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Chroniques du 18 Janvier.

Sommaire :

1535

Fondation de Lima, future capitale du Pérou, par Francisco Pizarro.

Lima, située dans le centre-est du Pérou, entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes, dans la région côtière aride du Pérou, est la plus grande ville du Pérou ; elle fait partie d'une région métropolitaine à croissance rapide. c'est le plus grand centre administratif, commercial, industriel et culturel du pays.

Malgré sa situation dans une région tropicale, le climat est tempéré, les températures étant modérées par le courant froid du Pérou (Humboldt), qui passe au large de la côte, et par les brouillards qui recouvrent la région côtière de mai à octobre, les mois les plus froids. La plus grande partie de l'industrie des textiles et des vêtements du Pérou est concentrée à Lima ; la production industrielle comprend également les véhicules à moteur, les produits chimiques, les produits alimentaires. Près de la moitié des emplois du secteur secondaire et tertiaire y sont concentrés.

Lima a conservé de nombreux monuments de l'époque coloniale : la grande place des Armes (Plaza de Armas), la cathédrale qui se situe à côté (commencée en 1746), dans laquelle un cercueil en verre renfermerait les restes du fondateur de la ville, le conquistador espagnol Francisco Pizarro, et plusieurs églises et couvents des XVIe et XVIIe siècles, ayant échappé au tremblement de terre destructeur de 1746.

Les arènes d'Acho (1764, restaurées en 1945) se situent au nord de la ville, dans l'un des 47 districts de la métropole. L'université nationale de San Marcos (1551), la plus ancienne université d'Amérique du Sud, l'université nationale des Ingénieurs (1896) et d'Agronomie (1902) se trouvent dans la région métropolitaine. Les musées d'art, d'histoire, d'archéologie et de philatélie présentent des collections intéressantes.

Callao, le principal port du Pérou, est à 13 km environ vers l'ouest. Les autres banlieues importantes sont les sections résidentielles de San Isidro, Monterrico, Jesús María, Surquillo et les célèbres stations balnéaires de Miraflores et de Barranca. De nombreux bidonvilles (barriades) se sont développés à la périphérie de la région, où échouent des paysans, toujours plus nombreux, à la recherche d'un emploi dans la capitale.

Lima fut fondée le 18 juillet 1535 par les conquistadores, dont Francesco Pizarro, et fut, à l'origine, appelée Ciudad de los Reyes (" ville des Rois "). Pillée systématiquement par les Conquérants, les autochtones réduits en esclavage, elle parvint néanmoins à se développer avec une population au sang mêlé. Elle obtint le statut de capitale de la vice-royauté du Pérou, colonie espagnole, en remplacement de Cuzco et devint rapidement la ville la plus grande et la plus prospère du Nouveau Monde.

Capitale du Pérou à l'indépendance du pays, en 1826, Lima fut pillée et occupée de 1881 à 1883 par l'armée chilienne, pendant la guerre du Pacifique. L'industrialisation rapide après 1940 s'accompagna d'une forte croissance de la population urbaine.

La population de l’agglomération de Lima est estimée à 7 millions d’habitants. L’accroissement de la population est lié à l’immigration mais surtout à un fort croît naturel (2,5% en 1990) et à l’attraction qu’exerce la capitale où se trouvent centralisées toutes les administrations, les banques, la majeure partie de l’industrie du Pérou, ainsi que presque tous les établissements supérieurs (12 universités rassemblent 55% des étudiants péruviens).

La centralisation est, au Pérou, un double héritage de l’époque coloniale et du XIXe siècle républicain. L’accroissement des responsabilités prises par les administrations d’État augmente encore le poids de Lima dans la vie du Pérou, malgré les efforts de déconcentration et de décentralisation administrative. Trujillo est le centre commercial des grandes oasis de la Leche et du Chancay, où les haciendas sucrières ont été transformées en complexes agro-industriels à la suite de la réforme

1800

Fondation de la Banque de France par Napoléon.

La Banque de France a été créée le 18 janvier 1800 (28 nivôse an VIII) à l’instigation de Bonaparte, premier consul. Il s’agissait de favoriser la reprise de l’activité à l’issue de la période révolutionnaire et d’accoutumer le public, rendu méfiant par l’échec de Law, à se servir de billets. Le nouvel établissement était chargé d’émettre des billets en contrepartie de l’escompte d’effets de commerce. Limité à l’origine à Paris, son privilège d’émission ne fut généralisé à l’ensemble du territoire qu’en 1848, à la suite de l’absorption des comptoirs d’escompte et des banques départementales qui existaient en province. La Banque de France comptait, en 1990, en dehors de son siège, 212 comptoirs.

1862

L’Eglise reconnaît les apparitions de la Vierge à Lourdes.

Lourdes est une petite ville (moins de 17000 habitants) du sud-ouest de la France, dans le département des Hautes Pyrénées, en région Midi-Pyrénées, sur le gave de Pau, au pied des Pyrénées. Mais chaque année des millions de pèlerins la transforment en une ville bruyante, animée, un peu sale et d’une laideur vulgaire.

Importante ville fortifiée à l'époque médiévale, Lourdes est de nos jours l'un des lieux de pèlerinage chrétien les plus renommés dans le monde. Chaque année, des millions de personnes visitent la grotte où, en 1858, une jeune fille de quatorze ans, Bernadette Soubirous (devenue plus tard sainte Bernadette), déclara avoir vu la Vierge Marie. Les eaux de la source souterraine qui jaillissent dans la grotte sont réputées avoir des pouvoirs de guérison miraculeux. Une basilique, achevée en 1876, et une vaste église souterraine ont été construites sur le site de la grotte.

Bernadette Soubirous, 14 ans, analphabète et sans instruction religieuse, asthmatique et encore impubère, est la fille d’un meunier ruiné, tombé à l’état de "brassier" (manœuvre louant ses bras à la journée pour 1,50 F). Elle habite le plus minable logis de la ville : le cachot, ancienne prison désaffectée à cause de son insalubrité.

Le jeudi 11 février, vers midi, elle va ramasser du bois et des os à la grotte située au bord du Gave, à 1 km à l’ouest de la ville. En se déchaussant pour passer l’eau, elle entend "comme un coup de vent" ; elle s’étonne car l’air est calme et les arbres ne remuent pas. Elle voit la niche de la grotte s’éclairer d’un halo de lumière où apparaît une très jeune fille, silencieuse. Devant elle, Bernadette, d’instinct, récite son chapelet. Lorsqu’elle est sur le chemin du retour, sa sœur lui arrache la confidence, sous le sceau du secret, mais le révèle aussitôt à sa mère. Toutes deux sont battues "avec le bâton à battre les couvertures".

Bernadette obtient pourtant de retourner à la grotte le 14, puis le 18 février. Aqueró  (en patois : Cela , ainsi qu’elle appelle la jeune fille du rocher) lui parle pour la première fois : "Voulez-vous avoir la grâce (en patois : aouè la gracia ) de venir ici pendant quinze jours ?"

Bernadette se rend chaque matin à la grotte, du vendredi 19 février au jeudi 4 mars. Elle voit l’apparition "tous les jours, sauf un lundi (22 fév.) et un vendredi (26 fév.)". La foule grossit : de 100 personnes le 21 février à 8 000 le 4 mars, dernier jour de la quinzaine, où l’on attend un grand miracle. Rien ne se produit. L’affaire semble finie. Mais, au matin du 25 mars, Bernadette se sent de nouveau attirée à la grotte. Et sur sa demande quatre fois répétée, Aqueró , dont elle ignorait l’identité, répond : "Je suis l’Immaculée Conception." Bernadette ne comprend pas ces paroles, qui font difficulté à son curé. Le pape Pie IX, en effet, avait défini le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge en 1854, mais l’identification grammaticale de la Vierge à ce privilège était déroutante.

Bernadette eut encore deux apparitions impromptues et silencieuses : le 7 avril et le 16 juillet. La dernière fut tellement discrète qu’elle faillit échapper à l’histoire.

Après une épidémie de visionnaires (13 avr.-9 juill.) à laquelle Bernadette resta tout à fait étrangère, l’évêque de Tarbes, Mgr Laurence, entame une enquête qui aboutit, le 18 janvier 1862, à la reconnaissance de l’apparition. Le jugement se fondait sur le témoignage de Bernadette, sur le mouvement de prière et de conversions et sur les miracles. Dans la masse confuse des guérisons dont on parlait, la commission épiscopale en sélectionna sept avec un sens clinique et critique très averti pour l’époque (dossier critique de R. Laurentin, Lourdes, " Documents authentiques " , t. V).

Durant les années suivantes, les guérisons ne sont pas objet de constat. À partir de 1866, on publie les plus frappantes dans les Annales de Lourdes . En 1882, le docteur de Saint-Maclou fonde le Bureau des constatations médicales. Le Bureau retient deux mille cas jusqu’en 1905. À cette date, Pie X demande que les constats soient établis en forme canonique, selon les exigences en vigueur pour les procès de canonisation, avec un double jugement : médical puis religieux. Trente-trois guérisons sont ainsi reconnues de 1907 à 1913. Puis les constats s’interrompent. Mgr Théas les réorganise en 1946 : le Bureau médical établit les dossiers sur place. Un Comité international de médecins éminents en juge. Le Bureau médical est saisi chaque année d’une trentaine de cas ; il n’en retient que deux ou trois pour examen ; vingt-deux seulement ont été canoniquement reconnus depuis 1946.

Ce petit nombre tient aux raisons suivantes : il est difficile d’établir des dossiers complets. L’exigence des preuves scientifiques est de plus en plus complexe. Les médecins traitants laissent de moins en moins voyager les grands malades. Et presque tous voyagent en étant soumis à un traitement qui doit être normalement présumé cause de la guérison. On ne saurait trop souligner la difficulté de principe en cette matière : un Comité médical  répugne normalement à déclarer une guérison "inexplicable", car le postulat de la méthode scientifique, c’est de ne jamais démissionner devant l’inexplicable. L’allergie aux miracles s’étend aujourd’hui aux évêques et commissions épiscopales, qui ont plus d’une fois refusé d’entériner les dossiers reconnus, au point de vue médical, par le Comité international.

Depuis 1890, Lourdes est de moins en moins axé sur le miracle, mais de plus en plus sur le message reçu par Bernadette : prière et conversion. La pastorale du pèlerinage s’est renouvelée en ce sens, durant ces dernières années.

La facilité des transports aidant, le nombre des pèlerins de Lourdes n’a cessé d’augmenter. Le cap du million fut franchi en 1908. Les 3 millions sont dépassés régulièrement depuis 1964 ; les 3500000, depuis 1972. Plus de 50000 malades sont accueillis chaque année : 64 354 en 1972, dont 41 608 hospitalisés.

C’est depuis 1874 qu’on organise des trains de malades. C’était une sorte de défi de l’espérance, que ne cessent de renouveler des initiatives fort variées : pèlerinages d’aveugles, de malades mentaux, de polios (10000 en 1973), y compris des "respiratoires" avec relais de poumons d’acier de l’hôpital au train et à la grotte. Lourdes rassemble aussi des catégories marginales que la rencontre libère de leur isolement : parents d’enfants handicapés, gitans, etc.

Récupéré par le commerce et sa laideur proverbiale, discuté, y compris par des catholiques (qui restent libres de ne pas y croire), Lourdes reste le défi qui impressionna Zola, comme l’atteste son journal de voyage (août 1892), publié en 1958. Ce défi de la prière et de la souffrance ambulante est de toute manière une folie : pour Zola, celle de l’espérance humaine préscientifique ; pour les pèlerins, celle de Dieu qui défie la sagesse des sages, et donne aux malades, même non guéris, son don inexprimable qui ne déçoit pas.

1871

A la Galerie des glaces, à Versailles, l’Allemagne réalise son unité et crée le premier Reich.

C’est la Prusse qui a unifié le pays après les guerres contre le Danemark, l’Autriche et la France. L’unité n’a été proclamée ni à Berlin ni même sur le territoire allemand, mais dans la galerie des Glaces du château de Versailles, le 18 janvier 1871, pendant que les troupes prussiennes poursuivaient le siège de Paris, après les défaites françaises de la guerre franco-prussienne de 1870.

Le peintre Anton von Werner a immortalisé la scène dans un de ses tableaux. On y voit le roi de Prusse Guillaume Ier, le nouvel empereur, et Otto von Bismarck qui, à sa charge de ministre-président de Prusse, va ajouter celle de chancelier de l’Empire. Ils sont entourés de princes, de militaires, de diplomates, raides, bottés et sanglés dans leur uniforme de parade ; les sabres tirés au clair soulignent le caractère martial de la scène. Pas une femme n’est présente, et le peuple est totalement absent. C’est une monarchie absolue (et peu éclairée) qui domine l’Allemagne ; c’est le militarisme autoritaire à la Prussienne qui mènera l’Allemagne aux deux prochaines guerres mondiales.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 19/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !