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Chroniques du 19 Janvier.

Sommaire :

1405

La mort d’un conquérant extraordinaire, mais aussi d’un tyran sanguinaire, Tamerlan.

Tamerlan est un conquérant turco-mongol qui se tailla un empire de l'Inde à la Méditerranée, fondant la dynastie des Timurides. Il régna sur la Transoxiane et l'Iran jusqu'au début du XVIe siècle.

Le nom de Tamerlan est la forme francisée de Timur, (" l’Homme de fer). Plus tard on y ajouta " Lang " (le Boiteux), car il avait perdu dans une bataille l'usage de sa jambe gauche. Il naquit le 10 avril 1336, dans un clan mongol établi à Kech, en Ouzbékistan. Entre 1364 et 1370, Tamerlan prit le contrôle de la Transoxiane. Il s'en proclama roi, écrasant ses anciens supérieurs et alliés, et déclara la renaissance de l'empire de Gengis Khan, dont il se disait à tort le descendant. Il étendit sa domination sur les khanats voisins et, en 1394, il avait conquis l'Iran, la Mésopotamie, l'Arménie et la Géorgie, et avait envahi la Russie et la Lituanie à plusieurs reprises.

En 1389-1395, il combattit et affaiblit le khanat de la Horde d'Or. En 1398, Tamerlan occupa l'Inde, et s'empara de Delhi, qu'il pilla. En 1401, il prit la Syrie aux mamelouks, mettant Damas à sac, et massacra la population de Bagdad. L'année suivante, il vainquit les ottomans. Alors qu'il se préparait à attaquer la Chine, il mourut le 18 février 1405, près de Chymkent (aujourd'hui au Kazakhstan), et fut enterré à Samarkand, sa capitale. Son mausolée, le Gur-e Amir, compte parmi les grands monuments architecturaux de cette ville. À sa mort, ses descendants se partagèrent son empire, fondant des dynasties distinctes, dont Babur, premier souverain Moghol de l'Inde.

Bien qu'il fût célèbre pour sa cruauté dans la guerre et pour les nombreuses atrocités commises par ses armées, Tamerlan était aussi un passionné de l'érudition et des arts. Sa dynastie fut renommée pour son aide au développement des littératures turque et perse. Il gouverna par la Terreur, mais il ne réussit jamais à créer une unité ni des hommes, ni des pays autour de sa personne.

1798

Naissance à Montpellier du père du positivisme, Auguste Comte.

Dès son jeune âge, il rejeta le catholicisme et les vues royalistes de sa famille. De 1814 à 1816, il fréquenta l'École polytechnique à Paris dont il fut expulsé pour avoir participé à une révolte d'étudiants. Il fut le secrétaire de l'illustre socialiste Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon jusqu'à leur rupture en 1824. Il élabora ses Cours de philosophie positive de 1830 à 1842. En 1832, il occupa un poste de répétiteur d'analyse et de mécanique à l'École Polytechnique. Il publia en 1851 le Système de politique positive. Il mourut à Paris le 5 septembre 1857.

Sensible aux révolutions scientifique, politique et industrielle de son temps, Comte s'intéressait essentiellement à la réorganisation intellectuelle, morale et politique de l'ordre social. Adopter une attitude scientifique, telle était, à ses yeux, la clé d'une telle rénovation.

La méthode générale de Comte consiste à examiner l'histoire des sciences, à rapporter les connaissances scientifiques d'une époque à l'ensemble des manifestations culturelles de celle-ci pour en tirer des conclusions sur les capacités de l'esprit humain. En examinant sa propre époque, Comte parvint à la conclusion que l'élaboration d'une science de l'homme et de la société est possible. La suite du projet, qu'il développa dans ses Cours de philosophie positive consiste à élaborer une philosophie appropriée aux sociétés industrielles, et à réfléchir au type d'organisation politique qui correspond le mieux aux possibilités de celle-ci.

1839

La naissance d’un peintre qui réunira les qualités respectives de l’art figuratif et de l’art abstrait.

Paul Cézanne, celui dont on a dit " Il y a des sérénités passionnées " ce qui illustre bien son art. Il réconcilie les tendances antagonistes du romantisme et du classicisme et se révèle donc comme l’un des peintres qui a le plus influencé l’art contemporain. J’en ai parlé à l’occasion de sa mort le 22 Octobre 1906, référez-vous à cette Chronique.

1871

Le général Trochu, organise une sortie pour sauver Paris, c’est la catastrophe.

Après plusieurs défaites françaises, Paris est encerclé par les Prussiens. Ou plutôt par l’Allemagne, car celle-ci s’est constituée en Empire il y a un jour, dans la grande galerie des glaces du palais de Versailles. L’Empereur Napoléon III a été destitué et la Troisième République proclamée (4 septembre 1870). Le gouvernement de Défense Nationale est instauré et le général Trochu nommé gouverneur militaire de Paris.

Né en 1815, officier en 1835, Louis Jules Trochu sert en Algérie, en Crimée, en Italie et obtient le grade de général en 1866. Son livre " L’Armée française " en 1867, où il dénonce la désorganisation de l’armée impériale, entraîne sa disgrâce. Mais la popularité qu’il en acquiert le fait nommer gouverneur de Paris le 17 août 1870. Le 4 septembre, il devient président du gouvernement de la Défense nationale. Le 31 octobre 1870, le peuple de Paris, se rendant compte de son inconsistance, manifeste contre Trochu et son gouvernement. Il réussit à se maintenir et proclame : "Le gouverneur de Paris ne capitulera pas."

Le 19 janvier 1871 a lieu la désastreuse sortie de Montretout-Buzenval où l’incapacité (ou la duplicité) de Trochu apparaît. Sa destitution est demandée. Il démissionne de lui-même le 22 janvier après une fracassante déclaration dans laquelle il préconise en réalité la capitulation. Remplacé par Vinoy, il est élu député en février.

Mais, dès 1872, il quitte la scène politique. Victor Hugo l’a marqué d’une définition cinglante : "Trochu, participe passé du verbe trop Choir." Sous les apparences d’un chef courageux et dévoué, c’était un caractère ambitieux, dissimulé et irrésolu. Répétant sans cesse "j’ai mon plan", il était convaincu que toute résistance et toute défense de Paris étaient vaines. Il cherche à gagner du temps, joue et se joue son propre jeu. Il se révèle, aux yeux de l’histoire, comme la fausse idole d’un moment.

1938

Hitler crée au sein de la Bund der Deutschen Mädel, une filiale " Foi et Beauté " pour les jeunes filles de 18 ans. C’est au sein de la " Hitlerjugend " un nouvel outil d’endoctrinement nazi.

Sous le IIIe Reich, l’éducation sociale tient une place de premier rang dans les préoccupations du régime nazi. Cette éducation se fait essentiellement au sein de la Hitlerjugend (Jeunesse hitlérienne), puis au Service du travail.

La Hitlerjugend a été organisée pour la première fois en 1926. Kurt Grüber en devient le chef national et c’est Julius Streicher qui lui donne ce nom. En 1930, l’organisation de la Hitlerjugend est centralisée dans les sections d’assaut (SA), et, le 30 octobre 1931, Baldur von Schirach est nommé chef de la Hitlerjugend du Reich auprès de l’état-major de la direction suprême des S.A. ; il dépend directement d’Ernst Röhm. En 1932, la Hitlerjugend compte plus de 135000 membres. Le 1er octobre 1932, à Potsdam, se tient le congrès national de la Hitlerjugend auquel participent quelque 110000 jeunes dont le défilé devant Hitler dure sept heures trente.

Lorsque Hitler devient chancelier du Reich, la Hitlerjugend compte environ un million de membres. Le 17 juin 1933, elle est dégagée de la tutelle de la SA et devient une formation autonome du parti nazi. Le 8 juillet, Baldur von Schirach rassemble toutes les organisations de jeunes au sein de la Hitlerjugend ; seule, l’Église catholique refuse cette fusion. Mais, le 1er décembre 1936, une loi fait de la Hitlerjugend, communauté volontaire, une communauté obligatoire pour toute la jeunesse allemande. Baldur von Schirach est alors directement subordonné à Adolf Hitler.

Avant d’entrer dans la Hitlerjugend, à quatorze ans, le jeune Allemand est passé, cette fois facultativement, dans les Pimpfen (les "gars"), de dix à quatorze ans, et, auparavant, dans le Jungvolk ("jeune peuple"), de huit à dix ans. Ces associations qui sont sous le contrôle de la Hitlerjugend ont, comme celle-ci, absorbé les groupements confessionnels ou neutres qui existaient encore en 1935.

Du côté féminin, le Bund der deutschen Mädel (Union des jeunes filles allemandes) correspond, de 14 à 21 ans, à la Hitlerjugend, avec une section spéciale pour les fillettes de dix à quatorze ans ; une filiale, "Foi et beauté", créée le 19 janvier 1938, groupe les jeunes filles de dix-sept à vingt et un ans qui se préparent plus spécialement à leurs futures tâches ménagères et de mère.

La Hitlerjugend est un véritable État de la jeunesse ; la très grande majorité de ses chefs sont pris dans ses rangs. Elle a ses organisations propres et ses journaux. La direction de la Hitlerjugend accorde une attention particulière à l’hygiène. Le personnel sanitaire masculin et féminin, qui groupe 40 000 membres, est formé par environ 400 médecins de la Hitlerjugend, destinés principalement à cette tâche. On s’efforce par la persuasion d’obtenir que la jeunesse évite le tabac et l’alcool. En revanche, il semble qu’au sein de la Hitlerjugend et du Bund der deutschen Mädel il ait régné une assez grande liberté sexuelle. À sa sortie de la Hitlerjugend, à 18 ans, le jeune homme prête serment de fidélité à Hitler. Il doit encore au pays le service du travail et le service militaire. Le premier est obligatoire depuis juin 1935. Sa durée est de six mois, qui doivent être accomplis à la date choisie par le jeune Allemand entre sa sortie de la Hitlerjugend et son incorporation dans l’armée.

Pour les plus doués, des "écoles Adolf Hitler" ont été créées, le 15 janvier 1937. Ce sont des écoles mixtes dans lesquelles des études normales se poursuivent pendant huit ans (environ de douze à vingt ans). Ces études mènent à l’Abitur (baccalauréat allemand) ; mais elles sont doublées d’une formation politique et sociale intense. La sélection est très dure à l’entrée et se répète en cours d’études. Sortent des écoles Adolf Hitler des candidats aux carrières administratives et de direction de l’État ou du parti nazi. Les meilleurs de ces candidats passent alors dans les Ordensburgen "châteaux, ou "citadelles", de l’Ordre" (nazi). Ceux-ci sont la véritable école des chefs du national-socialisme. Ce sont à la fois des casernes, des universités et des monastères. La discipline de fer et les travaux d’un haut niveau concourent à faire de ces Ordensburgen l’école du caractère et de l’aptitude au commandement. À la sortie de l’Ordensburg, le jeune hitlérien peut prétendre à toutes les fonctions dans le parti et dans l’État nazis.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !