Retour à la case départ L'échec de la Révolution
L'avenir d'un pays
Un commentario en español
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A Loreta et à René
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La population de Cuba est jeune : quarante-deux pour cent aurait moins de vingt ans. Le taux de natalité, bien que relativement bas pour un pays peu développé, arrive à compenser les saignées d'un exil qui a conduit plus d'un million de Cubains loin des frontières de l'île et de son régime impitoyable.
Cette jeunesse se remarque d'emblée lorsque l'on parcourt le pays. Que ce soit dans les grandes villes ou dans les petits villages de campagne, le premier spectacle qui s'offre aux yeux du promeneur, ce sont les enfants : gamins torse nu jouant dans la rue, le plus souvent au base-ball (malgré l'impact de la dernière Coupe du monde de football); adolescents se rendant à l'école vêtus de leur uniforme caractéristique. Par contre, il n'y a pas, comme au Brésil ou au Pérou, d'enfants abandonnés. Pour une fois, le slogan ne ment pas : "Dans le monde, deux cents millions d'enfants dorment dans la rue. Aucun à Cuba".
La Révolution s'enorgueillit d'avoir doté le pays d'un système éducatif gratuit qui touche l'ensemble de la population. Il est vrai que le taux d'analphabétisme est parmi les plus bas du monde. Alors que quarante pour cent des Cubains étaient illettrés lorsque Castro est arrivé au pouvoir, une des premières tâches du nouveau régime fut une vaste campagne d'alphabétisation où même les enfants furent mis à contribution pour apprendre à lire aux paysans. Aujourd'hui, tous les enfants sont scolarisés dans des écoles que l'on peut voir - au sens propre du terme, car elle sont la plupart du temps largement ouvertes vers l'extérieur - dans chaque quartier des villes ou dans chaque bourg de campagne.
Mais il ne suffit pas d'apprendre aux enfants à lire, à écrire et à compter. Quel avenir s'offre à ces enfants du periodo especial? A quoi pourront prétendre demain ces petites filles et ces petits garçons qui se pressent sur les bancs de l'école et se bousculent dans les cours de récréation? Dans un pays où le salaire moyen se situe aux alentours de onze dollars, alors que les prix des biens de consommation sont équivalents aux prix européens, quelle motivation peut-on donner à ces jeunes pour les inciter à étudier et à travailler, sachant que le seul moyen de survivre est de se livrer aux trafics plus ou moins illégaux qui permettent d'obtenir les précieux dollars sans lesquels désormais il n'est plus possible d'accéder à tout ce qui n'est pas le minimum vital? Quel lendemain propose à ses fils une Révolution arc-boutée sur des principes qui ont conduit la population à n'avoir le choix qu'entre la pénurie, la prostitution ou l'exil? Quel espoir lègue à la jeunesse un régime qui consent que les docteurs et les ingénieurs gagnent moins que les politiciens?
Provincia de Bayamo - mayo de 1997

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Mouvement Mondial en Faveur des Enfants

UNICEF

Le point de vue de l'UNESCO
En espagnol, un texte d'Esteban Casañas Lostal
Queridos nietos
Un article de Télérama
Et une réflexion sur la préparation de l'après-castrisme