Programme An 2000: Bach et ses Précurseurs

 

 

Bach et l'an 2000

Jean-Sébastien BACH et les influences allemandes

Les oeuvres principales

Intrumentation

Les musiciens du concert BACH

Programme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BACH et l'an 2000 : (" les influences allemandes de J.S BACH ")

L'année BACH (250ème anniversaire de sa mort) donne l'occasion unique de présenter au public un répertoire peu joué et pourtant d'une rare beauté : celui des compositeurs allemands qui ont précédé et influencé de prés ou de loin l'écriture de J.S BACH.

On compte parmi leurs œuvres de véritables joyaux composés pour la voix d'alto, qui empruntent au répertoire de la viole en consort ; Viennent s'ajouter suivant le cas, la Basse Continue et un ou deux violons.

Bien qu'abordant exclusivement le répertoire sacré, notre programme n'en est pas moins vivant et varié : c'est une volonté délibérée de notre part d'équilibrer nos concerts en évitant toute austérité, et de proposer au public à la fois des œuvres rares, mais aussi des compositions aussi célèbres que celle du canon de PACHELBEL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J.S BACH et les influences allemandes

Nous avons mis au point ce projet avec un double objectif : - Aborder les compositeurs allemands ayant influencé Jean-Sébastien BACH. - Emprunter au répertoire de la voix d'alto homme.

Personne ne peut nier le génie créatif de Jean-Sébastien BACH., néanmoins c'est bien dans sa formation, et en opérant la synthèse des influences qu'il a pu subir de sa prodigieuse famille et d'autres compositeurs, qu'il a su puiser la matière et la science musicale qui lui ont permis d'écrire l'extraordinaire richesse et variété d'œuvres que nous lui connaissons.

Pour ce concert, notre formation organisée autour de la voix d'alto, a décidé d'aborder le répertoire sacré allemand dont J-S BACH s'est inspiré pour composer ses passions et cantates : ainsi apparaissent Heinrich.SCHUTZ, et Dietrich BUXTEHUDE

Nul doute qu'il ait été fortement imprégné par la musique sacrée de H.SCHUTZ :

ses Passions annoncent par leur structure celles de Jean-Sébastien. De même l'œuvre pour orgue de D.BUXTEHUDE et ses cantates exercèrent-elles une grande influence sur lui : Le célèbre Actus Tragicus (BWV 106) est considéré comme très proche des compositions de D.BUXTEHUDE.

Une grande partie de ses connaissances lui ont été enseignée par quelques-uns uns des innombrables musiciens de sa famille : parmi eux les deux plus proches portent le même prénom : Jean-Christophe, son oncle et son frère :

· Son oncle, très influent pour Jean-Sébastien, est considéré aujourd'hui comme le plus important des compositeurs de sa famille. Il a laissé une œuvre novatrice, parmi laquelle une des plus belles compositions jamais écrites pour la voix d'alto : un Lamento pour consort de viole et violon que nous insérons au programme.

· Son frère a assuré pendant six ans son éducation musicale ; Lui-même avait reçu dix ans durant l'éducation d'un maître : Johann PACHELBEL (1653-1706). Ce dernier était par ailleurs très proche de la famille BACH : c'est l'occasion pour nous de faire un clin d'œil au public en intégrant le fameux canon et gigue à notre programme.

L'instrumentation de ce concert nous permet d'offrir au public une composition magnifique pour ensemble à cordes de Johann ROSENMULLER (1620-1684), considéré comme un des pionniers du développement du clavecin en Allemagne.

L'œuvre centrale de notre concert est de J-S BACH (Cantate BWV 54) ; C'est une des rares cantates solo pour voix d'alto qu'il ait composé : c'est aussi une des plus originale et expressive, ce qui n'étonnera pas quant on en connaît le sujet : le repentir !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les œuvres principales :

Œuvres vocales

Erbarm dich mein (H.SCHUTZ)

Lamento (Jean-Christophe BACH ou Heinrich BACH)

Cantate BWV 54 (J.S BACH)

Jubilate Domino (D.BUXTEHUDE)

Hertlzich lieb hab ich dich (H.SCHUTZ)

Œuvres instrumentales

Sonate VII en ré mineur (ROSENMULLER)

Canon et gigue (PACHELBEL)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Erbarm dich mein (H.SCHUTZ) :

Après la symphonia à 5 parties, la voix s'intègre naturellement au jeu imitatif des instruments :

les cinq premières mesures chantées ont une structure répétitive qui donne au texte une dimension poignante.

On notera qu'avec une écriture dépouillée, Schütz arrive à donner une profondeur étonnante aux paroles, grâce aux dissonances, une certaine rhétorique comme par exemple l'infinie longueur de la dernière note chantée. Ceci en fait une des œuvres les plus fortes de Schütz et à notre avis un des joyaux écrits pour la voix d'alto.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lamento (Jean-Christophe BACH ou Heinrich BACH) :

 

Cette composition est très expressive de part les chromatismes, les dissonances et l'emploi fréquents d'intervalles diminués. Proche de l'écriture de l'œuvre de Schütz, elle en aborde le même thème : le péché.

La voix y est traitée de façon instrumentale, à l'instar des œuvres sacrées de BACH ; Les vocalises utilisées avec parcimonie servent à illustrer les verbes de mouvement.

L'adéquation parfaite de l'ensemble des violes, de l'orgue positif et du timbre d'alto, liés à la pureté des lignes mélodiques en font une des œuvres phares de la musique sacrée allemande même si son attribution est encore sujette à caution.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cantate BWV 54 (J.S BACH) :

Cette rare cantate pour voix seule (il en existe trois pour voix d'alto) est une des plus originales et des plus belles du genre.

Elle surprend dès son entrée en imposant une dissonance troublante pour l'auditeur de part sa force et sa durée. Allié à la rythmique presque obstinée de la basse, on comprend comment BACH a voulu souligner les notions de péché et de repentir omniprésent dans le texte.

Le récitatif est très expressif et contraste avec les autres récitatifs de ses cantates ou la voix d'alto flirte en permanence avec ses limites supérieures : ici c'est le registre grave qui domine, car le texte est proche du sermon. La seule envolée vers l'aigu sert à renforcer le nom de Dieu. Le dernier mouvement sous forme d'entrées fuguées vient délivrer de cette pesanteur dans laquelle on finirait par se sentir coupable : mais si les vocalises paraissent donner un peu de liberté au chanteur et à l'auditeur n'oublions pas que c'est sur le mot " diable " qu'elle s'opère…

Rarement cantate de BACH aura atteint ce niveau d'expressivité : nous sommes heureux d'offrir ce joyau au public.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jubilate Domino (D.BUXTEHUDE) :

Avec la seule œuvre en latin de ce concert, nous entrons dans le style baroque de plein pied.

Ici on chante sa joie envers Dieu avec ferveur. La viole, instrument soliste, introduit le chant par un trait étonnant de virtuosité et de longueur : la voix et la viole se répondent le reste du premier mouvement.

Le deuxième mouvement est ternaire et la basse obstinée sur un motif descendant de quatre notes lui confère un aspect très aérien presque immuable.

Le dernier mouvement est une sorte d'apothéose de la joie ou la voix imite la sonorité et la rythmique de trompettes avant de vocaliser comme dans le premier mouvement sur le mot " jubilate ". Un seul mot résume cette œuvre : jubilatoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hertlzich lieb hab ich dich (H.SCHUTZ) :

H.Schutz traite ici le même thème que Buxtehude mais la gravité laisse place à une certaine naïveté ; l'allemand remplace le latin et les 2 violons ajoutent une pointe de gaieté.

On ressent une ferveur profonde dans les passages ou les valeurs de notes s'élargissent pour souligner les dissonances.

Le deuxième mouvement est plus véhément et certaines envolées lyriques donnent une grande force au texte.

Cette œuvre plaisante, présente l'avantage d'offrir une respiration dans un programme empreint d'une belle mais réelle gravité

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Sonate VII en ré mineur (ROSENMULLER) :

Tout mélomane qui aurait par un hasard extraordinaire passé au travers des mailles du filet tissé par " Tous les matins du monde " et qui n'aurait pas connaissance du monde de la viole se doit d'écouter cette œuvre pourtant encore assez confidentielle car elle résume toutes les beautés de l'instrument joué en consort :

un premier mouvement ou les entrées en canon permettent de bien dissocier les différents éléments d'une pâte sonore d'où émergent quelques mélismes plaintifs.

Une certaine suavité fait alternance ensuite avec des séquences vivifiantes ou l'on entrevoie les possibilités virtuoses de l'instrument.

L'œuvre se termine dans une mélancolie qui est peut être celle du public comprenant que les dernières notes sont jouées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Canon et gigue (PACHELBEL) :

Pour permettre au public de retrouver des repères nous proposons une des œuvres qu'il connaît le mieux : ce n'est pas par hasard que cette œuvre a acquis une notoriété extraordinaire, car elle émane d'un compositeur talentueux ayant reçu une forte influence italienne, mais qui trouve sa place dans un programme ou le fil conducteur est l'influence des compositeurs allemands sur J-S BACH.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Instrumentation

L'instrumentation relativement spécifique de ce concert emprunte largement au consort de viole popularisé en Angleterre.

A la basse continue sont adjointes outre la ligne de chant, quatre parties :

· Les deux parties inférieures sont tenues par des violes (éventuellement une basse de viole) , les deux parties supérieures sont tenues suivant les œuvres par deux violes (consort), deux violons, voire une viole et un violon.

Il conviendrait d'ajouter pour des œuvres aussi importantes que la cantate BWV 54, un théorbe, un violoncelle et une contrebasse. Un des violistes étant aussi violoncelliste, nous proposons en option les deux autres instruments.La configuration minimum requiert donc 2 violons, 3 violes, un orgue positif étendu dans le grave (8 pieds), un contralto soliste, soit un total de 7 musiciens. La plus part des musiciens font partie des ensembles " Poeticall Musicke " et " Coloquinte " finaliste cette année du concours d'ensembles du festival d'York.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les musiciens du concert BACH

 

 

Atsushi Sakai : viole et violoncelle

Florence Bolton : viole

Lucas Guimaraes Peres : viole

Véronique Barbot : orgue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Atsushi Sakai : viole et violoncelle

C'est dès l'âge de cinq ans qu'il entame des études de violoncelle au Japon, avant de partir aux Etats-Unis où il travaille avec R.Léonard et parallèlement avec H.Shapiro et T.Tsutsumi.

En 1987, il joue avec l'Orchestre Symphonique de Berlin.

En 1988, il donne déjà des récitals chaque année au Japon et aux Etats-Unis. En 1991, il obtient un second prix du Concours National du Japon. En 1994, après avoir rencontré P.Müller, il vient en France et intègre le prestigieux C.N.S.M de Paris.

Depuis 1996 il travaille la viole de gambe auprès de Christophe Coin. En 1998 il a été dirigé par W.Christie dans le cadre du festival d'Ambronay.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Florence Bolton : viole

Depuis sa plus tendre enfance, Florence BOLTON baigne dans l'univers de la musique baroque : fille de facteur de flûte à bec, elle étudie la viole de gambe avec Sylvia Abramovicz au conservatoire de Saint Cloud, où elle obtient son prix en 1997, Ariane Maurette au C.N.R de PARIS puis actuellement Marianne Muller au C.N.S.M de Lyon l'ont formée aux arcanes de l'interprétation. Wijland Kuijken l'a accueillie régulièrement dans ses Master-class.

Dans le cadre de ces différents enseignements, elle a participé à de nombreuses productions sous la direction de Michel Laplénie, Martin Gester, et plus récemment Eugène Ferré dans le cadre du Festival du vieux Lyon.

Grâce aux ensembles Canzon' et Coloquinte dont elle est cofondatrice, elle a participé à des festivals tels les Arts Baroques en Provence et York (Angleterre).

Les visiteurs du Musée National des Instruments de Musique de Paris ont la chance de pouvoir l'écouter régulièrement dans des récitals solistes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lucas Guimaraes Peres : viole

Après avoir étudié la flûte à bec au Brésil avec Roger Cotte, il diversifie sa formation musicale en travaillant la viole de gambe avec Eunice Brandao. En France, c'est Marianne Muller qui l'accueille au prestigieux C.N.S.M de Lyon : il en sort en 1998, en obtenant une mention bien.

Le public du festival d'Ambronnay a pu l'applaudir sous la direction de Gabriel Garrrido dans le " ballet comique de la Reyne ". L'année suivante, c'est celui de l'opéra de Lyon qui a pu l'entendre dans le cadre de l'Orfeo de Monteverdi dirigé par Claire Guibault.

Flûtiste, violiste, compositeur de musique de spectacle au Brésil, ce jeune violiste avoue un goût prononcé pour la musique médiévale que Pierre Hamon et Pedro Memelsdorf lui ont enseignée au conservatoire de Lyon. Il est cofondateur de l'ensemble Poeticall Musicke.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Véronique Barbot : orgue.

Après Elisabeth Joyé et Blandine Rannou (membre du célèbre " Seminario Musicale "), c'est au CNSM de Paris qu'elle perfectionne son jeu tant au clavecin qu'à l'orgue, auprès de maîtres tels que Kenneth Gilbert et Christophe Rousset (" Les Talens Lyriques ").

Après l'obtention de son prix de clavecin c'est au Sweelinck Conservatorium d'Amsterdam qu'elle parachève ses études auprès de Bob von Asperen. Appelée au centre de Musique Baroque de Versailles, elle assure la fonction de chef de chant et d'accompagnateur jusqu'en 1997.

Depuis, participant à de nombreux ensembles réputés tel " Amadeus " en tant que soliste et continuiste, elle s'est fait remarquer dans des festivals nationaux et internationaux comme le " Spitafields Festival " de Londres et aux concours de musique de chambre de " Sinfonia en Périgord " et d'" York " en Angleterre ou elle est à chaque fois finaliste.

Elle a récemment assuré le continuo d'orchestre pour l'Opéra " La Patience de Socrate " de Telemann dirigé par Jean-Claude Malgoire. Elle enseigne par ailleurs le clavecin aux conservatoires de MELUN et de MEAUX

[Les violonistes ne seront désignés qu'en fonction des dates des concerts.]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme du concert

 

Erbarm dich mein… Heinrich SCHUTZ Concerto sacré pour contre-ténor, 1 violon, 3 violes et orgue*

Jubilate domino… Dietrich BUXTEHUDE Cantate pour contre-ténor, viole solo, viole continuo et orgue.

Sonate VII (ré m) Johann ROSENMULLER Instrumental : 2 violons, 3 violes, orgue

Hertzlich lieb…. H.SCHUTZ Cantate pour contre-ténor 2 violons, 1 viole, orgue

Mit weinen…. Johann-Christoph BACH Motet adapté pour contre-ténor, 3 violes, orgue

Entracte

Wiederstehe…. Johann-Sébastian BACH Cantate pour contre-ténor, 2 violons, 2 violes, 1 violoncelle, orgue

Canon et gigue…. Johann PACHELBEL Instrumental : 2 violons, 2 violes, 1 violoncelle, orgue

Ach wie sehnlich…. Johann-Michaël BACH Motet adapté pour contre-ténor, 2 violons, 3 violes, orgue

Erbarm dich mein… Heinrich BACH Choral pour orgue

Lamento H.BACH Concerto sacré pour contre-ténor 1 violon, 3 violes, orgue *Orgue positif de 8 pieds. (location, accord à la charge du programmateur)

NB: Pour renforcer l'ensemble, nous proposons de rajouter au choix de l'organisateur un ou deux instruments supplémentaires par concert.