le corps est en terre cuite ou en bois, posé sur la cuisse du musicien) et d'un "def" (une sorte de tambourin à large diamètre d'une profondeur de quelques centimètres composé d'un cercle en bois traversé lui-même par une série de paires de castagnettes en cuivre et une peau tendue). Le texte du Maqâm, quant à lui, est généralement composé de passages alternés entre la grande poésie classique arabe et la poésie locale, parfois argotique, des Bédouins et des ruraux. Al Kunderchi et ensuite Al Gubanchi, suivis de Yussuf Oumar furent des grands maîtres de cet art particulièrement apprécié dans le monde arabe. De nouveaux talents émergent aujourd'hui de plus en plus, puisqu'une sorte de renaissance du Maqâm voit le jour après la période des années 1970 - 1990 où il faut admettre que cet art à stagner.

CLIQUEZ SUR LES VIGNETTES POUR LES VOIR EN GRAND