H
:
Hétéronomie
(Heteronomie):
Le principe d'hétéronomie
du libre choix:
C'est la dépendance à
l'égard de la loi naturelle, de quelque impulsion ou de quelque
penchant, et la volonté ne se donne plus à elle-même
la loi, mais seulement le précepte d'une obéissance raisonnable
à une loi pathologique (Critique de la raison pratique, p33).
Homme
(Mensch):
L'homme en tant qu'être sensible,
est un être qui a des besoins, et sous ce rapport, sa raison a certainement
une charge qu'elle ne peut décliner à l'égard de la
sensibilité, celle de s'occuper des intérêts de cette
dernière, de se faire des maximes pratiques, en vue du bonheur de
cette vie et aussi, quand cela est possible, du bonheur d'une vie future.
En effet le fait d'avoir une raison ne lui donne pas du tout une valeur
supérieure à la simple animalité, si elle ne lui doit
servir que pour ce qu'accomplit l'instinct chez les animaux; la raison
ne serait en ce cas qu'une manière particulière dont la nature
se serait servie pour armer l'homme en vue de la fin à laquelle
elle a destiné les animaux, sans lui en assigner une autre plus
élevée (Critique de la raison pratique, p63).
De l'homme comme
être dual:
en tant qu'être intelligible:
il doit se regarder lui même comme appartenant au monde intelligible,
en ce sens il est soumis à des lois qui sont fondées uniquement
dans la raison et non dans la nature.
en tant qu'être sensible: il
est soumis à des lois de la nature.
Ainsi l'indépendance à
l'égard des causes déterminantes du monde sensible, c'est
la liberté, à laquelle est liée le concept d'autonomie,
et donc le principe universel de la moralité qui idéalement
sert de fondement à toutes les actions des êtres raisonnables
(Fondement, p135).
Le concept d'un monde
intelligible:
est un point de vue que la raison se
voit obligée d'adopter en dehors des phénomènes, afin
de se penser elle même comme pratique, ce qui ne serait pas possible
si les influences de la sensibilité étaient déterminantes
pour l'homme.
De l'homme comme
fin en soi ou du deuxième principe pratique de la volonté:
Ce n'est pas seulement que le rapport
des fins à la nature particulière de la faculté de
désirer du sujet qui leur donne la valeur qu'elles ont, laquelle
ne peut fournir des principes universels pour tous les êtres raisonnables,
il faudrait donc qu'il y ait quelque chose dont l'existence en soi même
ait une valeur absolue, une fin en soi (Fondement, p103) :
"Or je dis: l'homme, et en général
tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement
comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son
gré, dans toutes ses actions, aussi bien dans celle qui le concernent
lui même que dans celles qui concernent d'autres êtres raisonnables,
il doit toujours être considéré en même temps
comme fin" (Fondement, p104). (C. F. : Impératif pratique)
"Agis de telle sorte que tu traites
l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout
autre toujours en même temps comme une fin , et jamais simplement
comme un moyen" (Fondement, p105)
Pour principe fondamental de toutes
les maximes des actions, il faut poser que le sujet des fins, c’est-à-dire
l'être raisonnable, ne doit jamais être traité simplement
comme un moyen mais comme une condition limitative suprême dans l'usage
de tous les moyens c’est-à-dire toujours en même temps comme
une fin. En effet tout être raisonnable doit pouvoir se considérer
en même temps comme auteur d'une législation universelle,
et donc que c'est sa dignité qui implique qu'il doive considérer
ses maximes toujours de son point de vue à lui, mais qui est aussi
en même temps le point de vue de tout être raisonnable conçu
comme législateur et c'est donc ainsi qu'un monde d'êtres
raisonnables, considéré comme règne des fins, est
possible, et cela par la législation propre de toutes les personnes
comme membre (Fondement, p117).
1) La dualité
de l'homme:
A) L'homme, en tant qu'homo phaenomenon:
En tant qu'être doué
de raison appartenant à la nature et susceptible d'être déterminé
par sa raison comme par une cause à accomplir des actions dans le
monde sensible, et à ce niveau le concept d'une obligation n'a pas
encore à être considéré (Doctrine de la vertu,
p 90).
B) L'homme en tant qu'homo noumenon:
Selon sa personnalité, c'est-à-dire
comme être doué de liberté intérieure, il est
susceptible d'être obligé et particulièrement envers
lui-même (l'humanité considérée dans sa personne)
(Doctrine de la vertu, p 92).
2) L'homme et la
société: le double mouvement:
L'homme est un être destiné
à la société, en cultivant la vie de société
il ressent puissamment le besoin de s'ouvrir aux autres; mais d'un autre
côté retenu et averti par la peur et le mauvais usage que
l'autre pourrait faire de cette découverte de ses pensées,
il se voit obligé de renfermer en lui même une bonne partie
de ses jugements (Doctrine de la vertu, p 149) : tout homme a ses secrets
et il ne doit pas les confier aveuglément à autrui, en partie
à cause de la manière de penser dénuée de noblesse
de la plupart, qui en feront un usage qui lui sera nuisible, et en partie
à cause du manque d'intelligence de beaucoup dans l'appréciation
et dans la distinction de ce qui peut ou non se répéter,
ou de l'indiscrétion.
C'est pourquoi, c'est un devoir aussi
bien envers soi-même qu'envers autrui que de pousser le commerce
des hommes les uns avec les autres avec ses perfections morales, de ne
pas seulement placer en soi le point central et immuable de ses principes,
mais aussi de considérer le cercle que l'on trace autour de soi
comme une partie de cercle qui embrasse tout dans l'intention cosmopolitique,
de ne pas seulement se proposer de réaliser comme but le bien du
monde, mais aussi de cultiver les moyens qui y conduisent indirectement:
l'urbanité dans la société, la bonne humeur, l'amour
et le respect réciproque, et d'ajouter ainsi les grâces à
la vertu, ce qui est aussi un devoir de vertu (Doctrine de la vertu, p
151).
De la dualité
de l'homme: en ce qui concerne la faculté de choisir:
L'homme, en tant qu'être sensible
suivant l'expérience montre une faculté de choisir non seulement
conforme la loi, mais encore contraire à celle-là , ce n'est
point par là que sa liberté comme être intelligible
peut être définie, c'est que des phénomènes
ne peuvent rendre compréhensible aucun objet supra-sensible et que
la liberté ne peut jamais consister en ce que le sujet puisse accomplir
un choix contraire à sa raison, même si l'expérience
prouve trop souvent qu'il en est ainsi (ce dont nous ne pouvons toutefois
comprendre la possibilité) (Doctrine du droit, p101).
Humanité
(Menscheit):
1) Le devoir d'humanité:
C'est le devoir d'user de la sympathie
comme moyen pour mettre en oeuvre la bienveillance active et rationnelle
(Doctrine de la vertu, p 134).
2) Le devoir d'humanité
pratique ou devoir de participation active:
C'est de placer l'humanité dans
la faculté et dans la volonté de se communiquer les uns aux
autres ses sentiments (Doctrine de la vertu, p 134). En ce sens c'est la
faculté de communiquer libre, en tant qu'elle se fonde sur la raison
pratique, et a donc un caractère d'obligation (Doctrine de la vertu,
p 134).
3) Le devoir d'humanité
esthétique ou devoir de participation passive:
C'est de placer l'humanité dans
la réceptivité pour le sentiment commun de contentement ou
de souffrance que nous donne la nature même. En ce sens c'est la
faculté de communiquer nécessaire en tant qu'elle se répand
naturellement parmi des hommes vivants les uns à côté
des autres (Doctrine de la vertu, p 134).
4) La dignité
de l'humanité:
L'humanité elle-même est
une dignité; en effet l'homme ne peut jamais être utilisé
simplement comme moyen par aucun homme, mais toujours en même temps
comme une fin, et c'est en ceci précisément que consiste
sa dignité (sa personnalité), grâce à laquelle
il s'élève au-dessus des autres êtres du monde, qui
ne sont point des hommes et qui peuvent donc être utilisé,
par conséquent au-dessus de toutes les choses (Doctrine de la vertu,
p 140). L'homme est obligé de reconnaître pratiquement la
dignité de l'humanité en tout autre homme et par conséquent
sur lui repose un devoir qui se rapporte au respect qui doit être
témoigné à tout autre homme (Doctrine de la vertu,
p 140).