LIGNE
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Le premier et court tronçon fut ouvert en 1923, c'était Invalides-Croix Rouge.
Il devint Invalides-Mabillon en 1925, puis Invalides-Odéon en 1926. En 1930, on
prolongea la ligne jusqu'à la porte d'Italie, mais on changea cette exploitation
en 1931 avec le tronçon Maubert-Mutualité-Jussieu. L'actuel terminus, Austerlitz
fut ouvert en 1939 ; celui de Boulogne, plus tard, en 1981.
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Gare
d'Austerlitz
Ancienne gare d'Orléans,
appartenant jadis à la Compagnie des Chemins de Fer d'Orléans, elle porte maintenant
le nom d'une des plus grandes victoires de Napoléon I. La bataille des Trois
Empereurs eut lieu en Moravie, près du bourg d'Austerlitz, en 1805. La défaite
des Austro-Russes fut suivie du traité de Presbourg.
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Jussieu
Le botaniste Bernard
de Jussieu (1699-1777) créa une méthode de classement des végétaux. Son neveu
Antoine Laurent Jussieu (1748-1836) le perfectionna et fut directeur du Muséum
d'histoire naturelle. Jusqu'en 1959, la station s'appelait Jussieu-Halles aux
vins. Depuis 1662, il y avait une halle aux vins. C'est maintenant l'université
qui la remplace.
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Cardinal
Lemoine
Le cardinal Jean
Lemoine (1250-1313) fut le légat (ambassadeur) du pape Boniface VIII auprès
de Philippe le Bel. Il fonda, rue Saint-Victor, un collège qui fut détruit à
la Révolution. Il fut enterré à Avignon où la Papauté s'installa en 1309. La
rue qui porte ce nom est une section de l'ancien chemin qui à l'extérieur longeait
les ramparts de Philippe-Auguste.
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Maubert-Mutualité
La place de Maubert
date de 1202. Elle doit son nom à Jean Aubert, deuxième abbé de Sainte-Geneviève.
Elle fut d'abord un lieu de rassemblement où le célèbre dominicain Albert le
Grand commentait en plein air la physique d'Aristote, sous le règne de saint
Louis. Ce fut ensuite un lieu patibulaire qui alterner la roue, la potence,
le bûcher. La place actuelle est d'Haussmann. Le palais de la Mutualité fut
construit en 1931. En liaison avec de les mouvements mutualistes français, il
reçoit de nombreuses manifestations culturelles ou politiques, des bals et des
banquets.
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Cluny-Sorbonne
L'Hôtel des abbés
de Cluny fut construit sur les ruines d'un établissement gallo-romain de thermes
du IIIe siècle. Ces ruines restèrent propriété de la couronne jusqu'en 1215.
En 1485, Jacques d'Amboise abbé de Cluny, remplaça le petit pied-à-terre qui
s'y trouvait par l'hôtel actuel, en pur gothique flamboyant. Vendu comme bien
national à la Révolution, un amateur éclairé, Alexandre du Sommerard, y installa
le début d'un musée en 1833. L'état racheta ses collections à sa mort , en 1842
et ouvrit le Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny en 1844. La Sorbonne était
à l'origine un collège de Théologie fondé en 1257. Ses bâtiment furent reconstruits
de 1626 à 1642 par Lemercier sur ordre de Richelieu, puis complètement remaniés
entre 1885 et 1901, sauf la chapelle construite de 1635 à 1653.
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Odeon
D'abord, Théâtre-Français,
il fut construit de 1779 à 1782 par Peyre et de Wailly à l'emplacement des anciens
jardins de l'hôtel de Condé. En 1789, il devient Théâtre de la Nation, puis
en 1793, Théâtre-Egalité. Fermé sous le Terreur, il rouvrit en 1797 sous le
nom d'Odéon. Il brûla en 1799, fut restauré et devint Théâtre de l'Impératrice.
Il brûla de nouveau pour enfin rouvrir en 1819.
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Mabillon
La vieille rue
Mabillon fut ouverte en 1584 et conduisait à la foire Saint-Germain, c'était
à cette époque la rue de la Foire. Elle prit ensuite le nom du bénédictin jean
Mabillon (1632-1707), un des plus grands érudits de son temps qui fonda la diplomatique
"De re diplomatica" et fut l'auteur d'un "Traité sur les études
monstiques".
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Croix
Rouge
Cette satition
est fermée depuis 1939. Elle avait empruntée le nom du carrefour de la Croix-Rouge
ainsi nommé depuis le XVe siècle à cause de la croix colorée qui y fut érigée
par Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux. Carrefour toujours fort animé, la
potence et le pilori y furent dressés en 1721 et 1722.
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Sèvres-Babylone
La rue de Sèvres
est l'ancien chemin qui conduisait au XIIIe siècle de Paris à Sève (P98). La
rue de Babylone, ancien chemin, qui se perdait dans la région de Grenelle, doit
depuis 1673 son nom à l'évêque de Babylone que fut Bernard de Sainte-Thérèse.
Ce dernier fonda le séminaire des Missions installé dans cette rue.
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Vaneau
La rue Vaneau est
née en 1850 de la réunion de trois rues. Elle prit le nom d'un jeune polytechnicien
qui fut tué en 1830 lors de l'attaque des insurgés contre la caserne de Babylone
où étaient cantonés les gardes suisses.
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Duroc
Géraud Christophe
Michel Duroc duc de Frioul (1772-1813), général français, fut aide de camp de
Bonaparte en Italie et en Egypte; Il fut nommé grand maréchal du palais en 1804.
Il repose aux Invalides auprès de l'Empereur. La station est située près de
l'ancienne barrière de Sèvres du mur des Fermiers Généraux.
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Ségur
Le marquis Philippe
Henri de Ségur (1724-1801) fut maréchal de France et secrétaire d'Etat à la
Guerre de 1780 à 1787. Par d'utiles réformes, il fit de l'armée française l'une
des meilleures d'Europe. Sa petite fille par alliance, la comtesse Sophie Rostopchine
de Ségur (1799-1874) fut l'auteur de romans pour la jeunesse qui connurent un
immense succès : les Petites Filles modèles, les Malheurs de Sophie, le Général
Dourakine.
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La
Motte-Piquet-Grenelle
L'amiral Toussaint
Guillaume comte de la Motte-Piquet (1720-1791) s'illustra en dirigeant une escadre
contre les Anglais en Martinique. La commune de Grenelle fut annexée en 1860.
Elle n'existait que depuis trente ans. C'est sans doute là que les légions romaines
de Labienus combattirent les Gaulois de Camulogène en 52 avant J.-C.
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Emile
Zola
L'écrivain Emile
Zola (1840-1902), chef de file de l'école natiraliste, s'appliqua à décrire
presque scientifiquement les faits humains et sociaux. Il entreprit une oeuvre
cyclique de vingt romans, "les Rougon-Macquart" (1871-1893), reposant sur
le vécu et sur de minutieuses études. Il prit violemment parti dans l'affaire
Dreyfus avec l'article "J'accuse" paru dans l'Aurore en 1898.
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Charles
Michels
Le député communiste
Charles Michels (1903-1941) fut arrêté chez lui en 1940. Il fut fusillé à Châteaubriand
en Bretagne avec d'autres résistants comme Guy Môquet. La station, avant 1945,
portait le nom de Beaugrenelle. C'était un nom enjôleur des promoteurs du lotissement
en damier du village de Grenelle.
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Javel-André
Citroën
L'écart de Javel
prit naissance au XVe siècle avec un petit port et un garage à bateaux, connu
en 1485, sous le nom de Javetz. En 1777, une fabrique de produits chimques vit
le jour. De cet usine sortit l'hypochlorite de potasse que l'on appela l'au
de Javel. Sous l'Empire, le quartier industriel se développa, ébauche de ce
qu'il est actuellement. L'ingénieur André Citroën (1848-1935) créa un système
d'engrenages et fonda l'une des plus importantes entreprises de construction
automobile qui se développa quai de Javel.
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Eglise
d'Auteuil
Avant 1921, la
station se nommait Wilhem, romancier français dont le vrai nom était Guillaume-Louis
Bocquillon. La rue du même nom remplace le vieux sentier des Arches qui conduisait
de l'église d'Auteuil à la Seine. La première église datait du XIe siècle. Elle
fut reconstruite au XIVe siècle. En 1877, devenue une nouvelle fois vétuste,
elle fut remplacée par l'édifice actuel. En forme de croix latine, construite
par Vaudremer dans un style romano-byzantin, il ne lui reste de l'ancienne église
que le tombeau de Blanche Rousseau-Ternaux et une cloche, baptisée Marie, datant
de 1565.
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Michel
Ange-Auteuil
Michelangelo Buonarroti
(1475-1564) fut élève de Ghirlandaio et étudia l'art antique à Florence. Il
fut à la fois sculpteur, peintre, architecte et poète. On peut citer parmi son
oeuvre magistrale : la Pietà de Rome (1499), le Tondo Doni de Florence (1502),
son célèbre David de même époque, la voûte de la chapelle Sixtine (1508-1512),
les statues funéraires des Médicis à San Lorenzo (1519-1534) et les fresques
du Vatican comme la Conversion de saint Paul et la Crucifixion de Pierre (1545-1550).
Ses Rimes, 250 pièces de vers, font partie des plus grandes oeuvres de la littérature
italienne.
Vers l'an 600, le petit village de Nigeon se créa sur un monticule fraîchement
déboisé de la forêt de Rouvray. Ses habitants débordèrent sur le versant nord
en bâtissant un hameau qui devint Chaillot. Ils développèrent sur le versant
ouest un second hameau, Altogilum, qui devint Auteuil. Les terres d'Auteuil
furent la propriété de l'abbaye normande du Becq-Hellouin jusqu'en 1109. Par
un échange, elles devinrent une possession de l'abbaye de Sainte-Geneviève.
Ses abbés furent les seigeurs d'Auteuil jusqu'à la Révolution. Après plusieurs
démembrements la commune fut rattachée à Paris en 1860.
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Porte
d'Auteuil
La porte d'Auteuil,
ouverture des fortifications de 1860, contrôlait la route de Boulogne. En 1871,
les Versaillais pénètrent dans Paris par la rue d'Auteuil après s'être emparées
des portes d'Auteuil et de Saint-Cloud.
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Michel
Ange-Molitor
Deuxième station
située sur la rue Michel-Ange, artère récente ouverte sous Haussmann, elle prend
aussi le nom de Gabriel Jean Joseph comte Molitor (1770-1849). Vaillant défenseur
de la Hollande en 1813, il devint maréchal de France dix ans plus tard. En 1823,
il participa à la campagne d'Espagne. Il finit sa carrière comme gouverneur
de l'Hôtel des Invalides.
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Chardon-Lagache
Le docteur Pierre
Chardon fut le "médecin des pauvres" d'Auteuil pendant cinquante ans.
Il fut enterré au deuxième cimetière d'Auteuil en 1845. Son fils Pierre-Alfred
amassa une fortune considérable qui lui permit d'ouvrir en 1857 une maison de
retraite pour les gens modestes. Il associa à so nom, celui de jeune fille de
sa femme. la maison est situé sur un lot des anciennes possessions de la seigneurie
des Génovéfains, rue Chardon-Lagache, comme il se doit.
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Mirabeau
Le comte Honoré
Gabriel Riqueti de Mirabeau (1749-1791) fut durement traité par son père qui
le fit interner à Vincennes de 1777 à 1780. Brillant orateur comme député du
Tiers-Etat et partisan d'une monarchie constitutionnelle, il tenta de concilier
l'Assemblée et le roi et fut accusé de trahison; Le pont de Mirabeau fut construit
de 1895 à 1897 à l'extémité de la rue du même nom.
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Boulogne-Jean
Jaurès
les Mesnuls, petit
hameau d'Auteuil que l'on trouvait déjà dans la forêt de Rouvray en 1119, se
détacha de l'agglomération en 1343. Autour de lui se forma un village de bûcherons.
Son église fut fondée par des pélerins venus de Boulogne-sur-Mer. On l'appela
le village de Boullongne. Cette station de Boulogne porte comme une des stations
parisiennes le nom de Jean Jaurès.
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Boulogne-Pont
de Saint-Cloud
Il existe un pont
à cet endroit depuis douze siècles. La légende voulait qu'un roi de France ne
pouvait le franchir sans être frappé de mort subite. Les monarques franchissaient
donc la Seine en Barque. A la mort de François Ier, le convoi funéraire passa
sur le pont : la malédiction était rompue sans risque, le roi étant déjà mort.
Son successeur, Henri II remplaça l'ouvrage en bois par un splendide pont de
pierre aux nombreuses arches. Il était si majestueux que le petit peuple le
considéra comme l'oeuvre du diable, on dut l'exorciser.