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Chroniques du 2 Janvier

Sommaire

Périhélie.

La Terre tourne autour du Soleil en se déplaçant approximativement sur une ellipse d’excentricité 0,016 73 et de demi-grand axe 149 598 600 kilomètres, qui est, par définition l’unité astronomique de distance. Le plan de cette ellipse est celui de l’écliptique.

Vers le 2 janvier, la Terre est le plus près du Soleil (périhélie) à une distance de 147100 000 kilomètres, tandis que, vers le 2 juillet, elle se trouve à son aphélie, à une distance de 152100 000 kilomètres environ.

1897

La publication du testament " Nobel ".

Elle provoqua en Suède bien des remous, aussi bien politiques que juridiques ; elle suscita même un début de panique financière, notamment parmi les actionnaires de la Société des pétroles de Bakou, créée par les frères Nobel, installés à Saint-Pétersbourg avec leur père depuis le milieu du siècle précédent. Nobel, qui était à la tête d’une fortune considérable, ne laissait à sa mort aucun successeur direct. Ses rapports avec ses frères avaient été rarement bons : il les considérait comme aventuristes en matière d’investissements, ayant lui-même préféré asseoir sa fortune sur un monopole, la dynamite, plutôt que sur des produits soumis à une forte concurrence. Ses recherches sur la dynamite, à partir des travaux de l’Italien Sobrero, se révélèrent fructueuses puisque à sa mort ses cent usines produisaient dans le monde entier 65 000 tonnes par an, alors qu’en 1867, ses trois premières usines produisaient seulement 11 tonnes. Cette production était strictement calculée en fonction d’un marché totalement contrôlé par Nobel lui-même. Par contre, les Pétroles de Bakou nécessitaient une infrastructure à ses yeux trop compliquée et peu rentable. La Volga utilisé par les bateaux-citernes de ses frères, est, écrivait-il, " une affaire qui, 7 mois sur 12, ne fait que manger et ne rapporte rien ".

De plus, Nobel était ennemi de la transmission des fortunes par héritage : " Elles vont trop souvent à des incapables et n’apportent que des calamités par la tendance à l’oisiveté qu’elles engendrent chez les héritiers. "

Aussi son testament, très sommaire, stipulait-il : " La totalité de mes biens réalisables devra être utilisée de la façon suivante : le capital sera investi par mes exécuteurs testamentaires en placements de toute sécurité et constituera un fonds dont l’intérêt devra être annuellement distribué, sous forme de prix, à ceux qui, pendant l’année précédente, auront apporté les plus grands bienfaits à l’humanité. Cet intérêt sera divisé en cinq parts égales qui seront distribuées de la façon suivante : une part à qui aura fait la découverte ou l’invention la plus importante dans le domaine de la physique ; une à qui aura fait la découverte ou le progrès le plus remarquable en chimie ; une à qui aura fait la découverte la plus importante dans le domaine de la physiologie ou de la médecine ; une à qui aura produit dans le domaine littéraire l’œuvre la plus remarquable d’une tendance idéaliste ; et une part à celui qui aura agi le plus ou le mieux pour la fraternisation des peuples, l’abolition ou la réduction des armées permanentes ainsi que pour la formation et la diffusion de congrès de la paix. Les prix de physique et de chimie seront décernés par l’Académie suédoise des sciences, celui de physiologie ou de médecine par l’Institut Carolina de Stockholm ; pour la littérature, par l’Académie de Stockholm et pour les champions de la paix par une commission de cinq personnes élues par le Parlement norvégien. C’est ma volonté la plus expresse qu’il ne soit fait, dans l’attribution des prix, aucune considération de nationalité quelle qu’elle soit, et que le plus digne reçoive le prix, qu’il soit ou non scandinave. "

Les exécuteurs testamentaires eurent donc à surmonter autant de difficultés qu’il y avait de phrases dans ce testament. Il s’agissait d’abord de rassembler le capital, dispersé dans plusieurs pays, d’un homme qui avait très peu vécu en Suède même et il fallut qu’un tribunal établisse, un an après sa mort, que Nobel avait été domicilié en Suède (ayant longtemps vécu en France, il était mort en Italie). Il fallait ensuite trouver les formes concrètes d’application des dernières volontés, exprimées en termes fort vagues, de Nobel.

Ce testament devait allonger, à titre posthume, la liste de ses ennemis : outre ses frères, qui voulaient s’approprier le capital, et le fisc français, la bourgeoisie suédoise se déchaîna, par voie de presse, contre l’" antipatriote " Nobel, accusé de cosmopolitisme, de pacifisme, de séparatisme. La tâche assignée au Storting (Parlement) norvégien était enfin considérée comme une atteinte à la domination suédoise sur la Norvège, l’Union personnelle entre les deux pays ne devant prendre fin qu’en 1905.

Seule une intervention du gouvernement, du roi et du Parlement suédois permit d’apaiser le scandale et de calmer les opposants au projet de fondation au sein des instituts concernés par le testament. En septembre 1898, le gouvernement ratifia les accords conclus par ces instituts pour participer aux tâches de la fondation, mais c’est seulement en 1901 que les cinq prix furent distribués pour la première fois : les seules critiques vinrent alors de la gauche littéraire, qui protesta publiquement contre l’attribution à Sully Prudhomme du prix de littérature, qu’elle aurait voulu voir attribuer à Zola.

Le caractère officiel de la fondation est symbolisé par la présence des monarques suédois lors des remises de prix. En 1968 la liste des prix a été complétée par la création d’un sixième prix, celui de science économique, dont les premiers lauréats devaient être le Néerlandais Jan Tinbergen et le Norvégien Ragnar Frisch ; la somme affectée à ce prix est fournie par la Banque royale de Suède et les lauréats sont choisis par l’Académie des sciences.

D’ailleurs, c’est aussi le gouvernement qui désigne le président et le vice-président du conseil d’administration de la fondation, dont les autres membres sont élus par les instituts. Parmi les personnalités désignées figurent des scientifiques et des littéraires, mais également des représentants des grands groupes financiers.

Le capital dont la rente alimente depuis 1901 les cinq prix attribués par la fondation Nobel était en 1898 de 33 millions de couronnes-or. C’est en 1946 que la fondation fut exemptée de taxes.

Très peu dynamique et active, au contraire des fondations américaines, la fondation Nobel est aujourd’hui une vieille dame, dont on parle surtout lors des remises de prix le 10 décembre de chaque année, jour anniversaire de la mort d’Alfred Nobel. Elle n’est pas pour autant à l’abri des " scandales " que constitue le refus exprimé par certains lauréats de recevoir leur prix : les uns de leur plein gré (Jean-Paul Sartre, prix de littérature en 1964 ; Lê Duc Tho, prix de la paix en 1973), d’autre sous la contrainte de leur gouvernement (Boris Pasternak, prix de littérature en 1958).

1905

Capitulation de la flotte russe, bloquée par les Japonais à Port-Arthur.

Dalian, grande ville industrielle et portuaire, située à l'extrémité sud de la péninsule du Liaodong, dans la province du Liaoning, au nord-est de la Chine (ancienne Mandchourie). Le port s'ouvre sur la mer Jaune. Deuxième port chinois après Shanghai, Dalian est un port en eau profonde, dont le trafic n'est jamais paralysé par les glaces. Il relie le nord-est de la Chine avec le Japon, Hong Kong et la Corée. Le pétrole brut, provenant des immenses gisements de Daqing, au nord de la Mandchourie, et transporté vers Dalian par oléoduc constitue l'essentiel des exportations de la ville, qui, avec Lüshun (anciennement Port-Arthur), forme la vaste conurbation industrielle de Lüda.

C’est dans le Pacifique Nord que, dès la fin du XIXe siècle, la Russie devient une rivale dangereuse pour les autres grandes puissances (Angleterre, États-Unis, France, Japon) qui luttent pour s’assurer les meilleures positions sur le marché chinois. Avec l’appui de la France et de l’Allemagne, elle oblige le Japon, vainqueur de la Chine en 1895, à renoncer à l’annexion de la péninsule du Liaodong.

Mais, en 1896, elle obtenait la concession du chemin de fer transmandchourien qui consacrait la pénétration économique dans l’Est chinois ; en mars 1898, la Chine lui concédait le bail de Port-Arthur, avec le droit d’y établir une base navale.

Le soulèvement national et populaire des Boxers (1900), réaction contre l’exploitation étrangère, fut écrasé par une intervention militaire de huit grandes puissances, parmi lesquelles la Russie, qui désormais entre en conflit permanent avec le Japon pour la prépondérance dans le Pacifique.

Les intérêts économiques, et la certitude d’une guerre courte et victorieuse qui renforcerait la position du gouvernement à l’intérieur, ont, avec le désir de grandeur, poussé la Russie à une politique agressive qui conduit à la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Comme un demi-siècle plus tôt, une défaite inattendue allait marquer le début d’une phase nouvelle de l’histoire russe, mais, cette fois, en déclenchant une révolution.

La supériorité de l’armée japonaise se manifesta dès les débuts de la guerre : l’attaque inopinée de Port-Arthur, bloqué le 8 février 1904 avec la flotte russe du Pacifique et contraint à la capitulation le 2 janvier 1905, les batailles indécises de Liaoyang (24 août-5 sept. 1904), du fleuve Shahe (5-18 oct. 1904), de Moukden (21 févr.-10 mars 1905), qui contraignaient les armées russes à la retraite, et l’anéantissement de la flotte de la Baltique, venue après un long périple pour tenter de sauver Port-Arthur (bataille de Tsushima, 27-28 mai 1905), révélèrent la faiblesse de l’armée russe, éloignée de ses bases, de son infrastructure économique et l’incompétence de nombre de ses chefs. Le traité de Portsmouth (5 sept. 1905) cédait au Japon le sud de l’île de Sakhaline, Port-Arthur et le chemin de fer de Port-Arthur à Changchun ; la Corée devenait zone d’influence japonaise.

Les 2 dates fournies pour ces événements correspondent aux 2 calendriers :le calendrier grégorien qui ne fut adopté en Russie qu’après 1918 et le calendrier orthodoxe en usage auparavant. Il était de 13 jours en retard sur le calendrier grégorien.

1939

Mussolini, dictateur de l’Italie fasciste accepte le " Pacte d’Acier " avec Hitler

L’initiative du pacte entre l’Allemagne et l’Italie, vint de Berlin. Le 28 octobre 1938, von Ribbentrop se rendit à Rome et proposa la conclusion d’une alliance. Mussolini se montra d’abord réticent, mécontent de ce que Hitler ne l’avait pas tenu informé au début de l’affaire tchèque. Mais, inquiet de l’accord franco-allemand du 6 décembre 1938 et désireux d’appuyer la campagne de revendications entamée le même mois au sujet de Nice et de la Corse, Mussolini donna l’ordre à Ciano d’écrire une lettre le 2 janvier 1939, acceptant le principe d’une alliance.

Le pacte sera signé à Berlin le 22 mai 1939. Il est connu sous le nom de pacte d’acier, l’alliance était à la fois automatique et offensive. Pour quelles raisons Mussolini accepta-t-il de donner un caractère automatique aux engagements, alors que lui-même déclarait aux Allemands que l’Italie ne pourrait pas entrer en guerre avant 1943 ? Peut-être à cause du souvenir des accusations portées contre la politique hésitante de l’Italie en 1914. Quoi qu’il en soit, on sait que l’Italie n’entra pas en guerre en septembre 1939 mais seulement en juin 1940.

1963

Les premiers morts américains au Vietnam, la sale guerre du Vietnam a commencé.

Depuis la fin de la guerre, la politique américaine toute entière est portée vers un grand objectif, endiguer le communisme. Leur stratégie en Asie du Sud-Est est de remplacer les Français, jugés trop peu agressifs face au communisme. Ils vont donc les en déloger (Dien Bien Phu) pour les remplacer.

Loin de démontrer leur capacité d’endiguer le communisme alors triomphant, les Américains vont peu à peu s’enliser au Vietnam et y abandonner, à leurs propres yeux, une part de leur aura civilisatrice et de leur invincibilité : n’est-ce pas la première guerre de leur histoire qu’ils vont perdre ?

Einsenhower, en refusant de respecter les termes de Genève (élections avant juin 1956 dans l’ensemble du Vietnam sur la question de la réunification) et en aidant le Sud à former une armée, et Kennedy, en augmentant considérablement le nombre des conseillers militaires américains au Vietnam du Sud et en les envoyant au combat (les trois premiers soldats américains trouvent la mort le 2 janvier 1963), ont commencé la deuxième guerre d’Indochine.

Lyndon Johnson va lui donner toute son ampleur (il y aura jusqu’à 550 000 soldats américains au Vietnam et les premiers bombardements du Nord commencent en février 1965).

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 19/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !