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Chroniques du 11 Juin.

1864.

Naissance de Richard Strauss.

Ce compositeur et chef d’orchestre allemand est doté d’une belle longévité ; il a traversé maintes époques charnières de l’histoire de la musique. Contemporain de Berlioz et de Boulez, de Brahms et de Stockhausen, de la création de Pelléas et Mélisande  et du plan Marshall, Richard Strauss offre comme un résumé d’un siècle de musique.

De ses premiers poèmes symphoniques, dans la tradition récente de Liszt, jusqu’à ses Quatre Derniers Lieder , aussi résolument anachroniques que splendides, ce personnage majeur de la vie musicale de 1885 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, s’est constitué une place unique dans le répertoire de l’opéra.

1940.

Les Français se rendent compte de 10 ans d’inutiles dépenses dans le domaine militaire. Et le retard des Français sur l’Allemagne est d’une guerre !

La ligne Maginot, destinée à stopper définitivement toute invasion allemande est franchie et contournée sans coup férir par les Teutons.

Le sénateur André Maginot ministre de la Guerre, défendit, devant le Parlement, le projet de défense des frontières proposé par ses prédécesseurs ; il le fit adopter le 14 janvier 1930.

C’est pourquoi il a laissé son nom à ce système de fortification permanente dont la pénible gestation divisa le Haut Commandement français et dont la fin tragique souligna l’inadéquation à la situation stratégique.

La longue invasion du territoire français, ravagé par les combats de 1914-1918, souligne dès 1919 la nécessité de rendre le territoire national inviolable. En définitive, malgré de nombreuses et solides oppositions, la décision fut prise de construire le plus près possible de la frontière franco-allemande un ensemble fortifié qui, appuyé sur le Rhin, dissuaderait toute velléité d’invasion allemande.

Ce système comprend essentiellement deux régions fortifiées, celle de Metz (barrant la vallée de la Moselle et de la Sarre) et celle de la Lauter, entre Bitche et le Rhin. L’ossature de cet ensemble est constituée de gros ouvrages de fortification permanente, forts enfouis ne laissant en surface que les organes d’observation et de tir, ceux-ci étant très dispersés sur le terrain et reliés par galeries souterraines au cœur de l’ouvrage, d’où le nom de forts palmés.

Le choix de l’artillerie de la position fortifiée répond à certains impératifs financiers, techniques (une trop grande longueur de tubes interdit l’emploi de tourelle éclipsable) et tactiques (briser vite une attaque lancée par surprise).

On choisit donc un 75 rajeuni et adapté aux nécessités de la forteresse, atteignant des cadences utiles de 30 coups par minute pour une portée de 11 kilomètres. On ne tirait donc pas loin en avant de la fortification. Et surtout celle-ci était démunie de défense anti-aérienne.

D’autre part ces régions fortifiées ne couvraient qu’une partie de la frontière. Devait-on continuer la construction jusqu’à la mer du Nord, le long de la frontière belge ? Question complexe aux importantes incidences financières et internationales (attitude vis-à-vis de la Belgique notamment). La réponse donnée en 1933 est une solution bâtarde : allonger la région fortifiée de Metz jusqu’à Montmédy face aux pentes boisées des Ardennes belges, puis jalonner la frontière du Nord par une fortification économique.

Réussite technique en ce qui concerne la conception des ouvrages construits avant 1935, la ligne Maginot reste un rare exemple d’inadéquation d’un outil militaire à une situation stratégique donnée. Conçue quelques années après que la France eut souscrit des alliances de revers qui impliquaient d’éventuelles interventions militaires au profit d’États d’Europe centrale, la ligne Maginot, en soulignant l’aspect défensif de la politique militaire française, refusait toute crédibilité à une intervention au-delà des frontières.

D’autre part en interdisant toute possibilité de manœuvre aux armées chargées de la défendre, elle mettait l’accent sur les conceptions statiques d’un état-major sous-estimant les potentialités de mouvement contenues dans le binôme chars-avions.

Le sort de la ligne Maginot en 1940 est la tragique illustration de cette constatation. Négligeant la ligne, la Wehrmacht attaquait le 13 mai la frontière française en son point le plus faible, à l’extrémité ouest de la ligne Maginot et à la charnière vulnérable des armées françaises entrées en Belgique.

Le 11 Juin, après la destruction des forces alliées de Belgique et la rapide conversion du dispositif allemand en direction du sud et du sud-est, les chars allemands de Guderian et Kleist, franchissent la Marne le 11 juin, progressent très rapidement vers Besançon et la frontière suisse, isolent ainsi la ligne Maginot et ses défenseurs, réduits à mettre bas les armes par l’armistice devenu effectif le 25 juin 1940.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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