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Chroniques du 10 Juin.

1942.

La Résistance ne pouvait que harceler l’ennemi, sans le battre. Il est incontestable d’autre part que, livrée à elle-même, elle était condamnée progressivement à s’éteindre. Aussi bien les grands Alliés – les Anglais surtout – ont-ils armé et ravitaillé les groupes de résistants, mais ils ne l’ont fait qu’avec beaucoup de réticences et après de nombreuses hésitations. Ils se méfiaient d’une activité dont la direction leur échappait et dont ils redoutaient les engagements inconsidérés. Par suite, ils n’ont pas pleinement tiré parti de cette " cinquième colonne " que le comportement nazi leur avait en quelque sorte offerte.

La Résistance coûtait cher aux peuples qui s’y engageaient. Pour la réduire, irrités souvent par son caractère insaisissable, les autorités d’occupation multiplièrent les sanctions, les arrestations, les fusillades, les destructions d’immeubles, de villes entières parfois.

Oradour sur Glane est un village détruit par les Nazis, uniquement par représailles. Un maquis français attaque une colonne, et le bourg d’Oradour est incendié, les femmes et les enfants enfermés dans l’église. Les habitants regroupés sont fusillés, les enfants " éclatés ", les filles violées, étripées, les vieillards massacrés. Le plaisir de tuer au sens brutal.

Pour s’être tout entière soulevée, Varsovie sera rasée. On évalue en France le nombre de fusillés – résistants et otages – à 25 000.

Le 10 Juin, les Tchèques eux aussi, comme la plupart des pays d’Europe sous la coupe des Nazis, connaissent leur " Oradour ". La ville de Lidice est rasée parce qu’en est originaire un des auteurs tchèques de l’attentat qui avait coûté la vie au " protecteur " de la Bohême, Heydrich.

De plus, le camp de Terezin se peuplera de milliers de prisonniers mal traités. La devise c’est l’extermination par le travail. Robert Desnos, y périra le 9 Juin 1945.

Merci d’accepter de lire en cette rubrique, un poème d’un lecteur et ami.

" Oradour s'en souvient " de Jean-Louis Latsague. JLATSAGUE@mail.ap-hm.fr
> Objet : Re: POESIE-FR/ 10 juin, anniversaire maudit, Oradour


Enfants martyrisés, poursuivis, balayés
Par le vent de terreur des adultes en folie.
Enfants abandonnés, dans un coin si joli
De votre sang rougi, de mémoire oubliés.

Inutile et sanglant, épisode maudit,
Silence des agneaux, la jeunesse arrachée
Garde aux murs éclatés votre beauté gâchée,
Initiales gravées sur les arbres grandis.

On vous avait caché, arrivés en courant,
On vous a tant aimé, mais sans rien avouer.
Et l'on aura payé de notre propre sang.

Notre avenir perdu qui restera planté
Sur le bord des chemins où vous dormez en rang,
Les yeux vers les oiseaux et le soleil d'été.

08 juin 1998 jean-louis

 

1940.

Après une longue période de non-belligérance, ntrée en guerre de l’Italie qui ouvre un nouveau front au sud de la France.

Mais avec un seul bataillon alpin, les Français parviendront à contenir les Italiens.

1836.

Mort du savant français Ampère André-Marie. Né à Lyon en 1775, ce chercheur infatigable ne fut pas seulement un grand physicien, mais aussi chimiste, mathématicien, inventeur, philosophe et poète, .

Ampère apparaît comme un esprit universel que nul domaine de la connaissance ne laisse indiffèrent. Sa contribution aux progrès de la science est capitale.

Dès son plus jeune âge, André-Marie fait preuve d'une curiosité insatiable. A 14 ans, il lit les vingt volumes de l'encyclopédie. Ses dispositions pour les mathématiques sont évidentes. Il apprend aussi le latin, le grec, le sanscrit.

La Révolution, où il voit d'abord le triomphe de la liberté et de la justice, lui réserve une cruelle épreuve : son père est décapité en 1793 pour s'être révolté contre la Convention. Le jeune homme est si accablé que l'on craint un moment pour sa raison.

En 1799, Ampère épouse Julie Carron qui lui donne bientôt un fils (Jean-Jacques). Ses charges familiales imposent au jeune savant de devenir professeur à Bourg- en-Bresse, puis à Lyon.

En 1803, il a la douleur de perdre sa femme.

Sa peine surmontée, il devient répétiteur d'analyse à Polytechnique, puis inspecteur général de l'Université et professeur titulaire.

Il se remarie; une fille naît, mais cette union n'est pas heureuse et Ampère se sépare de son épouse.

Malgré ces soucis, son génie s'épanouit pleinement Ampère confirme et complète l'hypothèse d'Avogadro selon laquelle des volumes égaux de gaz différents, mesurés dans des conditions identiques, contiennent le même nombre de molécules.

Les portes de toutes les sociétés savantes d'Europe s'ouvrent à lui.

En 1820, inspiré par une communication rapportant les travaux d'AErsted qui vient de découvrir l'électromagnétisme, il jette en quelques semaines les bases d'une science nouvelle, l'électrodynamique, et prouve l'identité du magnétisme et de l'électricité. Il explique le magnétisme et de l'électricité terrestre, découvre les courants particuliers de l'aimant et réussit à les reproduire à l'aide de ses fameux solénoïdes.

Il éclaircit la notion de courant électrique et définit sa direction par la règle dite "du bonhomme d'Ampère".

Il invente l'électroaimant, élément fondamental de tous les appareils électriques, et imagine le premier télégraphe électrique ses obligations professionnelles sont épuisantes. Ses fonctions d'inspecteur général l'obligent à accomplir des tournées dans le pays. Il est en outre professeur au Collège de France.

Toutefois, il demeure un chercheur passionné et se penche sur les disciplines les plus diverses. Il veut fonder une certitude métaphysique et entretient toute une correspondance avec Maine de Biran.

Toujours absorbé par quelque spéculation, il est d'une distraction qui devient légendaire. Pendant les dernières années de sa vie, il entreprend une vaste classification des sciences.

 

1580.

Mort (probablement le 10 Juin) du poète Portugais Camoès.

Probable, p. c. q. pendant cette épidémie de peste, les victimes étaient si nombreuses qu’on ne sut pas les enregistrer toutes au moment de leur mort, mais souvent des semaines plus tard. Néanmoins, pendant des années l’anniversaire de sa mort fut fêté le 10 Juin.

Né en 1524 ou 1524 (date imprécise), c’est le grand poète de la Renaissance Portugaise. Ses poésies sont nombreuses, inspirées par le Moyen-Âge ou la Renaissance.

Il laisse une épopée nationale consacrée aux grandes découvertes Portugaises et dont Vasco de Gama est le Héros : " Les Lusiades " (1572).

1794.

Liberté, Egalité, Fraternité. La France n’a guère de leçons à donner aux peuples qui pratiquent la Terreur.

La loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) est restée célèbre dans l’histoire de la Révolution française pour avoir porté la Terreur à son apogée. Deux jours après la fête de l’Être suprême qui a consacré la domination de Robespierre et laissé croire qu’il allait fermer "l’abîme de la Révolution", Couthon fait voter par la Convention une loi qui renforce le système terroriste.

Déjà un décret du 19 floréal (8 mai) a supprimé les tribunaux d’exception dans les départements et le Tribunal révolutionnaire demeure seul chargé des crimes politiques. Mais, déclare Couthon, "le délai pour punir les ennemis de la patrie ne doit être que le temps de les reconnaître, il s’agit moins de les punir que de les anéantir".

Il est décidé que "le Tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple". La définition desdits ennemis est large : "Ce sont ceux qui cherchent à anéantir la liberté soit par la force, soit par la ruse." La peine prévue ? La mort.

Toutes les garanties habituelles de la justice sont supprimées : "S’il existe des preuves soit matérielles soit morales, il ne sera pas entendu de témoins. La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes, elle n’en accorde point aux conspirateurs."

Quelles raisons ont incité Robespierre à couvrir de son autorité une loi accueillie avec tant de réticences par la Convention ? L’attentat d’Admirat (ou Admiral) contre Collot d’Herbois, suivi d’un projet d’assassinat de Robespierre par Cécile Renault, serait à l’origine de la loi de Prairial.

La "Grande Terreur" suivit. Elle contribua à discréditer le gouvernement révolutionnaire dans l’opinion, la prolongation de la Terreur ne se justifiant plus après la victoire de Fleurus, le 26 juin. Elle aggrava la rivalité entre le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale ; elle inquiéta la Convention qui crut y voir un moyen pour Robespierre d’accéder à la dictature.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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