Notions de droit civil :
La responsabilité civile du fait personnel


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C'est le dernier point, le plus logique, le plus essentiel et aussi le plus problématique. Il faut que le lien soit direct. Mais que signifie "direct" ?

Exemple : Accident de voiture à cause d'un chauffard, on me transporte à l'hôpital, erreur médicale, on m'ampute (oui j'ai pas de chance...). Il y a faute du chauffard, il y a dommage (ne pas oublier que j'ai une jambe en moins ...) mais pour autant y-a-t-il lien direct de causalité entre la faute du chauffard et mon dommage ?

On pourrait être tenté de dire oui, par sévérité envers le chauffard, mais imaginons une situation où la faute est "pardonnable", un ami me blesse avec un couteau, hôpital, faute etc... Que dire... que dire... ?

Si on admet que la faute du chauffard ou de l'ami a un lien de causalité direct avec le dommage (ce qui n'exclut d'ailleurs pas une part de responsabilité à l'hôpital), on adopte la théorie de l'équivalence des conditions. Mais alors on n'a pas fini, parce qu'il peut y avoir toute une série de fautes en plus qui auront un lien de causalité direct avec le dommage (accident d'ambulance, de brancart...)

On peut donc se dire que plutôt on va prendre la faute qui a eu pour conséquence directe le dommage... C'est plus logique... On l'appelle théorie de la cause adéquate. Ca signifie cependant pas que l'on exclut la possibilité de demander la réparation d'un dommage à plusieurs personnes ! Voir plus bas concernant l'exonération. Quand on a du mal à trouver laquelle des fautes a un lien de causalité direct avec le dommage, la jurisprudence tente de trouver une faute collective...Un exemple ? Les chasseurs qui tirent tous ensemble et tuent une personne sans que l'on puisse savoir quelle balle l'a tuée... c'est arrivé...!). Dans l'exemple proposé plus haut, la faute ayant un lien de causalité directe serait l'erreur médicale (quant à l'amputation...).

Sur ce problème la jurisprudence est parfois ambiguë. Un arrêt de la chambre des requètes de 1942 consacre la première théorie, un arrêt de la chambre sociale de 1943 consacre la seconde... Il faut retenir qu'en général la jurisprudence retient la plus logique, la cause adéquate.

Le lien de causalité est aussi très important car c'est surtout cette condition qui va permettre de contester la mise en oeuvre de la responsabilité.




Dernière mise à jour : 8 février 1998