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Chroniques du 29 Juillet.

1890

Mort de Van Gogh.

Dans mon salon, sur le mur le mieux éclairé trône un " Champ de blé ".

A la mort de mon épouse, Sabine, notre fille a dit : " Papa je voudrais un Van Gogh " !

" Pas dans mes moyens ", ai-je répondu, tout en cherchant dans les petits maîtres liégeois, car je savais qu’elle s’intéressait plus au style qu’à l’homme.

Et nous avons découvert ce " Champ de blé " qui trône depuis lors dans " mon " salon (Sabine est partie, sans emporter son " champ de blé " ! !).

1909

Traversée de la Manche par Louis Blériot.

Que ceux qui ont déjà lu l’information le 25 Juillet se réfère à leur Dico personnel !

Faut pas faire confiance aux aminches ! ! ! !

En 1909, le directeur du Daily Mail  annonce, pour une première traversée de la Manche en aéroplane, un prix de 1 000 livres.

Latham, sur monoplan Antoinette, échouera le 19 juillet 1909, à 15 kilomètres des côtes anglaises, sauvé de justesse par un navire escorteur.

Deux biplans Wright s’apprêtent ensuite à partir : montés à Wissant, ils attendent un moment favorable.

Sur place, lui aussi, le Blériot XI  s’envole le 29 juillet, au lever du jour, peu après 4 h 40.

Il dépasse rapidement le destroyer qui prétendait l’accompagner, plafonne entre 80 et 100 mètres d’altitude et atterrit à Douvres, après une traversée de 33,7 km, dans un temps de 37 minutes.

L’émotion est considérable à travers le monde, et l’événement sera décisif pour l’essor de l’aéronautique.

Dix-huit ans plus tard, Blériot himself accueillera à Paris Lindberg, le premier pilote ayant traversé l’Atlantique (1927).

 

1921

Jour sinistre s’il en fut, car c’est le 29 Juillet 1921 que Adolf Hitler prend le " titre " de " Fürher ".

FÜHRER

Substantif masculin allemand qui signifie "conducteur", "guide", "chef".
Führer  est l’équivalent du substantif italien duce , titre adopté par Benito Mussolini.
Ou le " Grand timonier " en Chinois !
Ou le Pape en langage religio - guerrier.

. C’est en 1921, à Munich, lorsque Hitler devint, le 29 juillet, le maître absolu de la N.S.D.A.P. (Nationalsozialistische deutsche Arbeiterpartei), que fut appliqué, pour la première fois, le Führerprinzip , c’est-à-dire la décision souveraine prise par le seul chef responsable.

C’est au cours de cette journée que, pour la première fois aussi, Adolf Hitler se vit donner, par Dietrich Eckart, le titre de Führer.

Mais il faut attendre 1924 pour que Hitler soit désigné ainsi régulièrement, à l’instigation de Rudolf Hess, par ce titre.

On notera que si tout le peuple allemand a appelé Hitler le Führer, dans son entourage immédiat, amis très intimes, membres de son secrétariat et de sa maison personnelle, tous — sauf Rudolf Hess — le désigneront comme étant " der " (The) " Chef .

1979

Mort du philosophe allemand Herbert Marcuse.

Les plaisanteries, l’admiration et l’affection donnaient un style de fête de famille au service célébré à la mémoire de Herbert Marcuse, le 26 octobre 1979, dans " son " université de Californie, San Diego.

Un très vieil ami, Leo Lowenthal, professeur à Berkeley, y ponctuait de boutades et d’anecdotes les témoignages venus de tous les points du monde rendre hommage au philosophe, au militant et à l’homme qu’on ne pouvait rencontrer sans être séduit.

Mort en Allemagne, sa terre natale, le 29 juillet précédent (à Starnberg, près de Munich), Marcuse semblait parler encore dans ce langage né de lui.

De plus en plus central dans sa pensée philosophique et révolutionnaire, un " style de vie " restait, après lui, sa présence.

Goguenard, il aimait l’insolence de la vie : le rire, les amis, les enfants.

Marcheur, il murmurait des choses brusques et tendres aux arbres-fleurs et à tous les passants indociles à travers chemins – amoureux, joueurs, chats, chiens, poètes d’itinéraires imprévisibles.

Pudique, il bougonnait de plaisir devant l’océan interminable et prenait à témoin, d’un geste vif, cette immémoriale et mouvante origine des vivants.

Né à Berlin en 1898, il gardait, il laissait revenir dans son américain un peu martelé, zébré de rires et de paradoxes, éclats de pensée, l’accent du pays où il avait passé trente-cinq ans avant d’avoir à le quitter, en 1932, pour fuir le nazisme.

Commence alors une vie d’itinérant qui s’achève sur les plages extrêmes de l’Occident avec l’installation à San Diego, en 1966.

En 1979, il y enseigne encore, par passion.

Il est à son poste presque chaque jour, dans sa cabine de philosophe, bourrée de bouquins empilés, devant le décor de cette université aux blanches structures ajourées où des Diane et des Apollon circulent parmi les verts gazons.

Il aime à recevoir des étudiants et des militants.

Il mène là jusqu’au bout le combat d’une " pensée radicale ", c’est-à-dire celle qui " témoigne d’une conscience radicale des conditions de vie régnantes " et se dresse contre toutes les formes de répression.

C’est de là qu’il est parti pour un été vers la terre de son enfance.

Il n’en est pas revenu.

Il y est mort sans avoir été vieux, tel un chêne soudain abattu.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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