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Chroniques du 25 Juin.

1993.

La Grèce expulse de son territoire plusieurs dizaines de milliers d’Albanais, provoquant un dépôt de protestation aux Nations-Unies.

La Grèce a failli être condamnée. Il a fallu l’appui de ses alliés de l’Otan pour éviter cet affront.

Ce qui ne faisait pas l’affaire des Albanais, expulsés de la même façon que les Croates de Serbie, que les Kossovars du Kossovo.

Contre les Serbes, l’on nomme ces expulsions " Purification Ethnique ".

Chez les Grecs (nos alliés) on appelle cela une pacification …

" Justice en deça, injustice en-delà ", disait déjà Montaigne ! ! !

1950.

Début de la Guerre de Corée.

Les Coréens franchissent la frontière symbolique du 38ème parallèle, ce qui oblige les forces américaines à intervenir pour protéger leurs alliés coréens du sud.

Ce qui déclenche un climat de tension internationale insupportable, proche de la rupture et laisse planer la menace d’une 3ème guerre mondiale.

Voir à ce sujet les nombreux articles publiés lors d’anniversaires particuliers.

1876.

Bataille de Little BigHorn River.

Le Chef sioux de la tribu Oglala, Ta-Sunko-Witko, que les soldats des armées nord-américaines appelaient Crazy Horse, se fait remarquer comme jeune chef dès 1865.

Il refuse les plans établis par Washington pour ménager aux pionniers une route d’accès aux champs de prospection aurifère du Montana ; sa tribu vivait dans le nord des Grandes Plaines (lui-même était probablement né dans l’actuel Dakota du Sud) et les territoires de chasse devaient servir de lieu de passage aux Blancs en route vers l’Ouest.

En 1866, Crazy Horse fait partie du groupe d’Indiens qui anéantit la compagnie du capitaine William J. Fetterman ; il avait longtemps demandé qu’on lui donne la possibilité de s’attaquer avec seulement quatre-vingts hommes aux groupes de guerriers sioux et de démontrer l’efficacité tactique des troupes régulières nord-américaines.

Mais comme ses hommes disposaient de fusils dont la recharge demandait plusieurs opérations manuelles, ils furent anéantis par les flèches de leurs adversaires.

Refusant de se maintenir dans les réserves imposées aux Sioux, Crazy Horse mène ses hommes dans les régions de chasse des tribus sioux, guerroyant à l’occasion contre les détachements de troupes régulières et leurs auxiliaires indiens.

La découverte d’or sur le territoire du Dakota en 1874 fit que les prospecteurs ignorèrent les traités signés entre les Sioux et le gouvernement nord-américain et envahirent leur réserve ; au lieu de contenir les chercheurs d’or, le général Crook contraignit Crazy Horse à évacuer ses campements d’hiver pour installer ceux-ci près des rivières au Montana.

Échappant au contrôle des troupes de Washington, Crazy Horse et les siens se réfugièrent dans les collines, joignirent les Cheyennes et, le 17 juin 1876, contraignirent le corps d’armée de Crook à la retraite.

Crazy Horse fit ensuite jonction avec la plus grande partie de la nation sioux, réunie autour de Sitting Bull sur les bords de la Little Bighorn River (25 juin 1876). La bataille fut féroce. Les troupes de Custer subirent de nombreuses pertes.

Les tribus alors se séparèrent.

Réfugiés dans les collines, harcelés par les troupes américaines qui voulaient les contraindre à s’établir dans les "agences" créées pour recevoir les Indiens, les hommes de Crazy Horse succombèrent au froid et à la faim ; en 1877, Crazy Horse et les siens se rendaient au général Crook.

Retenu au fort Robinson, le chef indien, torturé et humilié, tenta quelques mois plus tard de s’échapper, mais il fut assassiné par des agents du gouvernement fédéral dans la confusion générale que provoqua son évasion.

La liste est longue des martyrs sacrifiés à l’établissement de la grande nation démocratique ! ! !

1218.

Simon de Montfort, le chef de la Croisade contre les Albigeois, meurt, tué d’une pierre (la fronde était une arme de jet fréquemment employée à l’époque), au cours d’un siège de Toulouse.

Vous pouvez relire à ce sujet (Croisade des Albigeois), les chroniques des 16 Mars (Catharres).

Ou à défaut, me demander le texte.

Plusieurs autres anniversaires (dont je n’ai pas les détails) parlent également de ce sujet.

Je vous livre un résumé (bien qu ‘un peu long, mais ce n’est pas un mince sujet).

Effacez-le si vous l’avez déjà lu, mais il servira éventuellement aux " nouveaux " ! !

Personnellement je pense que l'hérésie Cathare a fourni à la monarchie Capétienne les motifs et les moyens nécessaires pour rattacher à la couronne ces riches territoires du Sud et du Sud-ouest.

Comme dans toutes les Croisades, et comme dans toute oeuvre humaine, les motivations sont complexes.

La question religieuse fut importante, mais certainement pas unique.

A une époque où les Croisés mourraient en Orient pour "délivrer le tombeau du Christ du joug des infidèles", il était anormal de laisser se développer une hérésie en terre Chrétienne.

Très tôt, l'Eglise officielle a combattu l'hérésie. Le mot "cathare" apparaît dans un texte de Nicolas, évêque de Cambrai (1164 - 1167) où il cite des condamnations enregistrées par les évêques de Tongres et de Liège vers 1151 et 1152, contre un certain"Jonas" accusé de cette hérésie.

Bernard de Clairvaux, le plus célèbre et le plus actif des Cisterciens médiévaux, (qui s'opposa notamment au fameux philosophe Abélard) s'inquiétera des progrès de l'hérésie dans le sud et réfutera les doctrines erronées (manichéisme, catharisme). Il accompagnera même le cardinal-légat Albéric, vers 1145, pour poursuivre les hérétiques à Poitiers, Bergerax, Albi, Sarlat etc.

Mais si l'Eglise a pris nettement parti contre le Catharisme, elle n'a pas pu apporter de réponse spirituelle aux élans, aux besoins religieux de tout un peuple qui à travers le monde occidental recherche une plus grande pureté, une plus grande justice, plus de vérité, un idéal semblable à l'idéal de l'Eglise primitive, et qui réclame une réforme spirituelle en profondeur.

La civilisation raffinée, courtoise qui s'étendait sur l'Occitanie (où s'est aussi développé le catharisme), règnait également en Catalogne. Elle n'est pas étrangère à l'influence de la civilisation musulmane très présente dans la péninsule ibérique et dans le s.o. de la France, mais le catharisme s'est peu développé en Espagne même ; il y a été combattu vigoureusement et sans pouvoir s’y étendre par Pierre II d’Aragon notamment.

Il s’est beaucoup plus développé dans le nord de l'Italie (Lombardie) p.c.q. c'était une des routes naturelles de ceux qui venaient d'orient et qui ont importé en occident les doctrines hérétiques à l'occasion des croisades d'une part mais aussi des mouvements commerciaux d'autre part.

L'on peut étudier les aspects politiques de la lutte contre les cathares, mais il est impossible d'omettre ou d’en séparer les aspects religieux ; ou même de les minimiser, ce serait nier un des caractères essentiels du Moyen - Âge.

La société est chrétienne. L'homme y est chrétien de sa naissance à sa mort. Il n'y a pas d'autre possibilité. Le pouvoir religieux et le pouvoir civil se complètent mutuellement. L'unité de croyance fait la cohésion, l'équilibre de la Chrétienté. L'hérésie en est le plus grand danger qu'il faut combattre par tous les moyens.

Certes le roi de France qui n'était guère que le roi d'une "petite" France au nord de la Loire, profitera de l'événement pour agrandir ses territoires, mais il n'aurait pas pu à cette époque mener une guerre sainte sans le soutien complet du Pape.

Mais Philippe-Auguste était trop occupé par ses luttes dans le nord et l’ouest contre les Anglais pour ouvrir un deuxième front dans le sud.

Le pape demande d'abord au comte Raymond VI de Toulouse de participer à la Croisade contre les Albigeois. Celui-ci est intéresssé car il pourrait ainsi "regagner" les terres de Roger Trencavel, vicomte d'Albi et de Béziers, qui "coupent" les siennes.

Mais comme l'hérésie est très développée dans ses propres fiefs, Raymond refuse de participer à la Ligue (ce qui lui vaudra l'excommunication). Le Pape, Innocent III, devra alors faire appel à tous les chrétiens pour participer à la lutte armée. Il promet, en récompense, les terres confisquées.

Philippe-Auguste se joint alors au mouvement général et fait nommer un jeune seigneur ambitieux d'Ile de France, Simon de Montfort à la tête de la Croisade.

Plus tard, devant les succès des "Croisés" sous la conduite de Simon de Montfort, Raymond VI de Toulouse fera amende honorable et se joindra à eux (1209).

Il ne recevra pas les terres de Trencavel, c'est Simon de Montfort, vassal direct du roi de France, qui les obtiendra en récompense de son activité.

Pierre II d’Aragon, pourfendeur d’hérétiques et vainqueur des Maures à Las Navas de Tolosa (1212), quant à lui espérait certainement s’approprier une partie des territoires en jeu.

Il a joué un rôle modérateur, essayant de faire condamner les " exactions " des Croisés du Nord (beaucoup de gueux, de sans terre qui ne venaient prêter main forte à leur seigneur pendant les 40 jours de prestation) ; mais comme le Pape donne raison aux Croisés, Pierre II devra les affronter à la bataille de Muret où il périra. Le Languedoc bascule vers la France.

Même si par la suite Raymond VI puis son fils Raymond VII parviennent à reprendre toutes leurs terres à la famille des Montfort, l’orientation est donnée et le sud, qui avait longtemps échappé aux influences des Francs, se rattache désormais à la France.

L’aspect politique est donc important au niveau des conséquences, mais il ne peut s’expliquer que par sa liaison intime aux aspects économiques, sociaux et religieux.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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