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Chroniques du 3 Janvier.

Sommaire

502

La mort de Sainte Geneviève, qui a sauvé Paris de l’enfer du fléau des Huns.

À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, plusieurs historiens érudits ont étudié la vie de sainte Geneviève et se sont violemment affrontés au sujet de sa valeur historique. La transmission du texte est très difficile, il y a au moins trois écrits dont les rapports sont mal établis. Mais il ne semble pas qu’on puisse mettre en doute l’essentiel du récit.

Geneviève naquit en (vers) 420 à Nanterre, près de Paris. Elle était petite fille quand, en 429, les deux saints évêques Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, qui se rendaient en Grande-Bretagne pour combattre l’hérésie pélagienne, la remarquèrent. Germain suspendit à son cou une pièce de monnaie marquée d’une croix pour la vouer au service de Dieu.

Quelques années plus tard, elle reçut la consécration des vierges, continuant à demeurer chez ses parents, puis, après leur mort, chez sa marraine à Paris, menant une vie de prière et de pénitence ; elle ne rompait le jeûne que le dimanche et le jeudi. S’imposant par la force de sa personnalité, elle prit la direction de plusieurs groupes de vierges. Elle fit le pèlerinage au tombeau de saint Martin à Tours et construisit la première basilique sur le tombeau de Denis, premier évêque de Paris.

L’invasion d’Attila en 451 fut, pour elle, l’occasion de montrer son génie et son autorité : malgré les menaces de mort des plus apeurés, elle conseilla aux Parisiens de ne pas quitter leur ville. Paris ne tomba pas aux mains des ennemis, mais les guerres y amenèrent la famine. Geneviève organisa le ravitaillement en envoyant des bateaux jusqu’à Troyes et fit bénéficier les pauvres des distributions.

Geneviève gagna la confiance des rois francs, Childéric Ier (mort en 481) d’abord, puis son fils Clovis Ier. Elle obtint d’eux la libération de prisonniers et la grâce de criminels qui, en ces périodes de violence, étaient souvent victimes d’injustices ou de châtiments disproportionnés.

La renommée de Geneviève s’étendait au loin. Siméon Stylite (mort en 459), de sa colonne des environs d’Antioche, se recommanda à ses prières. Geneviève mourut un 3 janvier, peut-être en 502, et fut ensevelie sur le mont Lucotitius. Le roi Clovis y fit élever, sous le titre des saints Apôtres, une basilique où il fut enterré en 511 et la reine Clotilde en 545. Déjà Geneviève était vénérée comme une sainte très populaire, l’église prit son nom et fut desservie par des chanoines.

Du XIIe siècle à la Révolution, leur abbaye fut un lieu de pèlerinage et un centre intellectuel important sur cette "montagne Sainte-Geneviève" où les maîtres et étudiants, qui s’y étaient installés au XIIe siècle, avaient créé la première université.

En 1764, les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève entreprirent la construction d’une nouvelle église. Elle fut désaffectée en 1791 pour devenir le Panthéon. Rendue au culte en 1806 et achevée seulement en 1812, elle redevint Panthéon en 1830, de nouveau église en 1851 et Panthéon en 1885.

Les reliques de sainte Geneviève, qui avaient alors été transportées à l’église voisine de Saint-Étienne-du-Mont, furent brûlées et jetées à la Seine en 1793. On a reconstitué un tombeau avec quelques reliques à Saint-Étienne-du-Mont, qui est devenu le centre du culte de la patronne de Paris.

1973

Les Français obtiennent leur " ombudsman ", le médiateur !

La loi du 3 janvier 1973, modifiée sur certains points par celle du 24 décembre 1976, a créé l’institution du médiateur dans le but de permettre aux administrés, de plus en plus écrasés par le poids de la machine administrative, de mettre en œuvre une forme de contrôle susceptible de les protéger contre l’arbitraire des décisions dont ils ignorent le plus souvent les motivations.

Une partie de la doctrine française aurait voulu voir acclimater le modèle suédois de " l’ombudsman "  ; mais à l’inverse de celui-ci, le médiateur français n’émane pas du Parlement. Il est nommé pour cinq ans par décret du président de la République en Conseil des ministres. Toutefois, son indépendance est largement garantie : il ne peut être mis fin à ses fonctions qu’en cas d’empêchement constaté par le Conseil d’État. Son mandat n’est pas renouvelable et, dans la limite de ses attributions, il ne reçoit d’instructions d’aucune autorité ; il ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ni jugé à l’occasion des opinions qu’il émet ou des actes qu’il accomplit dans l’exercice de ses fonctions.

La mission du médiateur est de recevoir les "réclamations" des administrés concernant le fonctionnement des administrations de l’État, des collectivités locales, des établissements publics et de tous les organismes investis d’une mission de service public. Elle concerne, d’une façon générale, les difficultés qui échappent au contrôle du juge, mais qui "blessent l’équité et le bon sens". On a parlé, à ce propos, de "maladministration".

Mais, et c’est là une restriction qui n’existe pas en Suède, le médiateur ne peut être saisi directement par un particulier mécontent. Il doit l’être par un parlementaire, qui lui transmet la réclamation si celle-ci lui "paraît entrer dans sa compétence et mériter son intervention" ; cela constitue un important barrage, auquel s’ajoute un double inconvénient : d’une part, cette réclamation doit avoir été précédée de démarches auprès des administrations intéressées, et d’autre part, elle n’interrompt pas les délais de recours contentieux, ce qui lui ôte en pratique une partie de son intérêt. Il faut de plus qu’elle soit considérée comme individuelle et si elle est présentée au nom d’une personne morale par une personne physique, que celle-ci justifie d’un intérêt direct à agir. En revanche, les parlementaires peuvent saisir d’eux-mêmes le médiateur et des pétitions peuvent lui parvenir par l’intermédiaire des commissions permanentes et des présidents des assemblées parlementaires.

Que peut faire le médiateur ? Si l’on reprend la formule toujours valable de l’exposé des motifs de la loi de 1973, il n’a pas pour mission de "censurer les actes de l’administration, mais d’inciter celle-ci, dans des affaires précises, à reconsidérer son attitude ou à remettre en cause des règles, des pratiques ou des décisions qui gagneraient à être modifiées ou améliorées".

Il peut donc faire des recommandations ou des propositions, mais il n’a pas de pouvoir de contrainte sur l’administration. Cependant, les ministres sont "tenus" d’autoriser leurs agents à répondre aux questions et aux convocations du médiateur, et celui-ci peut, en cas de carence de l’autorité supérieure, engager contre les agents une procédure disciplinaire ou même une action devant la juridiction répressive. Il peut aussi rendre l’affaire publique dans un rapport spécial, ce qui n’est pas de l’intérêt de l’administration, qui répugne naturellement à toute forme de publicité sur ses activités.

Ainsi se trouve facilitée la tâche du médiateur qui doit pouvoir recevoir communication de tout document ou dossier utile, et ne peut se voir opposer leur caractère confidentiel qu’en matière de défense nationale, de sûreté de l’État ou de politique extérieure. Enfin, il peut demander au vice-président du Conseil d’État et au premier président de la Cour des comptes, de faire procéder aux études indispensables.

Chaque année, le médiateur présente au président de la République et au Parlement un rapport public dans lequel il établit le bilan de son activité. On constate au regard des différents rapports connus à ce jour, que, malgré les améliorations déjà apportées par la réforme de 1976, et malgré la qualité des personnalités nommées, les pouvoirs du médiateur sont encore par trop dérisoires pour apporter les remèdes au malaise que ressentent les citoyens devant l’administration.

1983

Une éruption du Kilauea crée d’immenses lacs de lave.

Depuis cette éruption, une des plus importantes en vulcalonogie, cent cinquante millions de mètres cubes de lave sont produits chaque année. La lave s’écoule vers l’océan, à plus de cinquante kilomètres et agrandit l’île de plusieurs dizaines de milliers d’hectares.

Le Kilauea est un cratère volcanique, le plus actif du monde, au centre de l'île d'Hawaii. Il se situe sur la pente sud-est du grand volcan Mauna Loa, à une altitude de 1 111 m, plus de 3 000 m en dessous du sommet de la montagne. Le cratère, qui forme une grande cavité dans le flanc de la montagne, couvre une aire d'environ 10 km² . À l'exception de quelques coulées de lave dans le fond du cratère, l'activité volcanique récente s'est résumée à un cratère intérieur, le Halemaumau, d'un diamètre de plus de 900 m et d'une profondeur d'environ 400 m.

Normalement, la lave provenant de sources souterraines coule constamment dans le fond du cratère, où soit elle refroidit et se solidifie, soit elle s'accumule jusqu'à ce qu'elle soit drainée vers d'autres passages souterrains. Lors d'une plus grande activité volcanique, la lave peut s'échapper des cheminées sur les pentes inférieures vers la mer.

D'importantes coulées se produisirent en 1920-1921, en 1950, en 1955, en 1959, en 1965 et en 1969. Le cycle d'éruption actuel, le plus long de l'histoire récente d'Hawaii, commença en 1983. Le volcan vomit environ 382 000 m3 de lave par jour et, jusqu'en 1987, ajouta plus de 80937 ha à l'île. En juin 1989, la lave détruisit le centre touristique du parc national, et plus de 65 habitations en 1990. Depuis 1911, il existe un observatoire sur le bord du cratère.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 19/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !