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Chroniques du 25 Décembre

Sommaire

Noël

C’est la fête solennelle de la naissance de Jésus-Christ, la Noël, qui est célébré le 25 décembre dans toutes les Églises chrétiennes depuis le IVe siècle. Cette date était alors celle de la fête païenne du solstice d’hiver appelée "Naissance (en latin, Natale ) du soleil", car celui-ci semble reprendre vie lorsque les jours s’allongent à nouveau.

À Rome, l’Église a adopté cette coutume fort populaire, d’origine orientale, qui venait de s’imposer dans le calendrier civil, en lui donnant un sens nouveau : celui du Natale  (origine du mot français Noël) du Sauveur, que la Bible désigne comme le "Soleil de justice" et la "Lumière du monde". Cette institution allait dans le sens du syncrétisme de Constantin (les fidèles des deux cultes chômaient le même jour) et dans celui du concile de Nicée, qui venait de réaffirmer la divinité du Christ ; aussi l’extension de cette fête fut-elle rapide dans toutes les Églises chrétiennes.

La fête de Noël n’est donc pas, à proprement parler, l’anniversaire de la naissance de Jésus, dont on ignore la date, mais la célébration du Seigneur venant dans le monde. Les prières liturgiques et les sermons des évêques de ces siècles insistent sur la signification "mystique" de cette solennité : Dieu se fait homme pour sauver l’humanité et la mener à sa pleine réalisation dans le Royaume des cieux.

Mais la piété des fidèles s’est attachée plus volontiers à la lettre des récits évangéliques de la naissance de Jésus et a fait de Noël la plus populaire des fêtes chrétiennes : de Bethléem, où les pèlerins se rendaient, dans la nuit, à la grotte de la Nativité, la coutume s’est répandue en Occident de célébrer une première messe à minuit (la liturgie romaine connaît une deuxième messe à l’aurore et une troisième dans la journée).

Le Moyen Âge a imaginé, dans les églises, des représentations de la grotte (crèches vivantes, à la manière des "mystères" de l’époque, ou statuettes qui sont à l’origine des célèbres santons de Provence). L’Église a accepté cette expression de la joie et de la piété des fidèles, tout en rappelant que le "mystère" de Noël doit s’éclairer à la lumière de Pâques.

On appelle "temps de Noël" la période qui va du 25 décembre au dimanche après l’Épiphanie.

800

Couronnement de l’Empereur Charlemagne, à Rome.

Petit-fils de Charles Martel, Charles était le fils aîné de Pépin le Bref, roi des Francs. À la mort de celui-ci, en 768, le royaume fut partagé entre Charles (alors âgé de 26 ans) et son frère Carloman. L'aîné reçut l'Austrasie, la Neustrie et la partie occidentale de l'Aquitaine tandis que la Provence, la Septimanie, la Bourgogne, l'Alsace, l'Alémanie et la partie orientale de l'Aquitaine revenaient à Carloman. Cependant, Carloman disparut, peut-être assassiné, en 771 et Charles s'empara de ces territoires au détriment de ses neveux. Il devint ainsi le maître d'un royaume réunifié, auquel il s'attacha durant tout son règne à donner une organisation administrative efficace.

Charlemagne renoua avec la politique d'alliance entre les Francs et la papauté. Il intervint d'abord contre les Lombards qui menaçaient les territoires pontificaux et s'opposaient à l'expansion des peuples francs. Ayant obtenu, en 771, la capitulation du roi Didier, il se fit couronner roi des Lombards en 774. Mais, alors qu'il se consacrait à renforcer son autorité en Italie, les Saxons attaquèrent en Hesse et en Frise, fragilisant les territoires francs de l'Est. Charlemagne contre-attaqua et occupa la Westphalie.

Cependant, les frontières orientales devaient longtemps demeurer l'un des points faibles de son royaume et il dut lutter trente ans durant contre les Saxons avant de les soumettre. Charles, par ailleurs, fut confronté à l'agitation menée par le duc de Bavière, Tassillon. Le duché fut soumis à son tour en 788. Tassillon s'était allié, contre Charlemagne, aux Avars. Après l'intégration de la Bavière au domaine franc, les armées carolingiennes combattirent ce peuple, réduit, après quatre ans de guerre, en 795.

Au sud du royaume franc, Charlemagne, défenseur de la chrétienté en Occident, lutta contre les musulmans établis en Espagne. En 778, alors qu'il avait apporté son soutien au gouverneur de Barcelone, en révolte contre Abd al-Rahman, émir de Cordoue, les troupes carolingiennes furent sévèrement battues à Roncevaux. Roland, le neveu de Charles, trouva la mort dans la bataille, épisode devenu légendaire grâce à la Chanson de Roland.

Les expéditions contre ceux que l'on nommait alors les sarrasins reprirent à partir de 795. Barcelone fut conquise en 801, puis Pampelune et Tortose. Le pays des Goths (devenu la Catalogne) fut érigé en rempart contre les musulmans.

À l'ouest, Charlemagne n'était pas parvenu à briser la résistance des Bretons, mais il avait, en 790, garanti la frontière en instaurant un commandement militaire entre Seine et Loire, qu'il confia à son fils Charles le Jeune. Ainsi, dès la fin du VIIIe siècle, le royaume franc était devenu un vaste empire dont le maître était considéré comme l'arbitre de l'Occident.

En l'an 800, Charles fut couronné empereur d'Occident à la basilique Saint-Pierre de Rome, par le pape Léon III. Gouvernant de sa capitale établie à Aix-la-Chapelle, Charlemagne, qui se considérait couronné par Dieu, ne parvint cependant jamais à restaurer l'Empire romain, son projet d'union avec l'Empire d'Orient (ou Empire byzantin) avortant dès 802.

Laissant la conduite des opérations militaires à ses fils, Charlemagne se consacra à l'organisation de l'empire, appuyant son pouvoir personnel sur des assemblées politiques et religieuses soumises. L'empire était divisé en pagus, ayant à leur tête un comte (compagnons du roi) disposant de pouvoirs militaires et administratifs relativement étendus. L'administration locale était cependant contrôlée par le pouvoir central, des envoyés de l'empereur étant dépêchés en inspection, chaque année, dans tout l'empire. Ces missi dominici, en général un laïc et un ecclésiastique, veillaient à l'application des décisions de l'empereur par les comtes.

Véritable maître de l'Église, dont le pape n'était plus qu'un vassal, Charlemagne procédait à la nomination des évêques et se mêlait des discussions théologiques. Outre le rôle conféré au christianisme pour unir les populations de l'empire, Charlemagne tenta également d'imposer un droit écrit commun aux différents territoires, par l'utilisation d'ordonnances (capitulaires). Mais son effort ne réussit pas à s'imposer dans tout l'empire.

Le règne de Charlemagne correspondit à un réveil intellectuel de l'Occident. L'empereur promut les connaissances et les études en attirant dans son palais d'Aix-la-Chapelle des savants de toute l'Europe. L'Anglais Alcuin, l'Espagnol Théodulf, les Italiens Paul Diacre et Pierre de Pise vinrent enrichir de leur savoir la cour impériale. La redécouverte de la civilisation antique et des auteurs anciens fut l'âme de ce réveil intellectuel.

Charlemagne eut d'abord le souci de former le personnel de son administration. Dans ce but, il créa une école du palais chargée de former des clercs et des laïcs à la charge de futurs serviteurs de l'État. Par ailleurs, il encouragea l'étude de la théologie et des textes sacrés en favorisant l'activité de copie des manuscrits dans les monastères. C’est pour cela qu’il est considéré comme le fondateur de l’école ! Ce qui est naturellement faux.

C'est durant cette période que les arts libéraux furent introduits dans l'enseignement et que l'écriture dite caroline fut forgée. Le chroniqueur franc Eginhard, ami de Charlemagne, écrivit la biographie de l'empereur, Vie de Charlemagne (Vita Caroli Magni). Inspirée du modèle antique de Suétone, celle-ci constitue l'une des principales sources historiographiques, quoiqu'elle doive faire l'objet d'une lecture critique. L'ouvrage d'Eginhard éclaire notamment la personnalité de l'empereur, dépeint comme un homme jovial mais autoritaire, intelligent et courageux, aimant l'exercice physique, mais s'attachant à donner de lui l'image d'un homme cultivé, illettré, mais connaissant le grec et le latin.

Charlemagne avait prévu de partager son empire entre ses trois fils Pépin, Charles le Jeune et Louis. Mais la mort des deux premiers, en 810 et en 811, conduisit à concentrer l'héritage carolingien dans les seules mains de Louis le Pieux. Charlemagne le fit couronner en 813 avant de disparaître l'année suivante.

875

Couronnement de Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, empereur des Francs.

Né en 823, fils cadet de Louis Ier le Pieux (ou le Débonnaire), âgé de vingt ans en 843 (au Traité de Verdun), Charles avait reçu une éducation soignée. Doué d’un goût artistique très sûr, se passionnant pour les lettres, la dialectique et la théologie, il fit de sa cour, où enseigna de 845 à 867 Scot Érigène, un centre brillant de culture.

Mais cet intellectuel eut un règne mouvementé. La partie occidentale de l’Empire d’Occident lui était échue au traité de Verdun en 843. Les circonstances lui imposèrent un combat perpétuel : contre des clans infidèles de l’aristocratie qui n’hésitèrent pas à faire appel à deux reprises à son frère Louis le Germanique, contre les Bretons auxquels il fallut céder les comtés de Rennes, Rézé et Nantes, contre les Aquitains dont il finit par reconnaître le particularisme, contre les Normands surtout, créateurs d’un état permanent d’insécurité dans les régions bordant la Seine et la Loire.

En dépit de ces difficultés, Charles le Chauve s’efforça d’agrandir son royaume vers l’est. Il guettait notamment la Lotharingie dont le roi, Lothaire II, maître aussi depuis 863 d’une partie du royaume de Provence, mourut en 869. Charles se fit aussitôt sacrer roi de Lorraine à Metz et parvint jusqu’à Aix-la-Chapelle mais, devant la réaction hostile de Louis le Germanique, il ne put garder que l’ouest de la Lorraine avec les pays d’entre Rhône, Alpes et Durance (traité de Mersen, 870).

Le pape Jean VIII le couronna empereur le 25 décembre 875 ; lui-même réussit à se rendre maître du royaume d’Italie et de la Provence, mais il subit, en 876 à Andernach, un grave échec devant les forces de son neveu Louis de Saxe, lorsqu’il tenta de s’emparer de la Lorraine orientale.

Rappelé en Italie par Jean VIII pour venir en aide à l’Église romaine, l’empereur, malgré l’opposition de l’aristocratie qu’il ne put endiguer que partiellement par le capitulaire de Quierzy (octroi aux seigneurs de l’hérédité des fiefs), franchit les Alpes une seconde fois. Mais il recula presque aussitôt devant l’arrivée d’une armée germanique supérieure en nombre. Il expira non loin de Modane, en 877.

1100

Couronnement de Baudouin 1er frère de Godefroi de Bouillon, Roi de Jérusalem.

Né en 1058, fils du comte Eustache de Boulogne (dit Godefroi le Barbu) et donc frère de Godefroi IV de Boulogne dit Godefroi de Bouillon, Baudouin Ier prit part à la première Croisade mais abandonna les autres croisés avant le siège d’Antioche pour aller à Édesse (actuellement Orfa), au-delà de l’Euphrate, où il s’assura, par ruse et par trahison, de la succession d’un prince arménien (mars 1098). À la mort de Godefroi de Bouillon, les barons appelèrent son frère, et celui-ci n’eut aucune peine à s’imposer comme roi, malgré les réticences du clergé. Baudouin Ier fut sacré à Bethléem, le 25 décembre 1100.

Souverain à la personnalité puissante, volontiers fourbe et violent, mais intelligent et courageux, Baudouin Ier fut le véritable créateur de la royauté franque à Jérusalem et l’unificateur du royaume latin. Il élargit la base territoriale de son autorité, en s’assurant notamment la subordination du prince d’Antioche. Il dota le royaume d’institutions qui en assurèrent la cohésion pendant près d’un siècle.

Mettant fin à la résistance armée de bandes arabes, faisant passer des ports importants comme Césarée, Acre, Beyrouth et Sidon sous la domination des Francs, il accrut notablement le territoire conquis lors de la première Croisade.

Une légèreté de mœurs, qu’il ne cherchait pas à cacher, lui valut l’hostilité du clergé, déjà dépité d’avoir dû consentir à la fondation du royaume. Une rocambolesque affaire de bigamie fit que le premier roi de Jérusalem mourut excommunié.

Cam.

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Dernière modification le 30/12/98, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !