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Chroniques du 28 Janvier.

Sommaire :

814

La mort d’une figure de légende, l’Empereur d’Occident, Charlemagne.

Décédé le 28 janvier 814, quelques mois après avoir associé à l’empire son seul fils survivant, Louis d’Aquitaine, Charlemagne fut inhumé dans la chapelle palatine d’Aix. Son souvenir, porté à la fois par la légende et par une tradition historique continue, ne devait jamais disparaître de la mémoire des hommes. Héros principal des chansons de geste, garant de l’indépendance et de la pleine souveraineté du royaume, patron de la royauté en France, Charlemagne demeura pour l’Allemagne l’empereur par excellence dont les plus illustres successeurs s’efforcèrent de poursuivre les tâches, celle d’abord de reconstituer l’empire et de défendre son honneur.

L’idée impériale et une tradition ecclésiastique presque unanimement favorable se conjuguèrent pour promouvoir le grand Carolingien aux honneurs de la sainteté. Canonisé le 29 décembre 1165 sur l’initiative de l’empereur Frédéric Barberousse, Charlemagne devint l’objet d’un culte liturgique dans de nombreuses églises d’Allemagne, de France, et même d’Espagne et d’Italie. Ce culte a en général disparu mais il est toujours célébré à Aix-la-Chapelle.

1380

Un sculpteur et architecte se révèle maître en la matière : Drouet de Dammartin.

Membre de l’équipe d’artistes qui, sous la direction de Raymond du Temple, modernisa à partir de 1362 le Vieux Louvre de Philippe Auguste, Drouet de Dammartin y exécuta une porte et sculpta les armes de Jeanne de Bourbon, femme de Charles V.

Le 28 janvier 1380, il fait, en compagnie d’autres maîtres de Paris, une expertise de la rose du transept et de la maçonnerie de la cathédrale de Troyes, il révèle ainsi à son protecteur et à ses pairs, ses qualités professionnelles. Le 10 février 1383, Philippe le Hardi le nomme maître général des œuvres de maçonnerie de tout le pays de Bourgogne : il donne alors les plans de la chartreuse de Champmol et dessine le projet du portail. En même temps, il dirige la construction de la puissante forteresse de l’Écluse, en Flandre. En 1384, on le trouve avec Raymond du Temple à Rouvres, où ils visitent les travaux en cours. En 1387, il travaille avec son collaborateur Jacques de Neuilly au portail de la Sainte-Chapelle de Dijon.

On suppose qu’il disparaît vers les années 1400. Il est difficile de porter un jugement sur cet architecte puisqu’il ne subsiste de ses œuvres que le portail de la chartreuse élaboré avec Jean de Marville dont l’ordonnance a été modifiée par Sluter. Il y apparaît comme très marqué par l’art parisien des années 1370 : ce portail copie en effet celui des Célestins, achevé à Paris en 1370.

1547

La mort de Barbe-bleue, fondateur de l’Anglicanisme, Henri VIII d’Angleterre.

Henri VIII est né en 1491. Fils d'Henri VII, prince imprégné des idées de la Renaissance, il accéda au trône d'Angleterre après la mort de son frère aîné, Arthur. Il joua la carte de l'Angleterre arbitre dans le jeu européen, entre les deux grandes puissances l'Espagne (et l’Empire) et la France.

Il épousa la veuve de son frère Arthur, Catherine d'Aragon, grâce à une dispense papale obtenue en 1503. En 1511, Henri se joignit à la Ligue, parti des catholiques français, également soutenu par Philippe II d'Espagne et il arrangea un mariage, en 1514, entre sa sœur Marie et le roi de France Louis XII, avec lequel il contracta une alliance.

Il adopta une politique plus distante à l'égard du successeur de Louis XII, François Ier, qu'il rencontra au Camp du Drap d'or, en 1520.

Malgré les incitations du monarque français, Henri VIII opta pour une politique extérieure équilibrée entre François Ier et son rival, Charles Quint, successeur de Philippe II et neveu de Catherine d'Aragon. En 1525, Henri VIII renonça à intervenir militairement sur le continent européen. Encouragé par le cardinal Wolsey, le roi d'Angleterre avait consacré son énergie à affirmer le rang extérieur de son pays. Mais le financement des guerres faisait peser un poids toujours plus lourd sur la population du royaume, qui se révolta lorsque, en 1525, le roi voulut imposer de nouvelles taxes.

À cette préoccupation s'en ajoutait une autre, celle de la succession. Après les guerres civiles du XVe siècle, Henri VIII était le premier monarque anglais qui n'avait pas eu à défendre sa couronne contre d'autres prétendants. Mais Catherine d'Aragon ne lui avait pas donné d'héritier mâle et, lorsque les fiançailles de leur fille Marie (future Marie Tudor) et de Charles Quint furent rompues, il redouta de voir les querelles de succession renaître. Il annonça son désir de divorcer en 1527, prétextant que la dispense papale pour son mariage avec Catherine était invalide.

Aux raisons politiques s'ajoutait la volonté du roi d'officialiser sa passion pour Anne Boleyn, une jeune et belle dame de compagnie de la reine. Ce divorce rencontra de nombreux obstacles et devait avoir d'importantes conséquences.

Charles Quint, dont la puissance lui permettait d'imposer ses vues à Rome, s'opposa avec force à la rupture de l'union. En 1528, le pape Clément VII accepta cependant de confier à Thomas Wolsey et à Lorenzo Campeggio, légat du pape, la charge de trancher le cas dans un tribunal ecclésiastique anglais. Mais, sous la pression de Charles Quint, Clément VII réexamina le cas à Rome. L'annulation semblant de plus en plus improbable, Henri VIII renvoya Wolsey, qu'il remplaça par Thomas More. Puis il rompit les liens avec la papauté. Avec l'appui du Parlement, il s'assura d'abord du contrôle du clergé anglais, forçant celui-ci, en 1532, à le reconnaître comme chef de l'Église d'Angleterre.

L'année suivante, Henri VIII épousait secrètement Anne Boleyn, qui fut couronnée reine après que l'archevêque de Canterbury, Thomas Cranmer, eut déclaré nul le mariage avec Catherine d'Aragon. Un acte de succession confirma la déclaration de l'archevêque et établit les enfants d'Anne comme héritiers du trône. Henri VIII fut immédiatement excommunié par l'autorité pontificale.

Le schisme religieux fut consommé par l'Acte de suprématie en 1534, annulant toute juridiction papale et déclarant le roi Henri VIII détenteur de l'autorité ecclésiastique suprême en Angleterre. Le peuple anglais dut reconnaître sous serment cette suprématie d'Henri VIII et l'acte de succession. Thomas More fut exécuté pour avoir refusé de se soumettre. Les ordres monastiques furent dispersés et les catholiques pourchassés. Henri VIII ne chercha cependant pas à imposer la doctrine protestante. L'intégrité du dogme fut maintenue et confirmée en 1539.

En 1536, Anne Boleyn, qui ne lui avait donné qu'une fille, la future Élisabeth Ire, fut accusée d'inceste et d'adultère et exécutée. Henri VIII épousa alors Jeanne Seymour, qui mourut, en 1537, après avoir donné au roi son seul fils légitime, Édouard, le futur Édouard VI. Un quatrième mariage fut arrangé en 1540 avec Anne de Clèves afin de lier l'Angleterre et les princes protestants d'Allemagne. Henri la répudia quelques mois plus tard, pour épouser Catherine Howard. Accusée à son tour d'infidélité, elle fut exécutée en 1542. L'année suivante, Henri VIII épousa sa sixième et dernière femme, Catherine Parr.

Entre 1542 et 1546, Henri VIII fut impliqué dans de nouveaux conflits militaires en France, où il prit Boulogne, en 1544, et en Écosse. Malgré la victoire des troupes anglaises, en 1542, sur les Écossais, l'Écosse demeura indépendante. Elle était le dernier État des îles Britanniques à échapper à la domination anglaise, alors que le pays de Galles, en 1536, avait été rattaché à la Couronne anglaise et qu'en 1541 Henri VIII avait été proclamé roi d'Irlande.

1725

La mort d’un autre géant, Pierre 1er le Grand, Tsar de toutes les Russies.

Pierre Ier le Grand (1672-1725), tsar de Russie (1682-1725), qui transforma son pays en un empire militairement puissant et l'engagea fermement sur le chemin de la modernité.

Pierre 1er est né à Moscou le 10 juin 1672 (30 mai selon le calendrier julien), fils d'Alexis Ier. Il fut choisi comme tsar par le " zemski sobor " (assemblée de hauts dignitaires) à la mort de son demi-frère Fédor III. Mais sa demi-sœur, Sophie, dirigea en sous-main une révolte des archers de la garde qui conduisit la douma (assemblée de boyards) à entériner ses exigences : Pierre régnerait conjointement avec son demi-frère Ivan V, et Sophie assurerait la régence pour veiller sur ce dernier, dont la santé mentale n'était guère brillante.

Le 25 juin 1682, Pierre et Ivan furent couronnés conjointement dans la cathédrale de l'Assomption à Moscou, mais, rapidement, Sophie relégua Pierre et sa mère loin de Moscou, où Pierre vécut très librement et s'initia à la construction navale. En 1689, Sophie, effrayée par sa popularité, tenta une expédition contre lui, mais Pierre rentra triomphalement à Moscou le 6 octobre et expédia Sophie au couvent. Il laissa alors sa mère gouverner pour continuer sa vie de débauche, jusqu'à la mort de celle-ci, en 1694.

Pierre inaugura son règne personnel en reprenant aux Turcs la forteresse d'Azov (1695), dotant ainsi la Russie d'un accès à la mer Noire. Il partit ensuite en voyage en Occident pour deux ans et visita Amsterdam, Berlin, Vienne, Rome, Copenhague et Londres. Seule la France fut évitée, à cause de son amitié avec les Turcs. Au cours de son voyage, Pierre recruta un personnel nombreux et qualifié dont il attendait beaucoup pour l'éducation des Russes et la promotion de la Russie.

De retour dans sa mère patrie, il dut une fois de plus faire face à une révolte des alliés de Sophie. La répression fut sanglante : 4 000 exécutions. Le tsar se consacra alors pleinement, avec un enthousiasme et une énergie hors du commun, à l'européanisation de son pays en poursuivant une politique de modernisation systématique. À ses yeux, la transformation de la Russie passait par une mainmise sur la Baltique : il attaqua la Suède, subit une défaite cuisante à Narva, mais remporta une grande victoire lors de la bataille de Poltava en 1709. Selon la paix de Nystad, qui mit fin au conflit en 1721, les Russes obtinrent le contrôle d'une importante partie du littoral de la Baltique : la Russie de Pierre occupait désormais la première place en Europe du Nord et, l'année suivante, Pierre fut proclamé Pierre le Grand, père de la patrie, empereur de toutes les Russies par le Sénat.

Sur le plan intérieur, les réalisations de Pierre furent impressionnantes : il ordonna, dès 1703, la construction d'une ville sur la Neva. Dans un premier temps, il ne devait s'agir que de fortifications destinées à la poursuite de la guerre contre la Suède. Puis l'idée de construire une ville sur un marécage, à l'instar des Hollandais, qu'il admirait, lui apparut comme un défi à relever. La nouvelle ville, Saint-Pétersbourg, serait sa capitale, résolument tournée vers la modernité et l'Occident. 100 000 ouvriers au total seront engloutis dans les marécages pour l'édification de la ville.

Pierre réforma complètement les institutions politiques, sociales et économiques du pays : il encouragea l'industrie, le commerce et l'instruction, et son règne connut l'adoption du calendrier julien, la simplification de l'alphabet, l'introduction des chiffres arabes, la publication du premier journal en langue russe, etc. Il envoya également à l'étranger de nombreux jeunes pour qu'ils s'initient à l'artisanat et au commerce de l'Occident. En outre, Pierre établit une nouvelle hiérarchie nobiliaire liée au service militaire et civil.

De telles transformations ne purent se faire qu'au prix d'un énorme effort de la population, soumise à une pression fiscale terrible, alors que l'autoritarisme du tsar (imposant un rythme effréné à toutes les réformes qu'il exigeait) s'associait à une forte aggravation du servage.

Lorsque Pierre le Grand mourut soudainement le 8 février 1725, son pays occupait une place politique et économique indiscutable. Pourtant, un fossé gigantesque s'était creusé entre l'élite russe européanisée et le reste de la population, restée fidèle à la culture traditionnelle, fossé qui ralentit la Russie dans sa marche vers l'industrialisation. La forte, et parfois cruelle, personnalité du tsar fut décrite par Voltaire dans son Histoire de la Russie sous Pierre le Grand.

1794

Le chevalier Henri du Vergier de la Rochejaquelein n’a que 21 ans quand il trouve la mort dans le bocage Vendéen, mais il est déjà célèbre et a connu bien des guerres dans sa jeune existence aventureuse.

Il a été chef d’armée dans la guerre des Chouans et des Vendéens contre la République Française.

J’en ai parlé plus longuement le 12 Décembre, référez-vous donc à cette Chronique.

Cam.

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Dernière modification le 30/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !