Mois de Juin / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Bonne lecture des Chroniques du 1 Juin.

1973.

Une singularité des plus insulaires. Le 1er Juin 1973, les Irlandais du Sud (l’Eire), Catholiques à 95 %, élisent à la magistrature suprême (la Présidence de la République) un …. Protestant et de plus d’origine anglaise ! ! !.

Cette singularité surprend moins quand on sait que, sur les quatre présidents que la République irlandaise a eus depuis sa proclamation (en 1937), on compte deux protestants ; le premier, toutefois, Douglas Hyde, avait été désigné et non élu.

D’autre part, le père d’Erskine Childers est un héros de la guerre d’indépendance ; officier britannique, il s’engagea très tôt aux côtés des rebelles irlandais et fit partie des irréductibles qui refusèrent le traité de partage de l’île signé en 1921 avec l’Angleterre. Arrêté comme rebelle, il devait être fusillé sur les ordres du premier gouvernement irlandais libre, soucieux de rétablir la paix.

Erskine Childers, irlandais de confession protestante, est né en Grande-Bretagne et a fait ses études à Cambridge. Quatre fois ministre au cours de vingt-huit années de vie politique, ministre de la Santé et Vice-Premier ministre dans le gouvernement de Jack Lynch lors de sa défaite aux élections anticipées de janvier 1973, cela n’empêche pas les électeurs de voter pour lui six mois plus tard, aux élections présidentielles.

L’élection d’un protestant à la tête de la république d’Irlande survient à un moment crucial de l’histoire de l’île. Le thème de la "réconciliation" a d’ailleurs joué un rôle capital dans la campagne électorale de Childers qui, député de la ville de Monaghan, à la frontière de l’Irlande du Nord, connaît mieux que personne les déchirements que cette situation provoque dans les familles. Son élection a sans doute rassuré ses coreligionnaires du Nord, toujours prompts à voir dans la république voisine un État inféodé à Rome. Le nouveau président suscita sans doute pendant son mandat une évolution décisive des relations entre Dublin, Belfast et Londres. Bien qu’il ait peu de pouvoirs constitutionnels, il fera tout pour favoriser les liens nouveaux qui se tissent, graduellement, entre les trois capitales.

1960.

Indépendance effective du Congo Belge. Les fêtes auront lieu dès Juillet 60.

Après 80 ans de colonisation, la Belgique accorde à sa colonie le droit à l’Indépendance. Mais si la date a été fixée en accord total entre les partenaires, les conditions de cette indépendance, notamment le sort des grandes entreprises et des 150.000 belges qui y travaillent n’a pas été réglé avec précision.

1958.

Investiture à la Magistrature suprême de France du Général de Gaulle. Ce sera le dernier président de la V° République.

Cette investiture met fin, fait sans précédent dans l’Histoire de France, à 6 semaines de vacances de pouvoir. Le gouvernement Gaillard avait été mis " en minorité ". Nous sommes en pleine période de décolonisation, et l’Algérie réclame l’Indépendance ; une lutte sanglante commence qui ne se terminera qu’en 1963.

1946.

L’Amiral d’Argenlieu, Haut Commissaire de la République (Française) en Indochine, érige la Cochinchine en République autonome.

Son but est de conserver une influence importante (une sorte de Protectorat) sur cette région, la plus riche des 5 parties de l’Indochine.

Suite à la guerre 40 – 45 et à la délivrance du joug Japonais par les Chinois en 45, le Nord du Vietnam est devenu communiste et il faut à tout prix éviter que cette idéologie ne se répande dans tout le Sud-est Asiatique.

La Cochinchine est la partie sud du Vietnam, où se trouve l’ancienne capitale Saïgon, dans le delta du Mékong.

Elle a été conquise par les Français entre 1.859 et 1.867, mais n’est entrée dans l’Union Indochinoise, aux côtés du Laos, de la Thaïlande, de l’Annam (Centre du Vietnam) et du Tonkin (Nord Vietnam) qu’en 1.887.

Son autonomie " protégée " ne durera guère puisqu’elle sera rattachée au Vietnam en 1949.

1.932.

Nomination du Chancelier allemand Von Papen, sous la présidence du Maréchal Hindenburg.

Il tentera dans un gouvernement d’union nationale de lutter contre la montée du Nazisme. Mais il devra démissionner en 1932. Et son successeur, trop faible, laissera la porte ouverte au raz de marée nazi.

1919.

Depuis plusieurs années, l’Italie rêve de conquérir, comme les autres pays Européens des colonies. La Lybie fait l’objet de campagnes de sensibilisation.

Mais la " conquête pacifique " ne peut fournir des résultats concrets qu’à long terme. L’Italie s’impatiente.

L’ultimatum du gouvernement italien au gouvernement turc le 29 septembre 1911, " pour répondre à l’appel de ses ressortissants en danger ", ne surprend donc personne.

La guerre prévue facile et rapide fut longue et malaisée, ne s’achevant qu’en octobre 1912. Par le traité de Lausanne, la Turquie reconnaissait la pleine souveraineté italienne sur la Libye contre la promesse de l’Italie d’évacuer les îles de la mer Égée occupées lors du conflit.

En fait, les troupes italiennes ne contrôlaient qu’une mince partie de la Tripolitaine. Elles entamèrent difficilement la conquête de l’intérieur.

La Première Guerre mondiale l’obligea à ramener sur la côte les contingents qui ne tenaient plus, en 1918, que Tripoli, Zouara et Homs.

Au lendemain du conflit, la distorsion paraissait à nouveau très grande entre les rêves, les efforts, les pertes, les dépenses et les résultats.

La tentation de repli l’emporta. Le gouvernement préféra une politique de conciliation et de concessions aux risques d’une reconquête. Le 1er juin 1919, le roi d’Italie concédait un Statuto  libéral, inaugurant une sorte de protectorat léger et les troupes étaient en majeure partie rembarquées.

1.885.

Funérailles nationales à Paris du plus grand poète français de tous les temps : Victor Hugo.

Né à Besançon, en 1802, c’est le fils d’un général d’Empire. Poète classique à ses débuts (" Odes " en 1822), il devient le porte-parole du Romantisme (" Les Orientales ", " Hernani " en 1829 et 1830).

Il excelle dans tous les genres, théâtre, poésie, roman, roman historiques, essais … et sa " production " est étonnamment vaste !.

Après la mort de sa fille (1843) et un insuccès partiel (Les Burgraves), il se tourne vers la politique.

Libéral, soutien du culte Napoléonien, il est même nommé Pair de France en 1845.

Mais ses positions ultra-libérales lors de la Révolution de 1848 le font exiler à l’île de Jersey. Il rentre pour le coup d’état de 1851 mais est de nouveau exilé à Guernesey.

Il produit abondamment , " la Légende des siècles " " les Misérables ",, les " Châtiments ", les " Contemplations ", " les Travailleurs de la Mer " et encore bien d’autres ….

Il rentre en France en 1870, Académicien, Républicain notoire, il est fêté partout.

A sa mort, ses cendres seront transférées au Panthéon à côté de Rousseau, et de bien d’autres hommes célèbres.

1.310.

Il n’est guère conseillé de s’élever contre l’Eglise officielle à l’époque. Un peu comme dans les états musulmans " intégristes " aujourd’hui.

En Mai 1310, 54 Templiers ont été brûlé à Paris. Leur ordre militaire et religieux, très autonome, déplaisait à la fois à l’Etat et à l’Eglise.

Tous leurs biens sont confisqués et reviennent à la Royauté et en petite partie à l’Eglise.

Le 1er Juin, une femme est brûlée également. Pour " hérésie ".

Marguerite Porète avait créé un mouvement religieux : celui des " Âmes Simples ". L’âme est en unité totale avec la divinité. Et c’est l’Amour divin qui libère l’âme de toutes ses contraintes matérielles (désir, passion) et spirituelles (l’Eglise et le pouvoir spirituel ! ! !) et temporrelles (le pouvoir civil).

Une telle thèse ne pouvait que mener au bûcher.

987.

Sacre, le 1er Juin, en la Cathédrale de Soissons - une ville royale, puisqu’elle fut capitale de Clovis, roi des Francs, 4 siècles plus tôt – de Hugues Capet, fondateur de la dynastie des Capétiens.

Pour les nobles de l’époque, qui voulaient garder leurs privilèges, leurs prérogatives, le jeune roi était certes représentant d’une famille puissante, mais sans trop d’envergure. Et puis le caractère électif de la royauté les rassurait.

Ils savaient bien peu qu’il représentait l’avenir d’une dynastie qui régnera sur la France près de huit cents ans, jusqu’en 1789. En effet, un des premiers gestes du roi " élu " par ses pairs, d’associer son fils (Robert le Pieux) à la Royauté, ce qui en faisait le successeur " désigné ". Plus besoin d’élection !

N.B. : Le sacre d’Hugues Capet aurait pu avoir lieu le 3 Juin, ou même le 1er Juillet à Reims ? ? Les avis divergent.

Bien à vous,

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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