POURQUOI CLUB GÉNÉRATION 

INVITE LES CONGOLAIS A SOUTENIR LE GOUVERNEMENT CONGOLAIS

Par Jean de Dieu BATINA – Président de l’association "Club Génération " 
et Jean-Pierre ONDE – Secrétaire Général

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Le peuple congolais a connu au cours de ses 40 années d’indépendance des périodes de prospérité et de descentes aux enfers.

Au sortir des indépendances, la vie politique congolaise se caractérisait par la présence de plusieurs partis politiques dirigés par des figures illustres à l’image des Opangault, Titchélé, Tchicaya.

Le jeu politique semblait alors assez ouvert, les différents partis de l’époque étant tous habilités à se présenter aux différentes élections.

Dans un conteste africain et bantou où la paix civile et l’harmonie entre les différentes composantes de ce qui n’était pas encore une nation au sens occidental du terme, mais une composante d’anciens royaumes, avait toujours été assurées par l’autorité et la sagesse d’un chef reconnu et accepté par tous, cette tentative prématurée d’imposer une démocratie de type occidental, a très vite atteint ces limites, et s’est soldée par la multiplication des partis ethniques ou régionalistes avec son corollaire, la montée du tribalisme.

Cette situation a atteint son apogée avec la première guerre civile qu’a connu le Congo en 1960, qui a opposé les Congolais du Sud à ceux du Nord, et infligé à la population martyre, massacres collectifs, viols et mutilations.

L’échec de cette première expérience de multipartisme au Congo-Brazzaville a ouvert la voie aux partis uniques et au bégaiement de notre histoire à travers les expériences agitées de la JMNR et aux tâtonnements du PCT.

Mais l’histoire des peuples de l’Egypte des pharaons à la Grèce antique et des pays occidentaux aux nouveaux pays industrialisés d’Asie du Sud-Est, nous apprend que la construction d’une nation est une œuvre de longue haleine marquée par des périodes d’apprentissage et de transition.

Les Grecs précurseurs de l’idéal démocratique ont posé à travers des philosophes comme Platon et autres Socrate le postulat de l’existence de cycles dans la vie des nations " Aristocratie, Timarchie, Oligarchie, Démocratie, Tyrannie).

Plus près de nous, la construction de la république française ne s’est faite qu’à la suite du cycle, Monarchie, Révolution " guillotinière " de Danton et Robespierre, et Dictature napoléonienne.

Elle semble également confirmer " la loi " qui veut que la plupart des nations passent par des cycles de transition plus ou moins longs, avant de parvenir à une démocratie apaisée ou une  " gouvernance éclairée" adaptée à la situation spécifique de chaque nation, et garante de la paix civile et du développement économique.

Pour être efficace et orienter l’ensemble de la nation dans la bonne direction, cette gouvernance éclairée doit être assumée par un chef expérimenté et éclairé dont l’autorité, la sagesse et la clairvoyance doivent être reconnues de tous.

Le gouvernement actuel incarne ces qualités pour le Congo, et peut garantir une transition en douceur vers une démocratie apaisée.

Les expériences malheureuses du Directoire pendant la révolution française, de la présidence tournante au Bénin après les indépendances des années 60, les conflits permanents entre l’ancien Président Mahamane Ousmane et son premier ministre Hama Amadou qui ont conduit au coup d’état de feu le président Baré Maïnassara au Niger, sont là pour nous éclairer sur les risques d’un bicéphalisme ou d’une absence d’autorité reconnue et affirmée au sommet de l’État.

L’expérience traumatisante des deux guerres civiles qu’a connu le Congo-Brazzaville pendant ces dernières années, qui a fait du Congo un pays comparable au Libéria ou à la Somalie, avec l’apparition des milices privées, l’instabilité des institutions, et l’insécurité dans tout le pays, l’a entraîné au bord de l’abîme et du suicide collectif.

Ce cauchemar que nous condamnons tous et à propos duquel nous disons "plus jamais ça ", a eu pour origine, l’affaiblissement de l’autorité de l’état engendrée par une mauvaise application de la constitution de 1992. En outre, cette constitution, censée marquer une nouvelle ère démocratique au Congo, avait pêché sur deux points fondamentaux :

  • L’adoption d’un régime semi-présidentiel, qui s’est avérée inadaptée à nos réalités et qui a entraîné l‘affaiblissement de l’autorité de l’État, et le blocage des institutions gangrenées par les menaces de motions de censure par l’opposition et de dissolution de l’assemblée nationale par le pouvoir, puis par l’apparition des milices privées et des chefs de guerre. 
  • L’absence de verrous permettant d’empêcher la création des partis politiques à base ethnique dont la conséquence directe a été l’exclusion et la marginalisation des ethnies ou des régions apparentées aux partis politiques ayant perdu le pouvoir.
Pour éviter à notre pays de retomber dans ces errements du passé, il nous faut donc :
  1. Restaurer l’autorité de l’État, à travers une constitution adaptée à nos mœurs, qui nous permette d’élire un chef, qui aura la compétence, l’expérience, la hauteur et la vision nécessaires pour garantir au pays la paix civile et la justice pour tous, et pour sortir le Congo du sous-développement.

  2. La nouvelle constitution qui vient d’être adoptée par le peuple congolais est une des pièces permettant d’atteindre ces objectifs.

  3. Exiger à tous les partis et associations politiques d’avoir une représentation nationale. A titre d’exemple, aucun parti et aucune association politique ne devrait être agréée si son bureau est composé à plus de 50% par des personnes issues d’une région.

  4. Une loi pourra être déposée dans ce sens, par la nouvelle assemblée.

  5. Poursuivre les efforts visant à consolider l’unité nationale et l’ouverture, en encourageant le parti au pouvoir à respecter les règles constitutionnelles. Tous les congolais de bonne volonté, quelle que soit leur sensibilité politique, devront s’impliquer dans la conduite des affaires de l’État.
L’esprit de dialogue et le sens de l’État qui animent le Président Sassou devraient le conduire à maintenir ses efforts dans cette direction.
 
 
Par ailleurs à l’image des autres pays africains, Le Congo dispose d’une jeunesse désœuvrée qui ne demande pas mieux que d’être associée au développement du pays.

Une politique économique industrielle décentralisée, basée sur l’utilisation optimale de l’abondance de la main-d’œuvre de la jeunesse et des ressources naturelles permettra de faire du Congo, un nouveau pays industrialisé à l’horizon de dix ans. 
 

La proposition suivante peut être utilisée à cet effet.

Elle consiste à créer des Pôles industriels à forts coefficients de liaison c’est-à-dire dotés d’une fiscalité attractive pour les investisseurs nationaux et étrangers, et permettant de créer des débouchés en amont et en aval , donc de fournir du travail à plusieurs corps de métiers différents .

Ces pôles industriels seront intégrés, c’est-à-dire qu’ils comprendront des unités de production et des centres de recherche universitaires ou technologiques spécialisés dans la veille et l’adaptation des innovations scientifiques et technologiques aux besoins du Congo et de sa sous-région. 

Cette intégration permettra à court terme de substituer les importations par la production locale et à moyen et long terme à conquérir les marchés étrangers grâce à des produits innovants et bons marchés car produits avec des ressources naturelles abondantes et une main d’œuvre compétitive.

Elle s’appuiera sur la mise en place d’infrastructures (routes, ports…) qui pourront être financés dans le cadre de partenariats sous-régional (Cemac…), ou international (Nepad…). 

On pourra ainsi :

Dans les régions forestières du Nord et du Sud : 

Exploiter les richesses de la faune, la flore, des affluents du fleuve Congo et du bois grâce au " tourisme ciblé et  écologique à l’image du parc Odzala", à la pisciculture, et à l’industrie de transformation du bois (Contre-plaqués, pâte à papier, caoutchouc…).

Dans les régions du Centre (Pool, Plateaux, Niari, Bouenza, Lekoumou…) :

Créer des fermes avicoles modernes capables de transformer les produits d’élevage et de l’agriculture en produits finis, (des joints-ventures pourront être montés avec des pays ayant une certaine expérience en la matière comme la France, l’Australie, l’Afrique du Sud, Israël, le Maroc, Cuba, ou le Brésil).

Dans la région côtière

Bâtir autour de la région du Kouilou, une solide industrie pétrolière et chimique en maîtrisant la chaîne de production des produits finis (Raffinerie et commercialisation de pétrole, produits dérivés du pétrole, peintures, gaz domestique…). 

Créer une industrie Portière moderne et dynamique (Modernisation du port de Pointe-Noire, construction d’un deuxième port au Bas-Kouilou et création de deux zones franches autour de ces ports).

En cette période de campagne électorale, ces quelques pistes de réflexion contribueront, nous l’espérons, à inviter nos compatriotes à faire le bon choix, et à éclairer notre futur dirigeant qui aura la lourde et noble tâche de faire du Congo un pays de justice, de stabilité et de prospérité.