Mois de Juin / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 29 Juin.

1976.

Proclamation de l’Indépendance des Seychelles et création d’une Constitution libérale, démocratique, de type occidental. Il est membre du Commonwealth, mais pratique une politique de " non-alignement " assez idéaliste.

Cet état de l’Océan Indien, au nord - est de Madagascar, est constitué d’un archipel volcanique de moins de 500 Kms².

Il compte près de 70.000 autochtones, mais de nombreuses sociétés et de riches hommes d’affaires ou vedettes étrangers choisissent d’y habiter pour des raisons fiscales (Paradis … !).

Sa capitale est " Victoria " sur la petite île de Mahé.

On y parle le créole, ainsi que le français et l’anglais, suite aux occupations coloniales.

Occupée par les Français dès 1756, les Seychelles passèrent sous contrôle britannique après la défaite de Napoléon.

1940.

En cette année du surréalisme, il est difficile de ne pas parler du peintre germano-suisse Paul Klee qui meurt à Berne (Suisse) le 29 Juin 1940.

Né en Suisse (1879), il suit une solide formation de peintre à Munich, la capi(tale artistique de l’Allemagne.

Ses " Inventions " satiriques et des illustrations de " Candide " de Voltaire témoigne de cet apprentissage où l’on sent déjà percer le symbolisme ainsi qu’un fantasmatique débridé et grinçant

Comme beaucoup de peintres, il parcourt l’Italie et la Sicile les deux premières années du siècle.

Puis à Paris, il se familiarise avec le Cubisme. Chez Cezanne et Van Gogh, il apprend l’art de la Lumière.

A la veille de la première guerre mondiale il part en Tunisie, ce qui influencera nettement son chromatisme.

Après la guerre, c’est en Allemagne qu’il travaillera, peindra et enseignera (au Bauhaus à Weimar, la capitale de la République de Weimar).

Il expose en Allemagne, mais aussi à Paris avec les surréalistes en 1925.

Parallèlement à son œuvre et à ses expositions, il enseigne aux beaux-Arts à Dusseldorf.

Dans une œuvre onirique et grâcieuse, qui participe de l’abstraction pure, il adhère au mouvement du surréalisme, dont il deviendra l’un des principaux théoriciens.

Mais dès 1933 la persécution des Nazis vis à vis des arts dégénérés, particulièrement des peintre surréalistes, l’oblige à quitter définitivement l ‘Allemagne pour la Suisse.

Désabusé et malade, il y mourra en 1.940.

1930.

Canonisation par le Pape Pie XI de Jean de Brébeuf, missionnaire Jésuite Français " en Huronie ".

Né en 1593, mort en 1649, il a participé à l’évangélisation et à la " civilisation " de ces vastes régions du Québec.

Jean de Brébeuf a vécu pendant quinze années au milieu des Hurons. Nul ne les connaissait mieux que lui : il leur a consacré des pages qui comptent parmi les plus précieuses de l’ethnographie amérindienne.

Né à Condé-sur-Vire, en Normandie, il entre chez les Jésuites en 1617 : il est ordonné prêtre en 1622.

Désigné pour la nouvelle mission jésuite du Canada, il débarque à Québec en 1625. Pendant cinq mois, il suit les Algonquins dans leurs courses vagabondes. Mais c’est à la nation huronne, à 800 milles de Québec, que son supérieur le destine.

Il s’y rend en 1626, y séjourne trois ans, étudiant la langue et les mœurs huronnes, mais ne fait aucun progrès dans l’évangélisation.

Rappelé à Québec en 1629, il est forcé de rentrer en France et ne retourne dans la colonie qu’en 1633, après l’occupation anglaise. Dès 1634, il remonte en Huronie, comme supérieur, avec l’ordre de fonder et d’organiser une mission permanente.

Le travail missionnaire semble, cette fois, devoir donner des résultats.

Mais, coup sur coup, en 1634, 1636 et 1639, des épidémies d’une rare violence déciment les Hurons. De 30 000, la population tombe à 12 000.

Il n’en fallait pas tant pour que les Jésuites fussent accusés de sorcellerie, et la religion nouvelle décriée. Une lutte ouverte s’engage entre les Indiens courroucés et apeurés et les missionnaires résignés à mourir assassinés.

Plusieurs de ceux-ci se voient à la dernière extrémité, mais la crainte que les Hurons ont des Français de Québec les retient toujours de massacrer les Jésuites.

Brébeuf, qui a fondé trois postes avant de céder le supériorat en 1638, est victime d’un accident et doit regagner Québec en 1641. Il exercera pendant trois ans les fonctions de procureur de la mission.

Quand Brébeuf retourne en Huronie, en 1644, la guerre atteint son point culminant.

Décimés par les maladies, divisés et désorientés par l’introduction d’une religion et de coutumes nouvelles, démoralisés, les Hurons sont désormais une proie facile pour leur puissant ennemi.

Incapables de résistance, ils se convertissent par milliers. Mais la fin est proche.

À partir de 1647, les Iroquois détruisent systématiquement la Huronie, bourg après bourg, et massacrent les missionnaires.

Le 16 mars 1649, Brébeuf est capturé. Les Iroquois le martyrisent longuement, atrocement, avec les raffinements d’une cruauté inouïe.

Il a été canonisé par Pie XI, le 29 juin 1930. (Voir R. Latourelle, " Étude sur les écrits de saint Jean de Brébeuf " , 2 vol., 1952-1953 ; J. Robinne, " L’Apôtre au cœur mangé, Jean de Brébeuf : étude sur l’époque et sur l’homme " , 1949).

1927.

Les aviateurs, Maitland et Heigenberger, relient en ligne droite San-Francisco à Honolulu (près de 4.000 Kms).

Ils établissent ainsi un nouveau record de distance " en ligne droite ". 1 mois et demi auparavant Lindbergh venait de traverser l’Atlantique.

1.909.

Parution des " Carnets " de Alexandr Alexandrovitch BLOK, poète russe, principal représentant du symbolisme dans " La Ville "  et " Les Douze ".

Dans son poème " L’Artiste " (1913) , Blok décrit le processus de la création artistique :

J’attends qu’effraye mon ennui mortel
Le tintement léger, jusqu’ici jamais entendu.
Est-ce un tourbillon venu de la mer ?
Ou est-ce que les oiseaux du Paradis
Chantent dans les feuilles ? Ou est-ce que le temps

[s’arrête ?
Ou est-ce que les pommiers de mai ont effeuillé
Leur floraison de neige ? Ou est-ce un ange qui

[vole ?
Durant les heures qui portent l’universel
S’élargissent les sons... le passé se mire
passionnément dans le futur :
Il n’y a pas de présent.

" Parvenue à sa limite, la poésie se noiera probablement dans la musique ", écrit Blok (Carnets , 29 juin 1909).

Né en 1880 à Saint-Pétersbourg, il y mourra en 1921.

1898.

Cent ans exactement.

Première course automobile Bruxelles – Châteaux d’Ardennes – Spa et retour.

Cette course de deux fois 180 Kms réunit des voitures de l’année.

Elle dure deux jours. Je ne connais ni les gagnants, ni les marques ; je pourrais les retrouver, mais je n’en ai guère le temps.

Mais je trouve sympathique cette idée du " Vétéran Cars Belgium " de programmer cette course 100 ans exactement après sa création, le 28 Juin 1898.

Aujourd’hui donc 32 voitures centenaires se sont promenées sur les magnifiques routes Ardennaises (Belges) à la découverte des châteaux et de la petite ville balnéaire de Spa.

Et ma foi je trouve qu’elles font preuve d’une belle santé !

Mais qui a créé la première automobile ?

Difficile à dire.

Le fardier à vapeur du Français Cugnot, essayé à Vincennes à la fin de 1770, est considéré comme le premier véhicule automobile – automobile signifiant " se mouvant par soi-même ".

Après une période stérile, les inventions se multiplient qui conduiront à la réalisation du moteur à explosion.

1.860, brevets du Belge Lenoir pour l’emploi du gaz d’éclairage (inventé par le Français Le Bon en 1796) ou des vapeurs d’hydrocarbures en combinaison avec l’air.

1.862, invention du cycle à quatre temps par le Français Beau de Rochas.

1.876, réalisation du premier moteur à quatre temps par l’Allemand Otto.

Mais la voiture automobile est véritablement née avec le moteur – moteur léger à deux cylindres en V – réalisé en 1889 par l’Allemand Gottlieb Daimler.

Avec le peu de recul des cent années écoulées, il est difficile de dire qui a réalisé la première voiture.

L’examen des documents d’époque montre que quatre constructeurs ont, en 1890, produit des véhicules, tous équipés du moteur Daimler, qui peuvent être considérés comme ouvrant l’ère de l’automobile : Daimler et Benz en Allemagne, Panhard et Peugeot en France.

En 1895 apparaîtra le pneumatique gonflable (Michelin).

À l’époque, la suprématie du " moteur à pétrole " sur la vapeur et l’électricité était à peine reconnue.

La vapeur est définitivement condamnée ; l’électricité, qui semblait être une alternative en raison des chocs pétroliers des années 1970, reste une solution d’avenir en raison des avantages qu’offre son utilisation en ce qui concerne bruit et pollution de l’atmosphère.

C’est en 1898 que se tint à Paris, sur l’esplanade des Invalides, le premier Salon de l’automobile.

Les grands pays constructeurs présentent, chaque année ou tous les deux ans, leur production et celle des étrangers.

Avant 1900, la voiture, tout en devant encore beaucoup à sa devancière, la traction hippomobile, faisait cependant de nombreux emprunts à l’industrie du cycle ; la carrosserie, fabriquée à la demande du client, était personnalisée.

L’allègement, qui apparaissait comme une nécessité, fut rendu possible par l’emploi de l’aluminium, dont la production était devenue industrielle .

1694.

Le Corsaire Jean Bart (1650 – 1702) est anobli.

Corsaire et chef d’escadre dunkerquois, issu d’une famille de marins, Jean Bart sert d’abord dans la flotte des Provinces-Unies (Les Pays Bas, la Hollande) sous les ordres de l’amiral De Ruyter (1666).

Quand éclate la guerre franco-hollandaise (1672), il rentre à Dunkerque, s’embarque sur un navire corsaire et est rapidement promu au commandement d’un bâtiment (1674).

À la fin de la guerre en 1678, il est un des plus célèbres "capres" (corsaires) de sa ville natale, avec quatre-vingt-une prises à son actif.

La guerre de la Ligue d’Augsbourg porte sa réputation à son zénith.

Fait prisonnier en 1689 avec son lieutenant Claude de Forbin, tous deux s’évadent de Plymouth à bord d’une barque et rejoignent la côte française à force de rames.

Capitaine de vaisseau, il se voit confier par le roi une escadre légère avec laquelle il multiplie les croisières en mer du Nord contre le commerce anglais et hollandais, à qui il fait subir des dommages considérables.

Et c’est en vain que les escadres ennemies font le blocus de Dunkerque et bombardent la ville à deux reprises (1694-1695) dans l’espoir déçu de lui interdire la haute mer, ainsi qu’aux autres corsaires.

En 1694, alors que la France souffre de la disette, il protège les arrivages de blé russe, notamment le 29 juin, quand il reprend aux Hollandais, qui venaient de s’en emparer, un énorme convoi qu’il amène à bon port, exploit pour lequel il est anobli

Promu chef d’escadre en 1697, il est commandant de la marine de Dunkerque, quand il meurt à la veille d’entrer en campagne dans la guerre de la Succession d’Espagne.

Le succès de Jean Bart résulte de la conjonction de trois éléments : d’une part, ses qualités personnelles d’homme de mer, audace et sens tactique (croisières foudroyantes sur de légères frégates, rapides et bonnes manœuvrières, combat au plus près, terminé à l’abordage) ; d’autre part, le milieu dunkerquois avec sa nombreuse population de marins qui lui fournit officiers et équipages d’un courage héroïque ; et enfin la politique navale du secrétaire d’État, Louis de Ponchartrain, qui encourage systématiquement la guerre de course.

Cam.

Mois de Juin / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist


Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
jrmasson@nordnet.fr !