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Chroniques du 23 Juin.

1983.

Fin du premier voyage du Pape Polonais Jean-Paul II en Pologne.

En 1982, coexistent en Pologne quatre forces inhabituelles dans un système socialiste : le parti, l’armée, l’Église catholique et les travailleurs attachés à l’idéal et souvent aux structures de Solidarité.

Les nouveaux syndicats officiels, créés à la fin de 1.982 après la liquidation formelle de Solidarité (le 8 oct.), n’ont réussi à regrouper jusqu’en juillet 1.983 que 2.500 adhérents. D’ailleurs, le parti a été abandonné par presque un million de ses adhérents.

L’état de guerre a abouti au départ de 244 juges (dont 28 ont été renvoyés par le Conseil d’État) sur 3.400 magistrats.

En 1982, la procédure sommaire propre à l’état de guerre a été appliquée dans 3.700 cas.

L’année 1.983 est marquée par la suspension de l’état de guerre et par quelques progrès dans la normalisation du pays qui, cependant, reste bouleversé, déprimé, sympathisant avec les structures clandestines de Solidarité et refusant dans son immense majorité son soutien au régime militaire.

Au lieu de servir à stabiliser le pays, le prestige de l’armée est sorti réduit de cette épreuve, selon des sondages officiels gardés toutefois secrets.

La visite de Jean-Paul II en Pologne du 16 au 23 juin 1.983 confirme le soutien moral et spirituel du Saint Père aux justes revendications humaines et sociales des Polonais.

Le pape redonne courage à la population, et en même temps il met en garde le pouvoir en place qui se trouve, pour la troisième année consécutive, soumis à la pression des dirigeants soviétiques, est-allemands et tchécoslovaques, d’une part, et à une pression populaire, d’autre part.

Ainsi, la force du verbe se révèle aussi puissante que celle de l’énorme appareil policier et militaire d’une puissance mondiale exigeant du gouvernement polonais qu’il fasse " revenir en arrière le cours des événements ".

Après l’indescriptible succès du voyage papal en Pologne, l’état de guerre est levé par la Diète, sur proposition du général Jaruzelski, chef de l’état, le 22 juillet 1.983.

Encore une période qui est close par une conclusion évidente pour beaucoup : on ne peut pas gouverner le pays réel contre la société, tant le pouvoir que la nation en sont conscients.

1969.

Un fût de 500 litres d’insecticide concentré, l’Endosulfan, tombe accidentellement dans le Rhin, près de Bingen, et pollue le fleuve sur plus de 600 Kms.

Plus de 20 millions de poissons périront dans cette catastrophe écologique.

Si, depuis lors, des mesures ont été prises au niveau international (Suisse, Allemagne, Hollande), les moyens mis en œuvre pour les faire respecter sont tellement faibles que cette grande voie navigable n’est guère recommandable, ni pour les bains, ni pour les activités nautiques ! ! !

 

1956.

Election à la présidence de la République Egyptienne du Colonel Gamal Abdel Nasser.

Son ascension fulgurante l’a poussé aux plus hauts postes de l’état.

Lors de la Révolution qui destitua l’ancien roi Farouk, les militaires que commandait ce jeune Colonel remirent le pouvoir aux mains du génaral Naguib.

Celui-ci confia bien sûr des tâches importantes au héros de la Révolution.

Il fut président du Conseil et ministre de l’Intérieur.

Ce qu’il mit à profit pour asseoir son autorité et " ficher " tous ses adversaires.

On retiendra de lui, en plus de la défaite dans la Guerre des 6 Jours, contre Israël, la construction du barrage d’Assouan, avec l’appui des Russes, après le refus américain, et la nationalisation du Canal de Suez qui détermine l’intervention des troupes franco-anglaises.

Sa popularité en fera le leader charismatique incontesté du monde arabe.

 

1940.

Retour au pouvoir de Pierre Laval, en tant que premier ministre du Maréchal Pétain, dans le nouvel ordre français.

Ce fils d’un petit cafetier d’Auvergne dut travailler pour payer ses études qui lui permirent, en 1907, de s’inscrire au barreau de Paris.

Venu de l’extrême gauche, mais dépourvu d’idéalisme, il s’affranchit de tous les partis pour faire carrière grâce à des amitiés personnelles.

Avocat, conseiller de nombreux syndicalistes, il est élu député en 1914 puis maire d’Aubervilliers en 1923, fonction qu’il conservera jusqu’à sa mort.

Battu aux élections en 1919, il est réélu socialiste indépendant en 1924, puis on le retrouve ministre des Travaux publics sous Painlevé, de la Justice avec Briand, du Travail dans le second cabinet Tardieu (1930).

Il est président du Conseil de janvier 1931 à février 1932.

La crise économique gagne la France. De nouveau ministre du Travail avec Tardieu et des Colonies sous Doumergue, il succède à Barthou au ministère des Affaires étrangères et redevient président du Conseil en 1935

Face à Hitler, il veut assurer à la France l’alliance de l’Italie (janv. 1935) et celle de l’U.R.S.S. (mai 1935).

Staline décrète alors le ralliement des communistes français à la politique de défense nationale.

Laval a peut-être donné à Mussolini l’assurance de ne pas l’inquiéter dans l’affaire d’Éthiopie.

Mais celle-ci fera tomber Laval en janvier 1936, alors qu’il s’était maintenu au pouvoir en dépit de sa politique monétaire de déflation et d’économies budgétaires, facteur de mécontentement dans l’opinion et surtout chez les fonctionnaires.

Se prononçant contre la déclaration de guerre à l’Allemagne, il revient au premier plan après l’armistice.

Le 23 juin 1940, ministre d’État, il fait intervenir le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, vote qui a lieu le 10 juillet à Vichy. Celui-ci le remerciera en le nommant à la Vice-Présidence du Conseil.

L’année suivante il sera même premier ministre. En 1942, il cumule tous les ministères importants et devient le véroitable chef de l’état, au-dela même du Maréchal Pétain qu’il étouffe.

Persuadé de la victoire de l’Allemagne, il provoque la rencontre de Montoire entre Pétain et Hitler, d’où sortira la politique de collaboration (24 oct. 1940).

Le 13 décembre, renvoyé par le maréchal, il reviendra au pouvoir le 17 avril 1942.

appelant qu’il n’a pas eu de responsabilité dans l’armistice, il obtient du maréchal la mission de changer les institutions et de gérer les relations avec l’occupant.

Mais le maréchal et Laval s’entendent mal. Laval, en cumulant la direction du gouvernement, les Affaires étrangères, l’Information et l’Intérieur, est cette fois le véritable chef de l’État.

Persuadé des difficultés de la collaboration, Laval s’engage dans une longue série de marchandages pour limiter les exigences de l’occupant.

C’est la "relève" puis le Service du travail obligatoire. Mais, en même temps, son gouvernement prend des mesures de répression contre les juifs et contre les résistants.

Les extrémistes de la collaboration attaquent aussi Laval. À Vichy même, son passé de "politicien", son style, ses intrigues lui attirent peu de sympathies.

Il est impopulaire auprès des Français. Laval n’est pas l’inventeur de la révolution nationale, mais il s’en sert à l’occasion.

Dans l’histoire, le nom de Laval est lié à la politique de collaboration et à ses plus tragiques modalités.

Les Alliés étant parvenus aux portes de Paris, Laval tente une ultime manœuvre politique en essayant d’obtenir d’Herriot, jusque-là en résidence surveillée, la réunion du Parlement.

Les Allemands l’entraînent vers Belfort et Sigmaringen. Il s’y considère comme prisonnier.

En mai 1945, il gagne l’Espagne par avion, mais est remis aux autorités françaises le 1er août.

Son procès porte à leur comble les passions politiques et partisanes.

La retenue qui s’était manifestée à l’égard de Pétain est balayée par la haine venue de toutes les tendances de l’opinion.

Sa personnalité vénale, sa collaboration claire et nette, plus que zélée avec l’autorité allemande, son action vigoureuse contre les Juifs et surtout les Résistants français, en ont fait l’homme à haïr.

Condamné à mort le 9 octobre, Laval s’empoisonne dans sa cellule ; il est découvert agonisant, soigné et porté en civière devant le peloton d’exécution.

 

1894.

Clôture du premier Congrès Olympique International de l’ère Contemporaine. Le but de celui-ci est bien sûr la remise sur pied des Jeux Olympiques Antiques. Pierre de Coubertin, le promoteur héroïque de ce Congrès l’a marqué de son empreinte.

En 1896, le roi Georges de Grèce consacre la Renaissance des Jeux Olympiques en prononçant, à Athènes, dans le stade de marbre de Pentélique la formule appelée à devenir rituelle, " Je proclame l’ouverture des Jeux de la première olympiade des Temps Modernes ".

 

79 (P.C.N.)

Le 23 Juin, accession à la pourpre impériale de Titus, le fils de Vespasien, le vainqueur des Juifs, commandant en chef de l’Armée Romaine. Son nom complet : Titus Flavius Vespasianus.

L’empereur que l’on surnomma " les délices du genre humain " régna à peine plus de deux ans. Mais il a laissé une empreinte positive.

Il avait d’abord secondé son père pendant la guerre contre les Juifs (prise de Jérusalem en 70) puis, quand Vespasien partit pour Rome prendre le pouvoir, il avait commandé en chef l’armée romaine, ce qui lui valut les honneurs d’un triomphe qui a été sculpté sur l’arc dit de Titus, au Forum romain.

Il accéda à la pourpre le 23 juin 79, à l’âge de trente-neuf ans.

On connaît ses amours avec Bérénice (Racine) ; elles sont secondaires.

En tant que souverain, il se conduisit comme un vrai monarque : il écarta Domitien, vénéra des divinités orientales qui renforçaient le culte impérial (Isis), et il agit en tout avec une prodigalité et un luxe digne des souverains –dieux d'Orient.

Mais, pour montrer son sens de la mesure et apaiser le Sénat, il fit poursuivre les délateurs et refusa les procès contre les crimes de lèse-majesté, donc contre les Chrétiens.

Son règne fut marqué par des catastrophes : en 79, une éruption du Vésuve détruisit Pompéi et Herculanum et Stabies ; en 80, Rome dut supporter l’incendie et la peste.

Dans tous les cas, l’empereur se montra secourable ; de plus, il fit entreprendre de nombreux travaux publics : à Rome, il laissa des thermes, un arc de triomphe (l’Arc de Titus, encore debout à Rome), et il fit poursuivre les travaux du Colisée ; dans les provinces, de nombreuses bornes milliaires attestent son souci du réseau routier, notamment dans la région de Tongres (près de Liège, en Limbourg).

Il mourut le 13 septembre 81 ; les raisons de ce décès restent encore mystérieuses.

Ah un truc mnémotechnique pour retenir la liste des empereurs romains du premier siècle ap. J.C. Retenez la " formule magique " : Cesautica, Claunégalo, Vivestido.

Soit en décomposant les mots en syllabes : César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Otton, Vitellius, Vespasien, Titus et Domitien.

Cam.

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Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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