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Chroniques du 4 Janvier.

Sommaire

1493

Christophe Colomb qui a découvert Cuba et Haïti rentre en Europe.

Il avait quitté Palos le 3 Août 1492, avait touché terre en Octobre et rentrait en Espagne faire part de la découverte de terres inconnues dans les Indes (croyait-il !).

Rebuté par le Portugal qui refusait de soutenir son projet de découverte d’une nouvelle route vers les Indes, Colomb s’était tourné tout naturellement vers l’Espagne qui mettait fin à ses longues luttes médiévales contre les Maures et, depuis le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon (1469), s’engageait dans la voie de l’unification.

En 1485, Colomb quitta le Portugal et vint s’établir en Espagne. Par l’intermédiaire de deux moines du monastère de la Rabida, il fait parvenir son projet à la reine Isabelle. Celle-ci ne veut rien entreprendre avant la prise de Grenade, dernier bastion des Maures en Espagne.

Colomb semble alors avoir alors renoué des négociations avec le Portugal, mais le 2 janvier 1492 Grenade est prise, les Rois Catholiques y font leur entrée solennelle. Les 17 et 30 avril suivants, les souverains, par de solennelles " capitulations ", chargent Colomb de découvrir pour le compte de Leurs Majestés Catholiques des " îles nouvelles et habitées ". En échange, il était fait " amiral de la mer Océane " et lui et ses descendants devaient recevoir la dîme des richesses découvertes et la vice-royauté des terres explorées. La reine de Castille avançait à Colomb la somme de 1 140 000 maravédis (340000 francs-or français d’il y a 10 ans) pour préparer l’expédition.

Des armateurs de Palos, les frères Pinzón – avec qui Colomb était en relation depuis 1485 – prêtèrent trois caravelles, la Santa María , la plus grosse, qui devait servir de navire amiral, la Pinta  et la Niña.  L’équipage, composé de quatre-vingt-dix hommes, fut facilement recruté sur les quais de Palos.

Le 3 août 1492, les trois bâtiments quittèrent le port. Le 9 août, ils relâchaient aux Canaries, d’où ils repartirent le 6 septembre. Le voyage fut relativement rapide et sans difficultés. Sur le journal de bord, tenu par Colomb, on ne trouve que cette mention : " L’équipage, n’en pouvant plus, se plaignit de la durée du voyage, mais l’amiral fit de son mieux pour ranimer son espoir. "

Dans la nuit du 11 au 12 octobre, on aperçut une lueur. Au petit jour, on était en présence d’une terre : c’était Guanahani, un îlot des Bahamas. Le Nouveau Monde était découvert. Mais Colomb était persuadé qu’il était arrivé au voisinage de Cipango (le Japon). Colomb, désormais, cherche à atteindre le continent asiatique, et, dans les jours suivants, il explore la mer des Antilles, touchant notamment à Cuba et à Hispaniola (Haïti). La Santa María  se brise sur les récifs de Cap-Haïtien. Colomb doit laisser dans l’île la moitié de son équipage et il repart pour l’Europe le 4 janvier 1493. Après avoir essuyé une terrible tempête, il entre le 4 mars à Lisbonne et le 16 à Palos.

Colomb rapportait quelques pépites d’or, quelques épices, du coton, des patates, du tabac, ces deux derniers produits alors inconnus en Europe. On pouvait penser que les terres nouvelles recelaient d’immenses richesses.

L’Espagne devait s’en assurer l’exclusive domination et empêcher toute revendication portugaise. Ce qu’elle fit en armant plusieurs expéditions successives.

1959

Léopoldville, capitale du Congo ex-belge, connaît de violentes émeutes. Il y a tout juste 40 ans. Le processus d’Indépendance a commencé. Mais le Congo est toujours à feu et à sang. Et dans un état pitoyable. Le plus riche pays d’Afrique est devenu l’un des plus pauvres.

Ces émeutes, apparemment spontanées, mais en fait préparées par Patrice Lumumba un leader nationaliste soutenu par Moscou, ébranlent le prestige du colonisateur belge et marquent le début du raz de marée nationaliste qui aboutira 18 mois plus tard à l’Indépendance du Congo.

1960

La signature d’une convention économique qui aurait dû faire obstacle à la Communauté économique Européenne. Son promoteur   la Grande Bretagne, bien sûr.

L’A.E.L.E., association européenne de libre-échange est née de l’échec des négociations entreprises au sein de l’O.E.C.E. en vue d’instituer en Europe une zone de libre-échange.

Inquiète des conséquences de la création de la C.E.E., la Grande-Bretagne cherchait à obtenir la conclusion d’un accord entre les membres de la " petite Europe " et leurs partenaires de l’O.E.C.E. pour garantir la liberté des échanges commerciaux ; mais elle se heurta au refus des Six de renoncer aux avantages du Marché commun (barrière protectrice du tarif extérieur commun et harmonisation des conditions de concurrence).

Amorcées en octobre 1957, les négociations furent abandonnées en novembre 1958. La Grande-Bretagne prit alors l’initiative de provoquer la constitution d’une petite zone de libre-échange qui devait permettre à ses membres d’être en meilleure position pour négocier des accords commerciaux avec la C.E.E.

Ainsi fut créée l’A.E.L.E. par la convention de Stockholm du 4 janvier 1960, signée par l’Autriche, le Danemark, la Norvège, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Suède et la Suisse. La Finlande devint membre associé par un accord de 1961.

À la différence de la C.E.E., la nouvelle organisation frappe par son hétérogénéité : ses membres ont peu de points communs, à part la proportion importante du commerce extérieur dans leur produit national brut (environ le tiers). Sa composition a sensiblement évolué à la suite de l’adhésion de l’Islande en 1970, et surtout du retrait de trois de ses membres entrés dans le Marché commun (la Grande-Bretagne et le Danemark en 1973, le Portugal en 1986).

Ses structures sont très simples et peu étoffées, et l’organisation n’emploie que quelques dizaines de fonctionnaires. L’organe principal est le Conseil, qui définit la politique de l’organisation et règle les différends entre ses membres. Réunissant soit les ministres soit les représentants permanents des États membres, il prend ses décisions par consensus. En 1977 a été créé un organe consultatif composé de représentants des Parlements nationaux : le Comité des parlementaires.

L’A.E.L.E. a atteint ses objectifs. D’une part, elle a permis d’accroître les échanges commerciaux entre ses membres par la suppression des restrictions quantitatives et tarifaires, accroissement légèrement plus rapide que celui de leur commerce avec la C.E.E., d’autre part et surtout, elle a obtenu l’instauration d’une grande zone de libre-échange en Europe par la conclusion, le 22 juillet 1972, d’accords de suppression des droits de douane avec les Communautés.

Enfin le traité sur l’Espace économique européen (E.E.E.) signé à Porto le 2 mai 1992 consacrait son entrée dans le marché unique européen régi par le principe de libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux. Aussi bien les demandes d’adhésion à la Communauté européenne de l’Autriche en 1989, puis de la Suède, de la Finlande et de la Norvège vont-elles conduire à la disparition de l’A.E.L.E., non des conceptions libre-échangistes qui l’ont inspirée.

1960

La mort d’Albert Camus, écrivain existentialiste et l’auteur de " La Peste ", de " l’étranger ", l’un des principaux animateurs de la vie intellectuelle de l’après-guerre, Prix Nobel en 1957…

Né en Algérie au sein d’une famille modeste, orphelin de père, Albert Camus a fait des études de philosophie. Mais, pour raison de santé (tuberculose) il dut les interrompre. Parallèlement, il commença à participer à des projets dramatiques en adaptant ou en jouant des pièces de théâtre.

Pendant son bref passage au Parti communiste (1935-1936), il fonda et anima la troupe du Théâtre du Travail afin de mettre les œuvres dramatiques classiques et contemporaines à la portée du public défavorisé. Il anima ensuite une autre troupe, le Théâtre de l’Équipe, et publia sa première œuvre, l’Envers et l’Endroit (1937), une série d’essais littéraires variés où apparaissent déjà les grands thèmes de sa maturité : la mort, le soleil, la Méditerranée, l’isolement, le destin de l’homme, le rapprochement entre désespoir et bonheur, etc.

À partir de 1938, journaliste à Alger (Alger républicain, Soir républicain) puis à Paris (Paris-Soir), il publia clandestinement le roman " l’Étranger " et " le Mythe de Sisyphe " (1942), deux œuvres remarquées qui exposaient la philosophie de Camus et qui s’inscrivaient dans le "cycle de l’absurde".

Réformé en 1939 à cause de sa maladie, Camus fut cependant très actif dans la Résistance. À la Libération, rédacteur en chef du journal " Combat ", il se mit au service des grandes causes humanitaires internationales.

Cependant, il poursuivait son œuvre littéraire à un ryhtme soutenu avec, notamment, la création de ses pièces " le Malentendu " et " Caligula " et la publication de son roman " la Peste " (1947) qui inaugurait le cycle de la révolte et de la solidarité, où s’inscrivent " l’État de siège " (1948) et " les Justes " (1949) mais surtout l’essai " l’Homme révolté " (1951). Ce dernier ouvrage fut à l’origine de la rupture définitive entre Camus et Jean-Paul Sartre, car elle soulignait clairement les divergences entre la pensée du premier et l’existentialisme du second.

En 1952, Albert Camus démissionna de son poste à l’Unesco pour manifester sa réprobation devant la passivité de cette institution à l’égard de l’Espagne franquiste. Par la suite, en 1956, il s’engagea de nouveau en tentant d’intervenir en faveur d’une trêve dans la guerre d’Algérie.

Il publia ensuite " la Chute " (1956), où il revenait sur sa rupture avec l’existentialisme, ainsi qu’un recueil de nouvelles, " l’Exil et le royaume " (1957). La même année, il reçut le prix Nobel de littérature pour "avoir mis en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes ".

Le 4 janvier 1960, en pleine gloire, alors qu’il travaillait à un autre roman, " le Premier Homme " (posthume, 1994), il se tua dans un accident de voiture.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 19/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !