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Chroniques du 2 Juin.

1992.

Il y a quelques jours (cette année !) les Danois viennent d’accepter (par référendum) d’entrer complètement dans l’Europe.

Il faut savoir que le 2 Juin 1992, lors d’un référendum précédent, ils avaient rejeté l’adhésion à l’Europe, par 50,7 % contre et 49 % pour !

Ce qui avait obligé les autorités européennes à leur accorder des facilités pour rester dans le " train " européen, comme à l’Autriche et à l’Angleterre.

1966.

La sonde Surveyor-1, lancée le 30 mai 1966 du cap Kennedy, avait pour mission de se poser " en douceur " sur la Lune. Environ seize heures après le lancement, la correction à mi-parcours fut effectuée ; elle provoqua l’atterrissage dans la mer des Tempêtes.

La télémesure ayant indiqué qu’une des deux antennes n’avait pu se déployer entièrement, on opéra sur l’autre antenne une manœuvre finale, qui assura l’orientation en direction de la Terre pendant la descente de l’engin. La sonde répondit normalement aux commandes et atterrit avec succès le 2 juin 1966. Sa vitesse verticale au moment de l’impact était d’environ 3 m par seconde.

Pendant les douze jours de fonctionnement de Surveyor-1 sur la Lune, la sonde transmit plus de 10 000 photographies. Elles indiquèrent que l’engin avait atterri sur une surface dénudée, relativement plane, sombre, entourée de collines et de petites montagnes et que le terrain en pente douce jusqu’à un ou deux kilomètres du point d’impact était couvert de cratères de toutes dimensions, de quelques centimètres à quelques centaines de mètres, et parsemé de fragments de roche dont la taille variait de un millimètre à plus de un mètre.

Surveyor-1 avait une hauteur de 3 m et son train d’atterrissage en trépied s’inscrivait dans un cercle de 4,3 m de diamètre.

Pesant 995 kg au départ, son poids à l’atterrissage n’était plus que de 270 kg après consommation des propergols et autres combustibles, et largage du radar d’altitude et de la cellule de la rétrofusée principale.

Surveyor-1 transportait des centaines d’instruments mécaniques divers, dont les lectures étaient transmises à la Terre par télémétrie. Ceux-ci comprenaient des indicateurs de température, des jauges d’effort, des accéléromètres et des indicateurs de position. Le poids de cette charge utile, batterie auxiliaire comprise, était de 28,8 kg.

1953.

Couronnement d’Elisabeth II, Reine d’Angleterre.

Fille du roi George VI, auquel elle succède le 6 février 1952, Élisabeth II est l’épouse, depuis 1947, du duc Philippe d’Édimbourg, dont elle a eu quatre enfants : Charles, prince de Galles, Andrew, duc d’York, le prince Edward, et la princesse royale Anne.

Elle appartient à la dynastie des Windsor, nom substitué en 1917 à celui de Saxe-Cobourg-Gotha. Elle est donc cousine avec le roi de Belgique. Sa titulature officielle rappelle que, couronnée au cours d’une cérémonie du sacre, le 2 juin 1953, elle est reine " par la grâce de Dieu ", qu’elle règne sur le " Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et ses autres royaumes et territoires ", en particulier le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, mais aussi quatorze autres membres du Commonwealth des nations ; elle est de droit le chef (head ) de cette dernière organisation, qui regroupait, à la fin de 1994, cinquante États indépendants, dont quarante-neuf issus de l’ancien Empire.

" Défenseur de la foi ", elle est le " gouverneur suprême de l’Église [anglicane] d’Angleterre " ; ses prérogatives tendent d’ailleurs à diminuer puisque le choix réel des nouveaux évêques et archevêques revient au Premier ministre. Lorsqu’elle se déplace en Écosse, elle est le " modérateur " de l’Église (presbytérienne) de cette région du Royaume-Uni.

Ses pouvoirs ne lui autorisent plus des initiatives personnelles décisives : elle nomme le Premier ministre en choisissant le chef du parti majoritaire aux Communes, et dans les deux seuls cas, en 1957 et en 1963, où les divisions du parti conservateur ont semblé lui offrir un choix, elle s’est en fait rangée à l’avis des dirigeants les plus influents et du Premier ministre sortant en désignant respectivement Harold Macmillan et lord Home comme chefs du gouvernement.

Comme son ancêtre, la reine Victoria, l’avait admis, elle a surtout le droit d’être informée de tout, de conseiller et de mettre en garde son " gouvernement ", dont le chef rédige à son intention l’annuel discours-programme " du trône " et lui propose les noms des sujets à anoblir ou à honorer.

La longueur d’un règne qui s’achemine vers un " jubilé d’or " en 2002, et qui fait contraste avec l’alternance au pouvoir d’hommes d’États différents, lui confère une expérience sans doute précieuse et, parfois, une influence discrète.

En fait, l’éclat et la popularité de la monarchie, dont la contestation la plus sérieuse est liée, dans les années 1990, aux démêlés conjugaux de la famille royale, constituent encore un élément de solidité du régime et, pour tout cabinet, la garantie qu’aucune crise ne débouchera sur une épreuve constitutionnelle majeure.

 

 

1946.

A la sortie de la guerre, l’Italie est divisée. L’aventure fasciste l’a "refroidie" !

République ou Monarchie ? La Résistance a démontré le clivage profond des classes sociales et qui demeurent encore malheureusement cinquante ans après.

Le Nord, industrialisé : la bourgeoisie et une classe ouvrière relativement aisée. Elle a moins d’avantage qu’en France, en Allemagne ou en Belgique, mais comme la vie y est moins chère, c’est supportable. Le Catholicisme doit souvent laisser le haut du pavé aux " communistes ", lesquels ne sont pas nécessairement anticléricaux !

Le Sud profond, plus rural, plus agricole, pas encore sorti du XIX° siècle, avec des pesanteurs sociales et culturelles, un attachement profond à la religion catholique. Mais le Sud n’a guère participé à la résistance. Au fond, le fascisme de Mussolini, s’il avait été légèrement moins belliqueux, moins mégalomane et moins anticlérical aurait bien arrangé les masses paysannes.

Le Dimanche 2 Juin 1946, un référendum doit départager République ou Monarchie.

Un référendum, c’est toujours frustrant. 12.720.000 et quelques voix pour la République et 10.720.000 et quelques voix pour la Monarchie. Moins de 4 % de différence !

De plus, toutes les provinces du Sud (sauf celle de Trapani en Sicile ?) sont favorables à la Monarchie.

L’Italie sera républicaine, mais les communistes adoptent un profil bas.

Moscou ne les soutient pas, car l’Italie se trouve en dehors de sa zone d’influence !

1320.

La France et son grand vassal du Nord-Ouest, la Flandre étaient en conflit depuis des années.

En 1302, les milices flamandes avaient défait la Cavalerie lourde Française, la fine fleur de la chevalerie s’était fait " enfoncé " dans les marais de Kortrijk.

Au point que cette bataille (surnommée la Bataille des Eperons d’Or) est devenue le symbole de l’autonomie flamande et la date de sa fête nationale !

Le roi de France Philippe V, dit Le Long, règle le problème flamand par un traité de paix. Il accorde à son vassal, comme à d’autres Seigneurs du Sud, des droits mais aussi obtient le droit de lever des impôts dans la mesure où ils sont ratifiés par des " assemblées " prévues à cet effet.

C’est la reconnaissance d’un droit fondamental de type démocratique !

Prélude à nos Libertés constitutionnelles.

Une anecdote au sujet de cette bataille ? Elle n’est pas " scientifique ", mais on la raconte beaucoup dans les écoles flamandes (et francophones !)

Donc les chevaliers français, (les " Tanks " de l’époque ont été attirés dans les marais suite à un piège des milices communales flamandes ; ils s’embourbent avec leur équipement dans certains cas, le tout fait bien deux tiers de tonnes.

Comme ils ne savent pas se dépêtrer, les soldats flamands vont d’un soldat à l’autre, ils lèvent la visière du heaume et demandent " Goede dag " soit bonjour ? en flamand. Si le soldat répond " Ja " (Oui) c’est que c’est un flamand, on l’aide alors à se sortir du bourbier. Mais s’il répond " Quoi " ou " Comment ? " c’est que c’est un Français, alors le flamand lui assène un grand coup de massue sur le heaume et le dépouille de ses armes et de ses richesses. C’est pourquoi aujourd’hui encore, cette masse d’armes (parfois appelée aussi " fléau " d’armes) porte le nom de " Goedendag.

Amusant, n’est-il pas ?

1162.

Né à Londres d’une famille d’origine normande, Thomas Becket étudie à Paris. Rentré en Angleterre, il devient clerc à Cantorbéry, jouissant de la confiance du vieil archevêque.

Il se rend pour affaires à Rome et va étudier le droit à Bologne et à Auxerre. En 1154, il devient archidiacre et chancelier du royaume par la faveur du jeune roi Henri II. Il se montre bon administrateur et, bien que clerc, homme de guerre ; en 1159, il combat vaillamment devant Toulouse et en Normandie.

Après un an de vacance du siège, Thomas est élu, en mai 1162, archevêque de Cantorbéry. Il est ordonné prêtre le 2 juin, évêque le lendemain.

Sans abandonner ses goûts de faste, il se pose en défenseur des droits de l’Église contre le roi, étonné des réactions de son ancien familier.

Les relations se gâtent à tel point que le roi fait condamner l’archevêque par une assemblée tenue à Northampton en octobre 1162.

Thomas Becket ose comparaître pour récuser la sentence. Il s’enfuit clandestinement en France, se fixe à l’abbaye cistercienne de Pontigny, puis, quand le roi d’Angleterre menace de se venger sur les cisterciens, à Sens.

Dans son exil, Thomas Becket mène une vie austère, mais n’abdique aucun de ses droits, qu’il défend en lançant des excommunications contre les évêques et les clercs qui ne le soutiennent pas avec assez de vigueur. Les efforts du pape pour apaiser le conflit restent vains.

En décembre 1170, Thomas Becket rentre en Angleterre pour agir directement.

Quatre chevaliers décident alors de débarrasser leur roi de cet encombrant archevêque.

Au soir du 29 décembre 1170, ils se présentent au palais épiscopal ; les clercs et les moines conduisent l’archevêque dans la cathédrale ; les chevaliers l’y poursuivent et veulent l’entraîner au dehors ; très fort, Thomas Becket les repousse ; ils sortent leurs épées et, au troisième coup, l’archevêque tombe devant l’autel de Notre-Dame.

Le crime cause un scandale immense ; le roi Henri II est frappé d’interdit et n’obtient l’absolution qu’après avoir prouvé son repentir.

Thomas Becket est canonisé le 21 février 1173.

Son culte devient immédiatement très populaire dans tout l’Occident ; les représentations contemporaines de son martyre sont très nombreuses.

Bien à vous,

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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